Comportement exemplaire d’une épouse en présence de son mari et de son père

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Muslim rapporte le hadîth suivant, dans la chapitre sur le Tayammum, de ‘Aichâ, fille d’Abû Bakr et épouse du Prophète ﷺ.

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« Nous étions partis en compagnie du Messager de Dieu ﷺ lors d’un de ses voyages puis, arrivés à al-Baydâ’ (ou à al-Jays), mon collier se rompit. Le Messager de Dieu ﷺ s’arrêta donc pour le chercher et le gens firent halte de même. Or, il n’y avait pas d’eau en cet endroit et les gens n’avaient pas d’eau non plus. Les gens vinrent alors se plaindre à Abu Bakr :  » Ne vois-tu pas ce que ‘Â’ichâ vient de faire ? » dirent-ils et de s’expliquer : « Elle s’est arrêtée, ainsi que le Messager de Dieu ﷺ et les gens alors qu’il n’y a pas de point d’eau en cet endroit et que les gens sont à cours d’eau. » Sur ce, Abû Bakr arriva, le Messager de Dieu ﷺ dormant, la tête reposée sur ma cuisse. Il me dit : « Tu as retenu le Messager d’Allah ﷺ et les gens alors qu’il n’y a pas le moindre point d’eau en cet endroit et que les gens n’en ont plus de provisions. » ‘Â’ichâ’ poursuit : Abû Bakr m’a vertement réprimandée et s’est mis à me piquer de sa main à la hanche, sachant que je ne pouvais bouger puisque le Messager de Dieu ﷺ reposait sa tête sur ma cuisse. Le Messager de Dieu ﷺ dormit ainsi jusqu’à ce son réveil au matin, toujours en absence d’eau. C’est alors que Dieu révéla le verset instaurant la lustration sèche ; et les gens d’y procéder. A cette occasion, Usayd ibn Hudayr, (l’un des notables) dit : « Ce n’est certes pas la dernière de vos bénédictions, ô famille d’Abu Bakr. » ‘Â’ichâ’ continue : « Nous fîmes ensuite se relever le chameau sur lequel j’étais montée et voilà que nous trouvâmes le collier en dessous. »

Extrait du commentaire de l’Imam Nawâwî

« ‘Â’ichâ’ poursuit : Abû Bakr m’a vertement réprimandée et s’est mis à me piquer de sa main à la hanche (…) »Cela montre le devoir de l’homme d’éduquer et de discipliner son enfant, par la parole, l’acte et la correction, etc. On en déduit aussi le devoir du père de discipliner et réprimander sa fille, même si elle est adulte et mariée et qu’elle vit hors du foyer paternel.

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Remarques

L’Imam Nawâwî généralise à l’enfant de qui concerne ici la fille pour ce qui concerne l’éducation alors qu’il maintient le cas particulier de la fille pour ce qui concerne les statuts suivants, c’est-à-dire malgré qu’elle soit pubère, mariée et que le foyer marital soit différent du foyer paternel.

Et Allah est Plus Savant

Mohammed Abd es-Salâm

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par le 11 décembre 2015, mis à jour le 11 décembre 2015