Biographie de Cheikh Mohammed Zaki ed-Dîn Ibrahim

بـــسْم ﭐلله ﭐلرّحْمٰن ﭐلرّحــيــم

اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ النَّبِيِّ الأُمِّيِّ وَعَلى آلِهِ وَصَحْبِهِ وَسَلِّمْ تَسْلِيماً

V4 – 18 mai 2015

Cette présentation s’appuie sur une biographie écrite en arabe par Muhyiddîn Husayn Yûssuf Al-Isnawî, élève du Cheikh, publiée sur la page de Mohammad An-Nâdî, sur le site de l’encyclopédie Al-Mouslem et traduite en français sur le site Islamophile.
Nous avons tenté,  depuis fin 2008, de prendre contact par plus de trois courriels envoyés à la direction du site « Islamophile » ainsi qu’au traducteur, afin de les avertir de notre projet, en tant que responsable en France de la Tarîqah mohammédiyyah et de la ‘Achîrah mohammédiyyah, d’éditer une traduction de ce texte et de leur demander quelles étaient leurs intentions à ce sujet, dans un esprit ouvert et fraternel de coopération ; sans réponse à ce jour (22 mai 2011), nous prenons la décision de faire paraître la présente traduction sur le site du Porteur de Savoir, en demandant instamment à toute personne susceptible de nous mettre en contact avec les personnes en question de bien vouloir le faire le plus rapidement possible. Merci d’avance.
 
Nous avons l’intention d’adjoindre à ce travail un certain nombre de photos, de commentaires et d’annotations, ainsi que des traductions et des témoignages inédits, in châ Allah.

Cheikh Mohammad  Zakî Ibrâhîm (1906 – 1998)

 

noble savant d’Al-Azhâr, muhaddith,

un soufi et appeleur à Dieu

 

Naissance et lignée

Il s’agit du juriste, du savant du hadîth, du Soufi, le savant d’Al-Azhâr, Cheikh Mohammad ibn Zakî ibn Ibrahîm, célèbre sous le nom de Zaki ed-Dîn Abû-l-Barakât.

Sa lignée remonte, tant du côté paternel que du côté maternel, à la branche florissante de la descendance du seigneur des martyrs, l’Imâm Al-Huseïn ibn `Alî ibn Abî Tâlib – qu’Allâh les agrée tous deux.

Il naquit au Caire, au quartier de Bulâq Abû Al-`Ulâ. Selon les papiers officiels, il serait né le 22 Août 1916. Toutefois, les proches du Cheikh affirment que la date d’inscription officielle, effectuée sans beaucoup de rigueur à l’époque, ne correspond pas à sa vraie date de naissance qui serait probablement aux alentours de 1906.

Son père est le savant d’Al-Azhâr Cheikh Ibrâhîm al-Khalîl ibn `Alî Shadhilî Husaynî, l’auteur du livre Ma`âlim al-Mashrû` wa al-Mamnû` min mumârasat at-Taçawwuf  al-Mu`âsir, traitant des règles à observer et de la rigueur requise pour les prétendants au Taçawwuf  sunnite.

Son grand-père maternel est Cheikh Mahmûd Abû `Ilyâne, homme de science et de piété, disciple des nobles Cheikh Hassan al-`Udwî al-Hamzâwî et Cheikh `Alaysh, Maître des juristes malékites égyptiens de son époque. Dr. Abd Al-Mun`im Khafâji fit son éloge et aborda sa biographie dans ses écrits traitant du Taçawwuf .

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Etudes à l’Université d’Al-Azhâr

Cheikh Mohammad  grandit dans un milieu azharite teinté par la science abondante, l’attachement au Coran, à la Sunnah et la pureté spirituelle. Son premier professeur fut son père qui se chargea de son éducation depuis sa plus douce enfance.

Il apprit le noble Coran par Cheikh Jâd Allâh `Atiyyah, dans la mosquée du Sultan Abû Al-`Alâ’, et Cheikh Ahmad Charîf dans la mosquée de Sayyidî Ma`rûf. Il termina la mémorisation du Coran à l’âge de neuf ans et partit à l’Ecole Primaire de Darb An-Nash-shârîne, puis à l’Ecole de Nahdat Bulâq Al-Kubrâ.

Il suivit le cycle secondaire à l’université islamique millénaire d’Al-Azhâr, et obtint entre 1926 et 1930 le plus haut diplôme délivré par Al-Azhâr à cette époque, le diplôme d’Al-`Âlamiyyah.

Il dit au sujet de l’examen d’obtention d’Al-`Âlamiyyah :  » Le jour de l’examen, nous (i.e. jury et l’élève) avions coutume d’accomplir la prière du fajr dans la mosquée de l’Imâm Al-Hussayn. Puis nous assistions à la leçon de science de Cheikh As-Sâmallûtî après la prière du fajr. Y assistaient les savants qui étaient eux-mêmes des élèves du Cheikh [As-Sâmallûtî]. Puis nous partions à Al-Azhâr Ash-Sharîf pour la prière du duhâ.

