Compléments biographiques concernant le Cheikh Mohammed Zakî ed-Dîn Ibrâhîm

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25 mai 2012 – V2

Nous présentons ici, à l’occasion du 14ème anniversaire de la disparition de Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm, quelques éléments biographiques destinés à compléter sa biographie officielle déjà publiée sur Le Porteur de Savoir. Inédites en français et pour la plupart extraites de la thèse de Julian Johansen intitulée Sufism and Islamic Reform in Egypt, The Battle for Islamic Tradition (publiée en 1996), ces nouvelles données sont accompagnées des commentaires circonstanciés de Sidi Mohammed Mehenna [en gras], actuel responsable de la Da’wah de la Tariqah Mohammediyah Chadhiliyah.

Dans l’attente du développement d’aspects plus profonds de la personnalité du Cheikh, touchant à sa doctrine et à sa méthode, nous publions ici ces quelques considérations d’un ordre relativement extérieur pour permettre au lecteur du Porteur de Savoir de se faire une idée de l’influence qu’eut ce grand Maître spirituel contemporain dans l’ordre social.

L’auteur de cette thèse précise en préface qu’il a passé deux ans en Egypte, entre 1988 et 1990, et qu’il est « particulièrement redevable vis-à-vis des membres de la Tariqa Mohammediyah Shadhiliyah, qui l’ont chaleureusement accueilli et ont patiemment répondu à [ses] nombreuses questions durant cette période » 1.

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« La Achîra Mohammediyah 2  est un groupe considérable avec une base au Caire et des branches partout dans le pays. La Achîra et son dirigeant, Cheikh Mohammed Zakî ed-Dîn Ibrâhîm, occupent tous deux une position très en vue dans l’Ordre religieux. Les écrits de Cheikh Mohammed sont abondants, à la fois sous la forme de livres et de contributions dans la presse. Il a également fondé el-Muslim, la revue mensuelle de la Achîra qui fut publiée pendant 35 ans».

Cette revue fut arrêtée pendant 7 ans, de 1989 en 1995. C’est lors de son retour de France en Egypte en 1992, que Sidi Mohammed Mehanna proposa au Cheikh Zakî ed-Dîn d’en reprendre en main la gestion et qu’il parvint, après de nombreux efforts, à en relancer la parution en 1995 et à en garantir les parutions jusqu’à ce jour. Cheikh Zakî ed-Dîn disait que le fait de lire el-Muslim constitue un enseignement (irchâd3 . Parmi les articles du Cheikh publiés après la reprise de la revue et qui illustrent bien cette perspective on trouve notamment la qasîdah intitulée Hajj el-qulub qui constitue un enseignement aux muridîn et aux musulmans pour découvrir le vrai sens du hajj, pour fonder la conception du hajj du point de vue du Taçawwuf, ou comme le Hadith el-rahîl dans lequel il avait annoncé sa mort. El-Muslim est par ailleurs un document témoignant de l’histoire du Taçawwuf contemporain pendant  environ 70 ans 4 .

.« Nous avons vu que l’Ordre Religieux d’Egypte, dans lequel la plupart des ordres sufis sont inclus, a été soumis à une forte influence de l’Etat. En dépit de la forte visibilité publique de Cheikh Mohammed et de la Achîra, leur relation avec l’Ordre n’ont néanmoins jamais été totalement cordiales ».

.« Il prend sur lui de défendre le soufisme et les Turûq contre ceux qui les accusent d’être néfastes et illégaux, et se fait le Champion de ce qu’il voit comme islam soufi traditionnel. Pour lui, celui-ci comprend des vérités évidentes et irréfutables […], des mystères ineffables et une pratique journalière rigoureuse, dénuée de superstition et d’ignorance. Il désapprouve encore les pratiques rituelles les plus hautes en couleur que l’on peut observer lors des Mawâlid [pl. Mawlid] et estime que celles-ci apportent de l’eau au moulin des détracteurs des Turûq. Ses écrits sur les Soufisme sont donc caractérisés par des arguments à la fois défensifs et ponctuellement critiques, selon des proportions variant en fonction de l’érudition littéraire et de la conviction doctrinale du lectorat visé par l’auteur ».

