Connaître et reconnaître un Cheikh (conclusions) – M.A.S.

  بسم الله الرحمن الرحيم الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا

وَإِنَّ اللَّهَ لَمَعَ الْمُحْسِنِينَ

« Et ceux qui auront déployé des efforts pour Nous, Nous les guiderons assurément sur Nos chemins. En vérité Allah est assurément avec ceux qui ont une pratique excellente » 1.

*

Nous nous proposons de présenter quelques conclusions d’un travail qui, pendant plusieurs années, eut pour but de tenter de clarifier différents aspects concernant la réalité et les modalités de la guidée spirituelle, en général, et la relation Cheikh-murîd en particulier. Notre rôle, en ce domaine, étant de transmettre aussi bien que possible un certain nombre d’avis réguliers, nous avons voulu réunir des avis de Maîtres de la Voie tout en cherchant à éviter toute polémique. Il nous apparaît ainsi nécessaire de rappeler que notre unique volonté est de porter des notions qui étaient éparses à la connaissance de ceux qui seraient capables de les comprendre et d’en tirer quelque utilité dans la Voie.

Confirmons, en préalable, que nous n’avons évidemment pas ici à nous positionner sur ce qu’il conviendrait de mettre en œuvre ou pas. Nous nous tenons à regrouper et faire connaître les positions en question (car cela relève de l’obligation traditionnelle de transmission) en nous permettant néanmoins d’attirer fraternellement l’attention (car cela relève de l’obligation d’ordonner le bien et de défendre le mal) des personnes qui auraient à prendre position sur ces sujets, quelle que soit leur situation au sein d’une tarîqah, sur la réalité cohérente, ancienne et durable de ces avis, personne n’ayant intérêt à s’opposer à ce qui émane régulièrement des awliyâ d’Allah (car cela relève du devoir minimum d’écarter l’obstacle nuisible du chemin).

*

1 – Le premier principe qu’il nous semble nécessaire d’avoir constamment à l’esprit lorsqu’on s’intéresse un tant soit peu sérieusement à ces aspects, est l’affirmation divine et coranique qu’une guidée spirituelle est garantie à ceux qui s’efforcent de se rapprocher de leur Seigneur (وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا وَإِنَّ اللَّهَ لَمَعَ الْمُحْسِنِينَ).

Sans entrer nécessairement dans la description de la manière selon laquelle est assurée la guidée en question, il semble important de souligner que cette affirmation universelle était bien évidemment connue des autorités du Taçawwuf qui, de tout temps, se sont prononcées sur les sujets concernés ; et la conscience toute neuve et tardive de ceux qui, la découvrant aujourd’hui, croient y trouver un argument dirimant pour montrer que les Maîtres spirituels véritablement capables de mener au But ultime de la Voie sont pléthore (à compter le nombre invraisemblable de Pôles Suprêmes (sic !) qui, selon eux, dirigent tant de turûq de nos jours) n’est ainsi pas à la hauteur intellectuelle (ni logique) de ce qui est en cause : qui donc, selon eux, aurait affirmé que la guidée dont il s’agit se ferait nécessairement, jusqu’à la fin des temps, par une voie qu’on pourrait qualifier de « classique » ? Et qui, selon eux, aurait ainsi limité la pluralité des « chemins » (subul) dont il est question, depuis plus de quatorze siècles, dans le Saint Coran ?

On sait, en tout cas, que bien des autorités du Taçawwuf authentique, aussi régulières qu’instruites et compétentes, se sont exprimées autrement, depuis des siècles et bien au-delà de tout contexte spatio-temporel particulier : si la hidâyah demeure nécessairement jusqu’à la fin des temps, ses formes d’expression sont multiples (subul) et peuvent changer lorsque les conditions cycliques l’imposent.

