Épître de «tous ceux qui se rattachent à l’Envoyé d’Allah» رسالة وَكُلُّهُـم مِـن رَسُـولِ اللهِ مُلْتَمِــس (Présentation)
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بِسمِ اللهِ الرَّحمٰنِ الرَّحِيم
اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ النَّبِيِّ الأُمِّيِّ وَعَلى آلِهِ وَصَحْبِهِ وَسَلِّمْ تَسْلِيماً
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Introduction
L’objet du présent travail est de chercher à établir un document consensuel entre les différentes grandes turûq actuelles qui exprimerait l’ensemble des points sur lesquels elles s’accordent.
Il y aurait de nombreux et importants intérêts à réaliser un tel travail :
- montrer quels sont les représentants du Taçawwuf qui sont effectivement capables de traduire en actes ce qu’ils peuvent affirmer, mais trop souvent chacun séparément, sur les affinités et les réalités qui les lient entre eux
- établir clairement des avis communs sur des points importants du Taçawwuf
- réfuter ainsi ensemble bon nombre des attaques qui sont formulées à leur encontre, de l’extérieur du Taçawwuf comme de l’intérieur parfois, entre turûq et/ou à l’intérieur d’une même tarîqah.
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« Nous prenons l’engagement avec Allah de ne jamais nous intéresser à polémiquer avec quiconque car notre action est limitée à la transmission 1 : “A Nous nos œuvres et à vous vos œuvres. Aucun argument [ne peut trancher] entre Nous et vous”, ainsi qu’à ne pas gaspiller le temps dans la concurrence et la rivalité : “Quiconque me suit est des miens. Quant à celui qui me désobéit … c’est Toi, le Pardonneur, le très Miséricordieux ! ”. Car la vie passe vite et ceux qui sont obéissants n’ont pas de temps à perdre.
Il nous est prescrit de ne pas faire de mal aux gens, même s’ils nous portent préjudice : “Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n’étendrai pas vers toi ma main pour te tuer”.
Il nous incombe de déclarer aux gens que ceux qui s’évertuent pour la cause d’Allah constituent une communauté unique, même s’ils présentent des divergences : “A chacun de vous Nous avons assigné une législation et une manière de faire [minhâj, méthode]”.
Cette communauté doit être basée sur la compréhension et la coopération : “Et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force”.
Le musulman n’a pas pour mission de détruire son frère ; il vaut mieux exploiter le temps pour se construire soi-même au lieu de le perdre en détruisant l’autre [une heure passée à se construire vaut mieux qu’une passée à détruire autrui]. “Chaque tribu sut où s’abreuver”.
Il est impossible de concevoir qu’un seul groupe puisse répondre aux besoins et aux demandes de toutes les catégories de la Communauté (mohammadienne), de toutes les fractions et des individus, quelles que soient les justifications de ses besoins et de ses demandes. Il est bien connu que la divergence est une nécessité naturelle qui préserve l’équilibre de la vie tout en tenant compte de la différence des mentalités, des tendances, des constitutions, des circonstances, des atmosphères, des environnements et de l’héritage.
En vérité, le pacte divin nous prescrit de coopérer dans nos convergences, de nous conseiller dans nos divergences et d’être tolérants entre nous : “Or, ils ne cessent d’être en désaccord (entre eux) sauf ceux à qui Ton Seigneur a accordé miséricorde. C’est pour cela qu’Il les a créés”. »2
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Décembre 2013
Plus de deux années et demie se sont écoulées suite à la première formulation publique du présent projet et nous constatons que les propositions qu’il contient n’ont pas, à ce jour, provoqué de réaction sensible et intelligible dans les milieux auxquels elles étaient présentées.
Ce constat nous pousse, chaque jour davantage, à réfléchir aux raisons qui sont à l’origine d’un tel état de fait. C’est pourquoi nous voulons aujourd’hui formuler quelques remarques en ce sens, quelques récents entretiens à ce sujet nous ayant fourni l’occasion, nous l’espérons, de progresser favorablement, in châ Allah.
Nous avons, en effet, été amenés à nous entretenir sur l’intérêt que pourrait constituer un travail qui mettrait en évidence les points communs qui lient entre eux les différentes turûq actuellement existantes en France. L’idée est alors apparue, émanant d’un frère très honorable que nous respectons à titre personnel en raison de l’activité pieuse qu’il développe au sein de notre communauté depuis de nombreuses années, que le point commun recherché dont il faudrait développer la présence au sein de la Ummah et, plus particulièrement, entre membres du Taçawwuf était la mahhabah : c’est grâce à la mahabbah généralement vivante envers les musulmans et en particulier envers son propre Cheikh que pourra se faire l’unité de la Ummah et, à l’intérieur d’elle, du Qawm. La personne qui tenait cette position ayant été marquée elle-même, selon ses propres dires, par la lecture de l’œuvre de René Guénon (Cheikh Abd el-Wâhid Yahyâ), c’est en référence à celle-ci que se sont naturellement tournées les réflexions que nous formulons maintenant.