Ensuite, les différents jurys se dirigeaient vers diverses chambres du Ruwâq Al-`Abbâsî à l’intérieur d’Al-Azhâr. Chaque jury examinait dans une chambre. L’élève entrait, muni des papiers et des livres sur lesquels portait l’examen. Le président des jurys de l’époque était Cheikh Abd al-Majîd al-Labbânî, que Dieu lui fasse miséricorde. Le jury m’a interrogé jusqu’à l’appel de la prière du `Asr.

C’est alors que l’examen fut scellé par la prière shaféite sur le Prophète :  » Allâhoumma prie, la meilleure prière, sur la plus heureuse de tes créatures, notre maître Mouhammad  et sur sa famille…etc… « . L’examen était scellé par cette formule pour signifier le succès de l’élève et son obtention du diplôme d’Al`Âlamiyyah d’Al-Azhâr. Je me rappelle qu’ils m’ont interrogé dans la science de l’Eloquence sur « la divergence entre as-Sa`d et as-Sayyid dans la métaphore », as-Sa`d at-Taftâzânî et as-Sayyid abd al-Qâhir al-Jurjânî ; en grammaire je fus interrogé sur le chapitre de Al-Mubtada’ wa Al-Khabar… ».

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La culture générale du Cheikh

Cheikh Mohammad a appris la langue anglaise durant le cycle primaire. Il apprit par ailleurs le français par son professeur Dâwûd Sulaymân, une personnalité éminente de la ville de Asyût, et l’allemand par le professeur Râghib Walî qui était un instituteur à l’Ecole Allemande au Caire. Il a traduit en arabe quelques vers du poète Allemand Heinrich Heine. En outre, il apprit le persan par le Cheikh iranien Muhammad Al-A`dhoumî, un membre de l’Association de la Fraternité Islamique d’Al-Azhâr.

Un écrivain accusa Cheikh Mohammad Zakî d’être un savant Azharite, fort de son turban et sa cape traditionnelle, qui ne connaîtrait aucune science non-islamique, serait coupé du monde extérieur et enfermé dans le labyrinthe des sciences islamiques. Cheikh Muhammad lui répondit en ces termes :  » Un auteur m’a écrit. Il porta des accusations en estimant que je m’emprisonne dans l’antre du Taçawwuf  (Soufisme), que je me cloisonne dans le monde étroit de l’attachement retardé à la religion, que je vis en complet déphasage par rapport au présent, prisonnier des siècles de l’immobilisme passés alors que nous vivons une époque de progrès et de civilisation que le monde n’a jamais connu auparavant, etc… Ce que j’aimerais que ce frère sache, ainsi que ses semblables, c’est que, je suis certes un homme qui porte un turban et une cape traditionnelle, mais que je ne cesse de me cultiver, en puisant dans les cultures d’Orient ou d’Occident, à la recherche de la sagesse, en quête de la vérité, chaque fois que ma santé et mon temps me le permettent. De même que je lis l’histoire de l’Islam, la philosophie, l’évolution des écoles, l’avènement des groupes et des tendances, je suis les soufis et les salafis, j’observe l’évolution de l’histoire des musulmans, je suis également les hommes de la littérature arabe, ses conteurs, ses critiques… « . Puis il énuméra un certain nombre d’auteurs anglais, allemands et français qu’il lisait, comme Shakespeare, Hegel, Goethe, Nietzsche, Sartre, Bertrand Russel, Ronsard, Rimbaud, Baudelaire… Le Cheikh insistait d’ailleurs sur l’importance de connaître les gens, leur pensée, leur culture, leur littérature, leurs maux, afin de les appeler à Dieu.

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La narration du Hadîth

Outre l’apprentissage de la Jurisprudence, de l’Exégèse et des autres sciences islamiques à l’Université d’Al-Azhâr, Cheikh Mohammad Zaki Ibrâhîm accorda la plus grande importance à l’acquisition de la science du Hadîth, tant sur le plan de la narration et de la mémorisation que sur le plan de la compréhension et l’analyse, en puisant dans le savoir des experts à une époque où la narration du Hadîth se fait rare, au point que les narrateurs et mémorisateurs du Hadîth se comptent presque sur les doigts des mains. Un certain nombre d’élèves et de savants ont reçu de sa part une Ijâzah (qui équivaut à un certificat témoignant de la maîtrise et de la compétence) de ce qu’il a appris en Hadîth, en Jurisprudence, en Fondements et en langue Arabe.