Principales références

*

2 – La question de la reconnaissance du Maître spirituel par un éventuel futur disciple n’est pas nouvelle non plus. Le Coran lui-même évoque ceux qui parlent du Prophète, de son vivant, en disant « Quel est donc ce prophète qui mange le repas et qui marche dans les souks ? » (ما لهذا الرسول يأكل الطعام ويمشي في الأسواق) alors que ses Compagnons se disputaient sa salive, ses cheveux et le surplus de son ablution sall-Allah alayhi wa sallam.

C’est sur cette base que s’appuie l’Imâm Charânî 2  pour affirmer :

« Lorsqu’Allah veut du bien à Son serviteur, Il lui dévoile la réalité secrète de la particularité spirituelle de son Cheikh (sirr khuçûçiyati cheikhi-hi) et dissimule (yatwî, littéralement plie, enveloppe) son humanité (bacharîyati-hi, c’est-à-dire ses aspects simplement humains). Lorsqu’Allah veut du mal à Son serviteur, Il lui dévoile l’humanité de son Cheikh et lui dissimule sa particularité spirituelle. »

L’argument qu’on voit avancé, de nos jours, soutenant que les awliyâ 3  existent sur la terre d’Allah jusqu’à la fin des temps et que c’est au murîd que revient l’effort de les discerner est bien réel quant à lui, et fondé, en lui-même. Mais il n’est qu’un rappel de cette règle. Il ne vient donc aucunement contrarier le principe fondamental d’expression coranique. Il n’invalide pas davantage les affirmations concernant la raréfaction ou la disparition extérieure des Maîtres éducateurs à la fin des temps : une réalité peut, évidemment, être tout à fait apparente sans être reconnue pour autant (ce qui fut effectivement le cas il y a plus de quatorze siècles alors qu’il s’agissait pourtant de la personne et de la fonction du Prophète sall-Allah alayhi wa sallam) ou même bel et bien exister sans être apparente, parce qu’elle est occultée, quelles que soient les raisons de cet état de fait. L’argument en question ne fait, bien au contraire, rien d’autre qu’entériner cette seconde règle coranique, tout en exprimant d’ailleurs un troisième aspect déterminant.

1 sept. 2015 – V8

Rappelons également la notion qu’exprime très « ouvertement » René Guénon à ce sujet, si l’on prend soin de transposer ce qui est évoqué dans le cadre islamique :

Dans le cas où la transmission initiatique est effectuée par une seule personne, celle-ci assure par là même la fonction du Guru [c’est-à-dire du Cheikh, ou Maître spirituel], vis-à-vis de l’initié ; peu importe ici que ses qualifications à cet égard soient plus ou moins complètes et que, comme il [Note 1 : Voir Parole perdue et mots substitués, dans le n° de décembre 1948 de la revue Etudes Traditionnelles] arrive souvent en fait, elle ne soit capable de conduire son disciple que jusqu’à tel ou tel stade déterminé ; le principe n’en est pas moins toujours le même : le Guru est là dès le point de départ, et il ne saurait y avoir aucun doute sur son identité. » 4 .
On comprend donc immédiatement le caractère particulier du « transmetteur », lors de l’initiation islamique, auquel l’auteur fait allusion ailleurs dans son œuvre.

Principales références

*

 3 – Cette prise de conscience de l’existence d’un Maître spirituel et cet effort dans le Travail initiatique sont, en effet, d’autant plus difficiles à réaliser qu’on se trouve avancé dans le processus de dégénérescence cyclique propre à la période dans laquelle l’humanité tout entière se trouve. L’examen des différentes positions prises publiquement par un nombre important de Maîtres de la Voie à différents moments et dans des lieux divers au sein de la communauté islamique pour indiquer les modifications importantes qu’il conviendrait d’apporter à telle ou telle méthode initiatique et les moyens initiatiques palliatifs qui pourraient être valablement envisagés et effectivement mis en œuvre en cas de raréfaction puis de disparition extérieure des Maîtres éducateurs sont clairement à mettre en rapport avec la science qu’ils avaient de la dégénérescence des conditions cycliques.

