Les Pactes mineurs (El-‘Uhûd es-sughrâ) – Cheikh Mohammed Zakî ed-Dîn Ibrâhîm

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  بسم الله الرحمن الرحيم الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

إِنَّ الَّذِينَ يُبَايِعُونَكَ إِنَّمَا يُبَايِعُونَ اللَّهَ يَدُ اللَّهِ فَوْقَ أَيْدِيهِمْ

فَمَن نَّكَثَ فَإِنَّمَا يَنكُثُ عَلَى نَفْسِهِ وَمَنْ أَوْفَى بِمَا عَاهَدَ عَلَيْهُ اللَّهَ فَسَيُؤْتِيهِ أَجْرًا عَظِيمًا

« En vérité, ceux qui font le pacte avec toi, en réalité, font le pacte avec Allah. La Main d’Allah est au-dessus d’eux. Qui viole [le serment] en réalité le viole à son propre détriment ; et qui remplit ce sur quoi il a établi un pacte avec Allah, Il lui apportera une immense récompense »

 

alkhalel3

Prise de pacte (‘ahd) dans la Tarîqah Mohammediyyah Châdhiliyyah

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« Le pacte est le pacte d’Allah » (El-‘ahd ‘ahdu-Llah). C’est sur cette affirmation de principe, bien connue dans tant de turûq régulières, que s’engage celui qui entre dans la Tarîqah Mohammediyyah1. S’il est nécessaire qu’il en soit ainsi, puisque toute autre conception serait nécessairement insuffisante parce que tronquée, que recouvre plus précisément l’acte central qui établit le lien initiatique majeur dans la Voie ?

Dans son livre El-Beyt el-Mohammedî, La Maison Mohammedienne, Cheikh Zakî ed-Dîn détaille et développe en trente-cinq sections les différents « principes, convenances, caractéristiques et pactes initiatiques » concernés, comme autant de développements et d’explicitations complémentaires du pacte premier ; il introduit leur exposition par ces quelques mots : « Il s’agit des qualités dont chaque frère doit se parer pour réaliser sa personnalité sur le plan théorique, pratique, comportemental, personnel et public. » 2

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العهـود الصغــرى

 Les pactes initiatiques « mineurs »

توجيهات للمحمديين لفضيلة الأستاذ الإمام السيد

Directives adressées aux mohammadiens

محمد زكي إبراهيم

par son éminence Mohammed Zakî Ibrâhîm

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 يا أخانا في الله : تذكر وذكِّر النّاس

إنه قد ثبت نهائياً من طريق العلم والعقل والدين، ثم من طريق التجارب القطعية المؤيَّدة بشهادة الواقع اليقيني والتاريخ الثابت أن التربية الروحية الإسلامية الجامعة، هي الوسيلة الوحيدة الأكيدة لإيقاظ حيوية الأفراد، وإنقاذ الإنسانية الضالة وتوجيهها وجهة السمو الطبيعي، على أساس وظيفتها الربانية الأساسية، مع تحصينها ضد كل انقلاب واضطراب.

وهذه التربية هي الدعامة الأولى والأخيرة في بناء الإصلاح الفردي والجماعي، والديني والسياسي، والخلقي والنفسي، على عموم ذلك وخصوصه، وما يتعلق به وما يترتب عليه، رضي النّاس أو كرهوا، فكل تجريب بعد ذلك تخريب، وكل جنوح دون ذلك جموح، وكل تقليل لما سواه تضليل وتخسير وتنكيل.

 » وَقُلْ عَسَى أَنْ يَهْدِيَنِ رَبِّي لِأَقْرَبَ مِنْ هَذَا رَشَدًا « 

Cher frère en Allah : rappelez-vous et rappelez aux gens !

Il a définitivement été confirmé, par la voie de la science, de la raison et de la religion, puis par la voie des expériences irrévocables et soutenues par la contemplation réalisée certaine (chahâdah el-wâqi’ el-yaqînî) et l’histoire documentée, que la formation spirituelle, islamique et globale constitue le seul moyen effectif pour éveiller l’énergie des individus, sauver l’humanité égarée et la diriger vers la transcendance naturelle en vertu de sa principale mission divine, tout en la protégeant contre le détournement et le désarroi. En effet, cette formation constitue un fondement essentiel pour réaliser la réforme individuelle, collective, religieuse, politique, comportementale (khulûqî) et psychologique, tout ce qui s’y attache, tout ce qui en résulte, qu’elle soit générale ou particulière, que les gens apprécient cette réforme ou la déprécient. Toute diminution est considérée comme une désorientation et un recul.

 « et dis : “Je souhaite que mon Seigneur me guide et me mène plus près de ce qui est correct”. »

وَقُلْ عَسَى أَنْ يَهْدِيَنِ رَبِّي لِأَقْرَبَ مِنْ هَذَا رَشَدًا

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العهد الأول : وطبيعة الحياة

إنّ من عهد الله علينا أن نستيقن أنه لامعنى للحياة بغير غاية ﴿ أَفَحَسِبْتُمْ أَنَّمَا خَلَقْنَاكُمْ عَبَثًا ﴾، ولامعنى للغايات إذا كانت بهيمية مادية فانية ﴿ وَلِكُلٍّ وِجْهَةٌ هُوَ مُوَلِّيهَا فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ ﴾، وكل ما عدا الجد تلف ﴿ لَوْ أَرَدْنَا أَنْ نَتَّخِذَ لَهْوًا لَاتَّخَذْنَاهُ مِنْ لَدُنَّا إِنْ كُنَّا فَاعِلِينَ ﴾، وفرق ما بين الإنسان والحيوان هو فهم وظيفة الحياة، والعمل من أجل كرائم الغايات ﴿ وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ ﴾.

واعلم أنك ما لم تهدف إلى الغاية الكبرى، فقد أهدرتَ من آدميتِكَ بمقدار ما قَصَّرتَ في هذا الواجب الأقدس، وأنك حين تستيقظ من هذه الغفلة فتبايع الله على الجهاد فيه، فإنما تسترد اعتبارك كإنسان، وتصحح وجودك كمسلم، وتسجل صلتك بالمدد المحمدي الصّادق ﴿ وَمَا يُلَقَّاهَا إِلَّا ذُو حَظٍّ عَظِيمٍ ﴾.

1° pacte

Nature de la vie

 Allah a établi sur nous l’engagement (« inna min ‘ahd Allah ‘alaynâ ») * de croire indubitablement que la vie sans objectif n’a pas de sens (« Pensiez-vous que Nous vous avions créés sans but» أَفَحَسِبْتُمْ أَنَّمَا خَلَقْنَاكُمْ عَبَثًا) ** et que ces objectifs eux-mêmes n’ont pas de sens quand il s’agit d’objectifs brutaux, matériels et mondains : «A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres»  لِكُلٍّ وِجْهَةٌ هُوَ مُوَلِّيهَا فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ.

Tout ce qui n’est pas sérieux est dérisoire : «Si Nous avions voulu prendre une distraction, Nous l’aurions prise de Nous même, si vraiment Nous avions voulu le faire ».

La différence entre l’homme et l’animal réside dans la compréhension de la mission de la vie et le travail pour réaliser les nobles objectifs : «Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent».

Sachez bien que si vous ne visez pas l’Objectif ultime ***, vous diminuez ainsi votre dignité humaine autant que vous négligez ce devoir sublime. Au contraire, lorsque vous vous réveillez  **** en vue de prêter allégeance à Allah pour faire le Jihâd ***** vous retrouvez d’abord votre dignité en tant qu’hommes, vous améliorez ensuite votre existence en tant que musulmans et vous consolidez enfin votre lien avec le vrai secours mohammadien : «Il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce infinie».

* Nous appuyant sur l’adage énoncé précédemment, nous faisons le choix, au moins pour sa première occurrence, de traduire assez littéralement une formule qui reviendra au début des énoncés qui vont suivre, pour indiquer que chacun des pactes et engagements qui est proposé à celui qui désire prendre la Voie, est à considérer (surtout quand il est présenté avec un verset coranique à l’appui) comme l’expression d’une « initiative » divine dont la reconnaissance et l’acceptation, par le murîd, constitueront les éléments principaux du pendant nécessaire au pacte essentiel et majeur qui organisera, soutiendra et déterminera la progression et le cheminement du mourîd dans la méthode initiatique de la Tarîqah (cf. un usage identique, par exemple dans Kitâb el-‘Uhûd du Cheikh égyptien de la seconde moitié du 10° siècle de l’Hégire, Abd el-Wahhâb Charânî.) On peut aussi traduire cette formule par : « Fait partie du pacte que l’on prend avec Allah de … » ou « Il nous revient, dans le pacte conclu avec Allah, de …). Ces traductions ne peuvent faire oublier l’esprit dans lesquelles on doit aborder ces aspects : il s’agit ici, comme exposé précédemment, du détail des trente-cinq engagements présentés au murîd de la Tarîqah Mohammediyah Châdhiliyah et qu’il s’engage, ultimement, à accepter et à mettre en oeuvre, in châ Allah.

** L’auteur donne dans le corps du texte même les références des versets coraniques ou des ahâdîth sur lesquels il base son propos ; nous avons fait le choix de respecter cet usage dans la traduction, en l’accommodant au mieux avec les conventions typographiques occidentales.

*** On conçoit donc aisément l’importance que revêt la détermination précise du But de la Voie : « « Notre objectif est Allah, et Allah seul. »

**** El-yaqadhah est présenté comme le tout premier stade qui précède el-irâdah, caractéristique du murîd en tant que tel.

***** Selon un hadîth prophétique bien connu, il s’agit évidemment ici de « la Plus Grande Guerre Sainte» (Jihâd el-Akbar) que l’être est amené à livrer lui-même contre son âme individuelle (nafs) et ses manifestations.

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العهد الثاني : فقرنا فخرنا

وإنَّ من عهد الله علينا أن نعلم تمام العلم بأننا قوم فقراء (وفخرنا في فقرنا)، وأننا عدد قليل (وقوتنا في قلتنا)، وأننا أغرابٌ في وطننا وقومنا وديننا (وعزتنا في غربتنا)، فتلك ثلاث نعم من نفحات الله: فقر، وقلة، وغربة، أكرم ما بقي من مواريث النبوة الأولى، وهي تستوجب على الفطرة جماع المكارم، وتثمر بطبعها معالي الأمور، ولها ما بعدها من الغنى والقوة والعزة ﴿ سُنَّةَ اللَّهِ فِي الَّذِينَ خَلَوْا مِنْ قَبْلُ وَلَنْ تَجِدَ لِسُنَّةِ اللَّهِ تَبْدِيلًا ﴾.

2° pacte

La Pauvreté est notre fierté

Il nous incombe de parfaitement savoir, dans le pacte fait avec Allah, que nous sommes un groupe (qawm) de pauvres (« Et la pauvreté est notre fierté »), que nous sommes une minorité (« Et la minorité est notre force ») que et nous sommes étrangers (« Et le fait d’être étranger est notre noblesse »). Voilà trois bienfaits d’Allah : la pauvreté (faqr), la minorité (qillah) et la qualité d’étranger (ghurbah). Ce sont ce qu’il reste de l’héritage le plus noble de la prophétie première. Ces bienfaits imposent à la nature humaine l’ensemble des bonnes mœurs dont l’apport est les vertus éminentes et, davantage encore, la richesse, la puissance et la dignité : « Telle était la pratique (sunnah) d’Allah envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la pratique d’Allah ».

فاعرفنا على هذه الحقيقة الواضحة، وتأمل قول رسول الله ﷺ: « إنما ترزقون وتنصرون بضعفائكم »، وقول الله تعالى : ﴿ وَنُرِيدُ أَنْ نَمُنَّ عَلَى الَّذِينَ اسْتُضْعِفُوا فِي الْأَرْضِ وَنَجْعَلَهُمْ أَئِمَّةً وَنَجْعَلَهُمُ الْوَارِثِينَ * وَنُمَكِّنَ لَهُمْ فِي الْأَرْضِ ﴾.

Connaissons-nous suivant cette vérité éminente. Méditez la parole du Prophète  : «Grâce aux faibles obéissants, Allah vous accorde Ses bienfaits et Son aide», et la parole d’Allah : «Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants, et en faire les héritiers, et les établir puissamment sur terre».

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العهد الثالث : قبولنا على علاتنا

وإن من عهد الله عليك « إذا كانت قد سبقت كلمته برفعك إلى رتبة الشرف بالأخوة في هذه الدعوة » أن تسمع وتطيع  « إِنَّمَا كَانَ قَوْلَ الْمُؤْمِنِينَ إِذَا دُعُوا إِلَى اللَّهِ وَرَسُولِهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ أَنْ يَقُولُوا سَمِعْنَا وَأَطَعْنَا »، وأن يتم اعتقادك الجازم فينا

 وَمَنْ يُؤْمِنْ بِاللَّهِ يَهْدِ قَلْبَهُ »، وأن تتأدب في حضورك وغيابك معنا « إِنَّ اللَّهَ مَعَ الَّذِينَ اتَّقَوْا وَالَّذِينَ هُمْ مُحْسِنُونَ »، وأن تحسن الظن في ظاهرك وباطنك بنا « إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ »،

3° pacte

Acceptez-nous tels que nous sommes

 Allah vous a prescrit *(«Si Sa Volonté a décidé de vous élever au rang le plus noble de la fraternité dans cet appel») d’entendre et d’obéir («La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son Messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : “Nous avons entendu et nous avons obéi»), de croire définitivement («Et qui croit en Allah, [Il] guide son cœur»), de vous montrer courtois avec nous en votre présence et en votre absence («certes, Allah est avec ceux qui ont craint avec pitié et ceux qui sont bienfaisants»), de croire à nos bonnes intentions apparentes et cachées («Certaines conjectures sont péchés»).

* Sur cette traduction, voir la première annotation du premier pacte.

وألا تحكم علينا قبل أن تحاكمنا « فَتَبَيَّنُوا أَنْ تُصِيبُوا قَوْمًا بِجَهَالَةٍ »

Connaissez-nous bien avant de nous juger : «Voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens».

وألا تتهمنا قبل أن تسألنا، وتذكَّر قصة الخضرعليه السلام « بَلْ كَذَّبُوا بِمَا لَمْ يُحِيطُوا بِعِلْمِهِ وَلَمَّا يَأْتِهِمْ تَأْوِيلُهُ « 

Interrogez-nous avant de nous accuser, rappelez-vous l’histoire d’Al-Khidr (que la Paix soit sur lui) : «Bien au contraire : ils ont traité de mensonge ce qu’ils ne peuvent embrasser de leur savoir ».

وألا تقذفنا بما تخسر به دنياك وأخراك « وَالَّذِينَ يُؤْذُونَ الْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ بِغَيْرِ مَا اكْتَسَبُوا فَقَدِ احْتَمَلُوا بُهْتَانًا وَإِثْمًا مُبِينًا »

Évitez de nous diffamer en nous imputant ce qui vous entraîne à perdre la vie d’ici-bas et de l’au-delà : «Ceux qui lancent calomnieusement des accusations contre les croyants et les croyantes se rendent coupables alors d’une injustice et d’un péché manifeste».

وأن تتقبلنا على علاتنا وعيوبنا، فالكمال للرب، والعصمة للنبوة، والولاية لا تنافي اللمم « الَّذِينَ يَجْتَنِبُونَ كَبَائِرَ الْإِثْمِ وَالْفَوَاحِشَ إِلَّا اللَّمَمَ » « أي الصغائر »، « إِنْ تَجْتَنِبُوا كَبَائِرَ مَا تُنْهَوْنَ عَنْهُ نُكَفِّرْ عَنْكُمْ سَيِّئَاتِكُمْ

Tolérez nos défauts en nous acceptant tels que nous sommes car la perfection appartient à Allah, l’impeccabilité (el-’içmah) appartient aux prophètes et la sainteté (wilâyah) n’empêche pas les péchés véniels : «Ceux qui évitent les péchés majeurs ainsi que les turpitudes et qui ne commettent que des fautes légères», «Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte».

وأن تعتقد أن لكل ذلك أثراً فعالاً في حياتك كلها « لِيَجْزِيَ الَّذِينَ أَسَاءُوا بِمَا عَمِلُوا وَيَجْزِيَ الَّذِينَ أَحْسَنُوا بِالْحُسْنَى »، وأن تتعلق بمولاك فلا يراك حيث نهاك، ولا يفقدك حيث أمرك « وَمَنْ يَتَعَدَّ حُدُودَ اللَّهِ فَقَدْ ظَلَمَ نَفْسَهُ »، وأن تتوسط في جميع أمورك: عادات وعبادات ومعاملات، فلا تتشدد ولا تتراخى، عدلاً بين الإفراط والتفريط، دفعاً للفتن، وتقريباً بين المذاهب، وجمعاً لشتات المسلمين « وَمَا جَعَلَ عَلَيْكُمْ فِي الدِّينِ مِنْ حَرَجٍ »، « يُرِيدُ اللَّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلَا يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ »،

De même, vous êtes tenus de croire que cette conduite influencera positivement votre vie entière, de vous soumettre à votre Seigneur en vous éloignant de Ses interdits et en obéissant à Ses ordres : «[Allah] rétribue ceux qui font le mal selon ce qu’ils œuvrent, et récompense ceux qui font le bien par la meilleure récompense», de vous attacher au juste milieu dans toutes vos affaires : coutumes, cultes et transactions.

Soyez modérés pour éviter la dissolution, réconcilier les doctrines et réunir les musulmans : «Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion», «Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous».

وأن تقصد وجهه الكريم بكُلِّ حركةٍ وسكنة حتى تنقلب جميع شؤونك عبادات بتوجيه النية، فيتم ودك مع الله، وتنفعل لك الأشياء بقدرته، وتصبح ربّانياً، تقول للشيء : كن بأمر الله فيكون « وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا

Enfin, il vous incombe de rechercher en chaque mouvement et en chaque « arrêt » Sa Face généreuse, au point que, par le fait de l’orientation de l’intention, toutes vos actions deviennent adoration. C’est ainsi que s’accomplit votre amour envers Allah, les choses se soumettent à Sa puissance et que vous devenez « seigneurial » (rabbanî) , disant à la chose « sois et elle est »  * : «Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers».

* Allusion à la formule coranique

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العهد الرابع : صحبة المصالح مرفوضة

وإن من عهد الله عليك ألا تصاحبنا لدنيا تصيبها، أو حاجة تطلبها، أو شهوة تقضيها، أو هواية تشبعها، أو وظيفة تدركها، أو مصلحة شخصية تحققها:  » وَمَا أُمِرُوا إِلَّا لِيَعْبُدُوا اللَّهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ

4° pacte

La compagnie intéressée est défendue

Allah a établi sur toi l’engagement de ne pas nous tenir compagnie à des fins mondaines, pour satisfaire ton besoin, assouvir ta passion, occuper un poste, réaliser un intérêt personnel : «Il ne leur a été commandé que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif»*.

فقد علمتَ أننا فقراء وغرباء وقليلون: ما لنا من دون الله من وليٍّ ولا شفيع، وإنما ينفر منَّا حملة الألقاب، ويفر منا الأثرياء وأصحاب الرأي النافذ في الدنيا لعدم استطاعتهم قبول شرطنا في الانطباع بالطابع المحمدي، ولعدم استطاعتنا قبول شرطهم في غشهم والازدلاف إليهم وعبادتهم من دون الله، فكُلُّ ما نملكه لإخواننا بعد الإرشاد والتوجيه الروحي، هو دعوة صالحة بظهر الغيب، والله يتولى اختيار الأصلح لعباده، وكم من دعوة مستجابة حققت المستحيل وجاءت بالعجائب.