Il énuméra dans cette Ijâzah les savants qui lui ont enseigné diverses sciences et qui lui dont donné des Ijâzah :

«  Mouhammad  Habîbullâh ash-Shinqîtî, sayyidî `Alawî Ibn `Abbâs Al-Mâliki Al-Hasani, sayyidî Ahmad As-Siddîq Al-Ghumârî, son frère As-Sayyid `Abd Allâh Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî, sayyidî Mohammad Zâhid Al-Kawtharî, l’adjoint de Cheikh Al-Islam en Turquie avant le coup d’état (i.e. contre le Califat Ottoman), sayyidî Ahmad Ibn Abd Ar-Rahmân Al-Banna, sayyidî Cheikh al-Mu`ammar As-Sayyid Mouhammad  `abd Allâh Al-`Arabi Al-`Âqûrî le Libyen l’Egyptien, sayyidî Cheikh Ibrahim Al-Ghalâyînî de Damas, sayyidî Cheikh Hassan Habankah Al-Maydânî le Syrien, sayyidî Cheikh Al-Biblâwî l’Egyptien, sayyidî Cheikh Hassanayn Makhlûf le Mufti Egyptien, Cheikh Hussayni Abû Hâshim Al-Azhârî l’Egyptien, Cheikh Al-Mubashir At-Tirâwî le Mufti des Balkans et d’Asie centrale avant le système communiste, Cheikh Yûssuf Ad-dejwî l’Egyptien, sayyidî Cheikh Mohammad  Bekhît Al-Mutî le Mufti Egyptien, sayyidî Cheikh Mohammad  Al-Hâfidh At-Tijâni, Cheikh Ahmad Abd Al-Wahhâb Ad-Dûmî, Cheikh Al-Khidr Husayn Al-Maghrebî le savant d’Al-Azhâr, l’Emir Abd Al-Karîm Al-Khattâbî le moujâhid du Maroc, As-Sayyid Al-Yamanî An-Nâsirî Ash-Shadhilî Al-Maghrebi le Mujâhid, Cheikh `Abd Al-Wahhâb Abd Al-Latîf Al-Azhârî qui est parmi les savants du Hadîth en Egypte, et mes autres Maîtres que j’ai déjà cité (que Dieu les agrée), ainsi que mon père As-Sayyid Ibrâhîm Al-Khalîl Ibn `Alî Ash-Shadhlî, selon leurs chaînes de narrations écrites et établies, selon leurs Cheikhs, en Tafsîr (Exégèse), Hadîth, Fiqh (jurisprudence), Usûl (Fondements), Mantiq (Logique), Sîrah (vie du Prophète), Mustalah (Terminologie), `Ilm Ar-Rijâl (science traitant des narrateurs et leur fiabilité), Tawhîd (Monothéisme et Unicité), ‘Ulûm Al-Qur’ân (sciences du Coran), `Aqâ’id (Credo), Furû` al-Loghah al-`Arabiyyah (branches de la langue arabe), ath-Thaqâfah Al-`Âmmah (culture générale), at-Taçawwuf  as-Sahîh (le Soufisme Authentique), en tout particulièrement les livres d’Al-Qushayrî, ceux d’Al-Ghazâlî, et As-Suhrawardî et d’autres que j’ai déjà cités par le passé « .

Des centaines de personnes versées dans l’acquisition de la science du Hadîth espéraient avoir de lui une Ijâzah ; entre autres, les professeurs d’Al-Azhâr et les Cheikhs du Hadîth en Egypte, des savants et étudiants en Arabie Saoudite, des professeurs de l’Université Âl al-Bayt en Jordanie, l’Université al-Ahqâf au Yémen et d’autres universités islamiques encore.

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Témoignages des savants à son sujet

De nombreux savants d’Egypte et du monde islamique ont écrit la biographie du Cheikh Mohammad  Zakî Ibrâhîm et ont fait son éloge. Citons, l’Imâm Abd Al-Halîm Mahmûd Al-Hussaynî, recteur d’Al-Azhâr entre 1973 et 1978, qui le mentionna dans son livre Al-Madrasah Ash-Shâdhiliyyah (l’Ecole [soufie] Shadhilie).

Dans son livre Abû Madian al-Ghawth, l’Imâm `Abd Al-Halîm Mahmûd a inclus une épître de Cheikh Mohammad  Zakî ainsi que son commentaire d’un des poèmes de Abû Madian. On a pu lire le titre de sieur connaisseur de Dieu attribué à Cheikh Mohammad  Zakî dans certains écrits de l’Imâm Abd Al-Halîm Mahmûd.

De même, sa biographie fut écrite par Cheikh Al-Houssaynî Abû Hâshim et Dr. Ahmad `Omar Hâshim dans leur livre co-rédigé intitulé al-Muhaddithîn fi Misr (les Savants du Hadîth en Egypte). Ils lui ont consacré une agréable biographie recouvrant un certain nombre de ses Maîtres, ses écrits ainsi que sa méthodologie dans l’écriture et la recherche de science.