.«Les notes biographiques [citées dans la présente thèse] sont principalement extraites du « Manuel de la Tariqa Mohammediyah », ci-après mentionné comme Al-Dalîl [ilâ l-Tarîqa al-Mohammediyya ‘al-Bayt el Mohammedi al-Shâdhilâ al-sûfi al-salafi al-shar’i’, Caire, 1985]. Ce travail est décrit sur la première de couverture de la sorte : « Articles indispensables (fuçûl), règles, particularités (bayânât), origines (tawârikh), et informations à propos des gentilshommes de la Mohammediyya Shâdhiliyya, tout ceci étant des sélections des études, écrits et investigations de son Altesse l’Imam et Râ’id al-Sayyid Mohammed Zakî Ibrâhîm. Ils sont suivis par des écrits choisis de son père, le Qutb et connaissant par Allah (al-‘ârif bi-Llâh), notre seigneur al-Sayyid Ibrahim al-Khalil ibn ‘Alî al-Châdhilî ». Les compilateurs d’al-Dalîl ont pris grand soin d’établir la respectabilité de la lignée généalogique du Cheikh ; la filiation (nasab) de son père est entièrement donnée, montrant que le Cheikh Mohammed est la 48ème génération d’une lignée directe depuis le Prophète. Sa lignée maternelle quant à elle le relie au premier Calife et Compagnon du Prophète, Abû Bakr al-Siddîq» 5 .

.« La haute position du Cheikh dans l’Institution religieuse est soulignée. Il est membre du Conseil Suprême pour les Affaires Islamique et du plus Haut Comité religieux au Caire. Il a été décoré pour son travail par le Président Abd el-Nasir (à deux reprises), une fois par Anwar al-Saddat et une fois par Hosni Mubarak, et a reçu des récompenses du Maire du Caire et du Ministère des Affaires Sociales ».

.« S’agissant {maintenant} de considérer Cheikh Mohammed du point de vue de son but et la connaissance dont il est qualifié pour l’atteindre, les auteurs d’Al-Dalîl disent : « Il appelle de façon indépendante à la libération du Soufisme et à sa purification ainsi qu’à son développement. Il appelle également à établir une Union Mondiale du Taçawwuf, comme un noyau auquel l’Islam peut se rallier ».

Bien que cette Union Mondiale du Taçawwuf (rabita) n’existe pas encore à ce jour, son projet a néanmoins été rappelé lors du congrès international de septembre 2011, et fait actuellement l’objet d’un travail de collation de données sur les Turûq partout dans le monde, en vue de constituer une ligue souscrivant aux conditions légales du Kitâb et à la Sunnah et exprimant le Taçawwuf authentique.

 .« Il diffuse les principes d’amour, de paix et de majesté dans les contrées des gens de la Qibla ».

 .« Il peut vraiment être considéré comme [celui apportant] le renouveau [parmi] les soufis de son temps, parmi les plus connaissants dans le domaine des traditions prophétiques, de la jurisprudence comparée, de l’histoire islamique et de la littérature arabe».

« Cela vaut la peine de s’arrêter [un peu] ici pour considérer la nature de ces revendications, dans lesquelles les biographes de Cheikh Mohammed lui ont imputé une énorme étendue d’influence et d’autorité. Bien que quelques-unes d’entre elles soient difficiles à prouver, elles sont cependant des assertions sans ambiguïté de son statut. »

« Premièrement, il est un fait que Cheikh Mohammed est celui qui a libéré le Soufisme de ses défauts. En établissant une Union Mondiale du Soufisme, les musulmans sont [incités] à s’unir dans ce qui est implicitement présenté comme le cœur de la croyance et de la pratique islamique. Pourtant en mettant l’accent sur les principes d’amour et de paix (sans oublier la plus majestueuse dimension de « seigneurie »), les auteurs souhaitent probablement dissiper tout soupçon [de voir] Cheikh Mohammed préparer une campagne extrémiste ; la Union Mondiale du Soufisme doit ainsi être vue comme l’articulation d’un idéal d’unité plutôt qu’une partie d’un programme politique. »

« En affirmant que Cheikh Mohammed était vraiment responsable de l’établissement de la lâ’iha de 1976, les auteurs distinguent deux choses : la première est que Cheikh Mohammed était à la fois actif et efficace dans ses tentatives d’apporter des changements dans les Turûq, et la seconde est qu’il n’a jamais revendiqué, ni même ne lui a-t-on accordé, le crédit qui lui était dû. Il est ainsi présenté comme une puissante force de changement, modestement dissimulée et ignorée. »