Principales références

  1. Liste de Maîtres qui se sont prononcés sur la dégénérescence de la Voie, le maintien de la guidée spirituelle malgré la disparition extérieure des Maîtres éducateurs et l’importance de la prière sur le Prophète ﷺ dans le sulûk à la fin des temps – M.A.S.
  2. Rappels sur la dégénérescence et les adaptations cycliques (.M.L.B.)
  3. De la voie par laquelle l’homme connaît les défauts de son âme – Imâm Ghazâlî (M.L.B.)
  4. « Le cheminement spirituel ne peut être accompli sans la compagnie d’un frère pieux ou d’un cheikh » – Moulay Abd es-Salâm Ibn Machîch (M.L.B.)
  5. Etat du Taçawwuf en Egypte dans la 2° moitié du 10° siècle de l’hégire – Imâm Charani
  6. Conclusion des Qawâ’id de l’Imâm Zarrûq (art. total)
  7. Divers avis de Maîtres sur la cessation de l’éducation spirituelle « classique »
  8. La méthode de la « Main droite »- Imâm el-Haddâd
  9. Conseil du Cheikh el-Hadramî à celui qui ne trouve pas de cheikh murchid – Cheikh Mohammed ibn ‘Omrân
  10. Texte sur ce que peut faire le murîd quand il ne trouve pas de Cheikh – Cheikh Mohammed el-Hâchimî
  11. « La guidée de mon Seigneur en cas d’absence de maître éducateur » (Hidâyatu Rabbî ‘inda faqd el-murabbî) – El-Muttaqî el-Hindî (traduction à venir, in châ Allah)
  12. Quatre modalités de l’éducation spirituelle (tarbiyah) – Cheikh Abu-l-Mawâhib al-Châdhilî
  13. Les moyens qui mènent à la délivrance – Cheikh Abu-l-Mawâhib al-Châdhilî
  14. Éducation  « de l’aspiration et des états spirituels » – Hadj Malik Sy
  15. A propos de la nécessité du maître vivant : « cette règle est devenue caduque et le débat n’a plus de raison d’être » – El Hadj Malick Sy
  16. « Peut-on s’engager dans la Voie en s’aidant des ouvrages de soufisme, ou bien l’aide d’un cheikh est-elle indispensable ?» : une réponse du Cheikh Ibn ‘Abbad Al-Rundî
  17. Le véritable guide (murchîd haqqan) – Cheikh Mohammed Sa’îd Ramadhan al-Butî

*

Chacun est donc parfaitement libre de ne pas tenir compte de ces trois principes, et faire comme si rien n’avait changé depuis plus de quatorze siècles sur la terre d’Allah et chez ceux qui représentent sous un rapport ou sous un autre l’autorité spirituelle au sein même du cœur de l’Islâm qu’est le Taçawwuf authentique. Il est tout autant libre, au contraire et sans qu’il ait à s’en justifier, de les respecter en cherchant à comprendre ce qu’ils impliquent et à vivre avec intelligence, réalisme et efficacité sa quête spirituelle.

Nous faisons ces remarques sans nulle sorte d’ironie : il est en effet possible que ce qui est réputé rare ou inexistant resurgisse, ponctuellement et hors de toute attente, nul ne contestant que le bien tout entier est dans la Main d’Allah et qu’Il peut donner ce qu’Il veut, à qui Il veut, où et quand Il veut subhâna-Hu wa ta’âlâ.

