par Mohammed Abdessalam » Mar Nov 02, 2010 5:25 am
bismi-Llah er-Rahmân er-Rahîm - el-hamdu li-Llah - wa sall-Allah alâ Seyydinâ Mohammedin wa alâ Ali-hi wa Sahbi-hi wa sallam
es-Salâm alaykum wa rahmatu-Llah
Il est connu que la modalité habituelle de l'enseignement qui peut avoir lieu entre un Cheikh et son disciple est celle qui, pour le disciple, consiste à poser une question et, pour le Maître, à y répondre. C'est une modalité qui existe bien dans la sunnah prophétique et sur laquelle il n'y a pas lieu de revenir pour établir son fondement évident, si l'on entend que le dialogue dont il est question est verbal et que la réponse vient directement de celui à qui la question a été posée.
Mais on voit qu'ici le processus est différent, et sous bien des rapports, puisque si le Cheikh Abd es-Salâm -radiy-Allah 'anh- confirme ultimement que la réponse obtenue provient bien de lui, c'est parce que les modalités selon lesquelles elle a été produite sont très particulières, suffisamment pour qu'il accompagne lui-même sa confirmation d'un sourire.
La première partie du "dialogue" ou plus précisément de l'échange, qui revient au disciple -qu'Allah soit satisfait de lui-, est complètement silencieuse, puisqu'elle est décrite, par celui même qui l'a nourrie, comme le fruit d'une réflexion tout intérieure.
Or, ce n'est pas la modalité de la question qui présente ici un intérêt, car toute interrogation procède habituellement d'un germe qui est nécessairement silencieux à l'origine, même si cette phase peut-être immédiatement suivie extérieurement de la parole, mais bien celle de la réponse et, donc, celle de l'enseignement. Celle-ci aurait pu être du même ordre, c'est-à-dire silencieuse également, comme on peut en voir des exemples relatés ici ou là dans l'hagiographie, mais ce n'est pas encore là que se trouve la particularité qui fait son intérêt ultime et la signature, si l'on peut dire, si caractéristique de l'évènement qui nous intéresse, car il s'agirait encore là d'une modalité d'un enseignement s'établissant directement entre un disciple et son Maître, c'est-à-dire sans intermédiaire.
Le Cheikh Abd es-Salâm ne répond pas extérieurement à la question qui n'a pas été exprimée (et cet aspect pourrait certainement aussi faire l'objet de quelques réflexions) et c'est une tierce personne, dont le caractère extérieur est accentué par le fait qu'il s'agisse d' "un de ses petits-fils qui jouait sur ses genoux" (d'autres versions ne précisent pas le lien filial) qui exprime la solution au questionnement qui occupait le for intérieur du Cheikh Abu-l-Hassan -qu'Allah soit satisfait de lui.
Rien n'étant habituel dans ce qui se passe alors, on pourrait certainement aussi, comme c'est fait habituellement, s'intéresser à comprendre le contenu de celle-ci, qui présente à l'évidence aussi des caractéristiques que l'on pourrait à juste titre considérer comme étant fondamentales de la Voie future, tant sous le rapport doctrinal que sous le rapport méthodique. C'est pourtant la forme de l'enseignement qui retient notre attention, car il correspond exactement à ce qui a été décrit par Cheikh Abd el-Wahid René Guénon, dans l'enseignement qu'il délivra aux occidentaux de toutes confessions il y a près d'un siècle, comme ce que la tradition hindoue appelle un upaguru.
"Par le Temps ! * Le genre humain est, certes, en perdition * Sauf ceux qui croient, accomplissent les bonnes œuvres, se recommandent la vérité et se recommandent la patience."
السلام عليكم و رحمة الله و بركاته