« Peut-être que la plus grande revendication faite ici est que Cheikh Mohammed est [celui apportant] le renouveau [parmi] les soufis de son temps. Le principe sur lequel est basée cette revendication se trouve dans deux hadiths : dans le premier, le Prophète dit que le meilleur siècle est le sien, avec des générations successives qui suivent un processus de dégénérescence. Ce déclin est seulement ralenti par l’arrivée, au début de chaque siècle, d’un homme apportant le renouveau (mujaddid) et qui revivifie la Foi. Une telle revendication place Cheikh Mohammed dans une compagnie exaltée, car le statut de mujaddid a été accordé à Abû Hâmid al-Ghazâli, Ahmad Sirhindi, le marocain Ibn ‘Ajiba et au fondateur de la moderne Jam’iyya Char’iyya égyptienne, Mahmûd Khattâb al-Subki, pour n’en nommer que quelques-uns. »

« On considère aussi la connaissance et l’apprentissage comme une part essentielle des qualifications de Cheikh Mohammed pour représenter les intérêts soufis. Comme on peut s’y attendre, son savoir des sciences traditionnelles du hadith et la jurisprudence font partie de ses domaines de compétence. L’évocation de son expertise en histoire islamique et littérature arabe montre que l’ampleur culturelle de son éducation peut aussi être un atout. En fait, on trouve des indications claires [concernant le fait que] Cheikh Mohammed était bien connu pour son activité littéraire dans sa jeunesse. »

« Le comité éditorial, qui a compilé plus tard le premier volume de son recueil de poèmes (diwân el-baqâya), rapporte que Cheikh Mohammed, alors jeune étudiant à l’université d’el-Azhar, était sollicité pour sa poésie par des poètes connus de son époque, dont Ahmed Shawqi et Hafidh Ibrahim, et que ses vers furent publiés dans le magazine littéraire Apollo. »

.« Il est également dit que Cheikh Ibrahîm El-Khalîl a rencontré des résistances de la part de « religieux peu scrupuleux et des wahhabis de son époque ». […] Par « Wahhâbis », Cheikh Mohammed veut dire « quiconque déclare que la pratique du soufisme est illégale » ; son père est par conséquent connu pour avoir une position modérée et centrale (wasat), une position qui est fortement valorisée dans l’islam traditionnel. »

.« Il semble que Cheikh Zakî ed-Dîn Ibrâhîm hérita de la préoccupation de son père pour la réforme et trouva que le Conseil supérieur soufi ne faisait pas tout ce qu’il pouvait pour contrôler et éradiquer plusieurs pratiques qui avaient longtemps été populaires dans les Mawalid. Il proposa des changements de la loi Soufi de 1905, qui était toujours en vigueur, et appela à une Union Mondiale du Taçawwuf, à des conférences locales et nationales, à des cours de formations supérieures pour Chuyukh, et milita contre l’état des affaires dans le soufisme. En conséquence de ces propositions, une motion pour son expulsion du Conseil Supérieur Soufi 6 fut acceptée par consensus silencieux (ijma’ sukuti) le 23 septembre 1953. Le cas fut porté en appel. Le 21 janvier 1956, le Conseil d’Etat publia un jugement de 5 pages en faveur de Cheikh Mohammed. Bien qu’il semble ne pas avoir été découragé par cette expérience avec le Conseil Suprême, elle lui a donné un ton de désillusion pour certains de ces travaux ultérieurs, et particulièrement sa poésie ».

« Il a aussi été la cause réelle de la création de la plus récente administration légale officielle soufie (lâ’iha – 1976) en vertu de ses efforts notables passés et présents ».

Cheikh Zakî Ibrâhîm fut en effet à la base d’une modification importante et radicale de la loi du Taçawwuf de 1905. Ayant critiqué l’administration officielle des Turûq d’Egypte (machiyakha) concernant nombre d’exercices incorrects des Turûq de Taçawwuf, le Cheikh en fut expulsé puis réintégré par une décision du Conseil Suprême d’Etat, comme cela est mentionné ci-dessus. Outre sa réintégration, ce jugement (hukm) du Conseil Suprême ordonna la création d’un comité pour exécuter les recommandations du Cheikh et réformer les déviations des Turûq et les restaurer. Le Cheikh Zakî Ibrâhîm fut rapporteur de ce comité qui eut pour conséquence la promulgation de la loi n°118 de 1976, abrogeant celle de 1905.