Tu sais donc maintenant que nous sommes pauvres, étrangers et peu nombreux : hormis Allah, nous n’avons pas d’intercesseur ou de protecteur **. Les personnalités titrées se détournent de nous tout simplement parce que, d’une part, ils rejettent notre condition exprimée (traduite) par le caractère mohammadien, et d’autre part, parce que nous ne pouvons pas accepter leurs conditions au risque de les tromper, d’être hypocrite envers eux et de les adorer à la place d’Allah, car les seules choses que nous possédons pour nos frères en dehors de l’enseignement et des orientations spirituelles consiste à une invocation pieuse [faite pour eux] en secret. Allah décide toujours le bien pour son peuple. «Combien d’invocations exaucées ont aidé à faire l’impossible et les merveilles» .

فإيّاك أن تكون من أهل قوله تعالى:  » وَمِنَ النَّاسِ مَنْ يَعْبُدُ اللَّهَ عَلَى حَرْفٍ فَإِنْ أَصَابَهُ خَيْرٌ اطْمَأَنَّ بِهِ وَإِنْ أَصَابَتْهُ فِتْنَةٌ انْقَلَبَ عَلَى وَجْهِهِ خَسِرَ الدُّنْيَا وَالْآخِرَةَ ذَلِكَ هُوَ الْخُسْرَانُ الْمُبِينُ

Faites attention à ne pas faire partie de ceux dont Allah parle dans ce verset : «Il en est parmi les gens qui adorent Allah selon la forme. S’il leur arrive un bien ils s’en tranquillisent et s’il leur arrive une sédition ils détournent leur visage, perdant ainsi le bien de l’ici-bas et de l’au-delà. Telle est la perte évidente ! »

* Il s’agit d’une manifestation de la qualité d’ikhlâç, c’est-à-dire du caractère pur et non-mélangé de l’orientation interne de l’être.

** Allusion à un verset coranique.

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العهد الخامس: أورادك في الله

ومن عهد الله عليك أن تحافظ على وردك اليومي « تعبداً بالنهار، وتهجداً بالليل » مع بقية ما ألزمك الشرع من مفروض ومسنون وأدب.

5° pacte

Tes oraisons en Allah

Tu t’engages en Allah à tenir ton oraison (wird) journalière «en guise d’adoration pendant la journée et comme effort spirituel pendant la nuit» tout en préservant le restant des prescriptions de la religion comme les pratiques obligatoires, les pratiques prophétiques et le bon comportement *.

ومن العهد عليك ألا تتخلف عن الاجتماع الأسبوعي، درساً وعبادة ورياضةً روحية بعد مغرب كل يوم أحد وكل يوم أربعاء بمجلس أهل الصفة، أو بالموعد الذي رتبه إخوان كل أسرة أو زاوية في ناحيتهم

Vous êtes tenus [par ce pacte] de ne pas vous absenter des réunions hebdomadaires – leçons (dars), pratiques d’adoration (‘ibâdah) et exercices spirituels (riyâdah rûhiyyah)- qui ont lieu à l’assemblée des « Gens de Suffah » le dimanche et le mercredi après la prière de Maghreb ou selon les horaires déterminés par chaque groupe dans leurs circonscriptions.

ومن العهد الأكبر عليك أن تحافظ بكُلِّ ما في وسعك على شهود الاجتماع الشهري العام بعد مغرب الخميس الثاني من كل شهر عربي بالدار المحمدية العامة ما دمت بالقاهرة

Vous êtes éminemment tenus (min el-‘ahd el-akbar) d’assister autant que possible à la réunion qui se tient après la prière de Maghreb le jeudi de la deuxième semaine du mois selon le calendrier arabe [de l’hégire] à la maison publique mohammadienne pendant votre séjour au Caire.

ومن العهد البالغ ألا يفوتك فضل الاشتراك الفعلي بشخصك وقلبك وأهلك مع مالك وجاهك في جميع لقاءات الدعوة الموسمية، خصوصاً في مؤتمرات إحياء ذكريات أئمتنا رضي الله عنهم، فالعهد على خدمتها أجل وأعظم سواء كنت بالقاهرة أو بالأقاليم.

Il est bien connu que vous êtes tenus (min el-‘ahd el-bâligh) de ne pas manquer la grâce de la participation effective (ichtirâk el-fi’lî) avec votre personnalité, votre cœur, et même la famille, en plus de votre bien et de votre pouvoir, à toutes les rencontres saisonnières de la Da‛wa, notamment dans les conférences consacrées à la commémoration de nos Imams –qu’Allah les agrée-. En effet, être au service de ces commémorations constitue l’acte le plus considérable et le plus vénérable, quelle que soit la durée ou la nature de votre séjour au Caire ou en province.

ومن العهد عليك ما دمتَ بالقاهرة أيضاً ألا تحرم نفسك بركة الاجتماع السنوي وزيارة أئمتنا في اليوم الثاني لعيدي الفطر والأضحى بالدار المحمدية لصلاة الظهر، ففي المحافظة على هذه الاجتماعات ما فيها من أثرٍ فعّالٍ في خدمة الدعوة وترقية الأخ، وعلاقته بالله وبالنّاس، ولا نستطيع التسامح في التخلف عن ركب الإخوان فيها لغير عذر قاهر، فربما كان في التخلف اعتباطاً سلب وطرد ومسخ باطني ومقت الهي »وَتَحْسَبُونَهُ هَيِّنًا وَهُوَ عِنْدَ اللَّهِ عَظِيمٌ

Enfin, vous êtes tenus, tant que vous demeurez au Caire, de ne pas vous priver de la bénédiction de la réunion annuelle et de rendre visite à nos Imams le deuxième jour de la fête de la Rupture (‘îd el-Fitr) et pour la fête du Sacrifice (‘îd al-Adhâ) à la « Maison mohammadienne », après la prière de dhuhr.
L’assiduité (al-muhâfadhah, c’est-à-dire le fait de se tenir) à ces réunions a vraiment une action effective sur le service de notre mission et aussi sur le processus d’élévation spirituelle (tarqiyyah) du frère et de sa relation avec Allah et avec les gens. Nous ne pouvons pas pardonner [tolérer, tassâmuh] l’absence à nos réunions sans excuse contraignante (‘udhr qâhir) ** : l’absence non motivée pourrait entraîner un dépouillement ***, un rejet (tard) , une déformation  intérieure (maskh bâtinî) et la haine divine (maqt ilâhî) **** : «Et vous le comptiez comme insignifiant, alors qu’auprès d’Allah c’est énorme» وَتَحْسَبُونَهُ هَيِّنًا وَهُوَ عِنْدَ اللَّهِ عَظِيمٌ

* On appréciera comme il se doit, dans tout ce passage, l’importance qui est donnée à la participation aux activités collectives de la Tarîqah par rapport à celle de la pratique individuelle ainsi que l’insistance des formulations utilisées, sous la plume de Cheikh Zakî ed-Dîn, surtout dans sa conclusion. La présentation, par le détail circonstancié, des modalités des séances tenues au Caire ne peut en aucune manière remettre en cause ou faire oublier que l’esprit qui nourrit cette insistance, sans équivoque possible quant à son objet, est identique au sein même de l’Ijâzah de la Tarîqah où l’expression du Cheikh se fait dans une formulation normalement plus générale : « Nous attirons l’attention sur la nécessité de la fréquentation assidue à nos séances de science, rituelles et fraternelles, de sorte qu’on ne s’en absente qu’en cas de force majeure, car le soufisme tout entier est compagnie (çuhbah), aptitude à suivre l’exemple (qudwah) et lutte intérieure (jihâd, effort combatif). »

 Cf., sur ces sujets (notamment l’assiduité, l’appréciation des excuses et les effets potentiels de ce qui est injustifié), le Commentaire de la règle 221 des Lawâqih de Charani et les Conditions générales concernant le rattachement et la participation à la branche française de la Tarîqah Mohammediyah Chadhiliyah :

« Rattachement et Pacte initiatique

Conformément à l’enseignement des Maîtres de la Voie : « El ‘ahd, ‘ahd Allah », « le Pacte initiatique est le Pacte d’Allah » ; or, quel que soit le domaine dans lequel il s’effectue, tout pacte implique une réciprocité.

Si (1) le rattachement consiste essentiellement à recevoir l’influence spirituelle transmise au sein de la Tarîqah, il doit être entendu qu’il consiste donc aussi, en des termes plus développés qui mettent en évidence l’aspect réciproque du Pacte en question, à prendre l’engagement au moins implicite envers Allah, Source essentielle et unique de la barakah transmise de Sa Part et sous Son Autorisation (idhn), de mettre en œuvre réciproquement cette influence pour la Connaissance de Sa Face et selon les moyens qu’Il met à la disposition du faqîr dans ce cadre ; ce dépôt, une fois reçu, est définitivement acquis, Allah –subhâna-Hu wa Ta’âlâ- « ne changeant pas Sa Parole », c’est-à-dire Son Pacte, dans le cas présent.

Ainsi conçu dans une perspective de recherche d’initiation effective, le rattachement à une organisation initiatique régulière (Tarîqah), même lorsqu’il s’effectue sans autre engagement que celui qui est rappelé ci-dessus (généralement appelé tabarrukan) n’est pas un acte unilatéral et sans conséquence ni implication pour celui le reçoit.

Rappel de quelques conditions importantes

(…) Le murîd (…) déclare également, au moment de son rattachement, connaître les règles, conditions (qawâ’id, shurût) et usages (âdâb) de la Tarîqah. Quel que soit le mode d’acquisition de ces connaissances, le murîd devra s’assurer que la compréhension personnelle qu’il en a est conforme à ce qui est effectivement enseigné et pratiqué dans la Tarîqah à laquelle il demande librement d’être rattaché ; il s’engage, au moins implicitement, à respecter les conditions et usages propres à celle-ci. (…)

Conditions concernant la participation aux différentes séances

La participation à l’ensemble des séances de Travail collectif est ouverte, par principe et par destination, à l’ensemble des fuqarâ rattachés dans le cadre de la Tarîqah.

Il est néanmoins précisé que cette possibilité ne constitue aucunement, pour celui qui prétend en bénéficier, un « droit » qui exclurait toute sorte de responsabilité et de réciprocité dans les rapports avec la collectivité et les membres de l’organisation initiatique en général, ainsi qu’il est habituellement compris dans une optique individualiste et profane.

La participation aux rites collectifs, ainsi d’ailleurs que tout autre engagement dans le domaine rituel initiatique, est une conséquence et une spécification, ici directement envers la collectivité, du Pacte primordial établi par le faqîr lui-même avec son Seigneur, lors de la transmission de la barakah.

En demandant à participer à un Travail collectif, le faqîr demande en effet, comme pour sa demande de rattachement, à participer en réalité à une grâce qui lui est providentiellement offerte par Allah, en réponse à sa demande initiale et à la mesure de sa quête spirituelle. Comme le faqîr s’est engagé, dans celle-ci, à se dépouiller de ses comportements individualistes, il s’engage ici, de même, à respecter notamment les modalités de formation, de déroulement et de dissolution de la collectivité (jama’ah) à laquelle il s’intègre pour le Travail en commun, lors des séances. La collectivité a, de ce fait et réciproquement, un réel droit initiatique sur lui, en tant que celui-ci est une spécification du droit d’Allah sur le faqîr, de lui faire respecter les règles propres à l’accomplissement des moyens rituels véhiculés par la Tarîqah en vue de la Connaissance de Sa Face. »

Notons ici, à propos de la manière dont ces aspects sont traités dans les deux références données ci-dessus, que l’Imâm Charani insiste principalement sur l’impact que peuvent avoir les manquements de l’initié sur la collectivité alors que Cheikh Zakî ed-Dîn met nettement l’accent, quant à lui, sur les éventuelles répercussions intérieures individuelles que peuvent avoir les manquements à la participation aux activités collectives. Qu’il nous soit permis de dire qu’à cette heure nous n’avons jamais vu aucun Maître insister avec tant de force ni de cette manière hormis Cheikh Zakî ed-Dîn ni, dans son oeuvre publique, d’autre sujet qu’il aurait traité ainsi.

** On peut donc certainement distinguer clairement l’excuse qui relève du choix personnel de ce qui relève de la contrainte.

*** Littéralement retrait, sulb, inverse de don, ‘atâ. L’auteur ne précise pas plus que dans l’invocation prophétique connue le domaine et la nature de ce dont il s’agit : Allahumma, en vérité je prends refuge en Toi contre le retrait après le don, اللهم إني أعوذ بك من السلب بعد العطاء. On peut néanmoins, en l’occurrence, penser qu’il puisse s’agir d’aspects personnels plus ou moins intérieurs (comme la suite du texte le confirme nettement) sans exclure tout ce qui concerne directement le déroulement même des réunions collectives.

 **** Cf l’invocation prophétique : Allahumma, enlève Ta haine et Ta colère à notre encontre, اللهم ارفع مقتك وغضبك عنا

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العهد السادس : حق الدعوة عليك

وإنّ من عهد الله علينا ألا نتسامح أبداً في حق فقرائنا عند أغنيائنا في كافة أنواع الزكاة المفروضة، فالمال مال الله، والحق حق الله لفقرائه « وَفِي أَمْوَالِهِمْ حَقٌّ لِلسَّائِلِ وَالْمَحْرُومِ »، ولا فضل لأحد على الله في ماله، ولا على الفقراء فيما فرض الله لهم، ونصيب قليل يكفيهم ولا يحرم غيرهم

6° pacte

Ton droit à prétendre [à la zakât]

Allah vous a prescrit de ne pas abandonner le droit de nos pauvres auprès de nos riches en ce qui concerne les différentes sortes d’obligations de zakât puisque les biens sont les biens d’Allah, et sur lesquels Il a un droit bien déterminé [la zakât] « pour le mendiant et le déshérité ». Les riches, en payant la zakât, n’ont pas de faveur sur les pauvres : une petite portion doit suffire aux pauvres pour ne pas priver les autres.

وأنت خليفة الله في طلب هذا الحق ورده أمانة إلى أهله « كَيْ لَا يَكُونَ دُولَةً بَيْنَ الْأَغْنِيَاءِ مِنْكُمْ »، فعليك أن تكشف الأمر وتلحف في الطلب « وَمَنْ يَبْخَلْ فَإِنَّمَا يَبْخَلُ عَنْ نَفْسِهِ »، وسوف تعترضك فلسفة البخل، وفقه الحرص والاستكلاب على المادة، فجاهد ولا تقعد « وَفَضَّلَ اللَّهُ الْمُجَاهِدِينَ عَلَى الْقَاعِدِينَ أَجْرًا عَظِيمًا »

Tu es le représentant (calife : khalîfah) d’Allah à rechercher l’acquittement de ce droit et à le rendre aux ayant-droits : «Afin qu’il ne circule pas parmi les seuls riches d’entre vous». Vous devez insister constamment sur cette demande : «Quiconque est avare, l’est à son détriment». Vous serez opposés à la philosophie de l’avarice, de l’avidité et la cupidité ; combattez donc sans cesse : «Allah a placé les combattants au-dessus des non-combattants en leur accordant une rétribution immense».

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العهد السابع: تبليغ الدعوة

وإن من عهد الله على الإخوان أن يبايعوا على هذه الدعوة كل من لهم عليه ولاية، وأن يدعو إليها كل من لهم به صلة، وأن يكونوا هم ونساؤهم وأولادهم وبيوتهم على الإجمال نماذج محمدية ( بقدر الإمكان)، وصوراً قريبة من السلف الصالح من حيث المظهر والمحضر والمخبر والوقوف عند الحدود، والتزام شرائف الآداب والمعاملات، والتجرد من ضلال الفهم والحكم، والعصمة من الاغترار بالمظاهر والبهارج والقشور، وإن أجمعت عليها الدنيا، فإنما هي ارهاصات المسيخ الدجال، وأولئك طلائعه ﴿ وَلَا تَمُدَّنَّ عَيْنَيْكَ إِلَى مَا مَتَّعْنَا بِهِ أَزْوَاجًا مِنْهُمْ زَهْرَةَ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا لِنَفْتِنَهُمْ فِيهِ وَرِزْقُ رَبِّكَ خَيْرٌ وَأَبْقَى

 7° pacte

Transmission de l’appel (tablîgh ed-da’wah)

Allah prescrit aux frères de prêter le serment d’Allégeance de transmettre cet appel à ceux qui sont sous leur tutelle et d’y appeler tous ceux qui ont une relation avec eux. Ces frères ainsi que leurs femmes, leurs enfants et même les leurs [litt. leurs maisons] doivent être dans leur ensemble l’exemple d’un mohammadien [litt. un symbole mohammedien], à la mesure du possible. Ils doivent représenter quelques figures très proches des ascendants vertueux (salaf eç-çâleh) quant à l’apparence, la présence, la parole et l’obéissance aux ordres d’Allah. Il en est de même pour l’adoption des bonnes mœurs et des bonnes œuvres, le renoncement à la compréhension erronée et la protection contre l’apparence trompeuse. Ces caractéristiques ne sont en effet que les prémisses de l’Antéchrist : «Et ne tends pas tes yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d’entre eux, comme décor de la vie présente, pour les éprouver par cela».

وإن من العهد عليك أن تتعصب لدعوتك، وتحرص على دراسة مطبوعاتها مرة بعد مرة ، فإنك واجدٌ في كل مرة مدداً جديداً ، وأن تحمل شارتها فلا تفارقها، وأن تنفذ تكاليفها بأنواعها بكل إيمان وأمانة ﴿ ذَلِكَ هُدَى اللَّهِ يَهْدِي بِهِ مَنْ يَشَاءُ

Vous êtes également tenus de défendre avec zèle votre appel tout en veillant à étudier régulièrement ses publications, car vous trouverez à chaque fois un nouveau secours.

Vous devez de même assumer la responsabilité et exécuter ses différentes descriptions avec toute foi et fidélité :  » Telle est la direction par laquelle Allah guide qui Il veut ».

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العهد الثامن : نحن أقلية مؤمنة

وإن من عهد الله على الإخوان أن يتعاملوا فيما بينهم معاملة الأقليات بكل ما في هذا التعبير من معاني التماسك والتساند والتسامح والتواضع والود والبذل والتضحية والإيثار والتواصل والتعاون حتى يستغني بعضهم ببعض عمن سواهم في كل ما يخطر بالبال من مطالب الحياتين ﴿ وَالْمُؤْمِنُونَ وَالْمُؤْمِنَاتُ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ ﴾.

8° pacte

Nous sommes une minorité croyante

Les frères s’engagent auprès d’Allah  (min ‘ahdi-Llah ‘alâ-l-ikhwân) de se comporter entre eux comme avec les minorités, suivant les connotations contenues dans cette expression, telles que la cohésion (tamassuk), la solidarité (tasânid), la tolérance (tasâmuh), la modestie (tawâdu‘), l’affection (wudd), la générosité (badhal), le sacrifice (tadhîhah), le maintien des relations (tawâçul) et la coopération (ta’âwun) , au point de réciproquement s’affranchir de préoccupations propres aux deux Vies : “Les croyants et les croyantes sont alliés (awlyâ’) les uns aux autres”.