Le célèbre savant marocain, Cheikh `Abd Allâh Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî fit son éloge dans son livre Sabîl At-Tawfîq (la Voie du Succès) et à la fin de son ouvrage Bid`ato’ut-Tafâsîr. Les deux hommes étaient unis par une relation chaleureuse. Cheikh Mohammad Zakî fut parmi les gens qui sont restés fidèles à la fraternité qui le liait avec Cheikh Abd Allâh Ibn as-Siddîq quand celui-ci fut emprisonné durant onze ans en prison militaire. Cheikh `Abd Allâh Al-Ghumârî fut aussi l’un des fondateurs de l’organisation islamique al-`Ashîrah al-Mohammediyyah, la « Famille mohammédienne ». Il était en outre membre de son Conseil de Fatwa, membre de l’assemblée de ses savants et écrivain au magazine Al-Muslim.

Par ailleurs, le Cheikh et célèbre appeleur à Dieu, As-Sayyid Abû Al-Hassan An-Nadwî Al-Hassanî parla de lui en termes élogieux et mentionna ses efforts dans l’appel à Dieu dans divers passages de son livre Mémoires d’un visiteur de l’Orient. Pendant cette visite, l’Imâm Abû Al-Hassan An-Nadwî visita la ‘Ashîrah Al-Mohammadyyah et assista au sermon du vendredi donné par Cheikh Mohammad Zakî. Les deux hommes se sont ensuite promenés ensemble à la campagne dans certaines provinces d’Egypte.

Il fut également cité par son éminence Cheikh Ahmad Hasan Al-Bâqûrî dans son livre Qutûf dans  lequel il nomme un grand nombre de pieux soufis et leur jihad pour répandre l’appel à Dieu et pour la réforme, comme les Marghanîs, les Idrîsis, les Sunûsîs. Cheikh Mohammad, l’Imâm de la `Ashîrah Mohammadiyyah, fut cité comme un modèle contemporain du savant soufi, du mudjahid et du gnostique. Cheikh Al-Bâqûrî et Cheikh Mohammad Zakî furent liés dans un long effort pour réformer les lois régissant les confréries soufies.

Malgré tous les débats (à travers les magazines Al-Muslim, Liwâ’ Al-Islâm et Al-Akhbâr) qui ont duré des mois entre Cheikh Mohammad  Zakî et l’appeleur à Dieu Cheikh Mohammad Al-Ghazâlî As-Saqqâ, que Dieu leur fasse miséricorde, les deux hommes étaient liés par un grand respect mutuel et une chaleureuse fraternité. Cheikh Mohammad Al-Ghazâlî témoigna du rang de Cheikh Mohammad Zakî dans des divers articles et dans son livre Al-Jânib Al-`Âtifî fi Al-Islâm (La dimension sentimentale en Islam). Ils ont participé à de nombreuses conférences ensemble, organisées par diverses associations islamiques, notamment Ash-Shubbân Al-Muslimîn Al-`Âlamiyyah.

Dans son livre at-Taçawwuf  al-Islâmî, Dr. Abd Al-Mun`im Khafâjî, en parlant des Maîtres du Taçawwuf  à travers l’histoire islamique, cita Cheikh Mohammad Zakî, après avoir cité son grand-père maternel, Cheikh Mahmûd Abû `Ilyâne. Il y cita quelques idées de Cheikh Mohammad Zakî pour réformer le Taçawwuf et le faire revivre sous sa forme authentique et lumineuse, à travers l’établissement d’une Université de Taçawwuf et d’une Librairie de Taçawwuf.

D’autres savants ont également fait son éloge, tels l’érudit du Hijâz Cheikh As-Sayyid `Alawî Ibn `Abbâs Al-Mâlikî, Cheikh Muhammad  Al-Hâfidh At-Tîjânî, Cheikh Ahmad Ridwân Al-Baghdâdî. Parmi les savants qui ont été témoins des efforts de Cheikh Mohammad Zakî dans l’appel à Dieu et qui ont également participé à ses côtés au travail de la da`wah, citons Cheikh Mohammad  `Alawî al-Mâlikî, l’appeleur à Dieu Cheikh Ibrâhîm Ad-Dassûqî, qui fut le Ministre des Affaires Islamiques en Egypte, le ministre soufi Dr. Hassan `Abbâs Zakî, le Cheikh Kowaitien as-Sayyid Yûssuf Hâshim ar-Rifâ`î al-Husaynî, as-Sayyid `Alî al-Hashimî et de nombreux autres.

