45 – Questions posées après une bay’ah de sulûk – M.A.S.

Nous recevons assez souvent des questions qui nous sont posées après qu’un rattachement ait été effectué dans le cadre d’un pacte initiatique de sulûk par des personnes qui s’interrogent secondairement sur un certain nombre d’aspects concernant la Tarîqah qu’ils viennent d’intégrer ou, plus ou moins directement, la relation avec le Cheikh de celle-ci.

Rappelons que ce qui caractérise en propre le pacte initiatique établi avec un Cheikh est la reconnaissance de son autorité dans la Voie, reconnaissance impliquant une obédience disciplinaire et méthodique à l’intérieur de cette relation.

Dans le cas général, et en dehors de particularités toujours possibles qui sont alors nécessairement explicitées par la personne concernée, il est établi que cette obédience doit se traduire par le respect de la relation existant, en Allah, entre le murîd et le Cheikh à l’exclusion de quoi que ce soit en dehors d’elle : un murîd ne peut progresser entre deux Maîtres ni avoir une action qui remettrait en cause la régularité de la relation librement consentie et tant que la régularité en question ne peut être altérée ou remise en cause.

Il est vrai que cette dernière remarque pourrait amener bien des commentaires et des explications pour définir en quoi une telle relation pourrait régulièrement être remise en cause, par l’un ou l’autre des intéressés, mais nous n’entrerons pas ici dans ces considérations pour plutôt insister sur l’importance qu’il y a, pour le murîd, à s’informer lui-même des conditions du rattachement avant sa mise en oeuvre, cette dernière phase étant largement négligée de nos jours : on s’engage trop souvent sans connaître suffisamment le fonctionnement de la tarîqah et sans savoir à quoi l’on s’engage avec un Cheikh, si bien que lorsque surviennent les difficultés (et quelle est la Voie qui n’en présente pas ?) on remet plus facilement en cause autrui (à tort ou à raison) avant de se retourner vers soi-même.

Quoi qu’il en soit des précautions qui auraient été prises ou pas à ce sujet par le murîd avant son pacte de sulûk, nous nous permettons de dire le plus clairement possible que nous ne pouvons et ne voulons personnellement pas prendre la responsabilité d’intervenir directement dans la relation existant entre un disciple et son Maître ; et ce n’est certainement pas la facilité que présente l’accès à un site internet qui pourra nous pousser à outrepasser cette règle de adab le plus élémentaire.

Nous n’avons évidemment pas ouvert Le Porteur de Savoir pour nous immiscer indument au sein d’un pacte initiatique régulièrement consenti entre un murîd et un Cheikh mais, pour ce qui concerne ce domaine et comme cela figure dans notre Éditorial fondateur, pour tenter d’exposer au mieux un certain nombre de règles simples et élémentaires qui concernent le début de la Voie. C’est la raison principale pour laquelle nous nous enquérons habituellement avec la plus grande diligence de savoir quel est le genre de rattachement qui a été conclu avant d’aller plus loin dans un éventuel processus de réponse, conseillant à la personne concernée de chercher auprès de son Cheikh les solutions aux interrogations qui s’imposent à lui et qu’il nous exprime.

Ceci étant dit, nous concevons parfaitement que certaines situations particulières peuvent nécessiter un traitement adapté. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert la présente rubrique, afin de pouvoir essayer de fournir une aide en cas de nécessité sans nuire à quiconque, c’est-à-dire à nous même, au murid et au Cheikh.

La responsabilité de l’initiative d’une prise de contact nous concernant revenant naturellement à l’auteur des questions posées, nous voulions aussi préciser, dans ce cadre et compte tenu de ce qui vient d’être expliqué, que nous sommes tout à fait disposé à essayer de répondre au mieux à des questions qui concerneraient la relation d’un disciple avec son Maître, à la condition que les échanges qui auraient lieu respectent alors un nécessaire anonymat et s’effectuent uniquement dans le cadre public de la présente rubrique (Question/Réponses) à l’exclusion d’une démarche qui, parce qu’elle ne serait que privée, pourrait ne pas correspondre à ce qu’il conviendrait de faire au mieux dans une perspective de sincérité, de vérité et de « bon conseil » (naçîhah).

Nous demandons donc à toute personne qui serait concernée par ce genre de situation de bien vouloir pratiquer au mieux en ce sens, in châ Allah.

wa bi-Llah et-tawfîq

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Précisions sur le contenu des Questions/Réponses

par le 3 juin 2015, mis à jour le 7 octobre 2015

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