« Synthèse et syncrétisme » de René Guénon – Commentaire (M.A.S.)

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CHAPITRE VI

SYNTHÈSE ET SYNCRÉTISME

Nous disions tout à l’heure qu’il est non seulement inutile, mais parfois même dangereux, de vouloir mélanger des éléments rituéliques appartenant à des formes traditionnelles différentes,

Il s’agit bien de la fin du chapitre précédent, plusieurs fois cité par nous, pour les raisons que les lecteurs du Porteur de Savoir connaissent bien 1 :

En outre, une organisation initiatique ne peut valablement incorporer à ses rites des éléments empruntés à des formes traditionnelles autres que celle suivant laquelle elle est régulièrement constituée (1) ; de tels éléments, dont l’adoption aurait un caractère tout artificiel, ne représenteraient que de simples fantaisies superfétatoires, sans aucune efficacité au point de vue initiatique, et qui par conséquent n’ajouteraient absolument rien de réel, mais dont la présence ne pourrait même être, en raison même de leur hétérogénéité, qu’une cause de trouble et de désharmonie ; le danger de tels mélanges est du reste loin d’être limité au seul domaine initiatique, et c’est là un point important pour mériter d’être traité à part. Les lois qui président au maniement des influences spirituelles sont d’ailleurs chose trop complexe et trop délicate pour que ceux qui n’en ont pas une connaissance suffisante puissent se permettre impunément d’en apporter des modifications plus ou moins arbitraires à des formes rituéliques où tout a sa raison d’être, et dont la portée exacte risque fort de leur échapper » (René Guénon, De la régularité initiatique, Aperçus sur l’Initiation, chapitre V)

et que d’ailleurs ceci n’est pas vrai que pour le seul domaine initiatique auquel nous l’appliquions tout d’abord ; en effet, il en est ainsi en réalité pour tout l’ensemble du domaine traditionnel, et nous ne croyons pas sans intérêt d’envisager ici cette question dans toute sa généralité, bien que cela puisse sembler nous éloigner quelque peu des considérations se rapportant plus directement à l’initiation.

A l’instar de l’auteur nous relayons ici cet article, avec la même intention.

Comme le mélange dont il s’agit ne représente d’ailleurs qu’un cas particulier de ce qui peut s’appeler proprement « syncrétisme », nous devrons commencer, à ce propos, par bien préciser ce qu’il faut entendre par là, d’autant plus que ceux de nos contemporains qui prétendent étudier les doctrines traditionnelles sans en pénétrer aucunement l’essence, ceux surtout qui les envisagent d’un point du vue « historique » et de pure érudition, ont le plus souvent une fâcheuse tendance à confondre « synthèse » et « syncrétisme ».

Le « syncrétisme » peut prendre des formes multiples et s’appliquer à des domaines très différents.

Cette remarque s’applique, d’une façon tout à fait générale, à l’étude « profane » des doctrines de l’ordre exotérique aussi bien que de celles de l’ordre ésotérique ; la distinction entre les unes et les autres y est d’ailleurs rarement faite comme elle devrait l’être, et c’est ainsi que la soi-disant « science des religions » traite d’une multitude de choses qui n’ont en réalité rien de « religieux », comme par exemple, ainsi que nous l’indiquions déjà plus haut, les mystères initiatiques de l’antiquité. Cette « science » affirme nettement elle-même son caractère « profane », au pire sens de ce mot, en posant en principe que celui qui est en dehors de toute religion, et qui, par conséquent, ne peut avoir de la religion (nous dirions plutôt de la tradition, sans en spécifier aucune modalité particulière) qu’une connaissance tout extérieure, est seul qualifié pour s’en occuper « scientifiquement ». La vérité est que, sous un prétexte de connaissance  désintéressée, se dissimule une intention nettement antitraditionnelle : il s’agit d’une « critique » destinée avant tout, dans l’esprit de ses promoteurs, et moins consciemment peut-être chez ceux qui les suivent, à détruire toute tradition, en ne voulant, de parti pris, y voir qu’un ensemble de faits psychologiques, sociaux ou autres, mais en tout cas purement humains. Nous n’insisterons d’ailleurs pas davantage là-dessus, car, outre que nous avons en déjà assez souvent l’occasion d’en parler ailleurs, nous ne nous proposons présentement que de signaler une confusion qui, bien que très caractéristique de cette mentalité spéciale, peut évidemment exister aussi indépendamment de cette intention antitraditionnelle.

     Le « syncrétisme », entendu dans son vrai sens, n’est rien de plus qu’une simple juxtaposition d’éléments de provenances diverses, rassemblés « du dehors », pour ainsi dire, sans qu’aucun principe d’ordre plus profond vienne les unifier.

