Quatre ahâdîth regroupant l’ensemble des convenances (âdâb) – Sahîh Muslim

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Dans son commentaire du chapitre du Sahîh de Muslim intitulé « Incitation à traiter généreusement voisin et hôte et à garder le silence à moins de dire du bien, tout cela étant partie intégrante de la foi« , l’Imâm Nawâwî rapporte les propos du « vénérable imâm Abu Mohammed ‘Abdullah ibn Abu Zayd, le Maitre des malikites au Maghreb à son époque » (…) :

« L’ensemble des convenances dérivent de quatre hadîths du Prophète (sall-Allah alayhi wa sallam) dont le premier dit : « Qui croit en Dieu et au Jour Dernier, qu’il dise du bien ou qu’il se taise. »

Puis le hadîth suivant :  « Le signe de la parfaite adhésion à l’islam d’un homme consiste à s’abstenir de ce qui ne le regarde pas. »

Et le hadith où le Prophète (sall-Allah ‘alayhi wa sallam) fit cette recommandation concise à un homme en lui disant : « Ne te laisse pas emporter par la colère. »

Et enfin le hadîth disant : « Aucun de vous ne saurait avoir la  foi jusqu’à ce qu’il souhaite pour son frère ce qu’il souhaite pour sa propre personne.« 

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Commentaires

L’Imam Nawawi donne ensuite les commentaires suivants 1 :

« Nous avons rapporté, par ailleurs que le maître Abu al-Qâsim al-Quchayrî (que Dieu le couvre de Sa miséricorde) dit : »Le silence salutaire est la règle fondamentale. Garder le silence quand il le faut est la qualité distinctive des grands hommes, tout comme parler bien à propos est l’une des plus nobles vertus. »

Il ajoute : « J’ai entendu Abu ‘Alî al-Daqqâq2  dire à ce sujet : « Celui qui tait la vérité est un démon muet ». Si les dévots assidus au perfectionnement spirituel ont la prédilection pour le silence, c’est qu’ils ont conscience que le fait de parler risque d’éveiller bien des vices, tels que la tentation de l’âme qui cherche à être louée et le penchant pour se faire remarquer par son élocution, etc. Aussi, le silence est-il une qualité propre aux maîtres du perfectionnement spirituel, et plus encore, l’une des règles fondamentales en matière de discipline spirituelle.

Nous rapporterons aussi la citation d’al-Fudayl ibn ‘Iyâd (que Dieu le couvre de Sa miséricorde) qui dit : Qui a considéré sa parole au même titre que ses actes, évite autant que possible de parler de ce qui ne le regarde pas. »

Dhul-Nûn al-Misrî (que Dieu le couvre de Sa miséricorde) dit : « Le plus averti des hommes est celui qui surveille le plus ses propos. »

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  1. Même référence []
  2. Son Maître et beau-père []

par le 7 juin 2014, mis à jour le 18 juillet 2015

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