وعهد الله على الإخوان أن يساكن الأخ أخاه، وأن يجاوره ويواصله، وأن تتقرب كل مجموعة من الإخوان من سكن الأخرى، وأن يخصوا بعضهم بالمعاملات والمجاملات والمروءات، وأن تشيع بينهم المصاهرة والتزاوج والقربى، حتى يربطهم النسب بعد أن ربطتهم العقيدة. ﴿ اللَّهُ أَعْلَمُ حَيْثُ يَجْعَلُ رِسَالَتَهُ ﴾.

Les frères s’engagent auprès d’Allah à partager leurs domiciles [s’offrir l’hospitalité], à être de bon voisinage, à veiller à protéger et vivifier leurs liens, à veiller à rapprocher les groupes de frères entre eux, à avoir entre eux des rapports exclusivement convenables, à se faire des compliments et à avoir un soutien mutuel, à s’allier par le mariage afin d’être étroitement liés par ce lien après l’avoir été par la conviction [religieuse]. Notre espoir est ainsi de trouver un jour des régions mohamadiennes, indépendantes, des communautés propres aux frères où l’on puisse appliquer un droit conforme à ce qu’Allah à révélé [la Chari‘a] et où l’on travaille effectivement à revivifier la gloire de l’Islam. Allah dit : “Allah sait mieux où placer son message” ; Il dit aussi: “et cela n’est nullement difficile pour Allah”.

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العهد التاسع : التصوف والمتمصوف

إنّ من عهد الله علينا أن نعلن في النّاس أن التصوف الذي ندعو إليه وندين به هو سر الإسلام الفعّال، وصرف الإيمان المنتج الصافي من رواسب الخدع والبدع والتحريف والتخريف والتخلف عن ركب الحياة الناشطة،

9° pacte

Soufisme (taçawwuf) et pseudo-soufisme (mutamaçûff)

 Nous sommes tenus par l’engagement pris auprès d’Allah de déclarer aux gens que le soufisme auquel nous appelons et auquel nous croyons est la puissante réalité intérieure de l’Islam et la purification de la foi des défauts que sont la supercherie, l’innovation, la déformation, la fabulation et le détournement de la vie active.

فهو عصارة اليقين وإكسير الحقيقة الكبرى، وهو الروحانية والربّانية التي لابد منها لحفظ الكيان الكوني العام

Le soufisme est, en effet, l’essence de la foi véritable, le pur esprit [lit. l’élixîr, el-iksîr] de la Vérité essentielle ultime ; il est la spiritualité et la voie seigneuriale qui est indispensable pour préserver l’existence de l’univers tout entier.

وهو التصوف الذي حفظ أسرار التشريع وكشف مباهج كنوز العلاقة بالله، وأحدث أرقى أسلوب في الفهم والتحقيق والتربية والحكمة والاستمداد

Le soufisme est ce qui a conservé les objectifs de la Révélation et a montré la splendeur dûe à la relation avec Allah. Il a réalisé le modèle le plus éminent de la compréhension, de la vérification, de l’éducation spirituelle, de la sagesse et de la recherche des secours.

وهوالتصوف الذي حمى بيضة الإسلام بالقلب واللسان والسنان، ورد عنه جحافل العدوان فى غير مكان، وهو التصوف الذي كافح الاستعمار والتجهيل والتبشير والتأخر، ولا زالت في عصرنا بقية من آثاره شاهدة على بعض ذلك في المغرب العربي وأندونيسيا والهند والسودان وبعض بلاد العرب، ليتعلم ذلك من جهل التاريخ القديم

Nous entendons par « soufisme » ce qui a protégé la gloire de l’Islam, par le cœur, la langue et la force contre la férocité des ennemis, quel que soit le lieu. C’est ce qui a lutté contre la colonisation, l’obscurantisme, l’évangélisation et la décadence dont il existe des traces qui s’expriment encore de nos jours dans le Maghreb arabe, l’Indonésie, l’Inde et le Soudan ainsi que dans certains pays arabes, de telle sorte que les ignorants de l’histoire passée peuvent en tirer profit.

وهو التصوف الذي حمل صوت (الدعوة المحمدية) إلى مجاهل الجزر والقارات، وأرسى فيها راية التوحيد والإيمان، وهو التصوف الذي حقق الآمال في قيام دولة مكان دولة، واستبدال صولة بصولة، وصب رجاله في القوالب المحمدية، فكانوا نماذج للإسلامية الجامعة النادرة في الإصلاح والإنتاج وإقامة أركان الحضارة والعمران، ولا علينا أن يُسمَّى الرجل فيه بعد ذلك صوفياً أو عالماً أو مصلحاً أو فيلسوفاً، أو عابداً أو قائداً أومريداً أو رائداً أو غير ذلك، فهو جندي محمدي على أي حال ولا علينا أن يسمي النّاس ذلك تصوفاً أو تعبداً أو تبتلاً أو غير ذلك

De même, le soufisme a transmis la voix de l’appel mohammadien aux îles éloignées des continents, et y a enraciné l’unification et la foi. C’est le soufisme qui a permis d’espérer substituer un pays à un autre et un pouvoir à un autre. Il a formé ces musulmans conformément à la voie mohammadienne si bien qu’ils sont devenus les symboles de la méthode de l’Islam dans les domaines de la réforme, de la production et la construction des fondements de la civilisation. Il n’est pas de notre intention d’appeler celui qui en fait partie soufi, savant, réformateur, philosophe, pieux, dirigeant, adepte, pionnier (râ’id), etc…, car, dans tous les cas, c’est un « soldat mohammadien ». Pas plus qu’il n’est de notre intention d’appeler cela « soufisme », « ascétisme » ou « dévouement », etc…

 أمّا التصوف الإداري والتجاري والخرافي والوثني، والتصوف الأثري (أعني الوباء الاجتماعي، والخطر الديني، وبخور السياسة والوصولية، وكذلك التصوف بمعنى الإلحاد والزندقة والعبث بقضايا المنطق والفلسفة وقلق العقائد)، فهذا ما نشهد الله أننا ننكره ونستقذره، ونتعبد الله بكبحه ومكافحته

 قُلْ لَا يَسْتَوِي الْخَبِيثُ وَالطَّيِّبُ وَلَوْ أَعْجَبَكَ كَثْرَةُ الْخَبِيثِ

Quant au soufisme « professionnel», commercial, fait de fables et d’archaïsmes, je veux désigner par là la corruption sociale, le danger religieux, l’hypocrisie politique, l’arrivisme, l’athéisme, la transgression de la logique et de la philosophie ainsi que la perturbation des dogmes, nous confirmons que nous détestons ce type de soufisme et que nous adorons Allah en vue de réprimer ce pseudo-soufisme et de le combattre :

«Le mauvais et le bon ne sont pas équivalents, même si l’abondance du mauvais te séduit ».

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 العهد العاشر: وظيفة الطريقة

وإنّ من عهد الله علينا أن نعتقد أن مبادئ هذه الدعوة هي أصول الطريقة المحمدية الكبرى، وأن نسبَها موصول بسيِّدنا رسول الله  ظاهراً من طريق انتقال البيعة بسندها المحفوظ من كابر لكابر، وباطناً بمقتضى العلاقة الرُّوحانية والتلقي المفاض من العالم الأعلى، فهي الدعوة الكاملة الشاملة لأكرم مميزات الجماعات والطرق والتجمعات والأحزاب.

10 ° pacte

Fonction de la Voie

 Nous sommes tenus par l’engagement pris auprès d’Allah de croire que les principes de cet Appel sont les principes fondamentaux de la grande Tarîqah Mohammadiyyah dont l’origine remonte à celle de notre maître, le Messager d’Allah ﷺ : extérieurement, par la voie de la transmission du serment d’allégeance s’effectuant de Maître à Maître [litt. des plus grands parmi les plus grands] selon sa chaîne préservée de transmission initiatique (silsîlah) et d’une manière intérieure, en vertu de la relation spirituelle et de la transmission émanant du Plérôme Suprême (el-Malâ’ el-A’lâ). Il s’agit de la mission parfaite et totale qui contient les caractéristiques les plus éminentes des groupes, des voies, des rassemblements et des actions.

ومن العهد أن نعتقد أن التصوف الحق إنْ هو إلا خدمة الخير والأخلاق والرُّوحانية، فتَحْتَ لواء الخير ينضوي جميع أنواع الخدمات الاجتماعية والإنسانية والثقافية والصحيّة والبدنية والعلمية، وما يتعلق بها من قريب أو بعيد، ولأمْرٍ ما قال تعالى: ﴿ وَافْعَلُوا الْخَيْرَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ ﴾، ﴿ وَلْتَكُنْ مِنْكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ ﴾، ﴿ وَمَا يَفْعَلُوا مِنْ خَيْرٍ فَلَنْ يُكْفَرُوهُ ﴾، كما مَنَّ على أحبابه بأنه أوحى إليهم فعل الخيرات.

Nous sommes également tenus de croire que le soufisme véritable est uniquement au service du bien, des qualités spirituelles (akhlâq) et de la spiritualité, le bien dont il s’agit, regroupant toutes sortes de services sociaux, humains culturels, sanitaires, physiques et scientifiques, ainsi que tout ce qui s’y rattache de près ou de loin. Allah dit à ce propos : “et faites le bien, peut-être réussirez-vous”, “Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien”, “Et quelque bien qu’ils fassent, il ne leur sera pas dénié”. De même, Allah a accordé Ses bienfaits à Ses biens-aimés en leur révélant d’accomplir les bonnes actions.

وتحت لواء الأخلاق تنضوي جميع أصول التربية البدنية والنفسية (وطنية ودينية) مع جميع أنواع التهذيب الظاهري والباطني فيما يتعلق بالله وما يتعلق بالناس، ولأمْرٍ ما قال تعالى: ﴿ قَدْ أَفْلَحَ مَنْ تَزَكَّى ﴾و﴿ قَدْ أَفْلَحَ مَنْ زَكَّاهَا * وَقَدْ خَابَ مَنْ دَسَّاهَا ﴾، وقال لرسوله : ﴿ وَإِنَّكَ لَعَلَى خُلُقٍ عَظِيمٍ ﴾.

– Ainsi les qualités éminentes (akhlâq) contiennent tous les fondements de l’éducation physique, psychologique (nationale et religieuse) y compris toutes sortes de disciplines extérieures et intérieures concernant la relation avec Allah et avec le monde spirituel ; c’est pourquoi Allah dit : “Réussit, certes, celui qui se purifie” et : “A réussi, certes, celui qui la purifie et est perdu, certes, celui qui la corrompt”. Il a dit aussi à Son Prophète : “Et tu es, certes, d’un caractère éminent.”

وتحت لواء الروحانية أو الربانية تنضوي جميع أنواع التعبد والتصوف والمجاهدة والتسامي والصلة بالله، والعلاقة بالعالم العالي، ولأمْرٍ ما قال تعالى: ﴿ كُونُوا رَبَّانِيِّينَ بِمَا كُنتُمْ تُعَلِّمُونَ الْكِتَابَ وَبِمَا كُنتُمْ تَدْرُسُونَ ﴾، وقد وجَّهَ تعالى من سبقت له العناية إلى طلب هذه الحقيقة عند رائدها فقال: ﴿ الرَّحْمَنُ فَاسْأَلْ بِهِ خَبِيرًا ﴾.

– Quant à la spiritualité ou la dévotion, elle comprend toutes les sortes d’adorations, le soufisme, l’assiduité, l’effort assidu ainsi que la relation avec Allah et avec le monde spirituel. C’est pourquoi Allah dit : “Soyez «seigneuriaux», en ce que vous étudiez le Livre et que vous l’étudiez”. De même, Allah dit pour orienter celui qui tient à chercher cette vérité auprès de celui qui la détient (râ’id) : “Par le Tout-Miséricordieux, interroge-donc qui est bien informé de Lui”.

 فهذه أصول متعانقة متداخلة في حلقة واحدة، يدلُّ بعضها على بعض، ويترتب بعضها على بعض، وهي آخرما وصل إليه علم الإنسان في أساليب التربية الكاملة والخدمة العامة، ومن ثَمَّ جمعها الله في آية واحدة، هي قوله تعالى: ﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا ارْكَعُوا وَاسْجُدُوا وَاعْبُدُوا رَبَّكُمْ وَافْعَلُوا الْخَيْرَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ * وَجَاهِدُوا فِي اللهِ حَقَّ جِهَادِهِ ﴾ على ترتيب البدء بحق الله في الربّانية، ثم بحق النّاس في فعل الخير، ثم بحق النفس فى التربية والمجاهدة.

وكان من الأسرار الكبرى ما أشارتْ إليه بقية هذه الآية من أن مَنْ تمَّتْ له نعمةُ الجمع بين هذه الأركان، فقد تمَّتْ له
خلافة الله ورسوله والإمامة على خلق الله، وذلك قوله تعالى: ﴿ وَفِي هَذَا لِيَكُونَ الرَّسُولُ شَهِيدًا عَلَيْكُمْ وَتَكُونُوا شُهَدَاءَ عَلَى النَّاسِ﴾.

Ces fondements, prenant appui les uns sur les autres, s’entrecroisent, s’interpénètrent et s’enchaînent en un ensemble unique ; ils représentent l’apogée de la science humaine en matière d’éducation parfaite et de service public. C’est pourquoi Allah a rassemblé ces fondements en un seul verset : “Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez-vous. Et luttez pour Allah avec tout l’effort qu’Il mérite”, ce verset débutant par l’évocation du droit d’Allah envers la « seigneurialité » (rabbaniyah), continuant par celle du droit de l’homme à faire le bien, puis par celle du droit de l’âme à l’éducation (spirituelle, tarbiyyah) et à l’effort continu (mujâhadah). Le reste de ce verset mentionne d’autres signes importants. Celui qui réussit à suivre tous ces fondements deviendra le représentant (khalîfah) d’Allah et de Son messager et l’Imam des créatures d’Allah. A ce propos, Allah dit : “Pour que vous soyez témoins envers les gens, et que l’Envoyé soit témoin sur vous”.

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العهد الحادى عشر: الدعوة ملك لمن يخدمها

وإنَّ مِنْ عهد الله على الإخوان أن يعتقدوا من الصميم والأعماق، اعتقاداً لا تلحق به ريبة، أنَّ هذه الدعوة مِلْكٌ شخصي خاص بكُلِّ فَرْدٍ منهم، فهو يخدمها خدمة المالك الحر المسؤول، لا خدمة المتجمل ولا المتورط ولا المضطر ولا التابع ولا الأجير.

11° pacte

La Da‘wa appartient à son serviteur

 Allah a prescrit aux frères de croire profondément et sans aucun doute que cette Da’wa est une propriété personnelle qui appartient à chacun. Le frère s’en occupe comme un propriétaire indépendant et responsable et non pas comme celui qui cherche à faire plaisir, ni comme celui qui est impliqué de force, ou quelqu’un qui serait obligé, qui agirait en suivant les autres comme quelqu’un dépendant (…) comme un salarié.

ولا شأن له بعد ذلك بحال غيره قَصَّر أو عمل، فهو مسؤول أولاً عن نفسه أمام الله، وعن كُلِّ ما يتصل بالدعوة من الحسِّيَّاتِ والمعنويات، سواء أكانت مؤسسات أو مشروعات، أو مطبوعات، أو توجيهات، أو تقاليد وعبادات .. إلى غير ذلك، إذ هي حَقٌّ خالص لمن يخدمها، قرب أو بعد، وكبر أو صغر، بشرط المحافظة على أصولها والقيام بحَقِّ أئمتها ومواريثهم جملةً وتفصيلاً ﴿ وَلَا تَنْسَوُا الْفَضْلَ بَيْنَكُمْ

Indépendamment des positions des autres, il est responsable de lui-même devant Allah et aussi de tout ce qui a un rapport avec la Da‘wa, sur un plan pratique ou abstrait, qu’il s’agisse d’institutions, de projets, de publications, d’orientations, des traditions, des œuvres d’adorations, etc… La Da‘wa est un droit exclusif envers celui qui la met en oeuvre, de près ou de loin, grand ou petit, à condition d’être fidèle à ses fondements et de respecter les droits et les traditions de ses Imams, dans son ensemble et en détail. “Et n’oubliez pas votre faveur mutuelle”.

وإنَّ من عهد الله أن تعرف أن هذه الدعوة دعوة كَدٍّ وكدح وجد وكفاح وتضحية وحركة ويقين، لا يقبل عليها إلا أصدق الرجال في طلب الحق، ولا يصبر معها إلّا الربّانيون من أولياء الله، وهي بإذن الله حَقٌّ لا يبيد ولا يفنى ولا تنحل حزمته، ولو لم يبق إلاعشير محمدي واحد ﴿ وَقُلْ عَسَى أَنْ يَهْدِيَنِ رَبِّي لِأَقْرَبَ مِنْ هَذَا رَشَدًا

Allah vous prescrit de croire que la Da‘wa est une mission, basée sur le travail pénible, sérieux et laborieux ainsi que sur le sacrifice, l’activité et la certitude parfaite. C’est la Da‘wa à laquelle s’intéressent les hommes les plus sincères dans la recherche de la Vérité. Ne s’y attachent que les « rabbâniyyûn » parmi les Saints d’Allah (awlyâ’ Allah). Cette Da’wâ est, si Dieu veut, vérité : elle ne peut être effacée, ni éteinte, même s’il ne reste qu’un seul mohammadien sincère. “et dis: « Je souhaite que mon Seigneur me guide et me mène plus près de ce qui est correct. »

 فدعوتُنا كما رأيْتَ (دعوة إصلاحيّة) تشمل محيط الحياة جميعاً، لرجوع المسلمين إلى وظيفتهم الأولى وميراثهم في قيادة موكب الدنيا إلى معالى الأمور

وذلك عندنا من طريق: الحكمة واليسر والسماحة، والإقناع والتدرج والهــدوء، وتقديم الأهم واغتنام الممكن، حتى يشاء الله، مع البدء بالنفس ثم بالأقربين، وهكذا حتى تشمل الخدمة الوطن العربي الخاص، ثم الوطن الديني العام ، فإنّه « مَنْ لم يهتم بأمر المسلمين فليس منهم »، كما يقول النبي

Notre Da‘wa est, comme vous le voyez, un appel de restauration (da’wah içlâhyyah), couvrant tous les aspects de la vie, visant à faire revenir les musulmans à leur mission première et à leur héritage en ce qui concerne l’orientation de la vie vers les rangs les plus hauts, ce qui, selon nous, se réalise par voie de sagesse (hikmah), de souplesse (yusr), de tolérance (samâhah), de persuasion (iqna’), de progressivité (tadarruj), de sérénité (hudû), en donnant la priorité à ce qui est important et en exploitant les possibilités existantes, selon la volonté d’Allah, en commençant par soi-même puis par les plus proches. En agissant de cette manière la Da‘wa doit couvrir le monde arabe en particulier, puis le monde religieux en général ; le Prophète dit à ce propos : “Qui ne s’intéresse pas aux affaires des musulmans ne fait pas partie d’eux”.