Fidèle à son habitude et pour des raisons évidentes, René Guénon rappelle la définition (ou redéfinit) le terme qu’il envisage de traiter, certain, comme il l’explique lui-même ailleurs, que bon nombre des incompréhensions qui surviennent sont causées par la méconnaissance des termes que l’on emploie.

Il est évident qu’un tel assemblage ne peut pas constituer réellement une doctrine, pas plus qu’un tas de pierres ne constitue un édifice ; et, s’il en donne parfois l’illusion à ceux qui ne l’envisagent que superficiellement, cette illusion ne saurait résister à un examen tant soit peu sérieux.

Il est presque étonnant de constater ainsi le soin, parfois très important, que développent ceux qui se donnent comme fonction de promouvoir une doctrine ou un mouvement pourtant sans fondement traditionnel véritable, à établir et construire un environnement ou des édifices matériels d’apparence très structurée et formellement parfaite, comme pour tenter ainsi de compenser les défauts d’origine et de séduire les esprits les plus sentimentaux, ignorants, fragiles, manipulables et naïfs.

9 août 2015 – V2

Il n’est pas besoin d’aller bien loin pour trouver d’authentiques exemples de ce syncrétisme : les modernes contrefaçons * de la tradition, comme l’occultisme et le théosophisme **, ne sont pas autre chose au fond1 ;

* Comme nous le disions plus haut, le « syncrétisme » peut prendre des formes multiples et s’appliquer à des domaines très différents. On retiendra les exemples donnés ici, évidemment caractéristiques, même si des formes plus contemporaines sont à prendre en compte, nécessairement parfois plus insidieuses encore.

** L’auteur a consacré à ces thèmes un ouvrage spécifique : Le Théosophisme, histoire d’une pseudo-religion.

des notions fragmentaires empruntées à différentes formes traditionnelles, et généralement mal comprises et plus ou moins déformées, s’y trouvent mêlées à des conceptions appartenant à la philosophie, et à la science profane.

C’est bien cet aspect fragmentaire, parcellaire et mélangé qui rend difficile leur identification, quand on manque des connaissances nécessaires pour les dépister alors que l’on est saisi par quelques éléments qui raisonnent dans sa propre conscience.

Il est aussi des théories philosophiques formées à peu près entièrement de fragments d’autres théories, et ici le syncrétisme prend habituellement le nom d’« éclectisme » ;

Le mélange en question va souvent jusqu’à prendre l’aspect d’un bric-à-brac qui, normalement, devrait alerter la vigilance, à cause de son incohérence même.

mais ce cas est en somme moins grave que le précédent, parce qu’il ne s’agit que de philosophie, c’est-à-dire d’une pensée profane qui, du moins, ne cherche pas à se faire passer pour autre chose que ce qu’elle est.

Le syncrétisme, dans tous les cas, est toujours un procédé essentiellement profane, par son « extériorité » même ; et non seulement il n’est point une synthèse, mais, en un certain sens, il en est même tout le contraire.

Le caractère profane, c’est-à-dire non-sacré, constitue un critère assez facilement appréciable par tout un chacun et de manière assez extérieure.

En effet, la synthèse, par définition, part des principes, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus intérieur ; elle va, pourrait-on dire, du centre à la circonférence, tandis que le syncrétisme se tient à la circonférence même, dans la pure multiplicité, en quelque sorte « atomique », et de détail indéfini d’éléments pris un à un, considérés en eux-mêmes

Voici encore des critères qui permettent de différencier synthèse et syncrétisme

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[1] Cf. Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, ch. XXXVI.

et pour eux-mêmes, et séparés de leur principe, c’est-à-dire de leur véritable raison d’être. Le syncrétisme a donc un caractère tout analytique, qu’il le veuille ou non ;

Même remarque que précédemment, concernant le caractère nécessairement analytique de ce qui ne procède pas d’un principe supérieur.

il est vrai que nul ne parle si souvent ni si volontiers de synthèse que certains « syncrétistes » *, mais cela ne prouve qu’une chose : c’est qu’ils sentent que, s’ils reconnaissaient la nature réelle de leurs théories composites *, ils avoueraient par là même qu’ils ne sont les dépositaires d’aucune tradition, et que le travail auquel ils ne sont livrés ne diffère en rien de celui que le premier « chercheur » venu pourrait faire en rassemblant tant bien que mal les notions variées qu’il aurait puisées dans les livres.

* Le caractère composite de ce qui est présenté, pourtant si flagrant dans nombre de cas, ne peut donc être écarté de l’examen préalable qu’il convient d’établir.

