Hadith de la présentation des actes au Prophète ﷺ

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عن ابن مسعود ، عن النبي (ص) قال

حاتي خير لكم تحدثون وتحدث لكم ووفاتى خير لكم تعرض على أعمالكم ، فما رأيت من خير حمدت الله عليه وما رأيت من شر إستغفرت الله لكم

D’après Ibn Mas’ûd :  » Ma vie est un bien pour vous car vous me parlez et je vous parle, et ma mort sera un bien pour vous car vos oeuvres me seront montrées : pour le bien que je verrai, je louerai Dieu, et pour le mal que je verrai, j’implorerai Son pardon pour vous. »

(Cité par Suyûtî. Hadith authentifié)

Commentaires

Ce hadith énonce clairement que l’esprit du Prophète continue à avoir un rôle spirituel au sein de la communauté. Ayant accompli sa mission de transmetteur du Message divin et de guide spirituel, il continue, après avoir quitté ce monde, à être une source de miséricorde et de pardon pour les croyants.

Cheikh ‘Alî Jum’a

Le verset suivant, révélé par Dieu à Son Prophète ﷺ dans la sourate « Les femmes », est d’une portée générale (aya mutlaqa) : « Si seulement, lorsqu’ils se sont fait du tort à eux-mêmes, ils étaient venus te trouver, avaient demandé pardon à Dieu et que le Prophète avait demandé pardon pour eux, ils auraient trouvé Dieu enclin à l’acceptation du repentir et Très-Miséricordieux»1 La portée de ce verset ne saurait être réduite par d’autres versets (muqayyid nassî) ni par un argument rationnel (muqayyid ‘aqlî). Rien ne justifie donc que l’on réduise sa portée à la vie terrestre du Prophète ﷺ. Par conséquent, ce qu’enseigne ce verset est valable jusqu’au Jour de la Résurrection. On doit, en effet, accorder dans la plupart des cas une portée générale aux versets du Coran. Dès lors, quiconque voudrait réduire la portée du verset précédemment cité à la vie terrestre du Prophète ﷺ doit en apporter la preuve scripturaire. A l’inverse, affirmer la portée générale d’un verset ne nécessite pas de preuve puisque c’est là le cas normal: seule l’affirmation de la portée restreinte d’un verset demande une preuve.

Voilà comment les exégètes du Coran ont estimé la portée de ce verset. C’est notamment le cas de la plupart des exégètes qui, comme Ibn Kathīr, accordent une grande importance au Hadith et à la Tradition. Ce dernier rapporte, au sujet du verset qui nous intéresse, l’anecdote suivante : « De nombreux auteurs – dont le cheikh Abū l-Naṣr al-Sabbagh dans son ouvrage al-Chamil – rapportent d’après ‘Utbî la célèbre anecdote suivante : « J’étais assis dans l’endroit appelé Rawdat al-Nabî (1) ﷺ lorsqu’un bédouin arriva et dit :  »Que la paix soit sur toi, ô Envoyé de Dieu ! J’ai entendu la Parole de Dieu qui dit : « Si seulement, lorsqu’ils se sont fait du tort à eux-mêmes, ils étaient venus te trouver et avait demandé le pardon de Dieu pour eux, ils auraient trouvé Dieu enclin à la Miséricorde et l’acceptation du repentir. » Me voici donc implorant le pardon de Dieu pour mes péchés et recherchant ton intercession auprès de mon Seigneur… »
Quand le bédouin fut parti, je m’endormis et vis en rêve le Prophète ﷺ qui me dit: « Ô  ‘Utbi, va retrouver le bédouin et annonce-lui que Dieu lui a accordé Son pardon ! » (Bayân, p. 153-154)

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22 déc. 2015 – V2

Remarques sur la traduction de la partie de verset

وَلَوْ أَنَّهُمْ إِذ ظَّلَمُوا أَنفُسَهُمْ جَاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُوا اللَّهَ وَاسْتَغْفَرَ لَهُمُ الرَّسُولُ لَوَجَدُوا اللَّهَ تَوَّابًا رَّحِيمًا

« Si seulement, lorsqu’ils se sont fait du tort à eux-mêmes, ils étaient venus te trouver et avait demandé le pardon de Dieu pour eux, ils auraient trouvé Dieu enclin à la Miséricorde et l’acceptation du repentir. »

Nous nous sommes permis de corriger « avait demandé le pardon de Dieu pour eux » qui apparaît être la traduction de « فَاسْتَغْفَرُوا اللَّهَ وَاسْتَغْفَرَ لَهُمُ الرَّسُولُ » mais qui ne rend évidemment pas du tout ce qui est propre à la demande d’istighfar du Prophète ﷺ appliquée à ceux qui, précisément, sont concernés par cet aspect particulier de la fonction prophétique mohammedienne de chafâ’ah.

En précisant que l’inclination que l’on a n’est pas la chose par elle-même, nous avons également restauré l’ordre coranique de « tawwâban » puis « rahîman » :

« Si seulement, lorsqu’ils se sont fait du tort à eux-mêmes, ils étaient venus te trouver, avaient demandé pardon à Dieu et que le Prophète avait demandé pardon pour eux, ils auraient trouvé Dieu accepter (Acceptant) le repentir et Très-Miséricordieux»

Mohammed Abd es-Salâm

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  1. Coran 4, 64. : وَلَوْ أَنَّهُمْ إِذ ظَّلَمُوا أَنفُسَهُمْ جَاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُوا اللَّهَ وَاسْتَغْفَرَ لَهُمُ الرَّسُولُ لَوَجَدُوا اللَّهَ تَوَّابًا رَّحِيمًا []

par le 17 décembre 2015, mis à jour le 25 août 2016