ولكن اعلم أن مِن العهد عليك أن تعتقد أن السياسة الحزبية كما هي الآن داء وطني وديني واجتماعي وإنساني وأخلاقي موبق كريه ﴿ وَلَا تَرْكَنُوا إِلَى الَّذِينَ ظَلَمُوا فَتَمَسَّكُمُ النَّارُ

Mais sachez qu’Allah vous prescrit de croire que la politique constituée en partis, telle quelle est actuellement, est une maladie périssante et détestable pour la nation, la religion, la société, l’homme, la moralité ; “Et ne vous penchez pas vers les injustes : sinon le feu vous atteindrait”.

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  العهد الثاني عشر: الثبات على مرارة الدعوة

وإنّ من عهد الله علينا أن نعلم أن طبيعة الفقر والقلة والغربة مع الجد خاصة، تستلزم نفرة النّاس وانصرافهم وأذاهم وسخرهم وحقدهم وكيدهم، وما يكون بعد ذلك من التسفل والسفه والنذالة والتهمة ﴿ وَكَأَيِّنْ مِنْ نَبِيٍّ قَاتَلَ مَعَهُ رِبِّيُّونَ كَثِيرٌ فَمَا وَهَنُوا لِمَا أَصَابَهُمْ فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَمَا ضَعُفُوا وَمَا اسْتَكَانُوا) ﴾،.

12° pacte

La patience face aux difficultés de l’Appel

 Allah nous prescrit de savoir que la pauvreté, la minorité, le fait d’être étranger et surtout le travail sérieux amènent nécessairement l’antipathie, le détournement des hommes du chemin droit, la moquerie, la haine, l’intrigue ; sans compter la bassesse, l’objection et le soupçon : “Combien de prophètes ont combattu, avec beaucoup de disciples, qui ne fléchirent pas à cause de ce qui les atteignit dans le sentier d’Allah. Ils ne faiblirent pas et ne cédèrent point”.

En effet, il nous est prescrit de répondre à ce comportement par la satisfaction, la joie, et la sagesse et d’en tirer une matière pour la patience et la sobriété, sans tenir compte de la réaction de ceux qui approuvent ou controversent, de ceux qui agréent ou désapprouvent cet Appel, l’important étant d’accomplir ce qu’Allah exige de nous de la manière qui L’agrée. “Ton devoir est de transmettre [le Message], et le règlement du compte [des actes] Nous revient” ((Litt. « En vérité, à toi la transmission, à Nous le compte »)). Allah fait ensuite ce qu’Il veut.

ومِن العهد أن تتأكد أن كثيرين من أقرب إخوانك وأبعدهم سيسبق عليهم الكتاب فيرتكسون عن دعوتك، وينتكسون عن حُبِّك، فيصبحون حرباً شعواء عليك، لا باعث عليها إلا مجرد الضعف والمال، أو تلف النفس وانقلاب الطبع، أو عمى البصيرة والمسخ الباطني وولاية الشيطان ﴿ وَمَن يُرِدِ اللَّهُ فِتْنَتَهُ فَلَنْ تَمْلِكَ لَهُ مِنَ اللَّهِ شَيْئًا

Il t’incombe d’être certain que beaucoup de tes frères les plus proches et les plus lointains se détourneront de ton appel, ils rompront tout lien avec toi et te mèneront une guerre sans merci. Cette attitude n’aura pour motif que la faiblesse, la lassitude, l’altération de l’âme, la dépravation des mœurs, l’égarement, la déformation de l’esprit et l’obéissance au démon : “Celui qu’Allah veut éprouver, tu n’as pour lui aucune protection contre Allah”.

أليس كان ممّن ارتد والنبوة على فتوتها عبد الله بن أبي السرح كاتب الوحي، وإن كان قد عاد فأسلم يوم الفتح وحسن إسلامه، وعلى يديه انهزم الأسطول الروماني انهزامه الأبدي، فالنّاس ما دخلوا إليك حين دخلوا، ولا خرجوا عليك حين خرجوا، إنما هم قد لعبوا بالله مولاهم ﴿ وَلَوْ شَاءَ اللَّهُ لَجَمَعَهُمْ عَلَى الْهُدَى ﴾، ﴿ فَسَوْفَ يَأْتِي اللَّهُ بِقَوْمٍ يُحِبُّهُمْ وَيُحِبُّونَهُ ﴾، ﴿ فَإِنْ يَكْفُرْ بِهَا هَؤُلَاءِ فَقَدْ وَكَّلْنَا بِهَا قَوْمًا لَيْسُوا بِهَا بِكَافِرِينَ

Abdullah Ibn Abi Al-Sarah, le scribe de la Révélation, avait abjuré sa religion alors que la prophétie était à son apogée puis s’était converti sincèrement à l’Islam le jour de la conquête de la Mecque ; il vainquit les romains et mit fin à leur arsenal.

L’obéissance ou la désobéissance des gens n’a aucun effet sur toi car ils se sont joués d’Allah, leur Seigneur (Mawlâ-hum) : “Et si Allah voulait, Il pourrait les mettre tous sur le chemin droit”, “Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime” et “Si ceux-là n’y croient pas, du moins avons-Nous confié ces choses à des gens qui ne le nient pas”.

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13 avril – V14

 العهد الثالث عشر : نحن لا نجادل

وإنَّ مِن عهد الله علينا ألا نهتم بجدال أحدٍ أبداً، فإنما علينا البلاغ فقط ﴿ لَنَا أَعْمَالُنَا وَلَكُمْ أَعْمَالُكُمْ لَا حُجَّةَ بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمُ ﴾، وألا نقتل الوقت في منافسة أو مزاحمة ﴿ فَمَنْ تَبِعَنِي فَإِنَّهُ مِنِّي وَمَنْ عَصَانِي فَإِنَّكَ غَفُورٌ رَحِيمٌ ﴾، إذ الحياة لاتنتظر، وليس في وقت العاملين فسحة لعبث.

 13° pacte

Nous ne polémiquons pas

Il fait partie du pacte d’Allah nous concernant de ne jamais nous intéresser à polémiquer (jidâl) avec quiconque car notre action est limitée à la transmission (al-balâgh) : “A Nous nos œuvres et à vous vos œuvres. Aucun argument [ne peut trancher] entre Nous et vous”, ainsi qu’à ne pas gaspiller le temps dans la concurrence et la rivalité : “Quiconque me suit est des miens. Quant à celui qui me désobéit … c’est Toi, le Pardonneur, le très Miséricordieux ! ” car la vie passe vite et ceux qui sont obéissants n’ont pas de temps à perdre.

ومن عهد الله ألا نؤذي النّاس، وإنْ تجنوا علينا وأساءوا إلينا ﴿ لَئِنْ بَسَطْتَ إِلَيَّ يَدَكَ لِتَقْتُلَنِي مَا أَنَا بِبَاسِطٍ يَدِيَ إِلَيْكَ لِأَقْتُلَكَ ﴾.

Il fait partie du pacte d’Allah de ne pas faire de mal aux gens, même s’ils nous portent préjudice : “Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n’étendrai pas vers toi ma main pour te tuer”.

ومن العهد أن نبين للناس أن المجاهدين في الله أمة واحدة، وإن اختلفوا ﴿ لِكُلٍّ جَعَلْنَا مِنْكُمْ شِرْعَةً وَمِنْهَاجًا ﴾، وأنه يجب أن يتفاهموا ويتعاونوا ﴿ وَلَا تَنَازَعُوا فَتَفْشَلُوا وَتَذْهَبَ رِيحُكُمْ ﴾،

Il nous incombe de déclarer aux gens que ceux qui s’évertuent pour la cause d’Allah constituent une communauté unique, même s’ils présentent des divergences : “A chacun de vous Nous avons assigné une législation et une manière de faire [minhâj, méthode]”. Vous devez chercher à vous comprendre et à coopérer : “Et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force”.

وأنه ليس من وظيفة المسلم هدم المسلم، ووقتٌ تصرفه في هدم غيرك غارماً، أوْلى بك أن تبذله في بناء نفسك غانماً ﴿ قَدْ عَلِمَ كُلُّ أُنَاسٍ مَشْرَبَهُمْ ﴾.

Le musulman n’a pas pour mission de détruire son frère ; il vaut mieux exploiter le temps pour se construire soi-même au lieu de le perdre en détruisant l’autre [une heure passée à se construire soi-même vaut mieux qu’une heure passée à détruire autrui]. “Chaque tribu sut où s’abreuver”.

 ومن المستحيل الفعلي أن تستغرق جماعة واحدة جميع طبقات الأمة أو تستوعب مطالبها أو تضطلع بجزئيات حاجات الطوائف والأفراد فيها، مهما حاولت تبرير هذه الدعوى بدعاوى ودعايات.

Il est impossible de concevoir qu’un seul groupe puisse répondre aux besoins et aux demandes de toutes les catégories de la Communauté (mohammadienne), de toutes les fractions et des individus, quelles que soient les justifications de ces besoins et de ces demandes.

علماً بأن الاختلاف ضرورة طبيعية لانتظام دورة الحياة، بمقتضى اختلاف العقول والميول والطبائع والظروف والأجواء، وحكم البيئة والوراثة،

Il est bien connu que la divergence est une nécessité naturelle qui préserve l’équilibre de la vie tout en tenant compte de la différence des mentalités, des tendances, des constitutions, des circonstances, des atmosphères, des environnements et de l’héritage.

 فالعهد الإلهي أنّ ما اتفقنا فيه تعاونّا عليه، وما اختلفنا عليه تناصحنا وعذرنا بعضنا فيه
﴿ وَلَا يَزَالُونَ مُخْتَلِفِينَ * إِلَّا مَنْ رَحِمَ رَبُّكَ وَلِذَلِكَ خَلَقَهُمْ ﴾.

Le pacte divin nous prescrit, en vérité, de coopérer dans nos convergences, de nous conseiller dans nos divergences et d’être tolérant entre nous : “Or, ils ne cessent d’être en désaccord (entre eux) sauf ceux à qui Ton Seigneur a accordé miséricorde. C’est pour cela qu’Il les a créés”.

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6 mars 2016 – V15

العهد الرابع عشر: العهد عهد القلوب

وإن من عهد الله عليك أن تؤمن بأن عدم الاجتماع بالرائد والإمام أو عدم زيارته لك لا يؤثر مطلقا في واجب الجهاد و الثبات و الإنتاج، مادامت القلوب الأرواح مجتمعة علا العقيدة الكبرى، و المنهج الأعظم.

14° pacte

Le vrai pacte est celui des cœurs

 Allah établit sur toi l’engagement de savoir que ni la réunion avec le Dirigeant (Râ’id) ou l’Imam, ni sa visite ne doivent affaiblir ni ton effort, ni ton endurance tant que les cœurs et les âmes sont réunis sur la doctrine la plus grande et la méthode la meilleure (el-minhaj el-a’dham).

وما دالت صلتها الباطنة قائمة على قدسية الود وصدق التوجه، والاستعداد الروحي للتلقى والاستمداد، فذلك سر بقاء الأديان وانتشارها، إذ المسألة ليست معلولة بقواعد وثنية. ولا مدخولة بعبادة المظاهر والأخذ بالتربية السطجية القشرية، فالعهد عهد القلوب، وقد وضع المنافقون أيديهم في يد رسول الله، فما زادهم إلا استكبر في الأرض ومكر السىء.

Tant que les liens spirituels demeurent basés sur la sainteté de l’affection, la sincérité de l’orientation, la disposition intérieure à recevoir les soutiens spirituels, demeure le secret du maintien et de la propagation des religions. Car cette position n’est basée ni sur des règles idolâtres, ni sur l’adoration extérieure et l’éducation superficielle : le pacte véritable, en effet, est celui des cœurs (el-‘ahd ‘ahd el-qulûb), car même si les Hypocrites ont bien prêté serment d’allégeance au Prophète ﷺ, ils n’ont fait pourtant qu’accroître leur orgueil sur terre et leurs manœuvres perfides.

ولا عذر للأخ في نقض العهد بعد ذلك، فالعهد أبدى خالد لا يتجدد ولا يتعدد إلا تبركا وتأكيدا للقديم « والذين ينقضون عهد الله من بعد ميثاقه و يقطعون ما أمر الله به أن يوصل يفسدون في الأرض أولئك لهم اللعنة و لهم سوء الدار ».

Le frère n’a désormais pas le droit de rompre le pacte (naqd el-‘ahd), car il est éternel « abadiy » et durable « khalid » *. On ne le renouvelle et on ne le multiplie que pour la vivification produite par l’influence spirituelle (illâ tabarrukan) et que pour confirmer l’ancien ; Allah dit : “Ceux qui violent leur pacte avec Allah après l’avoir engagé, et rompent ce qu’Allah a commandé d’unir et commettent le désordre sur terre, auront la malédiction et mauvaise demeure”.

وإذا غضب الله على العبد جعله لعبة في يد الشيطان ينقله من مكان إلى مكان، ومن صف إلى صف، بدون مبرر مشروع حتى ينفرد به و يفترسه، ويصبح من « الأخسرين أعمال الذين ضل سعيهم في الحياة الدنيا وهم يحسبون أنهم يحسنون صنعا ».

Quand Allah frappe un homme de Sa colère, Il le rend comme un jouet entre les mains du Chaytân qui le déplace d’un endroit à un autre et d’un rang à un autre sans aucune raison légale, afin de le dévorer et qu’il fasse partie des “plus grands perdants dont l’effort, dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils s’imaginent faire le bien”.

وأشنع ما يبتلى به الرجل أن يران على قلبه فنقطع عن الركب ثم يضلل نفسه و غيره بما يظن من ظنون بالله وبالناس (فإن أصابتكم مصيبة قال قد أنعم الله على إ لم أكن معهم شهيدا. ولئن أصابك فضل من الله ليقولن كأن لم تكن بينكم وبينه مودة، يا ليتنى كنت معهم فأفوز فوزا عظيما ».

Être éloigné du Seigneur à cause des péchés commis est l’une des épreuves les plus infâmes que subit l’homme. Par conséquent, celui-ci sera éloigné, égaré et il égarera les autres à cause des conjectures (dhunûn) qu’il fait sur Allah et sur les gens ; Allah dit : “si un malheur vous atteint, il dira : « Certes, Allah m’a fait une faveur en ce que je ne me suis pas trouvé en leur compagnie. Et si une grâce vous a atteint de la part d’Allah, il se mettra, certes, à dire, comme s’il n’y avait aucune affection entre vous et lui : « Quel dommage ! Si j’avais été avec eux, j’aurais alors acquis un gain énorme”.

والبلية الكبرى أن يقول الرجل إنه استقالة من خدمة الله مقت ورجس وخطيئة من أكبر علائم المغضوب عليهم والضالين  » أو لا يرون أنهم يفتنون في كل مرة أو مارتين ثم لا يتوبون ولا هم يذكرون » وستجد آخرين من المخلفين والقاعدين والمتبطئين والوصوليين والمنافقين المذبذبين وغيرهم، كما كانوا في عهد النبوة: أمراضا في جسم الدعوة المحمدية، وفي القرآن حكم الله عليهم من قديم يعزيك ويثبت إيمانك (ولقد ضربنا للناس في هذا القرآن من كل مثل ».

L’abandon de l’adoration d’Allah est une grande épreuve, car cet abandon est une abomination, un péché et l’un des plus grands signes de ceux qui ont encouru la colère d’Allah et les égarés. «Ne voient-ils pas que chaque année on les éprouve une ou deux fois ? Malgré cela, ils ne se repentent, ni ne se souviennent». En outre, vous trouverez d’autres parmi eux «ceux qui ont été laissés à l’arrière» (mukhallafîn), «qui sont restés assis» (qâ’idîn), ou les paresseux [réf. cor.]. Il y a de même les arrivistes (wuçuliyîn), les hypocrites, les indécis (mudhabdhabîn) et autres. Ces gens-là sont, comme à l’époque du Prophète, une maladie pour la mission de l’appel mohammadien. Dans le Coran, Allah les a condamnés afin de vous consoler et pour consolider votre foi, en disant : “Nous avons, dans ce Coran, cité pour les gens des exemples de toutes sortes”.

* Ces qualificatifs font référence aux distinctions que l’on peut établir entre les « modalités de l’éternité » selon que, en rapport avec une conception humaine du temps, on parle de « passé absolu » (azal), de « futur éternel » (abad) et de « continuel » (sarmadî ou khulud), « entre les deux ».

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Pacte 15

Messagers de paix et d’affection

Allah établit sur nous l’engagement d’être, où que nous soyons, des messagers de paix, d’affection, de bien, de bonheur, de bénédiction et de patience. Ce n’est pas par faveur à notre égard qu’Allah nous a conduits à sacrifier nos biens, ceux de nos enfants et tout ce qui est nécessaire pour notre vie : “Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut”. L’effort de celui qui préfère les autres à soi-même malgré sa pauvreté vaut beaucoup mieux auprès d’Allah que l’influence des biens de celui qui oriente les gens : “l’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité”.

Allah établit également sur nous l’engagement de croire que notre Appel aboutira un jour, quelles que soient les peines et les fatigues subies : “Quand les messagers faillirent perdre espoir et qu’ils eurent pensé qu’ils étaient dupés, voilà que leur vint Notre secours”. Quand nous réalisons nos espoirs, nous accomplissons ainsi notre Appel, sinon les successeurs de notre mission seront chargés de l’accomplir. Allah a établi qu’ils accomplissent ce que nous avons commencé, et peut être auront-ils plus de chance : «Et la bonne fin est réservée à la piété». Nous implorons Allah pour qu’Il nous pardonne et nous nous repentons devant Lui.

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 Pacte 16

Certains de nos usages (âdâb)

 Allah nous prescrit de savoir que nous ne pouvons atteindre l’idéal de nous-même et des gens qu’après avoir atteint la religion parfaite (kamâl ed-dîn), la moralité sublime (kamâl el-adab), les caractères les plus nobles (kamâl er-rujûlah, lit. « perfection de la virilité »), la maîtrise du soi-même (dhabt en-nafs), la parfaite bonne opinion en Allah et en nos frères en Allah (tamâm husn edh-dhan bi-Llah wa bi-ikhwâninâ fî Allah), la modestie véridique du cœur avec eux (çidq et-tawâdu’ el-qalbî), l’absence absolue d’exagération (takalluf) avec eux.

De même, nous devons avoir l’habitude de pardonner nos frères avant qu’ils ne nous demandent le pardon pour leurs fautes et leur négligence, d’obéir à l’ordre de l’Imam et des frères et de le mettre en œuvre en toute soumission et satisfaction. Nous devons, de même, croire qu’aucun de nous n’est supérieur à ses frères ou qu’il vaut mieux que celui qui est d’une condition inférieure ; conformément au hadîth : «Les musulmans sont égaux. Le pacte de protection peut être conclu avec le plus inférieur d’entre eux et ils sont solidaires ».

Il vous incombe aussi de savoir que le soldat qui combat avec l’épée et le canon pourrait disparaître un jour. Quant au soldat de la Da‘wa et de l’adoration seigneuriale (rabbaniyyah), il est sans fin. Sache que chacun dans la Tarîqah et la ‘Achîrah Mohammadienne pourrait être une source de soutien spirituel (madad) en fonction de sa souplesse et sa sagesse. En soi-même, il représente, dans la sphère où il vit, une énergie céleste pour le bien et le bonheur, ainsi qu’une lumières divine qui guide les gens dans le droit chemin.

