« J’appelle les musulmans à renouveler la science du Taçawwuf et à lui accorder sa place véritable » – Cheikh Abdullah Ben Bayyah

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Le résumé de l’intervention du Cheikh Abdullah Ben Bayyah ci-dessous a été réalisé d’après la version anglaise de Ibrahim Hakim al-Shaghouri, révisée par nous sur le texte arabe que nous reproduisons également. Nous avons conservés quelques ajouts utiles du traducteur anglais, signalés par des crochets.

On notera tout particulièrement dans ce court résumé la référence au Cheikh Zarrûq et à ses Qawâ’id at-Taçawwuf d’autant que le Cheikh Ben Bayyah lui-même est bien connu pour son travail de renouvellement des Qawâ’id fiqhiyyah (règles fondamentales de la jurisprudence) dans le madhhâb mâlikî qui, de l’aveu du Cheykh Hamza Yusûf, un des plus éminent élèves occidentaux et relais de l’enseignement du Cheikh en Occident, est une des écoles dans laquelle ces Qawâ’id sont les plus subtiles et les plus complexes. On se rappellera également à ce propos que le Cheikh Zarrûq reste jusqu’à ce jour une autorité du madhhâb malikî et est l’auteur notamment d’un commentaire de la Risâlah d’Abî Zayd el-Qayrawânî largement diffusé.

Mostafâ Mansûr (M.L.B)

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Lors de la deuxième conférence internationale (2009) […] en l’honneur de Sidi Shiker [un saint marocain bien connu], Cheikh Abdullah Ben Bayyah a invité les musulmans à renouveler la science du Taçawwuf et à lui accorder sa place véritable, car elle est véritablement une revivification pour les sciences religieuses (ihyâ li-‘ulûm al-dîn).

Le très savant Ben Bayyah [qui est l’un des plus importants savants de la Mauritanie] a également déclaré dans son discours intitulé «Le fondement (ta’çîl) du Taçawwuf dans le Livre et la Sunnah », que le Taçawwuf n’est pas une religion particulière [distincte de l’islam], mais plutôt qu’il découle du Coran et de la Sunnah, et que les savants ont mis à jour ses principes de la même manière qu’ils l’ont fait pour le Fiqh [à partir de ces deux sources].

Le Cheikh a également abordé en détail la signification du Taçawwuf, en disant: «Ce terme est devenu répandu et célèbre au point que sa signification [véritable] est devenu ignorée de la plupart », ajoutant que le Taçawwuf – comme les autres madhâhib islamiques – était conscient des failles qui sont apparus dans la Ummah islamique, et a déclaré à ses représentants (ahl al-tâ’ifah) : « le Taçawwuf est une preuve contre le soufi mais le soufi n’est pas une preuve contre le Taçawwuf » . Le Cheikh Ben Bayyah a rappelé également que le Taçawwuf est l’Ihsan [l’excellence spirituelle] découlant du célèbre hadith de Jibrîl, c’est à dire la recherche de la perfection, de l’amour et un désir ardent pour la rencontre avec Allah.

Le Cheikh a également rappelé que le Taçawwuf est une science parmi les sciences de l’islam et que, fondamentalement, l’objet de la science peut être soit extérieur (dhâhir), à savoir les actions des membres, et c’est ce que l’on nomme « Fiqh », soit intérieur (bâtin), à savoir la purification de l’âme, les réalités spirituelles (raqâ’îq) ainsi que le détachement (zuhd) et c’est ce que l’on nomme « Taçawwuf».

A propos des références traditionnelles de cette science, l’érudit mauritanien a réaffirmé que son origine se situe dans le Coran et la Sunna, en citant de nombreux versets et hadiths à l’appui, ainsi que certaines des déclarations des premiers représentants du Taçawwuf, comme l’Imam Junayd qui a dit: « Cette voie qui est la notre est [entièrement] délimitée (muqayyad) par les principes du Livre et de la Sunnah ».