.Il importe de noter que plusieurs des principes inscrits dans la loi de 1976 furent ensuite traduits et réalisés par la Achîra dans le cadre de ses activités. Parmi ces développements, initiés par le Cheikh de son vivant ou continués selon ses directives après sa mort, notons entre autres la création d’un centre scientifique soufi (markaz ‘ilm eç-çûfi) (fondé du temps du Cheikh en 1975) dont une des activités consiste en un Comité suivant les informations concernant le soufisme dans les journaux, les livres et les sites puis répondant ensuite aux intéressés.

.L’Académie de Taçawwuf fut également créée dans le cadre de la loi. Les statuts et orientations de cette structure sont consultables sur le site officiel, ainsi que les différents secteurs d’enseignements de base des sciences légales, de tafsir, de fiqh, de hadith, envisagés avec une dimension de Taçawwuf. On y trouve exprimée l’importance de l’Académie pour corriger les excès des Turûq et les garder saines et pures en les prémunissant de toute déviation anti-traditionnelle. Parmi les différents secteurs constituant l’Académie figurent l’Institut supérieur des études de Taçawwuf, l’Institut de droit de Taçawwuf, l’Institut de Taçawwuf en langues étrangères, le Centre de recherche des sciences de Taçawwuf, comptant parmi ses activités diverses la création d’une banque de données (cf. ci-dessus), des analyses, et la publication d’une Revue des « Recherches et Etudes Soufies » ( Majjalah el-Buhûth wa-d-Dirâsât es-Soufiyah). Le fait que le Raïs et-tahrir de cette revue soit le Mufti d’Egypte et que chef du conseil scientifique soit le chef d’el-Azhar montrent que le Taçawwuf est lié avec l’autorité traditionnelle la plus élevée d’Egypte et du monde.

.Les efforts de traduction de la loi de 1976 dans les activités de la Achîra permirent encore l’organisation de nombreuses conférences et notamment du Congrès international sur le Soufisme-Taçawwuf du Caire en 2011, dont Le Porteur de Savoir s’est déjà fait l’écho.

.« Le fondement professionnel sur lequel Cheikh Mohammed a basé sa vie et sa carrière est l’enseignement. Il fut employé par le Ministère de l’Education comme inspecteur d’écoles et fut aussi responsable du placement des étudiants après les examens de fin d’année (Ibrahim, Diwân p.222). L’influence de son expérience dans l’enseignement est clairement visible à la façon dont il répond aux questions de ses disciples et fait face aux arguments de ses détracteurs. Un esprit vif et un talent d’improvisation en vers en fonction de l’occasion caractérisent certains des plus mémorables réunions avec des personnalités sympathisantes à sa cause et ceux qui sont plus hostiles. Cela est compilé avec certaines notes contextuelles dans son Diwân. »

Le poème Le Taçawwuf n’est pas…(Laysa et-Taçawwuf…) par exemple, publié et traduit sur Le Porteur de Savoir, fut formulé en réponse à une question qui lui avait adressée en deux vers !

Encore jeune étudiant à el–Azhar, le Cheikh répondit en vers à Hafidh Ibrahim, célèbre poète égyptien, qui avait attaqué les chouyoukh dans un poème.

.« On l’a vu, durant les guerres de 1967 et 1973, faire des visites au front toutes les semaines, où il lisait aux troupes des extraits du Sahih de Boukhari, en se concentrant sur le chapitre de la Guerre Sainte (bab al-Jihâd). Ces visites eurent également un effet certain sur sa production poétique. »

Bien qu’il n’y ait pas de traces du contenu exact de l’enseignement qu’il délivrait sur le front de guerre, de nombreux poèmes à l’attention des armées ont été publiés dans Diwân el-baqaya, et notamment une qasida magnifique décrivant les assauts nocturnes de l’armée israélienne dont il a été témoin, où d’autres dans lesquels il s’adresse directement aux soldats qui ont participé à la guerre.

.« Au début des années 1980, Cheikh Mohammed pris sa retraite et déménagea de son appartement spacieux dans le centre du Caire pour le paisible mais « démodé’ quartier de Qaytbay, en bordure de la cité de la Mort, pour habiter au-dessus de la mosquée et de la tombe de son père Ibrahîm el-Khalîl  et de son grand-oncle Cheikh Mahmud Abu ‘Ilyan. Il décrit sa retraite comme une retraite du monde et a depuis consacré ses forces à enseigner et à écrire ».