Il est vrai que la mahabbah fraternelle est un fondement nécessaire et important des relations au sein de la communauté mohammedienne, quelle que que soit la position ou la fonction de chacun au sein de celle-ci. On peut aisément constater à quel point elle fait pourtant défaut dans bien des circonstances et à quel point, quand elle est instaurée ou existante, elle est effectivement en mesure de résoudre biens des problèmes et des tensions.
16 juin 2014 – V11
Ceci étant dit avec le plus grand respect pour ce que cet avis contient de juste et de conforme à la réalité traditionnelle authentique, il nous apparaît que l’on est bien obligé de reconnaître, notamment ceux qui, tout en avançant le genre d’argumentation que nous venons d’exposer, reconnaissent également l’importance déterminante qu’a eue la lecture de l’œuvre de René Guénon dans leur vie en général et dans leur engagement initiatique en particulier, que ce n’est pas du tout à cause de la mahabbah qu’ils auraient éventuellement pu porter à cet auteur qu’ils se sont ainsi déterminés. Qui donc, d’ailleurs, a jamais revendiqué que sa vie aurait été ainsi bouleversée un jour au prétexte qu’il aurait éprouvé une mahabbah immense envers l’auteur d’une œuvre dans laquelle ce dernier n’a cessé, sa vie durant, de préciser qu’il n’avait pas de disciple et d’insister sur la prééminence incomparable du fond de la transmission traditionnelle sur son transmetteur, de l’impersonnel sur le personnel ?
On comprend bien, à l’évidence et conformément au contenu même de l’œuvre en question, qu’au delà des personnes et au delà de la mahabbah même la plus réelle et la plus justifiée, il existe une dimension supérieure et des principes susceptibles d’unifier les coeurs et les esprits en ce qu’ils peuvent appréhender et assentir de plus élevé.
Tout en ayant conscience de la réalité et de l’importance de ce qui peut ressortir de juste et de bénéfique de la mahabbah, c’est à cette autre dimension unificatrice, c’est-à-dire une voie authentiquement intellectuelle (au sens traditionnel du terme), que nous appelons évidemment aussi ; et il ne nous semble donc pas possible d’envisager quelque démarche que ce soit en ce domaine sans prendre en considération la dimension en question ou l’ignorer simplement au bénéfice d’une perspective, quelle qu’elle soit, qui l’exclurait a priori ou de fait.
Nous espérons donc qu’en nous exprimant ainsi on ne nous fera pas le grief de croire que nous ignorons l’importance de la mahabbah dans la Voie ou les ravages causés par les excès de sécheresse maladive portés par certains comme une éminente qualité au nom d’un soi-disant « pur intellectualisme ». Notre intention est ici de rappeler que le domaine que nous évoquons et la perspective de notre démarche ne peuvent valablement être abordés qu’en veillant à mettre chaque chose à la place qui lui revient de droit, c’est-à-dire en prenant d’emblée en considération et de manière déterminée la perspective traditionnelle dans son intégralité.
