« Principales prières surérogatoires » – Cheikh Mohammed Zakî ed-Dîn Ibrâhîm

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Sous le titre Tahqîq ahkâm ba’d ummahât eç-çalawât en-nâfilah le Cheikh Mohammed Zakî ed-Dîn a recueilli en un livre unique quatorze chapitres dans lesquels il expose le statut légal des principales prières surérogatoires et en présente les modalités d’exécution. Sans nécessairement respecter, dans un premier temps, l’ordre initial de parution nous présentons ici une traduction progressive, intégrale ou résumée, de ces chapitres en commençant par celui qui concerne la prière de demande de bien (istikhârah).

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Prière des glorifications – Salâtu-t-tasâbîh

* 2 *

Prière du besoin – Salâtu-l-hâjah

« C’est la prière par laquelle le serviteur intercède (yatawassalu bi-hâ) auprès de son Seigneur à propos de ce qui le préoccupe. (…) On l’appelle aussi cette prière la « prière de recherche de secours » (istighâthah) et d’istirham.

Parmi les références de cette pratique, l’auteur donne la plus connue d’entre elles :

Tirmidhî, Ibn Mâjah, Nasâ’î, Ibn Abî Khaythamah et d’autres rapportent de ‘Uthmân Ibn Hunayf qu’un homme vint trouver le Prophète sall-Allah alayhi wa ALi-hi wa sallam et lui dit : Ma vue est atteinte. Demande à Allah pour moi. » Il répondit sall-Allah alayhi wa ALi-hi wa sallam : Vas faire l’ablution, accomplis deux raka’ât puis dis : Allahumma, en vérité je demande et m’oriente (atawajja-hu) vers Toi par mon Prophète, le Prophète de miséricorde. Ô Mohammed, en vérité je cherche intercession par toi auprès de mon Seigneur pour retrouver ma vue (fî raddi baçarî). Allahumma,

لا إِلهَ إِلاَّ ٱللّهُ ٱلْحَلِيمُ ٱلْكَرِيمُ سُبْحَانَ ٱللّهِ رَبِّ ٱلْعَرْشِ ٱلْعَظِيمِ ٱلْحَمْدُ لِلّهِ رَبِّ ٱلْعَالَمِينَ

أَسْأَلُكَ مُوجِبَاتِ رَحْمَتِكَ وَعَزَائِمَ مَغْفِرَتِكَ وَٱلْغَنِيمَةَ مِنْ كُلِّ بِرٍّ وَٱلسَّلاَمَةَ مِنْ كُلِّ إِثْمٍ Ÿلا تَدَعْ لِي ذَنْبًا إِلاَّ غَفَرْتَهُ وَ Ÿلا هَمًّا إِلاَّ فَرَّجْتَهُ وَ Ÿلا حَاجَةً هِيَ لَكَ رِضًا إِلاَّ قَضَيْتَهَا

يَا أَرْحَمَ الرَّاحِمِينَ

Nul ne mérite d’être adoré excepté Allah, l’Indulgent, le Généreux. Saint est Allah, Maître du Grand Trône Céleste, et toutes les louanges appartiennent à Allah, Seigneur des mondes.

Je te demande les instruments de Ta miséricorde, et les moyens de Ton pardon. Je T’implore de m’accorder en abondance toute vertu et de m’offrir la sécurité contre tout péché. Ne me laisse pas avec un péché que Tu n’as pas pardonné, ni avec un soucis que Tu n’as pas éloigné de moi, ni encore avec un besoin dont Tu approuves mais que Tu n’as pas accompli, ô Toi Qui es le plus miséricordieux de tous !

(…)

* 3 *

Prière de demande de bien – Salâtu-l-istikhârah

Cheikh Zakî ed-Dîn établit le caractère unanimement reconnu de la pratique de cette sunnah et la lie à celle de la consultation (istichârah1. Puis il détaille et commente le hadîth de référence.

« L’Envoyé d’Allah -qu’Allah prie sur lui ainsi que sa famille et les salue- nous enseignait l’istikhârah pour toutes les affaires … » « Les Anciens formulaient des demandes à Allah même pour le sel et moins encore, puis ils considéraient les causes secondaires (asbâb). »

« Lorsque l’un d’entre vous est préoccupé par une affaire, qu’il prie deux rak’ât en dehors de la prière obligatoire … » c’est-à-dire qu’il accomplisse une prière prophétique surérogatoire avec l’intention de l’istikhârah.

« On y récite ce que l’on veut.« 

Le Cheikh présente différentes extraits coraniques choisis à cette occasion. Il précise que le meilleur moment retenu est immédiatement avant le sommeil, plus propice pour obtenir une vision véridique, qui est une « partie de la prophétie ».

« Il a dit -qu’Allah prie sur lui et le salue : « puis qu’il dise » (c’est-à-dire après la prière, alors qu’il est encore assis, orienté dans la qiblah, concentré sur son besoin en Allah) le du’â suivant :

Allahumma, je Te demande le bien de par Ta connaissance et je T’implore de m’accorder le pouvoir de Ton pouvoir et je Te demande par Ton immense générosité. Car Tu es certes capable et je suis incapable, Tu sais tout tandis que moi je ne sais pas, et c’est Toi le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu. Allahumma, si Tu sais que cette chose [et il est loisible de nommer clairement la chose en question ou bien de se suffire de l’intention] est une source de bien pour moi dans ma religion, dans ma vie présente et dans ma vie future (ou bien : ici-bas et dans l’au-delà) destine-la moi et facilite-la moi, puis bénis-la moi. Et si Tu sais que cette chose [idem] est pour moi une source de mal dans ma religion, dans ma vie présente et dans ma vie future (ou bien : ici-bas et dans l’au-delà) détourne-la de moi et détourne-moi d’elle, prédestine-moi le bien là où il se trouve puis fais que j’en sois satisfait.

On peut répéter ce du’â dans la même séance car le Prophète -qu’Allah prie sur lui et le salue- aimait à répéter trois fois la demande, jusqu’à ce que « sa poitrine se dilate » (…)

« Nos Maîtres nous ont autorisé à répéter la pratique de l’istikhârah jusqu’à trois fois en trois nuits, voire jusqu’à sept (…) quand son affaire n’est pas apparue avec évidence et que l’on n’a pas ressenti une « dilatation de sa poitrine » pour l’une des deux situations.

L’Imâm Nawâwî dit : « On doit faire après l’istikhârah ce envers quoi s’est « dilatée sa poitrine » et  » celui qui pratique l’istikhârah doit même délaisser complètement tout choix individuel, faute de quoi il ne chercherait pas réellement le bien » (…)

(A suivre, in châ Allah)

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  1. C’est pourquoi nous distinguons les deux traductions qui sont parfois confondues. Notons d’ailleurs qu’il est conseillé de cumuler les pratiques correspondantes, qui ne s’excluent nullement, surtout si la consultation des avis fraternels (istichârah) se fait elle-même « sous istikhârah« , les réponses recueillies se chargeant alors d’une valeur indicative qui peut s’avérer fort édifiante []

par le 7 juillet 2014, mis à jour le 11 juillet 2015

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