Ahâdîth sur le caractère sacré du musulman pour le musulman
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حَدَّثَنَا يَحۡيَىٰ بۡنُ يَحۡيَىٰ. قَالَ: قَرَأۡتُ عَلَىٰ مَالِكٍ، عَنۡ أَبِي الزِّنَادِ، عَنِ الۡأَعۡرَجِ
عَنۡ أَبِي هُرَيۡرَةَ، أَنَّ رَسُولَ اللهِ ﷺ قَالَ: إِيَّاكُمۡ وَالظَّنَّ، فَإِنَّ الظَّنَّ أَكۡذَبُ الۡحَدِيثِ، وَلَا تَحَسَّسُوا، وَلَا تَجَسَّسُوا، وَلَا تَنَافَسُوا، وَلَا تَحَاسَدُوا، وَلَا تَبَاغَضُوا، وَلَا تَدَابَرُوا، وَكُونُوا عِبَادَ اللهِ إِخۡوَانًا
Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu ﷺ dit : « Gardez-vous de la suspicion, car c’est la source des suggestions les plus erronées. Ne vous épiez pas et ne vous espionnez pas, ne rivalisez pas entre vous, ne vous enviez pas, ne vous haïssez pas, ne vous détournez pas les uns des autres, et soyez plutôt frères, ô sujets de Dieu. »
Muslim – N° 2563
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Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu ﷺ dit : « Ne proférez pas de propos inconvenants, ne vous détournez pas les uns des autres, ne vous épiez pas, ne concluez pas de ventes pour vous supplanter les uns les autres, et soyez frères, ô sujets de Dieu. »
Muslim
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Commentaire de l’Imâm Nawâwî
« Abû Hurayra rapporte que le Messager de Dieu ﷺ dit : « Gardez-vous de la suspicion, car c’est la source des suggestions les plus erronées »
Il s’agit dans le hadîth de l’interdiction des mauvais doutes. Al-Khattâbî affirme, quant à lui, qu’il s’agit de considérer sa suspicion comme réalité et d’y croire et non pas des pensées intimes qui passent dans l’esprit, car celles-ci sont incontrôlables et indépendantes de la volonté de l’homme. Al-Khattâbî veut dire que la suspicion prohibée est celle qu’on maintient volontairement de sorte qu’elle se fixe dans l’esprit, et non celle qui passe par l’esprit sans s’y fixer, car l’homme n’en est pas responsable, tel que nous l’avons expliqué dans le commentaire du hadîth disant que Dieu (Exalté soit-Il) pardonne aux membres de la nation islamique les mauvaises pensées tant qu’ils ne les expriment pas verbalement et qu’ils ne décident pas de les mettre en application. Ces pensées ont été interprétées comme étant les idées passagères, qui ne se fixent pas dans l’esprit. Sufyân, rapporte le Cadi, dit que la suspicion coupable est ce qu’on conçoit et qu’on exprime verbalement, mais si on n’en parle pas, elle ne sera pas coupable. Comme il est probable, selon certains, qu’il s’agisse de la décision légale sur une simple présomption, sans fondement, ni réflexion, ni argumentation. Mais cette interprétation est inconsistante et nulle, la première étant la correcte.
Le Prophète ﷺ dit : « Ne vous épiez pas et ne vous espionnez pas »
Épier, signifie surveiller ce qui est dit par autrui et espionner : chercher secrètement dans la vie intime d’autrui, ou chercher et examiner secrètement les choses et les affaires cachées d’autrui, notamment dans le but de nuire. Ou encore, espionner consiste à chercher et fouiner dans la vie d’autrui pour le compte d’un tiers, et épier pour son compte personnel. Cette dernière définition est donnée par Tha’lab. Enfin, selon un autre avis, épier et espionner ont le même sens, à savoir chercher à connaître des informations cachées ou intimes sur autrui.