Si ceux-là ont un intérêt évident à faire passer leur syncrétisme pour une synthèse, l’erreur de ceux dont nous parlions au début se produit généralement en sens inverse : quand ils se trouvent en présence d’une véritable synthèse, ils manquent rarement de la qualifier de syncrétisme. L’explication d’une telle attitude est bien simple au fond : s’en tenant au point de vue le plus étroitement profane et le plus extérieur qui se puisse concevoir, ils n’ont aucune conscience de ce qui est d’un autre ordre, et, comme ils ne veulent ou ne peuvent admettre que certaines choses leur échappent, ils cherchent naturellement à tout ramener aux procédés qui sont à la portée de leur propre compréhension. S’imaginant que toute doctrine est uniquement l’œuvre d’un ou de plusieurs individus humains, sans aucune intervention d’éléments supérieurs (car il ne faut pas oublier que c’est là le postulat fondamental de toute leur « science »), ils attribuent à ces individus ce qu’eux-mêmes seraient capables de faire en pareil cas ; et il va d’ailleurs sans dire qu’ils ne se soucient aucunement de savoir si la doctrine qu’ils étudient à leur façon est ou n’est pas l’expression de la vérité, car une telle question, n’étant pas « historique », ne se pose même pas pour eux. Il est même douteux que l’idée leur soit jamais venue qu’il puisse y avoir une vérité d’un autre ordre que la simple « vérité de fait », qui seule peut être objet d’érudition ; quant à l’intérêt qu’une telle étude peut présenter pour eux dans ces conditions, nous devons avouer qu’il nous est tout à fait impossible de nous en rendre compte, tellement cela relève d’une mentalité qui nous est étrangère.

Quoi qu’il en soit, ce qu’il est particulièrement important de remarquer, c’est que la fausse conception qui veut voir du syncrétisme dans les doctrines traditionnelles a pour conséquence directe et inévitable ce qu’on peut appeler la théorie des « emprunts » : quand on constate l’existence d’éléments similaires dans deux formes doctrinales différentes, on s’empresse de supposer que l’une d’elles doit les avoir empruntés à l’autre.

Sans commenter le cœur de ce passage, qui ne concerne pas directement ce qui nous intéresse ici, nous retenons sa conclusion (« quand on constate l’existence d’éléments similaires dans deux formes doctrinales différentes, on s’empresse de supposer que l’une d’elles doit les avoir empruntés à l’autre« ) pour préciser que l’absence de cette supposition n’autorise en aucune manière à utiliser les éléments similaires en question pour les assimiler dans une forme doctrinale unique, ce qui serait évidemment contraire à ce qui est posé au début du chapitre par l’auteur et qui sera développé encore ultérieurement.

Bien entendu, il ne s’agit aucunement là de l’origine commune des traditions, ni de leur filiation authentique, avec la transmission régulière et les adaptations successives qu’elle comporte ; tout cela, échappant entièrement aux moyens d’investigation dont dispose l’historien profane, n’existe littéralement pas pour lui. On veut parler uniquement d’emprunts au sens le plus grossier du mot, d’une sorte de copie ou de plagiat d’une tradition par une autre avec laquelle elle s’est trouvée en contact par suite de circonstances toutes contingentes, d’une incorporation accidentelle d’éléments détachés, ne répondant à aucune raison profonde1 * ; et c’est bien là, effectivement, ce qu’implique la définition même du syncrétisme.

Nous sommes souvent admiratifs de l’actualité et de la perspicacité des enseignements de René Guénon et l’on pourra aisément considérer certaines de nos remarques comme des excès laudatifs. Pourtant, comment faire autrement, dans le contexte actuel, quand on lit de telles choses ?

Comme exemple d’application de cette façon de voir à des choses relevant du domaine ésotérique et initiatique, nous pouvons citer la théorie qui veut voir dans le taçawwuf islamique un emprunt fait à l’Inde, sous prétexte que des méthodes similaires se rencontrent de part et d’autre ; évidemment, les orientalistes qui soutiennent cette théorie n’ont jamais eu l’idée de se demander si ces méthodes n’étaient pas imposées également dans les deux cas par la nature même des choses, ce qui semblerait pourtant devoir être assez facile à comprendre, du moins pour qui n’a aucune idée préconçue.