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Postes et fonctions

Après avoir obtenu le diplôme Al-`Âlamiyyah par l’Université d’Al-Azhâr, Cheikh Mohammad ne put trouver un travail adéquat à l’époque et se contenta d’aller enseigner dans une école gouvernementale dans la Province de Banî Sweif où il passa quelques années. Puis il retourna au Caire pour enseigner également. Il ne cessa de progresser dans la hiérarchie du système éducatif jusqu’au jour où il devint directeur du Secrétariat Général de l’Enseignement Libre, appelé aujourd’hui l’Enseignement Privé.

Il occupa aussi le poste de professeur dans les Instituts Supérieurs, l’Institut des Etudes Islamiques, l’Institut pour la formation de ceux qui appellent à Dieu, et fut un intervenant dans des différentes facultés d’Al-Azhâr. Il occupa d’autres postes, avant de se consacrer entièrement à la direction et l’élaboration de la méthodologie de l’association islamique al-`Ashîrah al-Mouhammadiyyah.

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La plume du Cheikh et la presse

Dès la fin des années 1920, Cheikh Mohammad  écrivit dans divers journaux officiels et magazines islamiques ou généraux. De nombreux de ses articles furent publiés dans les magazines suivants : al-Azhâr, Minbar Al-Islam (le Minbar de l’Islam), Liwâ’ Al-Islâm (l’Etendard de l’Islam), ‘Aqîdatî (Ma Foi), al-Islâm (l’Islam), al-Muslim (Le Musulman), al-Kholâsah (la Quintessence), al-`Amal (le Travail), ar-Risâlah al-Islâmiyyah (la Lettre Islamique), at-Taçawwuf  al-Islâmî (le soufisme islamique), ainsi que le journal hebdomadaire des Frères Musulmans, la Politique Hebdomadaire, Al-Fajr (l’Aube), Apollo, et des journaux officiels comme al-Ahrâm, al-Akhbâr et al-Jumhûriyyah.

Cheikh Mohammad participa à la direction éditoriale des magazines at-Ta`âruf, liée à l’organisation ar-Ruwwâd al-Awâ’il (les Premiers Leaders) fondée par le Cheikh lui-même, ainsi que le magazine al-Kholâsah (la Quintessence) fondé par le secrétaire général de la Réforme, le professeur Sayyid Mustafa. Il fonda en 1950 son magazine al-Muslim qu’il présida jusqu’à sa mort en 1998 et dont il a défini la méthodologie. Les articles de Cheikh Mohammad  étaient variés ; ils touchaient tour à tour les sphères des sciences islamiques, le domaine social, le côté historique, la littérature, la politique…

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Ses ouvrages

Cheikh Mohammad Zakî a laissé après lui un riche patrimoine, constitué de plus de cent livres et épîtres traitant des sciences islamiques ainsi que des centaines d’études, de fatwas, d’articles, de sermons, de cours (écrits ou oraux).

Cf. la bibliographie complète sur ce site (en cours d’édition)

Parmi ses livres publiés, citons :

  • Abjadiyyat at-Taçawwuf al-Islâmî, l’ « Abécédaire du Soufisme», traitant des questions les sujets types abordés au sujet du soufisme, entre ses défenseurs et ses détracteurs.

Remarquons que la précision donnée par le Cheikh Zakî ed-Dîn lui-même dans le titre (… al-islâmî) est tout à fait conforme aux précisions que donne René Guénon à ce sujet : « L’ésotérisme, considéré ainsi comme comprenant à la fois tarîqah et haqîqah, en tant que moyens et fin, est désigné en arabe par le terme général et-taçawwuf, qu’on ne peut traduire exactement que par «initiation» ; nous reviendrons d’ailleurs sur ce point par la suite. Les occidentaux ont forgé le mot «çûfisme» pour désigner spécialement l’ésotérisme islamique (alors que taçawwuf peut s’appliquer à toute doctrine ésotérique et initiatique, à quelque forme traditionnelle qu’elle appartienne) » (Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme, chap. I). En dehors des points de vue étroits qui ne conçoivent pas que la notion même d’initiation ne soit pas islamique ou qu’une initiation puisse exister en dehors de l’Islâm, il s’agit bien dans cet ouvrage de donner des aperçus élémentaires sur l’initiation islamique.

  • Uçûl al-Wuçûl, « Fondements de l’Aboutissement », réunissant les fondements du soufisme authentique puisés dans le Coran et la Sunnah.
  • Al-Khitâb, « Propos général sur le Soufisme », il s’agit d’une épître synthétique sur le soufisme-taçawwuf adressée par Cheikh Mohammad  à l’un de ses disciples.

Cet opuscule a fait l’objet d’une traduction sur le site Islamophile et d’une traduction commentée, éditée par le Porteur de Savoir, dans laquelle certaines positions du Cheikh Zakî ed-Dîn sont mises en parallèle avec celles de René Guénon/Cheikh Abd el-Wâhid.

