Si l’on entend par le terme d’awrâd (pluriel de wird) tout ce qui a été instauré pas un ou plusieurs Maîtres comme récitations à utiliser en tant qu’outils initiatiques dans une organisation régulière, il ressort alors immédiatement que la destination première de ces moyens est parfaitement claire et qu’il ne convient pas à quiconque de les mettre en pratique en dehors de celle-ci, surtout si l’on est soi-même respectueux de l’autorité des Maîtres en question.

V2 – 10 décembre 2011

En règle générale, le plus simple consiste alors à s’en abstenir totalement, notamment si l’on envisage la pratique d’un wird quelconque 1 dans une optique proche ou identique à celle qui préside à leur usage dans une tarîqah régulière, à savoir en vue de l’obtention d’effets particuliers.

Il existe, par ailleurs, suffisamment d’adhkâr (pluriel de dhikr) prophétiques connus dont la pratique est recommandée pour l’ensemble des musulmans pour ne pas avoir à se mettre dans une situation qui ne respecterait pas ce qui revient à chacun des domaines exotérique, d’une part, et ésotérique, de l’autre.

En dehors de cette règle générale, il en est de cette question comme de celle qui consiste à demander si l’on peut utiliser un médicament qui ne vous est pas prescrit. Si l’on veut dire par là qu’il est possible d’utiliser une fois et en quelque sorte accidentellement un tel médicament, la réponse s’impose en général d’elle même, mais il en est évidemment tout autrement si l’on espère obtenir un effet bénéfique particulier ou si l’on entend par là que l’on demande si une telle pratique peut produire des effets éventuellement négatifs.

On pourrait d’ailleurs se demander ce qui motive réellement ce genre de demande et si elle provient du désir réel de donner un prolongement à une pratique déjà ancienne, installée, habituelle et régulière d’ordre exotérique ou si elle n’est motivée que par un besoin ou une curiosité ponctuels.

et Allah est plus Savant

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1. La notion de wird couvre en réalité un nombre important de pratiques qui ne sont pas toutes de simples récitations, puisque l’on peut parler du wird du sommeil, par exemple [↩]

par Mohammed Abd es-Salâm le 3 décembre 2011, mis à jour le 9 février 2012