Le Prophète ﷺ dit : « ne rivalisez pas entre vous, ne vous enviez pas«
Nous avons déjà expliqué l’envie (hasad) est le souhait de voir disparaître les faveurs dont quelqu’un jouit. Quant à la rivalité (tanâfus), c’est la convoitise d’une chose et le désir de l’accaparer à son seul profit. C’est la concurrence de personnes qui prétendent à la même chose. Le hadîth parlerait, selon un autre avis, de la concurrence entre musulmans à convoiter les biens, les intérêts, les avantages, les faveurs du bas monde.
Le Prophète ﷺ dit : « ne vous détournez pas les uns des autres »
Signifie l’interdiction de la brouille et de cesser de s’adresser la parole. Cela signifierait, selon un certain avis, ne proférez pas de propos obscènes et inconvenants (hujr).
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D’après Abû Hurayra, le Messager de Dieu ﷺ dit : » Ne vous enviez pas. N’enchérissez pas dans le seul but d’augmenter le prix de la marchandise au détriment d’un autre acheteur. Ne vous haïssez pas. Ne vous détournez pas les uns des autres et ne concluez pas de vente pour vous supplanter les uns les autres. Et soyez plutôt frères, ô sujets de Dieu. Les musulmans sont frères. Aucun d’entre eux ne doit léser son frère, ni lui faire défection, ni le mépriser. La piété réside ici. [Répéta-t-il trois fois en indiquant sa poitrine. Et d’ajouter : ] C’est une assez grande méchanceté que de mépriser son frère musulman. Tout ce qui est propre à un musulman, sa vie, ses biens, son honneur, est inviolable pour tout autre musulman. »
Muslim – N° 2564
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Commentaire de l’Imâm Nawawî
Le Prophète ﷺ dit : « Les musulmans sont frères. Aucun d’entre eux ne doit léser son frère, ni lui faire défection, ni le mépriser. »
(…) Faire défection à son frère (khadl) signifie négliger de le soutenir et de l’assister. A savoir, lorsqu’un musulman demande l’aide de son frère en islam pour repousser l’injustice dont il est victime, ce dernier est tenu de lui venir en aide s’il en est capable et qu’il n’a pas d’empêchement légal. Il ne doit pas non plus le mépriser, c’est-à-dire ne pas l’humilier, le mésestimer ou le déprécier. Certains transmetteurs, dit le Cadi, rapportent une version avec une transcription différente de ce mot, au sens, de ne pas le trahir (lâ yakhfiruhu), pour dire qu’il ne doit pas violer son pacte ou l’amân qu’il a accordé à un tiers. Il ajoute que la version correcte et connue est la première qui existe, d’ailleurs, dans des recueils autres que celui de Muslim et qui est contestable.
Le Prophète ﷺ dit : « La piété réside ici. [Répéta-t-il trois fois en indiquant sa poitrine] et dans l’autre version : « Dieu ne regarde ni vos corps ni vos figures, mais regarde plutôt dans vos coeurs. »
Le premier hadith signifie que les oeuvres manifestes et apparentes ne réalisent pas la piété qui se réalise, plutôt que par le sentiment de la grandeur de Dieu, de sa crainte et le sentiment permanent de sa présence sont suscités dans le coeur. Le regard de Dieu, dans le deuxième hadith, désigne sa rétribution et son jugement. Autrement dit, l’on sera jugé en fonction de la piété véritable qui siège dans le coeur et non sur les apparences extérieures, sachant que Dieu voit tout. En somme, le hadith signifie que l’essentiel de tout cela réside dans le coeur, à l’instar du hadith disant : » … En fait, il existe dans le corps un organe qui, s’il est sain, tout le corps est sain et s’il est corrompu tout le corps est corrompu. Il s’agit, bien entendu, du coeur. » Al-Mâzirî rapporte que certains s’appuient sur ce hadith pour établir que le siège de la raison est le coeur et non la tête. Or, cette question a été largement expliquée dans le commentaire du hadith : « En fait, il existe dans le corps un organe qui, s’il est sain … »
(à suivre, in châ Allah)
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par Mohammed Abd es-Salâm le 15 décembre 2013, mis à jour le 30 août 2014