La visite au Prophète ﷺ du Cheikh Abû el-Hassan (B.C.A.H.C.)

Cet article est issu de notre traduction de Durrat el-asrâr wa tuhfat el-Abrâr (Imâm Ibn çabbâgh) publiée en PDF sous le titre «Biographie du Cheikh Abû-l-Hassan Châdhilî (B.C.A.H.C)» .

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Mon Maître Mâdî me raconta également ceci1 :

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« Une année, je fis le pèlerinage avec lui. A notre arrivée dans la ville sainte de Médine, il s’arrêta devant la porte de la Mosquée de l’Envoyé d’Allah ﷺ et attendit la permission d’entrer. Il dit alors :

–  C’est un lieu à propos duquel Allah a dit : « Ô vous qui croyez, n’entrez pas dans les demeures du Prophète sans y avoir été autorisés » 2 .

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Il resta ainsi à cet endroit jusqu’à ce que la permission d’entrer lui fût accordée, puis il entra et se tint debout devant la face de l’Envoyé d’Allah ﷺ.

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En se découvrant la tête, il prononça ceci :

–  Que les prières d’Allah, de Ses Anges, de Ses Envoyés, de Ses Prophètes, et de toutes Ses créatures peuplant Ses Cieux et Sa Terre soient sur Toi, Ô notre Maître, Ô Envoyé d’Allah, ainsi que sur tous Tes compagnons.

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Il se mit à le répéter, encore et encore, jusqu’à ce qu’il fut pris d’un état spirituel très puissant (hâl ‘adhîm), et continua jusqu’à ce que ce qu’il s’en apaise. Puis, il s’assit sur un coté de l’enceinte sacrée et il dit :

–  Quand j’étais en train de le saluer, j’ai eu un dévoilement (kachf) de lui dans lequel je le saluais et il me rendait ma salutation avec son index.

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A cet instant, Abû Mohammed ‘Abd el-‘Azîz ez-Zaytunî, qui était surveillant de la nourriture des fuqarâ entra et dit :

–  Ô mon maître, un de nos chameaux est mort et son chargement gît sur le sol.

–  Par Allah, je n’ai à cet instant ni argent ni or en ma possession, répondit le Cheikh.

Puis il lui ordonna de s’asseoir, et il s’assit parmi nous. Nous formions un cercle autour de lui. Il mit sa tête dans son manteau pendant un temps, puis l’en sortit et dit :

–  Ô ‘Abd el-‘Azîz, viens près de Moi.

Nous approchâmes de lui et le Cheikh lui dit :

–  Mets ta main dans ma poche et prends ce qui s’y trouve.

Il y introduisit alors sa main et la ressortit pleine d’or. Le Cheikh dit :

–  Regardez-les ! Par Allah, aucun frappeur ne les a frappées et aucun orfèvre ne les a façonnées. Il m’a juste été dit : « Ô ‘Alî, prends ce qui est dans ta poche » .

Puis il lui demanda d’acheter un chameau et les provisions dont il avait besoin pour les fuqarâ.

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Abû Mohammed ‘Abd el-‘Azîz était l’un des plus illustres de ses compagnons. Un jour, alors qu’il faisait des prières (du’â) à ‘Arafât, le Cheikh désigna Abû Mohammed, et rien que lui, pour dire « amîn » après après son du’a. Une fois le du’a terminé, Abû Mohammed dit :

– Par Allah, j’ai demandé en ta faveur un badal et un khalîfah.

Puis il lui dit :

– Sîdî, qui est le badal et qui est le khalîfah ?, ce à quoi le Cheikh répondit :

– Tu es le badal et je suis le khalîfah.

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  1. Une autre version quelque peu différente de cet épisode est publiée ici []
  2. XXXIII, 53 []

par le 29 novembre 2012, mis à jour le 23 novembre 2019

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