43 – Un Cheikh peut-il régulièrement rompre une bay’ah sans donner d’explication à son disciple ?
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En marge d’une étude qui concerne plus généralement la rupture de la relation initiatique, nous traitons à part cette demande en raison de son caractère relativement inhabituel.
La règle générale en la matière, dont l’exemple est donné par le récit coranique lui-même du compagnonnage entre Moïse et son Instructeur, est que le Maître explique à son disciple les raisons de la rupture qu’il vient de prononcer (« hâdhâ firâqu bayni wa baynak« ). El-Khidr, en effet, expose formellement ce qui justifie des pratiques qui, à trois reprises, ont été critiquées par son disciple :
« Un autre enseignement qui ressort de ce récit est qu’un Maître qui a décidé de se séparer d’un disciple [à cause de son incompréhension] se doit de lui donner l’explication de l’attitude ou des propos mis en cause par ce dernier. C’est ainsi qu’al-Khadir s’expliqua à Moïse de son comportement : Je vais te donner l’explication pour laquelle tu n’as pas su te montrer assez patient. Mais si le disciple fait preuve de patience lorsqu’il voit son Maître accomplir un acte dont il ignore le bien-fondé, sans que cela modifie la confiance qu’il lui porte, Dieu lui fera miséricorde en lui ôtant le voile de son ignorance : il lui sera alors donné de connaître le bien-fondé des paroles ou des actes de son Maître, et il les verra comme la Vérité dont on ne peut s’écarter. » 1
w-Allah a’lam
Mohammed Abd es-Salâm
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- « Des points de convenance que doivent observer Maître et disciple » – Extrait du Livre des Haltes de l’Emir Abd al-Kâdir – Traduction A. Penot » [↩]
par Mohammed Abd es-Salâm le 19 juillet 2014, mis à jour le 20 juillet 2014
Mots clés : Convenance spirituelle-Adab, Maître spirituel-Cheikh, Pacte/Bay'ah-'Ahd, Rattachement, Rupture de pacte, Tabarruk