C’est pourquoi, nos propres efforts ont eu pour fondement essentiel la satisfaction de vivre pour le bien et la transcendance pure afin de trouver la quiétude en donnant à titre gracieux, en reconnaissant la bonne action et en pardonnant la mauvaise, et en choisissant le moindre de deux maux, afin de quitter innocent ce monde.

De même, il fait partie du pacte [en Allah] que tu saches que l’autorité (siyâdah) réside dans le respect des gens par l’amour qu’ils te portent et non dans la crainte qu’ils ont de toi. Sache, de même, que si tu es contraint à ne pouvoir baisser ton regard en marque de révérence, tu dois préserver ton cœur et implorer le pardon d’Allah. (…)

Celui qui ne croit pas à tout cela ne fait pas partie de nous. Celui qui s’occupe en dehors de nos affaires ne fait pas partie de nous non plus : « il est possible que, tout en restant avec nous, il se retourne finalement contre nous ».

Sachez que la fraternité spirituelle est plus sacrée que la fraternité de sang et de parenté ; vous devez donc respecter les droits de cette grande fraternité à la lumière de celle des Muhâjirîn et des Ansâr : “Et ne suivez pas les passions de ceux qui ne savent pas”, “Cela ne te sera d’aucune utilité vis-à-vis d’Allah” et “Les injustes sont vraiment alliés les uns des autres, tandis qu’Allah est le Protecteur des pieux”.

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Pacte 17

Nous et les autres

 Allah a établi sur vous l’engagement de savoir que la qualité et la mission la plus éminente du frère mohammadien est d’être de toutes les sortes et de tous les organismes de musulmans. Il doit les conseiller en toute sagesse. Il doit également être ferme, pacifique, conciliant leurs différences, leurs voies et leurs points de vue car, ainsi que nous l’avons déjà mentionné, la divergence est un constituant de la nature humaine, nécessaire jusqu’au Jour du Jugement dernier. Les individus et les groupes qui sont sincères ne s’opposent pas car ils sont dérivés d’un seul arbre, à moins qu’ils ne soient pas réellement sincères. Chez nous, la divergence sur les questions secondaires et concernant les moyens ne doit pas aboutir à désunir les frères au détriment des fondements (uçûl) et des objectifs (ghayât).*

* L’insistance du Cheikh est telle qu’il a écrit un opuscule traitant de ces aspects, afin de montrer la hiérarchie réelle qui existe structurellement, en Islam, dans les différents domaines de la pensée et de l’activité humaines.

Nous ne pouvons nous-même que souligner cette question, pour des raisons diverses qui concernent certainement les tendances naturelles de l’être humain et qui, dans les temps actuels et en Occident, doivent être appréciées avec une attention particulière en considération des désastres qui peuvent être causés par un manque de lucidité et de clairvoyance.

Méfiez-vous de considérer avec dédain un musulman ou une quelconque communauté musulmane.*

* Les droits du musulmans sont sacrés

Méfiez-vous de traiter un incroyant de polythéiste, d’apostat ou de pervers tout simplement à cause d’un péché ou d’une simple désobéissance.*

* Les droits du musulmans sont sacrés

Évitez ensuite les causes de désaccord, de polémique ou de vous laisser vous impliquer dans les divergences des différents groupes, des turûq, des factions et des sectes.

Lorsque les gens vous interrogent à leur sujet, vous devez expliquer précisément et en toute sagesse le jugement d’Allah ; s’ils persistent, dites-leur : “Vous ne serez pas interrogés sur les crimes que nous avons commis, et nous ne serons pas interrogés sur ce que vous faites”.

S’ils vous lèsent, dites-leur : “Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons une exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs”.

Qu’ils obéissent ou pas « la bonne fin (el-‘âqibah) est réservée à ceux qui sont Craintifs d’Allah (el-Muttaqîn) » : “Et bien, éloigne-toi d’eux et dit : (Salâm) «Salut !»”, “Détourne-toi d’eux, tu ne seras pas blâmé (à leur sujet)”.

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18° Pacte

Minorité et multiplicité

Il vous incombe, dans le pacte avec Allah, de savoir que l’objectif de tout acte est l’agrément d’Allah en s’écartant de l’égoïsme animal et en accomplissant les obligations religieuses personnelles au service de l’Islam.

Il n’est pas nécessaire pour cela d’être nombreux, ni la richesse des riches, (…) ni le conspirateur, ni l’hypocrite, ni la dépendance subordonnés (imma’ah), ni le semi-homme, ni le prestige, ni la fortune ne sont les conditions de cet objectif, mais nous devons nous situer au rang de la maîtrise en modestie, courtoise et confiance. Notre demande doit être présentée précisément et en toute dignité, tant les choses se déroulent suivant leur destinée.

Sachez que nous ne prenons pas les autres, ni comme ennemis, ni comme concurrents : «Nous l’excusons quand il s’avilit ou s’abaisse et nous laissons son jugement à Allah ».

Sachez également que nous sommes pauvres, au service des pauvres. Nous les apprécions et nous les excusons au sujet de la convoitise, de la bassesse et de l’ignorance : la pauvreté accompagnée de dignité ne vaut-elle pas mieux que la richesse accompagnée de turpitude ?

Si notre minorité est un défaut, le groupe qui dénombre des milliers de membres et la tarîqah qui en dénombre des millions ne vous dispensent-ils pas, dans la vie ici-bas, du destin d’Allah quand il vous surprend ? De même, ils ne nous dispensent pas des malheurs du jour “où aucune âme ne pourra rien en faveur d’une autre âme. Et ce jour-là, le commandement sera à Allah” (…)

Allah prend sur vous l’engagement de vous souvenir que chacun est responsable de ses actes. Vous êtes des hommes dignes grâce à vous-mêmes, à votre religion et à vos actes et non pas grâce aux gens. Si vous perdez votre religion et votre travail, vous perdez ainsi tout, que ce soit la minorité, la majorité, la richesse, la pauvreté, la vie ici-bas et de l’au-delà.

– Avez-vous lu la parole d’Allah ? “Ils sont bien peu (qalîlun mâ hum)”, “Peu de Mes serviteurs sont reconnaissants”, “Or, ceux qui ont cru avec lui étaient peu nombreux”, “Rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre, craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous ordonna asile, vous renforça de Son secours …”.

– Avez-vous lu aussi la Parole d’Allah : “la plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton ardent désir”, “mais la plupart des gens ne savent pas”, “la plupart des gens sont dépourvus de raison”, “ne comprennent pas”, “ne croient pas” et “Rappelez-vous le jour de Hunayn, quand vous étiez fiers de votre grand nombre et que cela ne vous servit à rien. La terre, malgré son étendue, vous devint bien étroite ; puis vous avez tourné le dos comme des fuyards”.

Vous savez donc que les musulmans sont une minorité en comparaison aux autres religions. Comprenez-donc et obéissez. Rappelez-vous la parole d’Allah : “Les criminels se moquaient de ceux qui croyaient. Et passant près d’eux, ils se faisaient des œillades et, lorsqu’ils se retrouvaient dans leurs familles, c’était pour y plaisanter. Ils disaient en les voyant : «ce sont vraiment ceux-là les égarés ». Or, ils n’ont pas été envoyés pour être leurs gardiens”.

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19° pacte

La science (‘ilm) et la bénédiction (barakah)

Allah prend sur vous l’engagement de savoir que les savants et les orateurs sont extrêmement nombreux («Plus ils deviennent nombreux, plus la corruption augmente ») et que les gens de barakah et de labeur (‘amal) sont extrêmement peu nombreux. Ceux qui réunissent à la fois la science et la barakah sont encore moins nombreux pour ne pas dire rares : ils constituent le support du Regard d’Allah parmi Ses serviteurs ; par la pureté de leurs âmes, l’univers entier est vivifié et empli du soutien divin (el-madad).

Comportez-vous sincèrement avec les Imams de la ‘Achîrah et de la Tarîqah, de la manière dont ils sont dignes, avec respect, considération et vénération (ihtiram). Prenez en considération le droit du père corporel et du Maître spirituel : plus votre obéissance à vos Imams est sincère, plus la bénédiction d’Allah en votre faveur est abondante dans la vie d’ici-bas et dans l’Au-delà.

Engagez-vous à savoir que les gens ne seront jamais satisfaits de vous, même si vous êtes élevés au rang des Anges et des Prophètes. Ils ne seront jamais satisfaits de vous, même si vous mettez à leur disposition les trésors du monde spirituel et les miracles divins depuis la création de l’humanité. La nature des gens ne change pas depuis le commencement du monde et jusqu’à sa fin. Le savant, l’ignorant, le noble et le modeste sont égaux sous le rapport de la haine, de la rancœur, de l’intrigue, de la mauvaise action, de la dissimulation, de l’hypocrisie, de la jalousie et de toutes les maladies de l’âme (sauf celui qu’Allah protège).

Ne voyez-vous pas que c’est parce que ces gens n’ont pas été satisfaits de leur Seigneur, qu’ils L’ont accusé d’être injuste et imparfait, Lui imputant d’avoir une compagne, un fils et des filles, prétendant qu’Il est pauvre et impuissant (Exalté soit-Il) ? Ils ne sont pas non plus satisfaits de Ses Messagers : ils leur ont lancé des injures infâmes et des accusations odieuses, les ont lapidés, expulsés, égorgés et tués. Voici le comportement des gens vis-à-vis des Saints d’Allah au fil des temps, depuis l’éternité.

La souffrance est l’un des héritages de la prophétie. Vous devez en subir une part à titre d’épreuve, selon votre foi et votre pratique : “car Allah destine l’épreuve selon le degré de votre foi”, a indiqué le Prophète.

Tenez-vous fermement à la religion d’Allah et évitez (…) la désobéissance, la diffamation ou l’éloge des gens qui ne vous concernent pas.

Réjouissez-vous du soutien d’Allah et de Sa grâce sans rien Lui associer. Vous ne devez que travailler, la réussite n’est pas de votre ressort : “la plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton ardent désir”, “tu n’as pas pour mission d’exercer sur eux une contrainte”, “tu n’es pas un dominateur sur eux”, “Nous avons fait de certains d’entre vous une épreuve pour les autres : endurerez-vous avec constance ? Ton Seigneur demeure Clairvoyant”.

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20° pacte

Pratique de l’ignorance

Allah nous a engagé à savoir que les gens sont atteints d’une maladie parfaitement odieuse qui consiste à borner leurs intérêts, à s’interroger sur la profession, l’autorité, le pouvoir et les titres de celui qui appelle à Dieu comme de ses assistants, voire toutes leurs propriétés. Par contre, ils ne s’interrogent ni sur ce dont Allah les a gratifiés, ni sur l’apport de sa Da‘wa, ni sur sa (propre) compétence. Cette maladie est considérée comme une idolâtrie mentale (… ), c’est-à-dire une expression de l’égoïsme, de l’arrivisme et de l’héritage du matérialisme abject.

Les Incrédules avaient dit : “Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre ce Coran sur un haut personnage de l’une des deux cités ?» C’est pourquoi, Allah a dit à Son Prophète : “Sont-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur ?” De même, Phara‘on avait déjà dit : “Votre messager qui vous a été envoyé, est un fou”, “Pourquoi ne lui a-t-on pas lancé des bracelets d’or ?” Allah dit : “Il n’était qu’un serviteur que Nous avions comblé de bienfaits”.

Il en était de même pour les juifs quand Allah leur a envoyé Talût comme roi : “Ils dirent : « Comment régnerait-il sur nous? Nous avons plus de droit que lui à la royauté. On ne lui a même pas prodigué beaucoup de richesses !  » Il dit : « Allah, vraiment l’a élu sur vous, et a accru sa part quant au savoir et à la condition physique”. En effet, le savoir et la condition physique constituent l’équipement de celui qui prodigue des efforts pieux : par le savoir, il peut gérer les affaires de sa religion et par la condition physique, il peut assumer les peines de la Da‘wa et les maux des créatures d’Allah. C’est la seule condition que l’Imam doit remplir. Toutes les fois qu’on envoie un messager à une nation, celle-ci le traite de menteur : « (Les incrédules) disent : “vous n’êtes qu’un homme comme nous”.

Ne leur suffit-il pas que la majorité des messagers d’Allah ait été élue parmi les pauvres et les faibles inconnus ? C’est pour cela qu’Allah a rassuré Son Prophète en disant : “Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes originaires des cités, à qui Nous avons fait des révélations”. Ils n’ont donc pas été choisis parmi les gens du pouvoir et de la fortune, ni parmi les grands fonctionnaires et les personnes de renommée pour couper court devant celui qui reproche la pauvreté du Prophète et il lui a rappelé que “telle était la pratique établie par Allah envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi d’Allah” et que l’“On s’est moqué de messagers venus avant toi. Et ceux qui se sont moqués d’eux, se virent frapper de toutes parts par l’objet même de leurs moqueries”.

Cette maladie émane de l’innovation des incrédules, des polythéistes, des pharaons, des juifs et du reste de l’héritage de l’ignorance. La corruption morale et mentale dans les premières époques s’est retournée de nouveau lors de la décadence du temps et du recul des gens qui avaient oublié que rien n’empêche la faveur d’Allah. Ali Ibn Abi Taleb -qu’Allah le couvre de Sa miséricorde- dit : “N’admirez pas celui qui parle mais pensez à ce qu’il dit ! » Allah dit : “La grâce est dans la main d’Allah”.

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21° pacte

Le rang de la pauvreté

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah d’attendre qu’on vous reproche votre pauvreté ainsi qu’à vos frères pauvres. Faites leur savoir que notre pauvreté n’est ni de notre fait ni de notre choix mais qu’elle vient de la volonté d’Allah : “De même, ceux d’avant eux disaient une parole semblable ; leurs cœurs se ressemblent. Nous avons clairement exposé les signes pour les gens qui ont la foi ferme”. Allah s’est mis en colère pour les pauvres des gens de la “Suffah” en disant à Son messager : “Fais preuve de patience (en restant) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant le faux-brillant de la vie sur terre. N’obéis pas à celui dont nous avons rendu le cœur inattentif à Notre rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier”. Cela a été confirmé dans un autre verset où Allah dit : “Ne repousse pas ceux qui, matin et soir, implorent leur Seigneur, cherchant Sa Face. Leur demander compte ne t’incombe en rien, et te demander compte ne leur incombe en rien. En les repoussant donc, tu serais au nombre des injustes”.

Quand on a dit à Noé : “Nous ne voyons en toi qu’un homme comme nous, et nous voyons que ce sont seulement les vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir, et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Nous pensons plutôt que vous êtes des menteurs”. Il répondit : “Je ne sais pas ce que ceux-là faisaient. Leur compte n’incombe qu’à mon Seigneur. Si seulement vous étiez conscients ! Je ne suis pas celui qui repousse les croyants. Je ne suis qu’un avertisseur explicite”. A cause d’un homme aveugle et pauvre Allah a émis de reproches à Son Prophète par deux fois dans la sourate “Abassa”.

Il fait partie de l’engagement du pacte d’Allah que vous sachiez que les pauvres et les faibles sont les premiers à croire aux messagers d’Allah. Le message de l’Islam est établi grâce aux efforts des pauvres et des faibles. Grâce à eux, Allah a donné victoire à Son Prophète Mohammad – qu’Allah prie sur lui et le salue-. Allah fit que la terre engloutit Qarûn, le plus riche au monde, lui et sa maison ; et aucun clan en dehors d’Allah ne fut là pour le secourir. Il en fut de même pour Phara‘on, Haman et leurs semblables parmi les anciens et les contemporains.

Les gens doivent savoir que la pauvreté n’est pas celle des revenus, mais que la pauvreté réelle est celle des cœurs. Celui qui est détraqué n’est pas celui qui n’a ni dihram ni dinâr, mais celui dont le cœur est vide de toute lumière et dont l’âme est vide de toute inspiration. Le pauvre, selon nous, est celui dont la religion n’est pas saine, qui n’est pas généreux dans sa conduite. Le pauvre est donc celui qu’Allah a privé du goût de générosité et a humilié à cause de la désobéissance, de l’incroyance et de l’ingratitude : “Ô hommes, vous êtes les indigents, dépendants d’Allah, et Allah, Lui, se dispense de tout et Il est Celui qui est Digne de louange”, “Allah est Celui qui est riche (par excellence) (El-Ghaniyy) alors que vous êtes les indigents (par nature)”.

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22° pacte

Science et informations

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que l’humanité du musulman ne peut être parfaite qu’après avoir accompli une mission noble et précise pour la cause d’Allah. Ne vous contentez pas seulement d’être pieux en vivant seul, mais choisissez également le groupe avec lequel vous travaillez et auquel vous serez lié le Jour de la Résurrection : “Le jour où Nous appellerons chaque groupement d’hommes par leur chef”. C’est la signification de la parole d’Allah : “O les croyants, craignez Allah et soyez parmi les véridiques”.

Vous devez choisir la méthode à suivre et déterminer l’objectif visé. Allah dit : “Et s’ils s’étaient maintenus dans la bonne direction, Nous les aurions, certes, abreuvés, d’une eau abondante”. Vous devez également vous inspirer de la conduite des Pieux Anciens (Salaf es-Salah) dans tous vos actes jusqu’à ce que vous soyez bien guidés, ainsi que le montre ce verset coranique : “Voilà ceux qu’Allah a guidés : suis-donc leur direction”. De même, il est vous est indispensable d’élire le guide qui vous oriente vers tout ce qui est bien pendant votre vie afin que vous ne vous détourniez pas, ni que vous perdiez ; Allah dit en ce sens : “Le Tout-Miséricordieux : interroge-donc qui est bien informé de Lui”, car “Nul ne peut te donner des nouvelles comme celui qui est parfaitement informé”.

Il vous incombe de savoir que la Da‘wa représente un rang élevé auquel chaque musulman doit chercher à accéder ; Allah dit en ce sens : “Fais de nous un guide pour les Pieux (el-Muttaqîn)”. Les maisons des Imams et de leurs disciples doivent être une « orientation » ; Allah dit en ce sens : “Faites de vos maisons une destination (lit. qiblah, vers laquelle on s’oriente)” ; pensez enfin à l’invocation que fit Noé à ceux qui entraient chez lui avec la qualité de «croyant». Les Imams doivent guider les gens par leurs comportements (ahwâl) et leurs actes avant leurs paroles ; Allah dit en ce sens : “C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas”.

Vous devez de même savoir que le titre de « pionnier » (ryâdah) est le premier que notre Prophète a décerné pour lui-même le jour où il a proclamé son message. Le Prophète a en effet rassemblé les Quraychites et leur a dit : “Le pionnier (râ’id) ne ment pas à sa famille”, le terme de « râ’id » ayant les sens de : guide (dalîl), conseiller (murchîd) et connaissant (‘ârîf).

Sachez que le terme « Famille Mohammadienne » (‘Achîrah Mohammediyyah) est une expression qui signifie « communauté musulmane ». Chaque musulman est donc un membre de la confrérie de notre seigneur Mohammed –qu’Allah prie sur lui et le salue. C’est une dénomination qui indique les fondements de l’origine de la Da‘wa comme l’attachement, l’union, l’affection, le grand Imam et les nobles caractères qui en résultent. Plusieurs groupes se sont intégrés à la ‘Achîrah il y a longtemps comme les Pionniers musulmans, les Prêcheurs musulmans, l’Assemblée des soufis libres, la Maison de ceux qui travaillent pour la cause d’Allah, la Confrérie de ceux qui soutiennent les Gens de la Maison du Prophète, etc…. Quel que soit le nom donné, il désigne la ‘Achîrah, avec ses caractéristiques et ses objectifs : un service pour la religion divine, un mouvement pacifique de réforme basé sur la sagesse et la dévotion (er-rabbaniyyah).