(à suivre, in châ Allah)
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Références coraniques
Allah (subhâna-Hu wa ta’âlâ) dit dans Son Saint Coran :
إِذْ جَعَلَ الَّذِينَ كَفَرُوا فِي قُلُوبِهِمُ الْحَمِيَّةَ حَمِيَّةَ الْجَاهِلِيَّةِ فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَى رَسُولِهِ وَعَلَى الْمُؤْمِنِينَ وَأَلْزَمَهُمْ كَلِمَةَ التَّقْوَى وَكَانُوا أَحَقَّ بِهَا وَأَهْلَهَا وَكَانَ اللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمًا
« Quand ceux qui ont mécru eurent mis dans leurs cœurs la fureur, fureur de l’ignorance. Puis Allah fit descendre Sa Grande Paix sur Son Messager ainsi que sur les croyants, et les obligea à une parole de piété, dont ils étaient les plus dignes et les plus proches. Allah est Omniscient. » (al-Fath, 26)
يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُمْ مِنْ ذَكَرٍ وَأُنْثَى وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ
« O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Savant et bien Informé. » (al-Hujurât, 13)
وَمِنْ آيَاتِهِ خَلْقُ السَّمَوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافُ أَلْسِنَتِكُمْ وَأَلْوَانِكُمْ إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِلْعَالِمِينَ
« Et parmi Ses signes : la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants. » (ar-Rûm, 22)
وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ تَفَرَّقُوا وَاخْتَلَفُوا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَأُولَئِكَ لَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ
« Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. » (Âl-‘lmrân, 105)
وَإِنْ طَائِفَتَانِ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ اقْتَتَلُوا فَأَصْلِحُوا بَيْنَهُمَا فَإِنْ بَغَتْ إِحْدَاهُمَا عَلَى الْأُخْرَى فَقَاتِلُوا الَّتِي تَبْغِي حَتَّى تَفِيءَ إِلَى أَمْرِ اللَّهِ فَإِنْ فَاءَتْ فَأَصْلِحُوا بَيْنَهُمَا بِالْعَدْلِ وَأَقْسِطُوا إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُقْسِطِينَ
« Et si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux. Si l’un d’eux se rebelle contre l’autre, combattez le groupe qui se rebelle, jusqu’à ce qu’il se conforme à l’ordre d’Allah. Puis, s’il s’y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables, car Allah aime [ceux qui sont] équitables. (al-Hujurât, 9)
وَمَا تَفَرَّقُوا إِلَّا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْعِلْمُ بَغْيًا بَيْنَهُمْ
« Ils ne se sont divisés qu’après avoir reçu la science et ceci par rivalité entre eux (…) » (ach-Churâ, 14)
إِنَّ الدِّينَ عِنْدَ اللَّهِ الْإِسْلَامُ وَمَا اخْتَلَفَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ إِلَّا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْعِلْمُ بَغْيًا بَيْنَهُمْ وَمَنْ يَكْفُرْ بِآيَاتِ اللَّهِ فَإِنَّ اللَّهَ سَرِيعُ الْحِسَابِ
« Certes, la religion auprès d’Allah, est l’Islam. Ceux auxquels le Livre a été apporté ne se sont disputés, par agressivité entre eux, qu’après avoir reçu la science. Et quiconque ne croit pas aux signes d’Allah, alors Allah est prompt à demander compte ! (Âl-‘lmrân, 19)
فَتَقَطَّعُوا أَمْرَهُمْ بَيْنَهُمْ زُبُرًا كُلُّ حِزْبٍ بِمَا لَدَيْهِمْ فَرِحُونَ
« Mais ils se sont divisés en sectes, chaque secte exultant de ce qu’elle détenait. » (al-Muminûn, 53)
شَرَعَ لَكُمْ مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحًا وَالَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ وَمَا وَصَّيْنَا بِهِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى أَنْ أَقِيمُوا الدِّينَ وَلَا تَتَفَرَّقُوا فِيهِ كَبُرَ عَلَى الْمُشْرِكِينَ مَا تَدْعُوهُمْ إِلَيْهِ اللَّهُ يَجْتَبِي إِلَيْهِ مَنْ يَشَاءُ وَيَهْدِي إِلَيْهِ مَنْ يُنِيبُ
« Il vous a légiféré en matière de religion ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « établissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de division ». Ce à quoi tu appelles les associateurs leur paraît énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. » (ach-Churâ, 13)
وَنَزَعْنَا مَا فِي صُدُورِهِمْ مِنْ غِلٍّ إِخْوَانًا عَلَى سُرُرٍ مُتَقَابِلِينَ
« Et Nous aurons arraché toute rancune de leurs poitrines : et ils se sentiront frères, faisant face les uns aux autres sur des lits » (al-Hijr, 47)
فَاتَّقُوا اللَّهَ وَأَصْلِحُوا ذَاتَ بَيْنِكُمْ وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ إِنْ كُنْتُمْ مُؤْمِنِينَ