Or, si d’aucuns désirent faire de l’exception une généralité, il n’en demeure pas moins que nous ne considérons ici, quant à nous et comme à notre habitude, que la règle générale. Nous voulons ainsi dire que ceux qui considèrent que la méthode initiatique générale est en tous points identique à ce qu’elle était, ou que l’on croit qu’elle a toujours été depuis le début du Taçawwuf, sont tout à fait libres d’agir à leur guise, selon les autorisations qu’ils détiennent régulièrement et sans tenir compte des avis auxquels nous faisions allusion, en vivant, ou essayant de vivre, leur sulûk dans les conditions actuelles comme on pouvait le faire, plus facilement à l’avis de tous, il y a seulement un siècle, ou cinq ou plus de dix ; l’important est, en définitive, qu’on y parvienne effectivement, d’une part, sans porter dommage à qui que ce soit, d’autre part. Mais comment justifier alors qu’ils fassent état d’un changement des conditions cycliques, surtout si c’est pour exprimer que le murîd aurait à se comporter autrement que depuis les débuts de l’Islam alors que le principe qui veut que ce soit au murîd de reconnaitre son Cheikh (cf. ci-dessus n° 2) est inchangé depuis plus de quatorze siècles ? Et si les tenants d’un certain « classicisme », en la matière qui nous intéresse ici, veulent prendre en compte ce qui concerne la dégénérescence des conditions cycliques que subit l’ensemble de l’humanité depuis des siècles, pourquoi ne pas considérer alors l’ensemble des avis émis par les Maîtres de la Voie à ce sujet au cours du temps ?

Nous pensons que personne ne viendra les déranger dans cette position, malgré ce qu’on ne peut qualifier autrement qu’une sorte d’incohérence, surtout si eux-mêmes n’adoptent pas une position susceptible d’être nuisible par ce qu’elle implique 5  ou de dénigrement à l’égard de ceux qui, tout en essayant, tout comme ils le font, de respecter les principes généraux (cf. ci-dessus n° 1 et 2), tentent de surcroît de comprendre et d’appliquer les avis et recommandations générales émis depuis un siècle, ou cinq ou plus de dix par des Autorités de la Voie (cf. ci-dessus n° 3). Si la bienveillance est une marque d’intelligence, ne doit-elle pas être réciproque ?

Malgré l’ampleur du sujet, nous tenions à donner volontairement au présent article une forme assez limitée, chacun pouvant trouver dans les références fournies davantage de précisions et de développements. Permettons-nous cependant, avant de conclure, de remarquer aussi qu’il n’est pas nécessaire, pour un murîd, de considérer que le Cheikh qu’il aura éventuellement connu et reconnu comme tel est pour autant un cheikh éducateur parfait pour pouvoir bénéficier de sa personne et de sa fonction. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire, non plus et à l’inverse, de considérer que tout Cheikh qui ne serait pas éducateur (murabbî), ou qu’on ne considèrerait pas comme tel, serait sans aucun intérêt pour soi dans la Voie.

Il existe bien des degrés à observer, en effet, entre ces positions extrêmes : 1/considérer que le cheikh qu’on a reconnu est par là-même un cheikh éducateur parfait – 2/considérer que parce qu’il n’est pas un cheikh éducateur parfait le cheikh qu’on connaît est totalement inutile pour progresser dans la Voie. Dans un sens comme dans l’autre, et sauf exception toujours possible, la loi du « tout ou rien » ne semble donc pas devoir s’appliquer en ce domaine : les conditions de vie actuelles impliquent de considérer les rapports entre Maître et disciple avec subtilité et discernement si celui qui s’engage vers Lui veut tirer un profit spirituel réel de ce qu’Allah subhâna-Hu wa ta’âlâ met à sa disposition.

Principales références

 *

Mentionnons donc enfin l’un des aspects certainement les plus importants et les plus intangibles de la relation Cheikh/murîd parce que faisant partie des plus intérieurs. Il concerne l’ « affinité » qui peut exister entre les deux. Elle peut « idéalement » apparaître plus ou moins immédiatement au murîd ou s’établir et s’imposer progressivement à sa conscience. Voici ce que rapporte de cette reconnaissance l’Imâm Charani dans ses Lawâqih el-anwâr el-qudussiyah fi ma’rifati qawâ’id es-sûfiyyah à l’évocation du 109° adab :

 » Ne plus se tourner vers le bas-monde après qu’Allah l’a réuni avec son Cheikh, car entre ses mains se trouve tout ce qu’Allah a réparti pour le murîd du bas-monde et de l’Autre.