  • Fawâtih al-Mafâtih, l’ « Ouverture des Clefs », qui traite de l’invocation, de ses conditions, des règles et convenances à observer et de son statut légal.
  • Ahl al-Qibla kulluhum Muwahhidûn, « Les Gens de la qibla sont tous Monothéistes », où le Cheikh soutient que les musulmans sont tous monothéistes, toutes leurs mosquées sont des mosquées du Tawhîd, quand bien même il y aurait au sein de la communauté des pécheurs.
  • Al-arba`ûn hadîthan al-hâsimah rad`an li’t-tawâ’if al-moukaffirah al-athimah, « Les 40 hadîths décisifs pour réprimander les groupes déviants qui recourent au takfîr de façon immodérée ».
  • Houkm al-`amal bi al-hadîth ad-da`îf, «Le statut légal du recours au hadith faible ». Il y aborde la légitimité de considérer les hadîths faibles dans le domaine des vertus avec les conditions fixées par les savants du Hadîth.
  • Les tombes des Gens de la Maison au Caire : étudie avec un abord historique et réunit les preuves témoignant de la présence de la tête de l’Imâm des martyrs Al-Husayn Ibn `Alî dans sa tombe en Egypte, ainsi que la présence du corps de la noble dame purifiée As-Sayyidah Zaynab et d’autres figures des Gens de la Maison au Caire.
  • La Question d’al-Mahdî où il affirme que la venue d’al-Mahdî est une vérité, mais que le temps de son apparition n’est pas encore venu par les preuves du Hadîth ainsi que par des preuves rationnelles.
  • Diwân al-baqâyâ : un recueil de poésie soufie d’une grande élégance.
  • Diwân al-mathânî : recueil de poésies englobant des enseignements, des pensées sages, de l’éthique du musulman et une spiritualité soufie.
  • Ummahât as-salawât an-nâfilah, « les principales prières surérogatoires » dans lequel il aborde les prières surérogatoires et les questions juridiques qui s’y rapportent à travers le Livre et la Sunnah.
  • La nuit du 15 sha`bân : les preuves probantes pour la passer dans la dévotion et le rappel de ses vertus.
  • `Ismat An-Nabiyy : « l’Infaillibilité du Prophète », paix et bénédiction de Dieu sur lui. Réfutation des allégations de ceux qui renient l’infaillibilité du Prophète, accompagnée d’une étude de ses miracles, paix et bénédiction de Dieu sur lui.
  • Barakât al-Qur’ân `alâ al-ahyâ’ wa al-mawtâ : un ouvrage qui expose à travers la Sunnah les bénédictions du Coran pour les vivants et pour les morts.
  • Ma`âlim al-mujtama` an-anisâ’î qui traite de questions relatives à la femme musulmane dans un style accessible et riche.
  • Fiqh as-salawât wa al-madâ’ih an-nabawiyyah : une étude relative à la compréhension profonde de la Sîrah (la vie du Noble Prophète), dans laquelle il traite des salutations adressées au Prophète, son éloge dans la poésie et la prose. Cette étude fut soumise à Al-Azhâr dans le Sommet pour le Fiqh et la Sîrah.

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Ses efforts pour appeler à Dieu

Cheikh Mohammad Zakî fut un noble exemple de l’appeleur à Dieu, dépensant sa vie et ses efforts pour appeler au chemin droit avec science et sagesse et ce, malgré la maladie qu’il a obligé à rester chez lui pendant près de 20 ans. Il a fondé officiellement l’Association islamique al-`Ashirah Al-Mohammadiyyah en 1930 pour qu’elle soit un vecteur d’un appel islamique soufi pour la Réforme, visant à œuvrer à l’échelle de l’individu et la société. Il disait : « la société est une répétition d’individus : si l’individu s’attache à la droiture, la société connaîtra la droiture ». Il fut le secrétaire et le directeur de l’Association « Ash-Shubbân Al-Moslimîn » (Les Jeunes Musulmans) ainsi que du Sommet Coranique.

Il fut également un membre du Conseil Supérieur de la Da`wa à Al-Azhâr et un membre fondateur de plusieurs associations islamiques. L’histoire a enregistré les conférences qu’il a données, pendant les années soixante-dix, pour l’application de la Shari`ah islamique en Egypte ; ont participé à ces conférences, le Cheikh d’al-Azhâr à l’époque, Cheikh Abd Al-Halîm Mahmûd Al-Hussaynî, qui fut également le directeur adjoint de la `Ashîrah Al-Mohammadiyyah. Ces conférences et sommets étaient présidés par son éminence Cheikh Mohammad  Hassanayn Makhlûf, Grand Mufti d’Egypte à l’époque. Cheikh Mohammad  fut, dans cette perspective, un membre de l’assemblée de ‘Ulémas chargée d’élaborer et rédiger un code juridico-légal puisé dans le Fiqh (jurisprudence islamique). Il fonda aussi le Bureau des Bien-Guidés vers l’Islam (Maktab Ri`âyat Al-Muhtadîn ilâ Al-Islâm) à Al-Azhâr, sous la direction de Cheikh Abd Al-Halîm Mahmûd, dans le but d’accompagner ceux que Dieu a guidé vers l’islam.