« Craignez Allah, maintenez la concorde entre vous et obéissez à Allah et à Son messager, si vous êtes croyants. » (al-Anfâl, 1)
وَالَّذِينَ جَاءُوا مِنْ بَعْدِهِمْ يَقُولُونَ رَبَّنَا اغْفِرْ لَنَا وَلِإِخْوَانِنَا الَّذِينَ سَبَقُونَا بِالْإِيمَانِ وَلَا تَجْعَلْ فِي قُلُوبِنَا غِلًّا لِلَّذِينَ آمَنُوا رَبَّنَا إِنَّكَ رَءُوفٌ رَحِيمٌ
« Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très-Miséricordieux. » (al-Hachr, 10)
إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ فَأَصْلِحُوا بَيْنَ أَخَوَيْكُمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ لَعَلَّكُمْ تُرْحَمُونَ
« Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde. » (al-Hujurât, 10)
إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَ فِي سَبِيلِهِ صَفًّا كَأَنَّهُمْ بُنْيَانٌ مَرْصُوصٌ
« Allah aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé. » (as-Saff, 4)
وَقُلْ لِعِبَادِي يَقُولُوا الَّتِي هِيَ أَحْسَنُ إِنَّ الشَّيْطَانَ يَنْزَغُ بَيْنَهُمْ إِنَّ الشَّيْطَانَ كَانَ لِلْإِنْسَانِ عَدُوًّا مُبيِنًا
« Et dis à Mes serviteurs d’exprimer les meilleures paroles, car le diable sème la discorde parmi eux. Le diable est certes, pour l’homme, un ennemi déclaré. » (al-Isrâ, 53)
وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَا تَنَازَعُوا فَتَفْشَلُوا وَتَذْهَبَ رِيحُكُمْ وَاصْبِرُوا إِنَّ اللَّهَ مَعَ الصَّابِرِينَ
« Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. » (al-Anfâl, 46)
وَكَيْفَ تَكْفُرُونَ وَأَنْتُمْ تُتْلَى عَلَيْكُمْ آيَاتُ اللَّهِ وَفِيكُمْ رَسُولُهُ وَمَنْ يَعْتَصِمْ بِاللَّهِ فَقَدْ هُدِيَ إِلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ
« Et comment pourriez-vous ne pas croire, alors que les versets d’Allah vous sont récités, et qu’au milieu de vous se tient Son Messager ? Quiconque s’attache fortement à Allah, il est certes guidé vers un droit chemin.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنْتُمْ مُسْلِمُونَ
Ô les croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourrez qu’en pleine soumission.
وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللَّهِ جَمِيعًا وَلَا تَفَرَّقُوا وَاذْكُرُوا نِعْمَةَ اللَّهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنْتُمْ أَعْدَاءً فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُمْ بِنِعْمَتِهِ إِخْوَانًا وَكُنْتُمْ عَلَى شَفَا حُفْرَةٍ مِنَ النَّارِ فَأَنْقَذَكُمْ مِنْهَا كَذَلِكَ يُبَيِّنُ اللَّهُ لَكُمْ آيَاتِهِ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ
Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl »(câble) d’Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos coeurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés.
وَلْتَكُنْ مِنْكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِالمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.
وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ تَفَرَّقُوا وَاخْتَلَفُوا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَأُولَئِكَ لَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ
Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à se disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. » (Âl-‘Imrân, 101 à 105)
كَمْ مِنْ فِئَةٍ قَلِيلَةٍ غَلَبَتْ فِئَةً كَثِيرَةً بِإِذْنِ اللَّهِ وَاللَّهُ مَعَ الصَّابِرِينَ (…)
« Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse ! Et Allah est avec les patients. » (al-Baqarah, 249)
لَا يُقَاتِلُونَكُمْ جَمِيعًا إِلَّا فِي قُرًى مُحَصَّنَةٍ أَوْ مِنْ وَرَاءِ جُدُرٍ بَأْسُهُمْ بَيْنَهُمْ شَدِيدٌ تَحْسَبُهُمْ جَمِيعًا وَقُلُوبُهُمْ شَتَّى ذَلِكَ بِأَنَّهُمْ قَوْمٌ لَا يَعْقِلُونَ
« Tous ne vous combattront que retranchés dans des cités fortifiées ou de derrière des murailles. Leurs dissensions internes sont extrêmes. Tu les croirais unis, alors que leurs coeurs sont divisés. C’est qu’ils sont des gens qui ne raisonnent pas. » (al-Hachr, 14)
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Références prophétiques
Notre Bien-Aimé Prophète Muhammad (qu’Allah applique sur lui Sa Grâce et sa salutation pacifiante) a dit :
« O gens ! Votre Seigneur est un et votre ancêtre est un, vous êtes tous les descendants d’Adam et Adam est créé de terre ; ceux d’entre vous qui sont les plus nobles auprès d’Allah sont les plus pieux. Aucun Arabe ne vaut mieux qu’un non Arabe que par la piété ». (Bukhârî)