.« Il est clair, même dans ce bref aperçu de la vie du Cheikh Mohammed, que ses biographes ont cherché à insister sur des aspects particuliers de sa vie. Ses connaissances prodigieuses […] sont soulignées, comme cela doit être le cas dans une telle biographie. Cependant en plus de cela, ses biographes démontrent l’ampleur de sa reconnaissance et de son influence, le liant à travers ses propres réalisations à certaines figures de proues culturelles et politiques de l’Egypte moderne. (Il est important de noter ici que la pièce privée de réception de Cheikh Mohammed est décorée de deux photographies d’événements cérémoniaux : l’une représente le Cheikh, en habit traditionnel, avec Abd el-Nasir et un groupe d’officiers, et l’autre le montre serrant la main à Hosni Mubarak). La reconnaissance officielle que lui ont accordée les présidents est amplifiée et expliquée par la mention de sa contribution à l’effort de guerre. Dans ses lectures au front de l’un des textes plus connus de l’Islam, il était vu comme combinant un intérêt pour la sécurité nationale (exprimé comme jihad) et un intérêt ‘pastoral’ sur le moral des troupes. »

Comme cela a déjà été mentionné plus haut, le Cheikh a reçu la décoration Suprême (chihâdat ed-dawla et-taqdîriya) de plusieurs présidents d’Etats l’ayant reconnu comme étant le plus grand des savants (‘ulama) et des penseurs de son temps en Egypte.

.« La gestion prudente de l’Institution Soufie par Cheikh Mohammed vient contrecarrer cette reconnaissance de l’Etat. On voit son engagement pour la réforme à travers sa volonté de risquer son statut non-négligeable dans l’institution elle-même. Le fait qu’il ait bien perdu son siège au Conseil Supérieur et qu’il ait été rétabli par la Cour Suprême, est considéré comme étant une récompense en adéquation avec son audace et une preuve que le droit était de son côté. »

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  1. Les passages cités entre guillemets à partir d’ici sont extraits de la thèse Sufism and Islamic Reform in Egypt, The Battle for Islamic Tradition []
  2. J.Johansen signale qu’une estimation datant de 1981 dénombre environs 20 000 hommes et 7 000 femmes appartenant à la Achîra Mohammediyah []
  3. On y trouve dans l’un des premiers numéros la remarque suivante du Cheikh Zakî ed-Dîn : « el-muslim […] tient lieu de maître éducateur » (taqûm fî maqâm al-‘ustadh al-murabbî). []
  4. A la fois en tant que témoignage des évolutions contemporaines du Taçawwuf et par l’ampleur des collaborations que la revue a accueillie, de la part de savants et de maîtres spirituels de l’ensemble du monde islamique ; il est à noter que c’est dans el-Muslim que furent publiées pour la première fois, à partir de 1952, plusieurs traductions en langue arabe d’articles de Cheikh Abd el-Wâhid Yahyâ – René Guénon ainsi que des extraits de la première version du travail de Cheikh Abd el-Halîm Mahmûd consacré à Guénon qui constitue maintenant un chapitre à part entière de l’ouvrage Al-Madrassa al-Châdhiliyya. Le Cheikh Zakî ed-Dîn lui rendit par ailleurs hommage d’une façon toute particulière en lui reconnaissant d’avoir été à l’origine de la création de la première revue de Taçawwuf en Egypte (el-ma’rifa), bien avant el-Muslim. []
  5. Il est la 25ème génération par la lignée de son grand-oncle. []
  6. Peut-être faut-il préciser ici que chacune des 76 Turûq officielles d’Egypte est représentée par son Cheikh dans l’institution générale (machyakha ‘âmma fî turuq eç-çûfiyya). Cette institution élit un Conseil Supérieur Soufi (majlis el-‘alâ fî turûq eç-çûfiyya) qui la dirige. Des dix membres qui constituent ce conseil, cinq sont nommés par le gouvernement ( par le ministre de l’intérieur, le ministre des Affaires religieuses (Awqaf), le ministre d’el-Azhar, le ministre des Affaires culturelles …). A leur tour, ces dix membres élisent le président de ce Conseil, le cheikh machâyikh et-turûq eç-çûfiyya. []

par le 21 mai 2012, mis à jour le 9 juillet 2015

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