Sidi Alî ibn Wafâ’ a dit : « Si tu trouves ton Instructeur réalisé (Ustâdhu-ka el-muhaqqiq), alors tu as trouvé ta Vérité *. Si tu as trouvé ta Vérité, tu as trouvé Allah auprès d’elle. Et si tu as trouvé Allah, tu as tout trouvé ! Le but consiste à trouver cet Instructeur. »

* Ou « ta Réalité essentielle ».

Il est remarquable que ce dont il s’agit ici est l’expression arabo-islamique de la correspondance exacte de ce que René Guénon appelle le « Soi » dans ses ouvrages. Comme vu précédemment, le Maître extérieur est ainsi le reflet du Maître intérieur qui est identique au Soi, la Réalité essentielle de l’être. »

Nous n’en dirons donc pas davantage, si ce n’est qu’on peut ainsi comprendre l’importance que la capacité à avoir « confiance en soi » et en autrui peut prendre au sein du pacte initiatique comme dans la Voie en général.

et Allah est plus Savant

Mohammed Abd es-Salâm

*

ARTICLES THÉMATIQUES correspondants

LE RATTACHEMENT A LA VOIE : AVANT, PENDANT, APRÈS

MAITRE SPIRITUEL ET ENSEIGNEMENT

 

  1. Autre traduction : avec ceux qui font le bien. Coran, L’araîgnée, 69. Nous nous permettons de souligner ici, avec l’insistance qui nous semble nécessaire, un point de traduction qui mériterait certainement un peu plus qu’une simple remarque : nous rendons le lam qui est employé deux fois dans ce passage (« la-nahdiyanna-hum« , « la-ma’a« ) pour indiquer l’insistance d’Allah Lui-même à montrer ce qu’Il garantit subhâna-Hu wa ta’âlâ, à ceux qui « auront déployé des efforts pour Nous » (« jâhadû fî-Nâ« ) et qui « ont une pratique excellente » (« muhsinîn« ). []
  2. Référence à venir, in châ Allah []
  3. Rappelons néanmoins, sans développer ici davantage ces notions, que tous les awliyâ ne sont pas nécessairement détenteurs d’un idhn leur permettant de transmettre régulièrement l’influence spirituelle dont ils sont détenteurs, ni de dispenser régulièrement un enseignement ou tenir une fonction initiatique quelconque au sein d’une tarîqah ; on pourra ainsi fort bien croire « reconnaître » quelqu’un comme son Cheikh alors que celui-ci, n’étant pas investi du idhn correspondant, ne peut l’être régulièrement. Par ailleurs et dans le même ordre d’idées, ces aspects peuvent parfois se complexifier encore davantage car il n’est pas suffisant qu’un murîd reconnaisse quelqu’un comme son Cheikh pour que la réciproque soit nécessairement vraie ; certains Maîtres peuvent, pour le bénéfice spirituel du murîd uniquement, refuser la relation demandée, indiquant alors ou non un Maître futur. Il faut peut être mentionner aussi la possibilité que quelqu’un puisse être walî sans le savoir ou que, tout en ayant pleinement conscience de son état, il l’expose plus ou moins ou le dissimule totalement, de sorte à ne laisser apparaître que sa seule fonction. Enfin, il est possible qu’un Maître réalisé et réellement détenteur du idhn nécessaire, s’abstienne pourtant totalement de toute manifestation extérieure. La sainteté et l’exercice de la maîtrise peuvent être ainsi plus ou moins extériorisées ou occultées pour des motifs qui peuvent être totalement indépendants de la capacité à reconnaître comme Cheikh celui qui en est le « support » – cf. à ce sujet, les avis de l’Imâm Charani dans Éducation  « de l’aspiration et des états spirituels » – Hadj Malik Sy. []
  4. Initiation et Réalisation Spirituelle, Chap XXIII []
  5. Nous voulons parler ici de conditions à l’initiation qui seraient indignes du Taçawwuf véritable parce qu’elles relèveraient soit du mensonge, soit de formes de manipulation plus ou moins grossières tendant à faire accepter ce qui n’est pas. []

par le 20 avril 2015, mis à jour le 25 octobre 2015

Mots clés : , , , ,