« J’ai laissé parmi vous Le livre d’Allah et la Sunna de Son Messager. Si vous vous y cramponnez, vous ne vous égarerez jamais. » (Bukhârî)
« Les musulmans sont comme un seul corps. Si l’œil a mal, tout le corps souffre, si la tête a mal, tout le corps souffre. » (Muslim)
« Ne vous portez pas envie, ne vous haïssez pas, ne vous détournez pas les uns des autres, ne vous évitez pas mutuellement. Soyez, ô serviteurs d’Allah, des frères. » (Muslim)
« Le musulman est le frère du musulman. Il ne lui fait aucun tort ni ne l’abandonne. » (Bukhârî et Muslim)
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« Nous entrons dans un temps où il deviendra particulièrement difficile de « distinguer l’ivraie du bon grain », d’effectuer réellement ce que les théologiens nomment le « discernement des esprits », en raison des manifestations désordonnées qui ne feront que s’intensifier et se multiplier et aussi en raison du défaut de véritable connaissance chez ceux dont la fonction normale devrait être de guider les autres et qui aujourd’hui ne sont trop souvent que des « guides aveugles ». On verra. alors si, dans de pareilles circonstances, les subtilités dialectiques sont de quelque utilité, et si c’est une « philosophie», fût elle la meilleure possible, qui suffira à arrêter le déchaînement des « puissances infernales » ; c’est là encore une illusion contre laquelle certains ont à se défendre, car il est trop de gens qui, ignorant ce qu’est l’intellectualité pure, s’imaginent qu’une connaissance simplement philosophique, qui, même dans le cas le plus favorable, est à peine une ombre de la vraie connaissance, est capable de remédier à tout et d’opérer le redressement de la mentalité contemporaine, comme il en est aussi qui croient trouver dans la science moderne elle-même un moyen de s’élever à des vérités supérieures, alors que cette science n’est fondée précisément que sur la négation de ces vérités. Toutes ces illusions sont autant de causes d’égarement, bien des efforts sont par là dépensés en pure perte, et c’est ainsi que beaucoup de ceux qui voudraient sincèrement réagir contre l’esprit moderne sont réduits à l’impuissance, parce que, n’ayant pas su trouver les principes essentiels sans lesquels toute action est absolument vaine, ils se sont laissé entraîner dans des impasses dont il ne leur est plus possible de sortir.
Ceux qui arriveront à vaincre tous ces obstacles, et à triompher de l’hostilité d’un milieu opposé à toute spiritualité, seront sans doute peu nombreux ; mais, encore une fois, ce n’est pas le nombre qui importe, car nous sommes ici dans un domaine dont les lois sont tout autres que celles de la matière. Il n’y a donc pas lieu de désespérer ; et, n’y eût il même aucun espoir d’aboutir à un résultat sensible avant que le monde moderne ne sombre dans quelque catastrophe, ce ne serait pas encore une raison valable pour ne pas entreprendre une œuvre dont la portée réelle s’étend bien au-delà de l’époque actuelle. Ceux qui seraient tentés de céder au découragement doivent penser que rien de ce qui est accompli dans cet ordre ne peut jamais être perdu, que le désordre, l’erreur et l’obscurité ne peuvent l’emporter qu’en apparence et d’une façon toute momentanée, que tous les déséquilibres partiels et transitoires doivent nécessairement concourir au grand équilibre total, et que rien ne saurait prévaloir finalement contre la puissance de la vérité ; leur devise doit être celle qu’avaient adoptée autrefois certaines organisations initiatiques de l’Occident : « Vincit omnia Veritas ».
(René Guénon, La crise du Monde moderne, 1929)
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رسالة
وَكُلُّهُـم مِـن رَسُـولِ اللهِ مُلْتَمِــس
Épître de
« tous ceux qui se rattachent à l’Envoyé d’Allah »
sall-Allah alayhi wa sallam
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Le texte suivant n’est qu’une première proposition donnée en vue d’établir un texte commun de référence qui pourra être l’objet des modifications proposées et acceptées par les cosignataires.
D’un commun accord, les cosignataires dont le nom figure ci-dessous (quelle que soit leur tarîqah) déclarent adhérer à l’ensemble de son contenu et le respecter en vue de renforcer l’esprit du Taçawwuf là où ils se trouvent.