 

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Dans les débats scientifiques

Il participa à de nombreux débats scientifiques et fraternels avec des savants parmi ses contemporains. Cheikh Mohammad avait une argumentation solide, un style élégant et il observait en permanence la courtoisie requise dans le débat entre savants. On lui demanda de publier une réplique qu’il avait rédigé en réponse à une personne qui décéda avant la parution de sa réplique, mais il refusa et dit :  » la sacralité de la mort m’empêche de la publier. Même si elle contient la vérité, elle nuira à sa personne « . Ses débats les plus célèbres sont ceux qu’il eu avec le remarquable appeleur à Dieu, Cheikh Mohammad  al-Ghazâlî, autour du thème « l’adoration de Dieu par désir ou par crainte « . Ses débats se prolongèrent pendant six mois sur les pages des journaux al-Akhbâr, al-Muslim et Liwâ’ Al-Islâm. Ont pris part à ce débat le journaliste Ahmad Sâlim, Cheikh Abd al-Halîm Mahmûd, Cheikh Mohammad Khalîl al-Harrâs, Cheikh Mohammad Abd Al-Hâdî Al-`Ejeil.

Il a également donné des répliques scientifiques en réponse à d’autres savants. Il a critiqué le livre de Cheikh Abd Al-Jalîl `Îsâ, intitulé Ijtihâd Ar-Rassûl et répondit par son livre valeureux l’Infaillibilité du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lequel livre fut également la première réponse à ce que Ahmad Subhî Mansûr avait publié à ce sujet. Suite à la réplique aux transgressions d’Ahmad Mansûr, ce dernier fut exclu de l’Université d’al-Azhâr.

On lui proposa la direction des confréries soufies après le décès de Cheikh as-Sâwî, mais il déclina la proposition et refusa d’être associé aux faux prétendants du Taçawwuf qui polluent les rangs de certaines confréries soufies, ceux-là mêmes qui ont délaissé les nobles valeurs de cette discipline qui vise à purifier l’âme et le cœur, pour se contenter de jouer de la flûte ou du tambour …

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Le Cheikh et le Soufisme 

Paragraphe traduit et publié initialement en bilingue sous le titre : « Le Taçawwuf dans la vie de l’Imâm Mohammed Zakî al-Dîn Ibrâhîm » .

Certains Connaissants par Allah l’ont nommé le « second Châdhilî », à l’instar du Cheikh Abû-l-Hassan qui fût nommé le « second Junayd », car Allah a rénové (jaddada) le Soufisme (Taçawwuf) en général, et la Châdhiliyyah en particulier, par l’ intermédiaire du Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm. De même, Il a fait revivre (ahyâ) par lui des connaissances (ma’ârif) disparues et des sciences qui sont l’héritage des Pieux et des Connaissants (ahlu-ç-çulâh wa-l-‘arîfîn). Il était d’une profonde humilité (nasîja wahdi1 et délivrait un enseignement d’une ampleur exceptionnelle2 .

Il reçu l’initiation (taçawwuf) de la main de son père [Cheikh Ibrâhîm al-Khalîl] qui fût le Cheikh qui le mena à l’ouverture spirituelle (fath) et à la stabilisation (tamkîn) ; celui-ci n’a cessé ensuite de lui faire connaître les gens pieux et l’a enjoint à recevoir l’initiation de leur part jusqu’à ce que le Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm soit rattaché à l’ensemble des chaînes initiatiques de son temps.

Sous le regard de son Cheikh, il a progressé à travers les différents degrés du cheminement initiatique, complétant la récitation successive des sept Noms puis des treize 3 , puis des quatre-vingts dix-neuf 4 pour parvenir enfin à la récitation du Nom Isolé (Ism al-Mufrad wa-l-A’dhâm) et Suprême 5 , pratiquant la petite et la grande retraite (khalwah) à plusieurs reprises 6 .

Son Cheikh l’a ensuite enjoint, de son vivant, à exercer une guidance spirituelle (irchâd) ; il a ainsi engagé toutes ses forces dans la Voie, appelant à Allah avec sagesse, éduquant et guidant les murîdin.