Rappelez-vous que nous sommes le premier organisme musulman à établir les droits du grand Calife dans la constitution prophétique, à déclarer le serment d’allégeance dans toutes les conférences et à réclamer l’application de la Chari‘ah. Nous continuons dans cet esprit suivant un plan engagé et précis.

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23° pacte

Les péchés et le rang du Maître

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que les péchés véniels ne diminuent pas le rang du Saint (el-Walî) tant qu’ils ne sont pas intentionnels, ainsi que nous l’avons déjà mentionné. Les petits péchés sont un fruit naturel de la constitution de l’être humain. C’est pourquoi, il y a ce qu’on appelle le pardon et la miséricorde divine, Allah disant en ce sens : « Si vous évitez les péchés majeurs qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte”. Allah a qualifié les croyants en disant : “Ceux qui évitent les péchés majeurs ainsi que les turpitudes et (qui ne commettent) que des fautes légères”. Commettre les fautes légères n’empêche pas que la faveur d’Allah s’exprime sur le walî par des prodiges (karâmah). La doctrine soufie consiste sur ce point à dire : “Ceci est son destin, cela est Son bienfait”. On a interrogé Al-Junayd en lui demandant si le walî pouvait commettre un péché ; il répondit : « le commandement d’Allah est un décret inéluctable».

En principe, les prophètes sont seuls à être infaillibles. La faillibilité (el-khatâ’) est la différence entre la prophétie et la sainteté (el-wilâyah).

Réfléchissez-donc ! Le péché suivi d’un repentir est une bonne action. Pour Ceux-qui-se-repentent-devant-Allah (et-Tawwâbûn), les mauvaises actions seront remplacées par les bonnes, à moins que ce péché ne soit commis intentionnellement, auquel cas, ils deviennent pires que les péchés capitaux. Le Prophète a dit en ce sens : « l’acte accompli intentionnellement n’est pas une faute légère”. Les Gens d’Allah (Ahl Allah) peuvent être éprouvés par les désirs charnels, mais ils ne sont pas du tout atteints par les maladies des cœurs, selon ce qu’indique ce hadîth : “Il se peut que les croyants volent ou commettent l’adultère, mais ils ne mentent pas”. Allah dit : “Et dis : O mon Seigneur, accrois mes connaissances”.

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24° pacte

Les catégories des gens

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que différentes sortes de gens viendront à vous pour mettre à l’épreuve votre Da‘wa, conformément à leurs tendances personnelles et à leur propre compréhension. Viendront à vous le dérisoire, l’entêté, l’insouciant, l’ironique, le négligent, l’ignorant, le coquin, l’épris et le vaniteux comme le sage, le fidèle, l’être pieux et les autres.

Deux catégories sont les plus mauvaises :

• La première est celle qui avait, par ignorance ou par négligence, un rapport avec un groupe doctrinal ou avec un Maître de Tarîqah (vivant). Il a été confirmé que cette catégorie est une maladie ayant pour effet la corruption de l’organisme le plus solide et le plus sincère. “Ils sont indécis (entre les croyants et les mécréants), n’appartenant ni aux uns ni aux autres”. Celui dont l’objectif en Allah n’est pas fixé n’a pas de conviction ; et celui qui n’a pas de conviction n’a pas de foi parfaite. Cette catégorie penche naturellement vers ses traditions anciennes et ne rend service ni aux anciens, ni aux contemporains.

• Le deuxième groupe est celui des arrivistes qui marchandent l’adoration d’Allah. Il vous suit pour son propre intérêt mondain, comme nous l’avons précédemment signalé, et fait partie de ceux qui adorent Allah de façon indécise. S’il leur arrive un bien, ils s’en tranquillisent et s’il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage *.

Ces deux catégories ne doivent pas être élevées au rang d’honneur de nos frères. Elles sont, en effet, une maladie et une épidémie ; mais elles sont musulmanes et bénéficient des droits des musulmans. Ces gens-là peuvent réussir à l’épreuve de la fraternité en Allah si Celui-ci veut les guider vers le bien.

Sachez que la fraternité en Allah est l’œuvre des cœurs. Grâce à Allah, les cœurs des frères sont conjointement liés même si les corps sont éloignés.

Rencontrer des gens n’est pas une condition pour établir la foi, le dogme et l’assiduité. Nous croyons à notre Prophète Mohammed -qu’Allah prie sur lui et le salue-, sans l’avoir vu. Le fait de ne pas voir le Prophète ne nous empêche pas de nous inspirer de son âme riche ; il est toujours présent dans nos cœurs en vertu du dogme et de la foi. C’est ainsi que doit être le comportement des frères dans leur Da‘wa : après avoir acquis la foi, ils ne doivent que travailler, en faisant abstraction des personnes, des Imams, des dirigeants, des délégués dans le domaine de la Da‘wa (…). Allah dit : “il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif”.

* Allusion coranique

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25 °pacte

Nous et les mauvais savants

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir qu’il n’est pas surprenant d’éprouver dans le domaine de la Da‘wa pour la cause d’Allah des difficultés lorsque l’on lutte contre l’inflexibilité de ceux qui sont intéressés, contre l’opposition des négligents, le despotisme des tyrans, l’oubli des orgueilleux, la perversion des malveillants et la supercherie des méprisables et des hypocrites comme ce fut le cas qu’on a indiqué au sujet de la Da‘wa pour la cause d’Allah. Mais il est surprenant de trouver, la plupart du temps, à la tête de ces gens un groupe que l’on appelle officiellement «des savants religieux» alors même qu’ils sont ignorants et qu’ils détiennent simplement la possibilité de produire les avis de jurisprudence (fatwa-s), de chercher les permissions détestables et de fabriquer les sentences vicieuses qui dévoilent leurs défauts en plus de l’inflexibilité, la dégradation, l’excès dépourvu de sens dans les problématiques et les difficultés qui indiquent clairement leur fragilité.

Ce qui est risible, c’est qu’ils accomplissent avec les gens les œuvres d’adoration qu’Allah leur a prescrites suivant leur méthode inefficace. Puis ils récupèrent à eux seuls le prix de ces adorations dans la vie d’ici-bas grâce à leurs fonctions. Ils n’ont pas honte d’attendre avec le reste des créatures d’Allah la récompense dans l’Au-delà. Sur le plan personnel et pratique, ils manifestent quelques-uns des signes de l’Heure dernière (la fin des temps). Il n’est pas surprenant qu’ils soient considérés comme la première démarche dans la destruction de l’adoration sincère pour la cause d’Allah tout comme le furent les rabbins juifs dans les temps passés.

Si, à propos de notre Da‘wa, ils ont traité de mensonge ce qu’ils ne peuvent pas embrasser par leur savoir et dont l’interprétation ne leur est pas encore parvenue, ils seront plus égarés que celui qui suit ses passions sans bénéficier d’une guidée qui lui viendrait d’Allah. S’ils la nièrent injustement et orgueilleusement, tandis qu’en eux-mêmes ils y croyaient avec certitude, ils ne sont pas plus grand perdants que celui qui prend sa passion pour sa propre divinité et Allah l’égare sciemment, scelle son ouïe et son cœur et étend un voile sur sa vue. S’ils nous portent atteinte parce qu’ils ne peuvent pas acquérir les ornements de la vie qu’ils acquéraient auprès des autres, alors ce qu’il y a auprès d’Allah est meilleur pour les pieux. Nous ne disons pas que c’est le comportement de tous les savants, mais qu’il s’agit de celui de certains d’entre eux. Il y aussi quelque chose de pire que ce comportement. (…) « à cause de ces gens-là l’islam est devenu étranger » car ils ne se fâchent pas pour la cause de leur propre religion mais se révoltent plutôt pour leurs propres intérêts. Il y a, dans la Géhenne, des meules qui écrasent les mauvais savants qui constituent le combustible qui alimente le Feu ; les gens de l’Enfer crient sous sa chaleur. On dit qu’il y a en Enfer une vallée appelée «Habhab» qui est insupportable ; Allah l’a préparée à l’intention de tels savants, qui sont nombreux : “Celui qu’Allah avilit n’a personne pour l’honorer”.

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26° pacte

Tradition de nos banquets

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que vous devez principalement purifier toutes vos réunions (surtout les banquets, les fêtes de mariage et les funérailles) de toutes les innovations et les mauvaises actions ainsi que de toute sorte de comportement pincé et des mauvaises habitudes, même si c’est à l’encontre des gens.

Sachez que si la réunion est consacrée aux frères, ces derniers ne viendront pas à vous pour manger mais pour nourrir leur esprit et leur âme : que le régime islamique soit notre objectif, que la nourriture soit si simple dans toutes nos réunions ; à titre d’exemple, le pain, le sel, les légumes légers, la fattah de lentilles (du pain avec une soupe de lentilles), la fève, etc. Ou bien des gâteaux légers, des dattes sèches, ce qui n’est ni cher, ni fatiguant à préparer. C’est la vraie religion pour celui qui sait que les réunions des frères sont des occasions d’exercices spirituels, d’ascétisme, de production, d’éducation de ce qu’est la vie rustique, de renoncement aux plaisirs du monde et d’attachement au monde spirituel, ces réunions n’ayant pas pour objectif l’ornement, l’amusement, la vanité, l’apparat, la multiplication ou l’intérêt des gens.

Si la réunion a pour objectif la bienfaisance envers les pauvres, il faut alors s’évertuer sincèrement à ce que ces pauvres puissent sentir le bienfait de la générosité abondante par la parole et par l’acte. Il reste encore parmi les musulmans ceux qui sont bienfaiteurs. Méfiez-vous, pendant un banquet, de distinguer entre le repas des riches et celui des pauvres car cela encourt la colère d’Allah.

De même, faire des excès à l’occasion de la visite d’un frère n’est en aucun cas de nos principes. Ce qui existe comme nourriture chez le frère suffit au convive selon les habitudes « naturelles » concrètes. La générosité envers un frère ne consiste pas à gonfler son ventre avec ce qui est cher ou moins cher, car cette attitude n’a pas de sens. Mais la générosité consiste à être à son service et à son assistance. Si le frère insiste à offrir un repas à son convive, il doit le faire selon ses moyens, que le repas soit abondant ou non, cher au moins cher. Ceci leur est utile dans les deux vies (L’ici-bas et l’au-delà). Allah dit : « Nul ne doit supporter plus que ses moyens« . Il dit aussi : « L’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité« .

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27° pacte

Les femmes de la confrérie

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de rappeler que la femme représente la moitié de la vie. Le Coran s’est intéressé à elle et l’a associée à l’homme dans tous les bons actes, les caractères et la spiritualité. Allah dit : « Les musulmans et musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d’Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense« . Allah et son Messager ont reconnu à la femme des droits qui ont élevé son rang, reconnu sa dignité, confirmé son droit et lui ont prescrit en contrepartie des devoirs et des travaux méritoires. L’humanité n’a pas connu une histoire plus noble que celle de ces femmes-là.

Personne ne peut nier l’effort déployé par les femmes de la Maison du Prophète ainsi que celles qui ont adopté leur conduite parmi les grandes soufies et les musulmans les plus célèbres, en temps de paix comme en temps de guerre. Il en va de même pour leur effet durable dans les différents domaines de la vie pratique.

C’est pourquoi, nous avons formé la section des femmes de la ‘Achîrah pour permettre aux épouses, aux filles, aux parents et aux proches des frères de profiter de l’éducation islamique et du service religieux pour être orienté vers la vie noble, c’est-à-dire celle des ascendants pieux et des Mères des croyants. Le Prophète dit : « Les femmes sont les sœurs des hommes« , Allah dit « Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions« .

Il est prescrit aux femmes d’accomplir leurs propres devoirs et elles ont les mêmes obligations (…), pratiques et dogmatiques des hommes de la ‘Achîrah selon leur capacité et conformément aux enseignements d’Allah et de son Messager – qu’Allah prie sur lui et le salue- Allah dit : « Et celles d’entre vous qui sont entièrement soumises à Allah et à son Messager et qui fait le bien, Nous lui accordons deux fois sa récompense« .

Nous déclarons ici que nous ne sommes pas contre l’éducation de la femme tant que sa formation se fait dans le cadre de la religion et de la morale. Nous ne sommes pas non plus contre le travail de la femme dans les domaines qui sont indispensables à la vie dans le cadre de la religion et de la morale. De même, nous déclarons en toute franchise que la négligence de la religion et de la morale de la part de la femme était et reste encore le plus grand danger qui a frappé et frappe encore les musulmans par les malheurs matériels et moraux.

La réforme restauratrice (içlâh) doit commencer à partir de cette étape, car si la femme est bien formée, la religion sera bien établie et vice-versa. Il n’y a pas de protecteur hormis Allah. Nous avons sous les mains des documents véridiques tirés de l’histoire ancienne et moderne, d’Orient et d’Occident, prouvant que notre nation ne sera réformée qu’en suivant les traces des premiers musulmans ; Allah dit : « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude : suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de sa voie».

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28 ° pacte

Le soufisme aussi

Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de croire que le soufisme est un culte dédié à Allah. Quiconque suit ses principes est décrit soufi, malgré les opposants, car, en matière de religion, il n’y a pas ce qui est officiel et ce qui n’est pas officiel. En effet, ce qui est officiel, en matière d’adoration, est ce qu’Allah et son Messager ont prescrit. Quant à la fonction de Maîtrise spirituelle (machyakhah) *, et les tapis des maîtres, ils ne sont que des traditions et n’ont aucun rapport avec l’adoration d’Allah.

L’adoration d’Allah ne s’est jamais bornée à une secte ou à un groupe. Elle n’avait pas non plus besoin de l’autorisation d’une organisation gouvernementale ou privée, ni d’un responsable gouvernemental ou populaire, en supplément des ordres d’Allah et de son Messager. En effet, malgré les gens, quiconque suit la voie des gens de la vérité parmi les soufis, devient, bon gré mal gré, soufi. Par contre, quiconque se détourne de la voie soufie ne fait pas partie d’eux, quels que soient sa parenté, son mérite ou son rang de Maître car, dans la religion d’Allah, on ne tient compte ni des liens de parenté (asnâb), ni des cérémonies (taqûs), ni de l’héritage (personnel), (…).

L’innovation la plus détestable de ces méthodes est ce qu’on appelle « l’écartement illégitime » (et-tard bi-ghayri haqq), qui est une sorte de superstition ecclésiastique ainsi qu’un acte d’ingratitude envers Allah. Dans le livre d’Allah, cet acte, est cité soit avant, soit après le qualificatif d’incroyance. A titre de conseil, nous proposons l’étude des traités suivants «Al-Marji’» La Référence, «Al-Kifâyah» La Suffisance et «Al-Sayha» L’appel, pour avoir bonnes connaissances à ce propos, si Allah veut ; à ce sujet, Allah dit : « Or, vraiment ils ne croient pas que tu es menteur, mais ce sont les versets (le Coran) d’Allah que les injustes renient. « 

* C’est-à-dire, le rang des cheikhs qui dirigent les voies.

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29 °pacte

L’héritage des Pieux (mîrâth es-Sâlihîn)

Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de croire que les maux qui vous atteignent pour la cause d’Allah sont en fait un bienfait et un mérite d’Allah en votre faveur. Ils sont aussi votre propre héritage.

Cheikh Al-Suyûtî, qu’Allah l’agrée, dit « parmi les bienfaits qu’Allah m’a accordés il y a le fait qu’Il m’a fait suivre par un malfaiteur pour me nuire et m’insulter afin que je puisse tirer l’exemple de la vie des prophètes et des saints d’Allah. »

De même, les gens ont comploté contre Al-Nasimy en disant calomnieusement qu’il mettait la Sourate « Al-Ikhlâs » (Le Culte pur) dans ses chaussures, si bien qu’on le dépouilla. Mais celui-ci affronta le châtiment avec le sourire. Il composait des « Muwachah » (genre de poème) en faveur d’Allah dont le nombre des vers est de 500. Il était dans un état d’inconscience totale.

Ils ont également tramé une conspiration contre Al-Hallaj. Ils lui ont infligé mille coups de fouet. Ils l’ont crucifié sans aucune souffrance de sa part. Ils l’ont incinéré et ils ont jeté les cendres de son corps dans le Tigre. C’était un grand homme.

On a reconduit Samnun, l’égyptien, enchaîné, de l’Egypte à Bagdad. Un groupe de savants l’ont accompagné pour attester à outrance et par jalousie son athéisme mais Allah l’a sauvé. On a accusé Samnun d’avoir commis les grands péchés. On a dressé l’une des prostituées contre lui en prétendant qu’il venait chez elle, lui et ses compagnons jusqu’à ce qu’il s’est absenté pour cet effet un an.

On a expulsé Sahl Ibn Abdullah Al-Tastari à Bassora en lui imputant les actions les plus viles et en l’accusant de l’incroyance en dépit de son Imâmah et de son rang considérable. On a accusé Abu Said Al-Kharraz d’avoir commis les grands péchés. Les Ulémas ont délivré leurs avis juridiques (Fatâwa) décidant son incroyance.

On a attesté plusieurs fois l’incroyance d’Al-Junayd lorsqu’il parlait de l’Unité (Tawhîd). Par conséquent, il n’en parlait qu’avec ses intimes et à la cour intérieure de sa maison jusqu’à sa mort.

On a expulsé Muhammad Ibn Al-Fadl Al-Balkhi de Balkh. De plus, on l’a attaché par un câble à son cou et on l’a fait circuler dans les marchés. Quant à lui, en les regardant, il n’a rien fait autre que dire : « Qu’Allah retire de vos cœurs l’inspiration divine ». Alors, ils n’ont produit aucun bien aimé d’Allah (?)

On a expulsé Abû Othman Al-Maghrabi de la Mecque, on l’a roué de coups en le faisant circuler à chameau (en dépit de ses connaissances profondes et de son rang) et il vécut à Bagdad jusqu’à sa mort.

On a attesté à maintes reprises l’incroyance d’Al-Chiblî en dépit de ses connaissances et de l’abondance de ses efforts. Ses compagnons l’ont fait entrer dans un asile d’aliénés.

De même, on a fait de Jalûte un ennemi pour David, Sakhr pour Salomon, Bekhtensar pour Jésus, Namroud pour Ibrahim Pharaon pour Moïse, Abû-Jahl pour Mohammad. Omar avait un homme qui se moquait de lui chaque fois qu’il passait devant lui.

On a imputé à Abdullah Ibn Al-Zuhayr la dissimulation et l’hypocrisie dans sa prière et on a versé sur sa tête l’eau de l’eau bouillante qui lui a brûlé son visage et sa tête. Après avoir accompli sa prière, il a dit :  » Qu’est-ce qui s’est passé  » ? On lui a raconté l’histoire. Il n’a alors rien fait autre que de dire : «Allah est mon Protecteur et ma Providence», et il soignait sa tête en souffrant longtemps.