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Article 1
a) Nous appartenons chacun à une tarîqah soufie, salafite et religieuse, attachée à notre Maître l’Elu (el-Mustaphâ) -qu’Allah prie sur lui et le salue-.
b) Nous évoluons dans le cadre du Coran et de la pratique prophétique (Sunnah), conformément aux exemples spirituels, comportementaux et humains, selon notre possibilité et notre capacité. Par ailleurs, nous établissons un lien entre la vie publique et ses différentes exigences, suivant l’éminente conduite de dévotion mohammadienne, en vue d’accomplir notre fonction (khalîfah) sur terre, aussi bien au niveau matériel qu’au niveau spirituel (ma’nawî), de la manière qui plaît à Allah et aux gens, à l’écart absolu de tout désaccord, de la dissension, du doute, du scepticisme, des conjectures, des problématiques en tous genres, des innovations et des interdictions.
c) Notre constitution est le Coran et la Sunnah, [conçus et pratiqués] avec flexibilité, souplesse, tolérance, dévotion et amour envers Allah et envers les gens.
d) Notre voie méthodique est la bonne intention, le bon caractère, la bonne adoration et le bon comportement.
e) Notre signe de reconnaissance est l’appel à l’affabilité, la paix, les bons caractères et l’attachement à Allah dans tous les domaines de la vie.
f) Notre objectif est Allah, et Allah seul.
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Article 2
a) Ce qu’Allah a prescrit est obligatoire et ce qu’Allah n’a pas prescrit est absolument inacceptable et sans valeur, même s’il est appuyé sur ce que l’on appelle l’usage formel et la terminologie pseudo-soufie et que les hommes et les djinns (eth-thaqâlayn) y croient.
b) L’objectif de notre message est de former les dirigeants et non pas de concentrer la foule de manière quantitative. En effet, « le soufisme est une volonté (et-taçawwuf irâdah) et non pas une administration (lâ idârah) ».
c) Accomplir la mission soufie est à la fois la piété et l’effort déployé pour la cause d’Allah.
d) L’autorisation initiatique (ijâzah) ou la fonction qu’occupe celui qui n’en est pas digne sont sans valeur, même s’il l’on a dépensé la fortune de Qaroun pour l’acquérir. Celui qui dispose d’une autorisation initiatique fonctionnelle (hâmil el-ijâzah) se doit d’être une forme réduite (sûrah muçgharah) du Messager d’Allah -qu’Allah prie sur lui et le salue-. Sinon, il sera, ainsi que ses assistants, parmi les prémices de l’Antéchrist : « Dis : » Le mauvais et le bon ne sont pas semblables, même si l’abondance du mal te séduit ».
e) L’initié qui oscille entre les Voies et les Maîtres sans raison légale viole ainsi le pacte. Il est privé de l’influence spirituelle (barakah). Il est inutile de s’occuper de lui et de ses affaires. Même s’il est grand, il perdra les deux vies : l’ici-bas et l’Au-delà. Le fait de s’intéresser à lui est un non-sens et une perdition.
f) Renouveler le pacte avec l’initié dont le Cheikh est mort ou avec l’initié qui suivait quelqu’un dont le point de vue est erroné, un ignorant, un innovateur ou quelqu’un de semblable est un devoir pour sauver la religion, le soufisme et l’initié lui-même.
g) Recevoir les pactes de « bénédiction » et de « soutien spirituel » par l’initié bien guidé avec l’autorisation de son Cheikh est permis à celui qui peut respecter les pactes conclus, conformément à l’attitude de nos grands Imams bien guidés -qu’Allah les agrée.
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Article 3
a) Les points de divergence [généralement évoqués entre les savants exotéristes et les représentants réguliers du Taçawwuf] tels que la sollicitation de l’appui du défunt dans l’invocation, la récitation du Coran pour le défunt, la récitation à haute voix de la Sourate Al-Kahf le vendredi, les deux appels à la prière du vendredi, les deux raka’ât (unité du cycle de prière) surérogatoires que l’on accomplit avant la prière du vendredi, la prière sur le Prophète après l’appel à la prière, le fait de se lever pour saluer celui qui arrive, la salutation d’adieu, le serrement de main après les prières obligatoires et la prière des deux fêtes, les invocations que l’on dit à haute voix après la prière, la construction des mosquées, l’excavation de la qiblah, la visite des cimetières des Saints d’Allah, l’invocation (dhikr) d’Allah en groupe, l’adoration d’Allah en récitant des ahzâb, des oraisons (awrâd), en accomplissant la prière et en mentionnant les Noms d’Allah, certaines traditions du soufisme, la classification de l’invocation et beaucoup d’autres sont des « points dérivés » de la jurisprudence.
b) Les points de vue ont divergé et divergeront encore sur ces points, sans faire jamais l’unanimité des savants. Ils font partie des questions du licite et de l’illicite et ne font pas partie des questions dogmatiques (‘aqîdah) qui conduisent à l’incroyance ou à la foi. A propos de ces points, chacun est tenu de respecter la position basée sur la preuve véridique, jusqu’à sa mort, sans controverse.
c) Selon nous, ces questions oscillent entre la permission (rukhçah) et la décision ferme (‘azîmah). Nous les traitons selon ce principe afin de ne pas être la cause de la désunion des musulmans ou de la guerre qui déchire les familles et l’unité des pays. En effet, ces questions occupent le même rang que celui de la divergence jurisprudentielle entre les quatre doctrines. Nous ne polémiquons pas du tout à leur sujet, car la polémique est absolument inutile.
d) Notre objectif est de repousser le mal par ce qui est meilleur.