Par ailleurs, on ne se demande pas s’il n’est pas normal qu’une même vérité reçoive des expressions plus ou moins semblables ou tout au moins comparables entre elles, indépendamment de tout emprunt, et on ne peut pas se le demander, puisque, comme nous le disions tout à l’heure, on est résolu à ignorer l’existence de cette vérité comme telle. Cette dernière explication serait d’ailleurs insuffisante sans la notion de l’unité traditionnelle primordiale, mais du moins représenterait-elle un certain aspect de la réalité ; ajoutons qu’elle ne doit aucunement être confondue avec une autre théorie, non moins profane que celle des « emprunts », bien que d’un autre genre, et qui fait appel à ce qu’on est convenu de dénommer l’« unité de l’esprit humain » *, en l’entendant en un sens exclusivement psychologique, où, en fait, une telle unité n’existe pas, et en impliquant, là encore, que toute doctrine n’est qu’un simple produit de cet « esprit humain », si bien que ce « psychologisme » n’envisage pas plus la question de la vérité doctrinale que l’« historicisme » des partisans de l’explication syncrétique2.

Cet argument, notons-le aussi, n’est pas toujours étranger aux constructions, présentées dans un contexte qui prône l’ « unité » (en anglais « oneness »), qui affichent ainsi un argument qui peut sembler incontournable et que personne n’est sensé pouvoir raisonnablement rejeter : comme ne pas accepter nécessairement ce qui est présenté sous l’égide de l’ « amour », de la « communion » et de la « tradition » universels ?

Nous signalerons encore que la même idée du syncrétisme et des « emprunts », appliquée plus spécialement aux Écritures traditionnelles, donne naissance à la recherche de « sources » hypothétiques, ainsi qu’à la supposition des « interpolations », qui est, comme on le sait, une des plus grandes ressources de  la « critique » dans son œuvre destructive, dont l’unique but réel est la négation de toute inspiration « supra-humaine ». Ceci se rattache étroitement à l’intention antitraditionnelle que nous indiquions au début ; et ce qu’il faut surtout en retenir ici, c’est l’incompatibilité de toute explication « humaniste » avec l’esprit traditionnel, incompatibilité qui au fond est d’ailleurs évidente, puisque ne pas tenir compte de l’élément « non-humain », c’est proprement méconnaître ce qui est l’essence même de la tradition, ce sans quoi il n’y a plus rien qui mérite de porter ce nom. D’autre part, il suffit, pour réfuter la conception syncrétiste, de rappeler que toute doctrine traditionnelle a nécessairement pour centre et pour point de départ la connaissance des principes métaphysiques, et que tout ce qu’elle comporte en outre, à titre plus ou moins secondaire, n’est en définitive que l’application de ces principes à différents domaines ; cela revient à dire qu’elle est essentiellement synthétique, et, d’après ce que nous avons expliqué plus haut, la synthèse, par sa nature même, exclut tout syncrétisme.

On peut aller plus loin : s’il est impossible qu’il y ait du syncrétisme dans les doctrines traditionnelles elles-mêmes, il est également impossible qu’il y en ait chez ceux qui les ont véritablement comprises, et qui, par là même, ont forcément compris aussi la vanité d’un tel procédé, ainsi que de tous ceux qui sont le propre de la pensée profane, et n’ont d’ailleurs nul besoin d’y avoir recours. Tout ce qui est réellement inspiré de la connaissance traditionnelle procède toujours « de l’intérieur » et non « de l’extérieur » ; quiconque a conscience de l’unité essentielle de toutes les traditions peut, pour exposer et interpréter la doctrine, faire appel, suivant les cas, à des moyens d’expression provenant de formes traditionnelles diverses, s’il estime qu’il y ait à cela quelque avantage ; mais il n’y aura jamais là rien qui puisse être assimilé de près ou de loin à un syncrétisme quelconque ou à la « méthode comparative » des érudits. D’un côté, l’unité centrale et principielle éclaire et domine tout ; de l’autre, cette unité étant absente ou, pour mieux dire, cachée aux regards du « chercheur » profane, celui-ci ne peut que tâtonner dans les « ténèbres extérieures », s’agitant vainement au milieu d’un chaos que pourrait seul ordonner le Fiat Lux initiatique qui, faute de « qualification », ne sera jamais proféré pour lui.

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[1] Comme exemple d’application de cette façon de voir à des choses relevant du domaine ésotérique et initiatique, nous pouvons citer la théorie qui veut voir dans le taçawwuf islamique un emprunt fait à l’Inde, sous prétexte que des méthodes similaires se rencontrent de part et d’autre ; évidemment, les orientalistes qui soutiennent cette théorie n’ont jamais eu l’idée de se demander si ces méthodes n’étaient pas imposées également dans les deux cas par la nature même des choses, ce qui semblerait pourtant devoir être assez facile à comprendre, du moins pour qui n’a aucune idée préconçue.

[2] Cf. Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, ch. XIII

Aperçus sur l’Initiation – René Guénon

Commentaire – Mohammed Abd es-Salâm

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  1. Cf. Questions/Réponses47 et 48 []

par le 7 août 2015, mis à jour le 27 septembre 2015

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