Nafi‘ Ibn Al-Azraq était très nuisible à Ibn Abbass. Sa‘d Ibn Abi Waqqâs avait des ennemis ignorants qui lui causaient du mal en disant qu’il n’accomplissait pas bien sa prière (Alors qu’il fait partie des Gens du Paradis).

L’Imam Mâlik est resté plusieurs années chez lui, ne sortant ni pour la prière du vendredi ni pour la prière en commun à cause des maux subis.

On a frappé et emprisonné l’Imam Abû-Hanîfa et Ibn Hanbâl. Al-Chafé‘i a beaucoup souffert des gens d’Iraq et d’Egypte.

De même, on a expulsé Al-Bukharî de Bukhâra à Khartank en l’accusant de ce dont on voulait bien l’accuser alors qu’il est l’auteur du livre le plus véridique après celui d’Allah.

Abû-Yazid Al-Bastamî a été exilé sept fois de Bastam par un groupe de savants exotériques (‘ulémas) et de faibles d’esprit.

L’Imam Abû Bakr Al-Nabulsy a été expulsé du Maroc en Egypte. On a attesté son incroyance. Le Souverain d’Egypte a ordonné de le dépouiller en position renversée. On le dépouillait alors qu’il récitait le Coran en toute soumission.

On a accusé le Cheikh Madiâne d’incroyance. Il a été expulsé de Begaya à Telmisan en toute dignité, et mérite.

Abul-Hassan Al-Châdhilî a été expulsé d’Egypte. On a attesté son incroyance ; mais Allah l’a sauvé et lui a donné un pouvoir sur les savants des souverains et les savants souverains.

On a accusé Al-Ez Ibn Abd el-Salâm d’incroyance et on a fait complot contre lui auprès du souverain alors qu’il était le plus pieux de son temps.

On a accusé Tâj Ad-Dîn Al-Subkî d’incroyance. On a attesté qu’il portait le soir les vêtements et la ceinture, élément du vêtement que portaient traditionnellement les juifs. Il a été expulsé, enchaîné de Cham en Egypte.

Allah dit « Telle était la loi établie par Allah envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi d’Allah « .

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 30 ° pacte

La voie de la progression spirituelle effective (tarîq as-sulûk)

Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de consacrer sincèrement une session chaque jour pour vous dévouer au culte selon le temps et le lieu approprié, afin que vous puissiez faire vos examens de conscience et vous approvisionner des bonnes actions pour l’Au-delà. Dans cette session, vous implorez le pardon d’Allah au minimum cent fois. Ensuite, vous récitez la prière sur le Prophète (qu’Allah prie sur lui et salue) cent fois. Puis, vous récitez votre wird, c’est-à-dire, une partie du Coran que l’on récite la nuit, et les invocations d’Allah. En cas de nécessité, trente fois vous suffisent. Si la nécessité augmente, onze fois vous suffisent, afin de ne pas rompre l’adoration d’Allah (vous êtes fidèles à vos habitudes). Vous devez donc accomplir les invocations de la manière qui vous convient.

Les invocations que vous répétez chaque jour, doivent comprendre l’invocation d’Allah par Ses Noms les plus beaux (les quatre vingt dix-neuf), la récitation de la sourate Tabârak, chaque nuit après la prière d’Al-Ichâ (la prière de soir), et La Caverne et ses « sœurs », telles que Al-Dukhân, Al-Hachr et Hûd, la veille du vendredi ainsi qu’avant la prière de vendredi. Vous devez avoir l’habitude de faire suivre chaque prière par les invocations déterminées. Vous devez également être assidu à la prière d’Al-Dohâ * et les prières surérogatoires pendant le jour et la nuit. De même, n’oubliez pas autant que possible de jeûner le lundi et le jeudi, les « jours blancs » **, les six jours du mois de Chawwâl (le dixième mois lunaire), le neuf du mois de Dhu-l-Hijja (le douzième mois lunaire) et le dix du mois de Muharram (le premier mois de l’année lunaire).

* Le moment où le soleil accomplit le quart de sa course au dessus de l’horizon

** C’est-à-dire les 13,14 et 15 de chaque mois lunaire.

Par ailleurs, vous devez passer les nuits de mérite ainsi que les jours d’Allah (ayyâm Allah) à accomplir les bonnes actions.

Veillez à ne pas rendre manifeste votre adoration ou à ne pas vous faire connaître grâce à elle. Notre Imam -qu’Allah soit satisfait de lui- nous interdisait, tant que nous étions invité chez quelqu’un, d’accomplir un jeûne surérogatoire, d’effectuer la prière surérogatoire de nuit (tahajjud) ou de faire apparaître le chapelet en dehors de l’endroit consacré aux prières, afin d’éviter l’ostentation.

Il vous est recommandé de ne pas adorer Allah par des actes pour lesquels on n’a pas obtenu d’autorisation, car « les incantations sont des ‘goûts’ qui différent (inna edh-dhikr machârib takhtalif…) et les connaissances sont des acquis qui harmonisent (wal-l-‘ilm matâlib ta’talifu) » ; « A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre ». Si Allah vous favorise l’accès au bien, vous serez libre de ces enchaînements et vous serez guidé en vertu de l’inspiration divine dans le cadre du Coran et la Sounnah avec ceux auxquels il est fait allusion dans le verset suivant « leur Seigneur les guidera à cause de leur foi ».

 (Amélioration en cours de la traduction des passages suivants)

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 31 ° pacte

Attitude convenable de l’exercice spirituel (adab er-riyâdah)

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que ce que nous avons déjà signalé à propos des obligations des frères qui ont prêté serment d’allégeance en général, est considéré comme une purification première, sous le rapport qu’il demeure, chez le frère qui l’a effectuée, une trace des anomalies des âmes (min chudhûdh en-nufûs), selon la parole d’Allah : «A chacun une orientation vers laquelle il se tourne». L’initié sincère est celui qui rivalise dans les bonnes œuvres, selon la parole d’Allah : « Rivalisez dans les bonnes oeuvres », qui demeure sur le droit chemin, selon la parole d’Allah : «Demeure sur le droit chemin comme il t’est commandé», qui n’intervient pas dans les affaires des autres, selon la parole d’Allah : « Tu n’as aucune part dans l’ordre divin », qui s’humilie devant son Seigneur, se contente du destin d’Allah, qui cherche le bien et la guidée, selon la parole d’Allah : «Chacun a su où s’abreuver», qui recherche la transcendance divine, selon la parole d’Allah : « Allah guide le cœur de celui qui croit en Lui » et jouit de l’abondance de l’inscription divine, selon la parole d’Allah : «Chacun est bien guidé à sa prière et ses invocations».

L’initié s’attache fermement à la voie et conformément aux bases de la vérité. Il consacre chez lui autant que possible un endroit pour l’adoration (même s’il est petit et ne suffit qu’à une seule personne) afin qu’il soit pour lui, ainsi que pour sa famille, un lieu de retraite. Puis, il demande la permission à pratiquer les exercices spirituels par la réception et le service des formules et des Noms divins, selon leurs conditions concernant leur caractère caché, visible tout en remplissant les conditions de la purification, (…) et l’orientation ainsi que les autres qualités compatibles à son statut privé.

Le nombre des formules d’invocation ainsi que celui de la répétition des Noms d’Allah ne sera pas inférieur à dix mille. L’initié ne doit passer à une autre formule qu’après avoir accompli l’invocation précédente, que le nombre des jours pendant lesquels il accomplit ces invocations soit petit ou grand, et cela selon sa propre capacité. (Le serviteur est fidèle à son adoration d’Allah)

La manière de faire (tartîb) est la suivante, autant que possible :

1- Implorer le pardon d’Allah par l’invocation que l’on fait après l’accomplissement de la prière ou par celle appelée « le maître des demandes de pardon » (seyyid el-istighfâr), c’est-à-dire la formule la plus aimée d’Allah.

2- Prier sur le prophète (qu’Allah prie sur lui et la salue) par la formule que l’on utilise dans la prière, autant que possible.

3- Invoquer Allah par la formule « Il n’y a d’autre divinité qu’Allah seul. Il n’a point d’associé. La royauté et les louanges sont à Lui …etc ».

Ce sont les trois formules prescrites par la Sunnah, mais on peut se contenter de la formule : «Il n’y a d’autre divinité qu’Allah».

Le Maître spirituel (el-Murchid) a la possibilité de donner le idhn, selon une sagesse spirituelle ou pour une raison particulière. Puis, il invoque Allah en disant : « Yâ Allah« , puis « Yâ Huwa« , puis « Yâ Hayy « , puis « Yâ Qayyûm« , puis « Yâ Haqq« , puis « Yâ Qahhâr », puis « Yâ Latîf », puis « Yâ Wahhâb », puis « Yâ Fattâh ». Ces 9 Noms englobent et comprennent les vertus des quatre vingt dix-neuf Noms, si Allah le veut. Le Maître spirituel, pour une saison quelconque, peut permettre d’invoquer Allah par d’autres Noms, tels que « Yâ Wahed, Yâ Wadûd, Yâ ‘Azîz, Yâ Mohaymen ou Yâ Bâsset » ou d’autres formules et Noms, selon ce que nécessite l’état de l’initié. Ensuite, il retourne de ce voyage divin à la «source particulière» (…). C’est  » Yâ Allah « , sans nombre déterminé, ou avec le nombre permis et avec les autres invocations déterminées. On voit ainsi qu’apparaît la nécessité du lien entre le Râ`id (Pionnier) et l’Imam-guide pour accomplir cette éminente pérégrination divine.

Appendice autour du rang du maître et des actes merveilleux

Cette étape élève l’homme au rang spirituel le plus élevé. Elle le transpose dans le domaine de la réalisation effective (dhawq) (…), du dévoilement (kachf), de la réalité intérieure (es-sirr), la « saisie submergeante » (istighrâq), la bénédiction (barakah) et l’affirmation positive (îjâb) au point qu’il devienne un croyant véritable (Hattâ yusbihu mu’minan haqqan, en référence au hadîth.) dans le domaine du dogme, de la conscience et du travail. C’est ainsi qu’il accède au rang des gens d’Allah qui sont peu nombreux et élus. Ces gens-là s’intègrent de manière effective par leur spiritualité à la nature universelle, si bien que les choses se soumettent à eux et que leurs actes merveilleux se multiplient en vertu de ce qu’ils ont intégré de l’ordre métaphysique (lit. bi-hukm indimâji-him fî-mâ warâ’ el-mâddah), c’est-à-dire : en vertu de leur disposition du secret des puissances qui organisent, grâce à Allah, les phénomènes de la nature. Ils en disposent (yataçarrifûn bi-hâ) selon le destin d’Allah et conformément à sa volonté (Cf. le hadîth Bukhârî:  » Mon serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par les surérogatoires … ».

Comme ces propos ne s’opposent pas à la science ancienne, ils ne s’opposent pas de même à la science moderne qui est parvenue à l’atomisation, la possibilité de transformer le matériel en des rayons cachés et vice-versa. A travers les théories les plus modernes de la physique et de la chimie, Allah a dévoilé différents secrets des miracles spirituels cachés pour que ni l’ignorant, ni le savant n’aient de preuve ou de préjugé devant Allah. C’est ainsi que nous pouvons bien saisir la parole d’Allah : « En l’occurrence, la souveraine protection appartient à Allah, le Vrai. » Le rôle des Saints d’Allah dans l’évolution de l’humanité, la nécessité de leur présence pour l’élévation de son rang, l’orientation de la communauté dans les différents domaines de la vie et son rappel à s’intéresser à elle-même et à son adoration d’Allah. « En vérité, les Saints d’Allah seront à l’abri de toute peur, et ils ne seront point tristes».

Dans le Sahîh de Bukhârî, d’après le Prophète, Allah dit : « Mon serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime et quand Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il prend et son pied par lequel il marche. S’il me demande la protection, Je le protège. S’il Me demande quelque chose, Je la lui donne.» Dans une autre version : «Je suis pour lui (Kuntu lahu) ouïe, vue, langue, cœur, main et soutien.»

* Nous avons respecté, dans cette version très synthétique, l’absence totale de pronom personnel (qui figure dans la version précédente, plus généralement connue), afin de préserver l’expression de l’unification des fonctions.

En somme, cela veut dire que le serviteur, à travers l’adoration, peut atteindre le rang de la seigneurialité (martabah er-rabbânyyah) ce qui lui permet de recevoir un acquis de lumière divine dont l’assistance se reflète sur ses membres apparents et cachés. Il n’accomplit pas ses actes de lui-même, mais l’accomplissement de ses actes émane vraiment pour Allah (li-Llah) et d’Allah (min Allah), le serviteur n’étant qu’un outil destiné à faire apparaître l’effet de la volonté divine cachée.

Quand on saisit bien cela, on comprend facilement la production des actes merveilleux, les miracles et la disposition universelle par les Saints d’Allah. (…). Les actes merveilleux se réalisent en leur faveur grâce à la puissance d’Allah. Car, après avoir atteint ce rang, ils n’ont plus de présence humaine. Mais ils deviennent des outils actifs et divins grâce auxquels Allah réalise Sa Volonté à Ses serviteurs.

A ce rang, il n’y a ni de limite, ni de restriction, ni de temps, ni de lieu, ni de motif apparent, ni de voile et cela revient à la nature de la relation et la dévotion qui font de ce rang une source d’inscription des Noms, des Attributs et des Actes divins.

S’il est incontestable dans la vie que l’homme est enchaîné par la nature humaine et soumis aux dispositions du matérialisme, il est donc certain que l’homme devient plus véridique, sincère et fort après le débarras des enchaînements du matérialisme et aussi après la jouissance de la vérité parfaite après la mort. Nous avons consacré un livre pour les preuves de cette vérité. Alors, sachez et comprenez comment le doute et le malentendu se sont dissipés. De même, observez la signification de la parole des Anges aux Pieux :  » Nous sommes vos protecteurs dans la vie présente et dans l’Au-delà « .

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32 ° pacte

Catégories des groupes

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah d’adopter notre position face aux différentes sectes et organismes suivant les règles que nous avons déjà mentionnées de manière fragmentaire dans quelques uns des pactes. Cette fragmentation ne constitue pas un reproche contre nous. Le livre d’Allah qui est sous les mains, répète la seule histoire dans plusieurs circonstances et dans différents styles pour un nouvel objectif et une nouvelle orientation. Quand l’âme s’habitue à une conduite, le Coran revient de nouveau pour lui présenter une nouvelle conduite suivant la méthodologie de l’éducation progressive : « Telle est la direction par laquelle Allah guide qui Il veut parmi ses serviteurs. »

En effet, nous écrivons en nous appuyant sur le guide et le soutien d’Allah et aussi sur les idées, les invocations inspirées d’Allah. Le bienfait appartient à Allah seul. L’imprimerie n’est qu’un moyen pour inscrire une doctrine.

Nous disons encore une fois : d’après nous, les catégories des sectes sont au nombre de quatre :

– La première catégorie, les soufies, sont d’après nous à classer en deux sectes seulement, quelles que soient leurs sources et leurs noms : une secte légale qui constitue une seule communauté, la différence dans ses traditions et la multiplication de ses noms ne la divisant pas tant qu’elle est basée sur la Charî’ah. La multiplication de ses noms est une nécessité naturelle, mais superficielle, qui n’affecte pas la cohérence entre la vérité et l’objectif de toutes les sectes. Cette secte nous doit tous les droits de la fraternité parfaite. Puis il y a une secte novatrice (qui fait des innovations) qui, pourtant, constitue une seule communauté malgré la différence de ses noms, de ses couleurs et de ses traditions. Les formes, les cérémonies et les vocations auxquelles elle s’attache ne lui servent à rien devant Allah et devant les gens. Nous implorons Allah pour qu’Il les rende clairvoyants et bien guidés.

– La deuxième secte est constituée des groupes du service public. Elle est divisée en deux catégories : les pieux et les pervers. La catégorie pieuse peut être ou bien active, et en ce cas nous devons l’appuyer, ou bien inactive et en ce cas nous devons la soutenir autant que possible. La catégorie perverse comprend les menteurs, les hypocrites, les coquins et les trafiquants ainsi que tout ce qui s’y attache. Nous devons orienter cette catégorie et la dévoiler aux gens.

– La troisième secte c’est celle des organismes doctrinaux et religieux, avec toutes ses catégories. Nous devons autant que possible lui porter notre aide en ce sur quoi nous convergeons et l’excuser dans les points de divergence, notre propre position étant le juste milieu, la modération, la flexibilité, le rapprochement, l’orientation et la réconciliation des avis, à condition de suivre une opinion fondamentale (…), une bonne volonté ou une sentence admissible afin de réconcilier les sectes de la communauté. Méfiez-vous de déchirer de plus en plus les liens de la communauté pour des raisons dérisoires et insignifiantes ou pour des préjugés. En vérité, lorsque les gens sont équitables ils ont honte de faire des questions dérisoires un principe de leur divergence et surtout en voyant de leurs propres yeux les fondements, les règles et les bases de l’Islam, ils s’écroulent sans s’évertuer dans le bon chemin pour sa cause.

– La quatrième secte comprend les groupes révolutionnaires et extrémistes basés sur les différentes sortes de la dépendance et de la double face. Notre position face à ces groupes est la condamnation absolue en fonction des souffrances de la communauté à cause de l’inflexibilité, la division, l’hostilité, la perversion des dogmes et des caractères, la perte des intérêts et la détérioration morale et matérielle horrible de ces groupes.

En effet, la politique nationale, islamique, sérieuse et claire fait partie indivisible de nos dogmes, nos principes et nos traditions. Nous sommes au service de cette politique conformément à notre méthode islamique, selon le maximum de notre capacité.

Par ailleurs, nous guidons et nous donnons conseil pour la cause d’Allah sans aucune hostilité ou préjudice ni par la parole, ni par l’acte, ni par la pensée. Et la louange est à Allah.

Enfin, voici notre position vis-à-vis de toutes les sectes. Elle est claire et définitive. Vous êtes engagé à partager notre fraternité selon cette position, Allah dit : « Mais Allah dit la vérité et c’est Lui qui met (l’homme) dans la bonne direction”.

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 33 ° pacte

Les soldats de la Da‘wa

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de transmettre la Da‘wa à chaque jeune et à chaque vieillard, homme ou femme autant que possible : «Quiconque voit clair, c’est en sa faveur ; et quiconque reste aveugle, c’est à son détriment», «Ton devoir est seulement la transmission du message», « Tu n’es pas un dominateur sur eux ». Vous réussissez si vous accomplissez votre devoir, même si personne ne vous obéit. Quand les gens se tournent contre votre Da‘wa, sachez bien que vous avez vraiment réussi : « On s’est moqué des messagers venus avant toi. Et ceux qui se sont moqués d’eux se virent frappés de toutes parts par l’objet même de leurs moqueries ».

Vous devez prendre très grand soin des adolescents et des jeunes car la mission prophétique à son début s’est établie sur leurs efforts. Les psychologues et les sociologues considèrent que la préoccupation des affaires des adolescents et des jeunes est l’apogée de la science humaine dans le domaine du service national, religieux, moral, psychologique et physique.

L’Histoire de l’Islam, dans la guerre comme dans la paix, est riche en histoires qui prouvent la gloire durable des jeunes dans le domaine de la religion, de la science et du sacrifice. Le Messager d’Allah -qu’Allah prie sur lui et le salue- était le premier à s’occuper de la formation des jeunes. Il les a passés en défilé. Il leur a établi une loi et une méthodologie d’éducation et d’élévation sur les qualités chevaleresques et morales qui brillent dans l’obscurité des temps.