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Article 4
a) Nous n’accusons aucun musulman d’incroyant, de polythéiste, de pervers ou d’apostat au simple prétexte qu’il adopte un autre avis que le nôtre ou parce qu’il a commis un péché. En effet, accuser quelqu’un d’incroyant ou de polythéiste est un acte infâme et fait partie des imprudences les plus dangereuses en matière de religion et de science. C’est une innovation destructrice.
b) Personne ne peut accuser d’être incroyant quelqu’un parmi les Gens de la qiblah en s’appuyant sur une question de divergence doctrinale ou sur un précepte dérivé et interprété selon son avis propre et son effort personnel.
c) Pire encore est celui qui assume la charge de substituer la sentence des « questions dérivées » à celle des « questions fondamentales » ou de manipuler l’identification des choses. C’est cette attitude qui a déchiré les liens de la communauté et a déformé l’image de la religion d’Allah. Celui qui tient à cette attitude est un destructeur ; sa fin pourrait être mauvaise. Il s’agit d’un hypocrite politique, qui adopte en apparence la religion, ou d’un arriviste qui cherche les plaisirs de la vie ici-bas au détriment de l’Au-delà.
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Article 5
a) Nous croyons au non-manifesté (el-ghayb) et aux prodiges des Saints d’Allah, qu’ils soient vivants ou morts. Par contre, nous ne croyons ni aux tours de prestidigitation (cha’wadhah), ni à la divination par le jet de coquillages (wada’) ou dans le marc de café (finjân), ni à la « chance » (bakht), etc. Ce qui se réalise de ces actes pourrait être soit dû à la coïncidence (muçâdafah), à l’expérience (tajribah), ou à la mise en œuvre (istikhdam) du Démon.
b) En vérité, nous croyons au songe véridique, au dévoilement réel, à l’inspiration divine, à la consultation (istikhârah) rapportée, à la pratique thérapeutique (roqiyah) prophétique confirmée, aux invocations (ad’iyah), aux versets des sourates coraniques y compris leurs bénédictions et leurs secrets efficients (asrâr), sans limites pour les vivants et les morts, qu’ils soient sains ou malades, suivant les livres de l’exégèse (coranique) et du Hadîth prophétique.
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Article 6
a) Nous respectons toutes les organisations initiatiques (turûq) régulières, quelle que soit la différence des tendances (machârib), des méthodes et des noms, mais nous ne donnons la préférence à notre tarîqah sur aucune autre. De même, nous respectons tous les Maîtres des organisations initiatiques régulières (et-turûq ech-char’iyah), vivants ou morts.
b) Nous cherchons la bénédiction chez eux tant qu’ils s’évertuent dans le domaine de la Da‘wa vers Allah loin des préjugés, des innovations et des apparences, mais nous ne leur donnons pas la priorité sur les Maîtres comme c’est le cas pour l’homme entre son père et son oncle.
c) En effet, nos grands Imams soufis qui ont atteint le rang de la perfection ont reçu la Voie en un mode tabarrukan auprès de dizaines de Saints de leur temps, ce qui montre que l’esprit de clan était absent. De plus, chacun d’eux avait des bonnes intentions pour son frère. Par conséquent, ils échangeaient les rencontres et les transmissions initiatiques (talaqqîn) en toute confiance, amour, « bonne foi » (‘aqîdah), entraide et certitude au sein d’une famille (‘achîrah) unique, même s’ils étaient de pays différents et qu’ils vivaient éloignés.
d) En vérité, toutes les turûq régulières commencent par le repentir (tawbah) et se terminent par la Connaissance (Ma’rifah). La différence concerne les méthodes et les cheminements spirituels, de telle sorte que chacun trouve ce qui correspond à sa nature.