Cheikh Zakî al-Dîn – qu’Allah lui fasse miséricorde, a hérité des stations (Maqâmât) de ses Maîtres. Il est ainsi al-Châdhilî dans sa spiritualité (rûhâniyyah), son soutien spirituel (madad) son inspiration (wârid) et son oraison (wird), Abû-l-‘Abbas [al-Mursî] dans sa « luminosité » (nûrâniyyah) et sa réunion (ittiçal) avec le Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue, Ibn ‘Ata’i-Llah dans sa sagesse et son autorité dans les deux domaines [exotériques et ésotériques] (madhhâbayn), le Cheikh Zarrûq, le censeur (muhtassib) des savants et des saints, dans sa rénovation de la Voie (tarîq) et la destruction des innovations blâmables (bid’ah), le Maître des Saints Seyyidî Mohammed Ibn Nâssir al-Dur’î dans ses connaissances (ma’ârîf), dans ses sciences (‘ulûm) et son application de la Loi (tachr’i’), Ibn ‘Ajibah dans ses effusions spirituelles (fuyûdh) et ses commentaires ; mais il est aussi le Maître du Jebel Al-‘Alam, Ibn Machîch, dans son occultation et sa manifestation (khafâ’i-hi wa dhuhûri-hi) ainsi que Abû Madyan al-Ghawth dans ses connaissances (ma’ârîf), ses poèmes et ses écrits 7 .

Enfin, il prospéra sur les traces de son Ancêtre [le Prophète] – qu’Allah prie sur lui et le salue – et reçu de lui la part la plus complète, ne cessant de progresser à travers les étapes de la Voie (tarîq), recevant les Grâces d’Allah de manière croissante jusqu’à ce qu’il Le rencontre – Élevé soit-Il ».

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Son décès

La mosquée fut le foyer de Cheikh Mohammad, son école, son centre d’enseignement, le lieu où son âme et son corps trouvaient repos et paix.

C’est souvent là que venaient le voir les savants, les présidents ou les princes. Il dépensa sa vie pour appeler à Dieu, avec guidance, science, sagesse et dévouement. Son âme retourna à Dieu vers l’aube du mercredi 07/10/1998.

Que Dieu lui fasse Miséricorde et qu’Il éclaire sa tombe.

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ARTICLE THÉMATIQUE correspondant

CHEIKH MOHAMMED ZAKÎ AL-DÎN IBRÂHÎM ET LA TARÎQAH MOHAMMEDIYYAH CHÂDHILIYYAH

  1. Cette expression, que nous traduisons librement, est empruntée, selon l’auteur de la biographie, à une description de Seyyidnâ ‘Omar donnée par Seyyidatinâ Aïcha. []
  2. Litt. : « il était une école immense ». []
  3. Ces noms synthétisent, selon les Maîtres de la Voie, l’ensemble des Noms et Qualités d’Allah. Il s’agit respectivement des Noms : « Lâ ilâha ill’Allah (1), Allah (2), Huwa (3), Hayy (4), Qayyûm (5), Haqq (6), Qahhâr (7) » complétés par six Noms supplémentaires : « Wâhid (1), ‘Azîz (2), Wadûd (3), Wahhâb (4), Muhaymin (5), Bâsit (6) ». Leur usage est plus particulièrement répandu dans la Qâdiriyyah et la Khalwatiyyah. A propos de l’usage des sept Noms dans la Khalwatiyyah, cf. par exemple « Les degrés de l’âme, Les stations spirituelles sur la voie soufie » du Shaykh’ Abd Al-Khaliq Al Shabrawi publié chez Dervy et, sur les treize Noms dans la Qâdiriyyah, la traduction de l’ouvrage attribué au Cheikh Abd el-Qâdir el-Jilânî intitulé le Secret des secrets chez Albouraq. []
  4. Il s’agit de leur invocation méthodique(dhikr) dans une modalité qui constitue, selon le Cheikh Zakî al-Dîn lui-même, une particularité de la Tarîqah Mohammediyyah. Sur la pratique de ces noms et ceux évoqués précédemment voir notre article La récitation des Noms d’Allah dans la Tarîqah Mohammediyyah Châdhiliyyah. []
  5. Il s’agit de la récitation inconditionnée du Nom de Majesté Allah considéré par le Cheikh comme le Nom suprême, à l’instar de beaucoup de Maîtres Châdhilî-s. []
  6. La khalwah, dans la tarîqah Mohammediyyah, connaît plusieurs formes ; celles mentionnées ici correspondent probablement à la khalwah parfaite (kâmilah) – dont la durée varie entre 3 et 70 jours – et la khalwah intermédiaire (juziyyah) – le temps d’un jour. La troisième forme étant la khalwah extérieure (fî-l-jalwah) qui consiste à maintenir une activité intérieure permanente sans s’isoler du monde, le Cheikh Zakî al-Dîn évoque à ce propos la formule « L’esprit (rûh) avec le Créateur (khâliq) et le corps (badan) avec les créatures (makhlûq) » (Cf. Uçûl al Wuçul, p.111). []
  7. Litt. : sa prose []

par le 22 mai 2011, mis à jour le 11 juillet 2015

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