L’occident a emprunté ce système et l’a appliqué aux temps modernes en se l’imputant calomnieusement à soi-même et nous l’avons imité par ignorance. Les jeunes et les adolescents constituent le noyau de la nation à venir, ils représentent le nouveau grain. Alors, vous devez vous occuper de leurs affaires en les éduquant correctement sur les principes mohammadiens pour qu’ils s’élèvent aux rangs sublimes du comportement et de la transcendance, jusqu’au jour où vous trouverez autour de vous une nouvelle communauté sur le plan de la compréhension, de la parole, de l’acte (…). Ayez la certitude que malgré l’indocilité ou la déviation de certain d’eux, votre éducation produira tôt ou tard ses fruits. Ils respecteront votre engagement avec eux, ils éprouveront de la nostalgie envers votre Da’wa et ils chanteront votre mémoire. Méditez l’objectif, l’orientation (…) dans ce verset : «Rappelle-toi quand Moise a dit à son valet», «certains dirent : nous avons entendu un jeune homme médire d’elles ; il s’appelle Ibrâhîm» ; «ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur ; et Nous leur avons accordé les plus grands moyens de se diriger dans la bonne voie». Puis regardez comment l’Islam a consacré aux jeunes garçons une rangée dans la mosquée et une rangée derrière l’armée dans la guerre. Rappelez-vous qu’il y a à la tête de ceux-là Ali Ibn Abi Talib, Abdullah Ibn Abbas et d’autres.

N’ayez donc pas honte de joindre à l’armée de votre Da‘wa un jeune garçon, un adolescent, un jeune homme, ou un vieillard. Prenez soins de consacrer des horaires fixes pour vous réunir avec eux, Allah dit : « Et qui profère plus belle parole que celui qui appelle à Allah, fait bonne œuvre et dit : je suis du nombre des musulmans”.

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34 ° pacte

La Maison publique mohammadienne

 Vous êtes tenus par le pacte d’Allah aux frères de croire que la Maison mohammadienne est leur maison et leur lieu de culte. Elle est leur référence à toutes les affaires, le symbole de leurs objectifs, la source de leur inspiration, la Qibla de leur secours, la destination de leurs cœurs, l’unité de leurs âmes. Elle est en somme le chemin de leur Seigneur, la conduite de leur Prophète et leur soutien religieux dans les affaires du monde d’ici-bas.

En effet, ils doivent à cette Maison une grande faveur, une lourde responsabilité, sa faveur revient à eux, sa bassesse revient contre eux, sa renommée fait partie de la sienne. Le rang de cette Maison est le même que celui des frères. Pour eux, le rang de cette Maison ressemble à celui de la Maison du Prophète chez les Compagnons. Ses droits et ses devoirs sont innombrables.

Que chaque frère contemple le rôle de cette Maison et ce qu’elle fait sur le plan moral et matériel puis le rôle qu’elle devra jouer. Que chacun se rende compte de sa responsabilité à son égard. Qu’il l’appuie avec son âme, ses biens, son cœur et sa langue aussi bien par l’extérieur que par l’intérieur, avec ses frères et avec les autres. Grâce à toute pensée, toute parole et tout acte de cette Maison, les frères deviennent adorateurs, invocateurs et récompensés, si Allah le veut.

Parmi les droits de cette Maison qui incombent sur les frères, génération après génération, est de s’occuper de ses affaires à travers la multiplication de sa visite et aussi à travers la conservation des restes de leurs Maîtres. De même, les frères doivent s’engager à commémorer le rôle de cette Maison, publier ses livres et ses éditions, respecter ses coutumes et ses traditions, faire du bien à ses serviteurs, à ses pauvres et à tout ce qui s’y attache, prendre soin et reconstruire ses bâtiments, ses meubles et ses biens, comme c’est le cas pour toutes les institutions de la confrérie et de la Voie.

Nous adressons ces paroles aux frères sensibles et raisonnables. Il ne fallait pas les mentionner explicitement mais nous préférons les inscrire pour quiconque veut y réfléchir ou montrer sa reconnaissance.

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35 ° pacte

Les gens de Suffah

Vous êtes tenus par le pacte d’Allah de savoir que les gens de Suffah sont des hommes élus parmi l’élite des compagnons du Prophète ﷺ qui se sont spécialisés à recevoir les enseignements du Prophète ﷺ et à servir son message. Ils ont rapporté du Prophète ﷺ les fondements de la bonne direction et de la civilisation islamique à tout le monde à travers une chaîne éminente de transmission au point que le Message prophétique a donné deux fois ses fruits.

Les savants religieux, les dirigeants de la guerre, les chefs politiques, les soufis, les orateurs et les pionniers des lettres se sont inspirés des gens de Suffah par la voie de transmission orale et par l’héritage. De même, les fondateurs des sciences modernes, les réviseurs des arts transmis, les auteurs des principales idées dans le domaine de l’innovation, la rénovation et l’utilisation des secrets de l’univers, sur laquelle sont basés les fondements de la civilisation moderne en Orient et en Occident, se sont référés aux fondements des sciences des Gens de Suffah. Ces gens sont, en effet, les maîtres et les dirigeants de ce bas-monde dans tous les domaines de la vie.

Les grands hommes de Suffah habitaient dans un endroit très modeste appelé Al-Suffah et qui se trouvait dans un des coins de la mosquée du Messager d’Allah ﷺ. Ils incarnaient la perfection islamique dans ses aspects et ses vérités les plus éminentes. Mais ils étaient pauvres, faibles et inconnus au point que leur rôle échappait à l’œil des insouciants (Les insouciants sont nombreux dans tous les temps).

Allah a honoré les gens de Suffah en faisant descendre des versets coraniques à leur propos. De même, quand Fâtimah, fille du Prophèteﷺ, est venue auprès de lui pour lui demander aide, le Prophète ﷺ a dit : « Par Allah, je ne peux pas te donner et laisser les gens de Suffah mourir de faim ». Dans le hadîth rapporté par Abû Dharr, le Prophète ﷺ, lors d’une comparaison entre un homme des gens de Suffah et un autre homme, a dit :  » Il est meilleur que cet homme et beaucoup de ses semblables, même s’ils remplissaient la terre « . En connaissant un aperçu de la vie des gens de la Suffah, vous comprenez pourquoi nous avons appelé notre modeste bureau « Assemblée des gens de Suffah ». Qu’Allah nous guide à suivre leur bonne direction et revivifier leur tradition.

Il est une bonne occasion de trouver que le lieu qu’Allah nous a choisi et que nous avons appelé « l’assemblée des gens de Suffah » est le petit bâtiment archaïque et modeste construit par Al-Bazdar, gouverneur de l’État (parmi les gouverneurs du huitième siècle de l’hégire), Obaydullah Ibn Mohammed Ibn Abdel-Hâdî, qui a reconstruit la mosquée d’Ibn Tulûn. En effet, il a restauré cet endroit pour le service religieux de ses propres biens à côté de la mosquée d’Al-Hussayn (…) il a déplacé ce bâtiment sous sa forme au sentier Al-Qazzazine, espérant ainsi l’attacher à la rue de la mosquée d’Al-Hussayn pour réaliser la condition du donateur.

Nous implorons Allah pour qu’Il nous fasse réaliser tout ce qui est bien et pour nous faciliter tout ce qui est difficile. Qu’Allah prie sur notre Prophète Mohammed ﷺ, qui a dit : « Allah exaucerait l’invocation de l’homme ébouriffé, poussiéreux, haillonneux et méprisable ». Qu’Allah nous enlève le mal.

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Mémento des 35 Pactes mineurs

  1. Nature de la vie : Allah a établi sur nous l’engagement (« inna min ‘ahd Allah ‘alaynâ ») * de croire indubitablement que la vie sans objectif n’a pas de sens.

  2. La Pauvreté est notre fierté :  Allah nous a prescrit de savoir que nous sommes un groupe (qawm) de pauvres (Et la pauvreté est notre fierté ), que nous sommes une minorité (Et la minorité est notre force) et que nous sommes étrangers (Et le fait d’être étranger est notre noblesse).

  3. Acceptez-nous tels que nous sommes :  Allah vous a prescrit d’entendre et d’obéir, de croire définitivement, de vous montrer courtois avec nous en votre présence et en votre absence, de croire à nos bonnes intentions apparentes et cachées.

  4. La compagnie intéressée est défendue :  Allah a établi sur toi l’engagement de ne pas se réunir à des fins mondaines, pour satisfaire vos besoins, assouvir votre passion, occuper un poste, réaliser un intérêt personnel.

  5. Tes oraisons en Allah : Tu t’engages avec Allah à tenir ton oraison (wird) journalière tout en préservant le restant des prescriptions de la religion comme les pratiques obligatoires, les pratiques prophétiques et le bon comportement. Vous êtes tenus de ne pas vous absenter des réunions hebdomadaires. …………………

  6. Le droit de l’appel (da‛wah) sur toi :  Allah vous a prescrit de ne pas abandonner le droit des pauvres auprès des riches en ce qui concerne les différentes sortes d’obligation de Zakat.

  7. Transmission de l’appel :  Allah prescrit aux frères de prêter le serment d’Allégeance pour transmettre ce message à ceux qui sont sous leur tutelle et d’y appeler tous ceux qui ont une relation avec eux.

  8. Nous sommes une minorité croyante :  Allah prescrit aux frères de se comporter entre eux comme avec les minorités, suivant les connotations contenues dans cette expression, telles que la cohésion, la solidarité, la tolérance, la modestie, l’affection, la générosité, le sacrifice, le maintient des relations et la coopération, au point de réciproquement s’affranchir de préoccupations propres aux deux Vies (l’ici-bas et l’au-delà).

  9. Soufisme (taçawwuf) et pseudo-soufisme (moutamaçûff) :  Allah établit sur nous l’engagement de déclarer aux gens que le soufisme auquel nous appelons et auquel nous croyons est la puissante réalité intérieure de l’Islam et la purification de la foi des défauts que sont la supercherie, l’innovation, la déformation, la fabulation et le détournement de la vie active.

  10. Fonction de la Voie (Tarîqah) :  Allah a pris sur nous l’engagement de croire que les principes de cet Appel sont les principes fondamentaux de la grande Tarîqah Mohammadiyyah dont l’origine remonte à celle de notre maître, le Messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue.

  11. La Da‘wa appartient à son serviteur :  Allah a prescrit aux frères de croire profondément et sans aucun doute que cette Da’wa est une propriété personnelle qui appartient à chacun.

  12. La patience face aux difficultés de l’Appel :  Allah nous prescrit de savoir que la pauvreté, la minorité, le fait d’être étranger et surtout le travail sérieux amènent nécessairement l’antipathie, le détournement des hommes du chemin droit, la moquerie, la haine, l’intrigue ; sans compter la bassesse, l’objection et le soupçon.

  13. Nous ne polémiquons pas :  Allah prend sur nous l’engagement de ne jamais nous intéresser à polémiquer avec quiconque car notre action est limitée à la transmission.

  14. Le vrai pacte est celui des cœurs :  Allah établit sur toi l’engagement de savoir que ni la réunion avec le Dirigeant (Râ’id) ou l’Imam, ni sa visite ne doivent affaiblir, ni ton effort, ni ton endurance tant que les cœurs et les âmes sont réunis sur la doctrine la plus grande et la méthode la meilleure (el-minhaj el-a’dham).

  15. Messagers de paix et d’affection :  Allah établit sur nous l’engagement d’être, où que nous soyons, des messagers de paix, d’affection, de bien, de bonheur, de bénédiction et de patience.

  16. Certains de nos usages (âdâb) :  Allah nous prescrit de savoir que nous ne pouvons atteindre l’idéal de nous-même et des gens qu’après avoir atteindre la religion parfaite (kamâl ed-dîn), la moralité sublime (kamâl el-adab), les caractères les plus nobles (kamâl er-roujoûlah, lit. « perfection de la virilité »), la maîtrise du soi-même (dhabt en-nafs), la parfaite bonne opinion en Allah et en nos frères en Allah (tamâm husn edh-dhan bi-Llah wa bi-ikhwâninâ fî Allah), la modestie véridique du cœur avec eux (çidq et-tawâdou’ el-qalbî), l’absence absolue d’exagération (takallouf) avec eux.

  17. Nous et les autres :  Allah a établi sur vous l’engagement de savoir que la qualité et la mission la plus éminente du frère mohammadien est d’être de toutes les sortes et de tous les organismes de musulmans.

  18. Minorité et multiplicité : Il vous incombe de savoir que l’objectif de tout acte est l’agrément d’Allah en s’écartant de l’égoïsme animal et en accomplissant les obligations religieuses personnelles au service de l’Islam.

  19. La science (‘ilm) et la bénédiction (barakah) : Allah prend sur vous l’engagement de savoir que les savants et les orateurs sont extrêmement nombreux et que les gens de barakah et de réalisation (‘amal) sont extrêmement peu nombreux. Ceux qui réunissent à la fois la science et la barakah sont encore moins nombreux pour ne pas dire rares.

  20. Pratique de l’ignorance : Allah nous a engagé à savoir que les gens sont atteints d’une maladie parfaitement odieuse qui consiste à borner leurs intérêts, à s’interroger sur la profession, l’autorité, le pouvoir, les titres de celui qui appelle à Dieu comme de ses assistants, voire toutes leurs propriétés. Par contre, ils ne s’interrogent ni sur ce dont Allah les a gratifiés, ni sur l’apport de sa Da‘wa, ni sur sa compétence.

  21. Le rang de la pauvreté : Vous êtes tenus d’attendre qu’on vous reproche votre pauvreté ainsi qu’à vos frères pauvres. Faites leur savoir que notre pauvreté n’est ni de notre fait ni de notre choix mais qu’elle vient de la volonté d’Allah.

  22. Science et informations : Allah vous engage à savoir que l’humanité du musulman ne peut être parfaite qu’après avoir accompli une mission noble et précise pour la cause d’Allah. Ne vous contentez pas seulement d’être pieux en vivant seul, mais choisissez également le groupe avec lequel vous travaillez et auquel vous serez lié le Jour de la Résurrection.

  23. Les péchés et le rang du Maître : Il fait partie de l’engagement de savoir que les péchés véniels ne diminuent pas le rang du Saint (el-Walî) tant qu’ils ne sont pas intentionnels, ainsi que nous l’avons déjà mentionné. Les petits péchés sont un fruit naturel de la constitution de l’être humain.

  24. Les catégories des gens : Il fait partie de l’engagement de savoir que  différentes sortes de gens viendront à vous pour mettre à l’épreuve votre Da‘wa, conformément à leurs tendances personnelles et à leur propre compréhension.

  25. Nous et les mauvais savants : Vous êtes tenus de savoir qu’il n’est pas surprenant d’éprouver dans le domaine de la Da‘wa pour la cause d’Allah des difficultés lorsque l’on lutte contre l’inflexibilité de ceux qui sont intéressés, contre l’opposition des négligents, le despotisme des tyrans, l’oubli des orgueilleux, la perversion des malveillants et la supercherie des méprisables et des hypocrites comme ce fut le cas qu’on a indiqué au sujet de la Da‘wa pour la cause d’Allah.

  26. Tradition de nos banquets : Il vous incombe de savoir que vous devez principalement purifier toutes vos réunions (surtout les banquets, les fêtes de mariage et les funérailles) de toutes les innovations et les mauvaises actions ainsi que toute sorte de comportement pincé et des mauvaises habitudes, même si c’est à l’encontre des gens.

  27. Les femmes de la confrérie : Il vous incombe de rappeler que la femme représente la moitié de la vie. Le Coran s’est intéressé à elle et l’a alliée à l’homme dans tous les bons actes, les caractères et la spiritualité.

  28. Le soufisme aussi : Allah vous ordonne de croire que le soufisme est un culte dédié à Allah. Quiconque suit ses principes est décrit soufi, malgré les opposants, car, en matière de religion, il n’y a pas ce qui est officiel et ce qui n’est pas officiel. En effet, l’officiel, en matière de l’adoration, est ce qu’Allah et son Messager ont prescrit.

  29. L’héritage des Pieux (mîrâth es-Sâlihîn) : Allah vous prescrit de croire que les maux qui vous atteignent pour la cause d’Allah sont en fait un bienfait et un mérite d’Allah en votre faveur. Ils sont aussi votre propre héritage.

  30. La voie de la progression spirituelle effective (tarîq as-sulûk) : Il vous incombe de consacrer sincèrement une session chaque jour pour vous dévouer au culte selon le temps et le lieu approprié, afin que vous puissiez faire vos examens de conscience et vous approvisionner des bonnes actions pour l’Au-delà.

  31. Attitude convenable de l’exercice spirituel (adab er-riyâdah) : Il vous incombe de savoir que ce que nous avons déjà signalé à propos des obligations des frères qui ont prêté serment d’allégeance en général, est considéré comme une purification première, sous le rapport qu’il demeure, chez le frère qui l’a effectuée, une trace des anomalies des âmes (min shoudhoûdh en-noufoûs)

  32. Catégories des groupes : Il vous incombe d’adopter notre position face aux différentes sectes et organismes suivant les règles que nous avons déjà mentionnées de manière fragmentaire dans quelques uns des pactes.

  33. Les soldats de la Da‘wa : Il vous incombe de transmettre la Da‘wa à chaque jeune et à chaque vieillard, homme ou femme autant que possible

  34. La Maison publique mohammadienne :Allah ordonne aux frères de croire que la Maison mohammadienne est leur maison et leur lieu de culte.

  35. Les gens de Suffah : Il vous incombe de savoir que les gens de Suffah sont des hommes élus parmi l’élite des compagnons du Prophète ﷺ qui se sont spécialisés à recevoir les enseignements du Prophète et à servir son message.

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  1. Sur cette notion : « Conformément à l’enseignement des Maîtres de la Voie : « El ‘ahd, ‘ahd Allah », « le Pacte initiatique est le Pacte d’Allah » ; or, quel que soit le domaine dans lequel il s’effectue, tout pacte implique une réciprocité.  Si le rattachement consiste essentiellement à recevoir l’influence spirituelle transmise au sein de la Tarîqah, il doit être entendu qu’il consiste donc aussi, en des termes plus développés qui mettent en évidence l’aspect réciproque du Pacte en question, à prendre l’engagement au moins implicite envers Allah, Source essentielle et unique de la barakah transmise de Sa Part et sous Son Autorisation (idhn), de mettre en œuvre réciproquement cette influence pour la Connaissance de Sa Face et selon les moyens qu’Il met à la disposition du faqîr dans ce cadre ; ce dépôt, une fois reçu, est définitivement acquis, Allah –subhâna-Hu wa Ta’âlâ– « ne changeant pas Sa Parole », c’est-à-dire Son Pacte, dans le cas présent. Ainsi conçu dans une perspective de recherche d’initiation effective, le rattachement à une organisation initiatique régulière (tarîqah), même lorsqu’il s’effectue sans autre engagement que celui qui est rappelé ci-dessus (généralement appelé tabarrukan) n’est pas un acte unilatéral et sans conséquence ni implication pour celui le reçoit. » []
  2. Nous faisons figurer un memento des règles en vue d’en faciliter l’appréciation générale. []

par le 26 mai 2013, mis à jour le 6 mars 2016

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