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Article 7
a) Nous aimons les Saints d’Allah qui sont morts. Nous cherchons la bénédiction en leur rendant visite quelles que soient leurs doctrines et leurs tendances, comme nous ne faisons aucune distinction entre les Messagers d’Allah, ni entre Ses Saints ; nous confions la question de leur préférence cachée à Allah, Qui connaît Seul la vérité.
b) Nous ne devons pas faire de grossières supputations à propos du secret du non-manifesté bien gardé d’Allah.
c) De même nous ne devons pas faire l’éloge à outrance de nos Maîtres de manière qu’on les favorise par ignorance sur les Messagers d’Allah – nous implorons le pardon d’Allah [à ce sujet].
d) Nous sollicitons (natawassalu) le secours d’Allah par l’intermédiaire de Ses Saints, suivant nos connaissances et nos pratiques expérimentées, tout en croyant fermement qu’Allah est Seul l’Omnipotent (el-Qâdir), Celui qui Agit par excellence (el-Fa’’âl). Solliciter Allah par l’intermédiaire des Saints est tout simplement une cause, un degré élevé dans l’adoration, une confirmation de la vraie unification, une reconnaissance de la négligence et une soumission pratique qui indiquent le dévouement de l’invocation à Allah Seul. Le déplacement aux tombeaux et aux mosquées pour accomplir la prière, y rester et invoquer Allah n’est qu’une sorte de l’invocation d’Allah pour l’intermédiaire des bonnes actions en plus de la prédication de l’esprit pur.
e) En effet, c’est Allah qui dispose les choses des vivants et des morts et non les vivants ni les morts. Celui qui veut solliciter l’appui d’Allah par l’intermédiaire des Pieux ou des bonnes actions, qu’il le fasse ; celui qui ne veut pas, qu’il le laisse. Allah ne compte que les intentions.
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Article 8
a) Celui qui prête serment d’allégeance (même par le coeur) au contenu de cette lettre, adopte ses propos, croit à ses dogmes, appelle à cette Voie, fait partie de ceux qui sont rattachés à partir de l’Envoyé d’Allah.
b) Chacun a les mêmes droits et les mêmes obligations, qu’il s’engage à respecter envers lui-même et envers ceux qui sont avec lui.
c) Il en va de même pour celui qui est en Orient, en Occident, au Nord ou au Sud. Le noble et le modeste sont égaux. Le frère ignorant est à la charge du savant. Le frère faible est à la charge du fort. Le frère impuissant est à la charge du puissant. Chacun selon sa capacité et sa possibilité, sans aucune excuse. Il n’y a pas de distinction entre nous car on ne considère que la piété seulement, y compris dans les sens les plus élevés.
d) Le vrai pacte est celui des coeurs et non pas celui de la langue : les hypocrites ont conclu un pacte avec l’Envoyé d’Allah par la langue et la main et non pas par le cœur ni par l’esprit ; c’est pourquoi ils ont été parmi les gens de l’Enfer.
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Article 9
a) Tous nos actes accomplis pour notre vie d’ici-bas et de l’au-delà, même les jouissances et les plaisirs, sont voués à Allah seul. Grâce à nos bonnes intentions et à notre sincérité, ils sont considérés comme des prières, des adorations et des invocations.
b) La courtoisie est notre moyen et notre relation privée, si Allah le veut.
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Article 10
a) Chacun des co-signataires de cette lettre fait ainsi partie d’une assemblée bénie dont les obligations matérielles et morales sont bien réelles.
b) Nous participons à ses obligations avec les biens qui sont au surplus de nos besoins. Nous y consacrons une part de notre zakat, de nos aumônes, de notre effort personnel, de notre pouvoir et de notre intercession auprès des gens. Nous donnons ce qui est possible (même si c’est minime) de nos biens et des autres choses matérielles pour en faire profiter les frères démunis, notamment lors de nos célébrations islamiques bénies et des actions qui peuvent être envisagées dans ce cadre. Sinon, comment peut-on accomplir nos obligations et nos devoirs, et servir notre Da‘wa (Appel) vers Allah ?
c) Allah (qu’Il soit exalté et glorifié) dit : » Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis, et prie pour eux. Ta prière est une quiétude pour eux. Et Allah est Audient et Omniscient “.
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Cosignataire(s)
(par ordre chronologique)
Mohammed Abd es-Salâm – Tarîqah Mohammediyah Châdhiliyah – France (11 mars 2011)
Mohammed Mehannah – Tarîqah Mohammediyah Châdhiliyah – Égypte (2 septembre 2012)
Mostafâ Mansûr – Tarîqah Mohammediyah Châdhiliyah – France (12 octobre 2012)
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Pour tout renseignement et/ou pour apporter votre signature,
contacter Mohammed Abd es-Salâm à cette adresse :
porteurdesavoir@gmail.com
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- A ce propos, voir « Transmission et régularité » – Olivier Courmes (2010) [↩]
- 13° des « Pactes mineurs » de la Tarîqah Mohammediyyah [↩]
par Mohammed Abd es-Salâm le 11 mars 2011, mis à jour le 15 avril 2019