A propos des liens entre Cheikh Mohammed Al-Hâchimî (Tarîqah Alawiyyah) et Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm (Tarîqah Mohammediyyah)

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basmalah hamdalah MZI

 والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

À l’occasion de l’anniversaire du retour à Allah du Cheikh Mohammed al-Hâchimî – qu’Allah soit Satisfait de lui, il nous a paru intéressant de mettre en lumière les liens existants entre celui-ci et le Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn Ibrâhîm ainsi que ceux qui unissent, à travers eux notamment, la Tarîqah ‘Alawiyyah – bien connue des lecteurs français et « guénoniens » en particulier – avec la ‘Achîrah et la Tarîqah Mohammediyyah.

12 Rajab 1434

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Le Cheikh Zakî al-Dîn indique dans son Ijâzah avoir reçu «l’autorisation de la Tarîqah Darqawiyyah-‘Alawiyyah du bien-aimé d’Allah le Cheikh Muhammad al-Hâchimî al-Tilmisânî de Damas» ainsi que de son propre Maître, le «bien-aimé d’Allah al-Mustaghânamî al-’Alawî al-Jazâ’irî».

Les liens de la Tarîqah Mohammediyyah avec la Tarîqah ‘Alawiyyah sont cependant plus anciens puisqu’un lien de compagnonnage fraternel liait son père, le Cheikh Ibrâhîm el-Khalîl, au Cheikh Al-‘Alawî «Sidî Abu-l-‘Abbas Ahmad ibn Mostafâ al-Darqawî al-Jazâ’irî» avec qui il a «échangé la permission de la Tarîqah et de la Da’wah réciproquement», «en vue d’acquérir mutuellement la barakah».

Quant au grand-père du Cheikh Zakî al-Dîn, le Cheikh Mahmûd Abû ‘Iliyâne, un «lien de fraternité et de compagnonnage en Allah» l’unissait au Cheikh «Sidî Muhammad al-Buzidî al-Mustaghânamî al-Darqawî» – c’est-à-dire le propre maître du Cheikh al-‘Alawî – avec qui il échangea «réciproquement l’autorisation concernant les ahzâb, les oraisons ainsi que toutes les particularités (khaçâ’iç) qui caractérisent la Voie initiatique régulière». Le Cheikh Al-Buzidî était aussi le maître du Cheikh Mohammed Ben Yelles duquel le Cheikh Al-Hâchimî reçu la Tarîqah ainsi qu’une autorisation pour transmettre le wird général et avec qui il émigra en Syrie. Le Cheikh Al-Hâchimî reçut ensuite du Cheikh Al-Alawî l’autorisation pour transmettre le Nom Isolé selon la méthode propre à la Tarîqah ‘Alawiyyah et guider les murîdîn. Il devint ainsi le représentant (khalîfah) du Cheikh Al-‘Alawî pour le Proche-Orient (Châm)1.

Le Cheikh Zakî al-Dîn précise à la suite de cela : «Mon vénéré père m’a accordé une autorisation générale de tout ce dont il était autorisé de la part de ces personnalités spirituelles. Mais nous les avons citées ici pour insister sur la manière selon laquelle l’initié (le murîd) mohammadî est bien lié à toute chaîne de transmission, bénéficie réellement de tout soutien spirituel, bien aimé de tout ceux qui font un cheminement spirituel effectif et régulier (sâlik shar’î) vers Allah, bien fidèle et convaincu en quiconque est un homme d’Allah sincère, tout en tenant absolument à sa Tarîqah Mohammadiyyah, qui englobe tout bien en Allah ».

Ainsi le murîd Mohammedî est intimement lié aux chaînes spirituelles de la Tarîqah ‘Alawiyyah et à ses principaux Maîtres de la même manière que ceux-ci le sont à celle de la Tarîqah Mohammediyyah, wa li-Llah el-Hamd !

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V2 – 15 avril 2015

Dans son numéro de Rabî’ Al-Awwal de 1372, sous le titre « Propos généreux d’un immense leader soufi », la rédaction d’Al-Muslim (revue de la ‘Achîrah Mohammediyyah)2 dirigée par le Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm nous apprend que « l’imam exemplaire le Seyyid Mohammed ibn Al-Hâchimî Al-Tilmisânî, leader des soufis de Syrie et influence majeure des mouvements islamiques de la région, nous a fait parvenir une lettre remarquable dont nous transcrivons ici une partie, le remerciant à la mesure de son effort et de son bienfait ».