Le Cheikh s’est également référé, à de nombreuses reprises lors de son discours, aux « Qawâ’id at-Taçawwuf» (Règles du soufisme) du Cheikh Ahmad Zarruq (m. 846 de l’hégire), disant à propos du statut (haqq) de ce cheikh marocain qu’il est véritablement le « censeur » (muhtaçib) des soufis dans le monde entier.

À la fin de son discours, Cheikh Ben Bayyah abordé certaines des critiques contre le Taçawwuf au cours de l’histoire, comme le fait de circonscrire la pratique invocatoire par un nombre, un temps ou des formules particuliers, l’utilisation des chapelets, la question du tawassul [le fait de recourir au saint pour gagner les bénédictions d’Allah] et tabarruk [le fait rechercher les bénédictions d’Allah au moyen des reliques des saints] ou encore la visite des tombes des saints, confirmant pour chacun des points abordés qu’ils ont un fondement dans l’Islam.

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Texte arabe

العلامة ابن بيه : أدعو المسلمين إلى تجديد علم التصوف ووضعه في صحيح إطاره

دعا الشيخ عبد الله بن بيه، يوم الجمعة 10 يوليوز 2009 بمناسبة انعقاد الملتقى العالمي الثاني لسيدي شيكر، المسلمين إلى « تجديد علم التصوف ووضعه في صحيح إطاره لأنه إحياء لعلوم الدين ».
وقال العلامة ابن بيه، في عرض تحت عنوان « تأصيل التصوف من الكتاب والسنة »، إن التصوف ليس دينا خاصا وإن مرجعيته هي الكتاب والسنة، وإن العلماء أصلوا له كما أصلوا للفقه.
وناقش الشيخ، خلال عرضه، بإسهاب معنى التصوف قائلا: إن « هذه الكلمة شاعت وانتشرت حتى أصبح مدلولها مجهولا لكثرة ما عرف »، معتبرا أن التصوف كغيره من المذاهب الإسلامية الأخرى، عرف الخصومة التي انتشرت في الأمة الإسلامية، ونبه أهل الطائفة إلى أن « التصوف حجة على الصوفي، والصوفي ليس حجة على التصوف ».
وفي تعريفه للتصوف، قال الشيخ « بن بية » إنه هو الإحسان، استنادا إلى حديث جبريل، وهو البحث عن الكمال والحب والتشوق إلى لقاء الله.
وذكر الشيخ في عرضه أن التصوف هو علم من العلوم الإسلامية، على أساس أن العلم إما أن يكون موضوعه الظاهر، وهو أعمال الجوارح وهو ما يسمى بالفقه، وإما أن يكون موضوعه الباطن، وهو ما يخص جانب تزكية النفوس، والرقائق، والزهد، وهو ما يسمى بالتصوف.
وبالنسبة لمرجعية التصوف، أكد العالم الموريتاني، أن أصله هو الكتاب والسنة، مستدلا ببعض الآيات القرآنية والأحاديث النبوية الشريفة، ومسترشدا ببعض أقوال المتصوفة الأوائل مثل الجنيد الذي قال: « مذهبنا هذا مقيد بأصول الكتاب والسنة ».
واعتمد المحاضر في أكثر من موطن في عرضه على كتاب « قواعد التصوف لـ « أحمد زروق » (مزداد سنة 846 هـ)، قائلا في حق هذا الشيخ المغربي، إنه بحق محتسب الصوفية في العالم.
وأشار « بن بية »، في ختام عرضه، إلى بعض الشبهات التي أثيرت حول التصوف عبر مر التاريخ، مثل مسألة تحديد الأوراد والأذكار، واستعمال السبحة، ومسألة التوسل والتبرك، وزيارة قبور الصالحين، مؤكدا أن هذه المسائل لها
أصل في الإسلام.

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par le 12 novembre 2015, mis à jour le 22 mars 2016

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