Étant donné l’importance de ce témoignage pour une meilleure compréhension des liens étudiés ici, nous en traduisons l’intégralité :

« La Louange est à Allah qui, par Sa Louange, soulage les peines et vers Lequel on se dirige, Lui qui dissipe tout malheur ; que la Prière et la Paix soient sur notre seigneur Mohammed ainsi que sur sa Famille et ses Compagnons tous ensemble ainsi que leurs Suivants dans l’excellence jusqu’au Jour du Jugement.

Je vous envoie ma salutation de paix la plus pure et m’acquitte de la grande vénération (at-ta’dhîm wa-l-ihtirâm) qui revient à vos excellences, à la Source des Secrets, le Point d’ascension des Lumières, la Réalisation de la promesse des Meilleurs, le Flambeau de la Tribu de ceux qui ont été caractérisés par les caractères prophétiques ainsi qu’à ceux qui ont réalisé les Vérités gnostiques et les subtilités procédant du Tout-Miséricordieux, les hommes singuliers (afrâd) de « Achîrah Mohammediyyah ».

Seyyidî3 : je présente à vos éminences le remerciement insigne qui convient à votre aspiration élevée, pour votre service de la Achîrah Mohammediyyah, en raison de la parution de la revue « Al-Muslim », selon la plus haute des conceptions et dans la plus belle des formes, qui est telle le Soleil resplendissant, effaçant les ténèbres de la nuit de l’ignorance par ses lueurs radieuses et ses arguments tranchants, jusqu’à ce que lecteur s’imagine être au troisième ou quatrième siècle [de l’Hégire], après que le désespoir se soit emparé de nous ainsi qu’en témoigne la parole du poète :

Sache que la voie du Peuple est faite d’étude [assidue]

Alors que l’état de ceux qui y prétendent aujourd’hui est tel que tu le vois !!

Ainsi Allah nous a fait vivre par « El-Muslim » d’une vie nouvelle, et a ressuscité en nous l’esprit de l’espoir (rûh al-amal) en une vie de félicité, apaisant notre cœur par le fait qu’Allah suscite à chaque époque celui qui renouvelle dans cette religion les sciences qui en assurent la vitalité ».

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Khitab El Hashimi Muslim Ashirah

Lettre du Cheikh Al-Hâchimî

(cliquer sur l’image pour agrandir)

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(À suivre, in châ Allah!)

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« Tombe du Connaissant seigneurial (al-‘Ârif ar-rabbanî) éducateur (murabbî) des murîdîn, le Cha’rânî de son époque, un des grands parmi les humbles (ahad sâdah al mutawaddi’în4 , le Cheikh Mohammed Ibn Ahmad al-Hâchimî de Tlemcen. Il a répondu à l’appel de son Seigneur le 12 du mois de Rajab 1381 (1961) »

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ARTICLE THÉMATIQUE correspondant

CHEIKH MOHAMMED ZAKÎ AL-DÎN IBRÂHÎM ET LA TARÎQAH MOHAMMEDIYYAH CHÂDHILIYYAH

  1. Sur ce point et sur le Cheikh Al-Hâchimî en général on lira avec profit l’introduction de l’ouvrage de Jean-Louis Michon (1924-2013) intitulé « Le Shaykh Muhammad alHashimi et son commentaire de l’Échiquier des Gnostiques (Sharh shatranj al-‘arifin) », publié en 1998 chez Arché. L’auteur – entré en Islam sous le nom de ‘Alî Abd el-Khâliq, suite à la lecture de René Guénon / Cheikh Abd el-Wâhid Yahyâ – y évoque la personnalité du Cheikh Al-Hâchimî en s’appuyant sur plusieurs témoignages de première main ainsi que sur ses souvenirs personnels, celui-ci ayant rencontré le Cheikh Al-Hâchimî en personne, à Damas. Il y découvrira, par l’intermédiaire de ce dernier, l’œuvre du Cheikh darqawî Ahmad Ibn ‘Ajibah auquel il consacrera ensuite plusieurs publications dont sa thèse de doctorat. []
  2. Sur les objectifs de la Achirah et de sa revue, nous renvoyons, en complément du lien donné, à notre introduction au texte du Cheik Zakî Al-Dîn intitulé « Sois ce que tu veux, mais sois mohammédien ! ». []
  3. Le destinataire premier de la lettre semble donc bien être le Cheikh Mohammed Zakî Al-Dîn Ibrâhîm et c’est donc à lui que se rapporteraient les qualificatifs énumérés plus haut, et par extension à tous les membres de la ‘Achîrah []
  4. De l’avis unanime, le Cheikh Al-Hâchimî réalisait les vertus d’humilité et d’effacement à un très haut degré. []

par le 26 mai 2013, mis à jour le 18 mai 2015

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