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قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهم عَلَيْهِ وَسَلَّمَ

إِنَّ اللَّهَ قَالَ مَنْ عَادَى لِي وَلِيًّا فَقَدْ آذَنْتُهُ بِالْحَرْبِ

وَمَا تَقَرَّبَ إِلَيَّ عَبْدِي بِشَيْءٍ أَحَبَّ إِلَيَّ مِمَّا افْتَرَضْتُ عَلَيْهِ

وَمَا يَزَالُ عَبْدِي يَتَقَرَّبُ إِلَيَّ بِالنَّوَافِلِ حَتَّى أُحِبَّهُ فَإِذَا أَحْبَبْتُهُ كُنْتُ سَمْعَهُ الَّذِي يَسْمَعُ بِهِ وَبَصَرَهُ الَّذِي يُبْصِرُ بِهِ وَيَدَهُ الَّتِي يَبْطِشُ بِهَا وَرِجْلَهُ الَّتِي يَمْشِي بِهَا

Mohammad fils de ‘Uthmân fils de Karâma rapporte d’après Khâled fils de Makhled, d’après Sulaymâne fils de Bilâl, d’après Charîk fils de ‘Abdullah fils de Abu Namr, d’après ‘Atâ, d’après Abu Horeïra que le Messager d’Allah (qu’Allah prie sur lui et le salue) a dit :

«Allah a dit : « Celui qui nuit à l’un de Mes Saints, Je lui ai déclaré la guerre.

Mon serviteur ne s’approche pas de Moi par une chose que J’aime comme Il le fait avec ce que Je lui ai rendu obligatoire. Et Mon serviteur ne cessera de s’approcher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime.

Puis, lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. »1

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8 mars – V2

Commentaire

On peut considérer trois phases dans la partie de ce hadith qui concerne le taqarrub :

1. Le taqarrub par lui-même, c’est-à-dire le rapprochement correspondant, d’une part, à l’accomplissement des obligations religieuses et, d’autre part, au Travail spirituel qui vise à passer d’une initiation virtuelle à une initiation effective : « Mon serviteur ne s’approche pas de Moi par une chose que J’aime comme Il le fait avec ce que Je lui ai rendu obligatoire. Et Mon serviteur ne cessera de s’approcher de Moi par les actes surérogatoires… » وَمَا تَقَرَّبَ إِلَيَّ عَبْدِي بِشَيْءٍ أَحَبَّ إِلَيَّ مِمَّا افْتَرَضْتُ عَلَيْهِ وَمَا يَزَالُ عَبْدِي يَتَقَرَّبُ إِلَيَّ بِالنَّوَافِلِ
2. Un « évènement », d’origine divine puisqu’il est constitué par la survenue ou l’obtention de l’Amour d’Allah subhâna-Hu wa ta’âlâ, qui réalise un « passage à la limite » transformateur : « … jusqu’à ce que Je l’aime. Puis, lorsque Je l’aime … »  حَتَّى أُحِبَّهُ فَإِذَا أَحْبَبْتُهُ
3. L’exposition des fruits de l' »évènement » en question, en mode d’identification seigneuriale (rabbâniyyah) : « … Je suis son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. » كُنْتُ سَمْعَهُ الَّذِي يَسْمَعُ بِهِ وَبَصَرَهُ الَّذِي يُبْصِرُ بِهِ وَيَدَهُ الَّتِي يَبْطِشُ بِهَا وَرِجْلَهُ الَّتِي يَمْشِي بِهَا

Cette distinction fait apparaître clairement comment Allah, dans l’expression de Sa Sagesse subhâna-Hu, lie entre eux la progression (taqarrub) vers Lui et l’Amour (Hubb) qu’Il dispense à Son serviteur.

Cette relation est en réalité mentionnée sous deux rapports, différents, dans la première partie du hadîth :

• le serviteur bénéficie de l’Amour de son Seigneur en se rapprochant de Lui dans sa soumission à exécuter Ses prescriptions obligatoires (« Mon serviteur ne s’approche pas de Moi par une chose que J’aime comme Il le fait avec ce que Je lui ai rendu obligatoire« )
• et Le recherche par une initiative personnelle dans l’accomplissement soutenu des œuvres surérogatoires ( » et Mon serviteur ne cessera de s’approcher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime« ) 2

Il est donc nécessaire, exotériquement ou ésotériquement, de prendre en considération et de respecter, non seulement la forme selon laquelle, dans ce hadîth, Allah Lui-même subhâna-Hu wa ta’âlâ décrit ce processus mais aussi que Son Amour est le critère unique qui en garantit chacune des phases et qui en est l’Objectif : c’est en étant l’objet de l’Amour d’Allah dans la soumission à Ses prescriptions que l’on progresse vers Lui et grâce à l’Amour d’Allah subhâna-Hu wa ta’âlâ dans les pratiques surérogatoires que l’on y parvient effectivement.

w-Allah a’lam

Mohammed Abd es-Salâm

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ARTICLE THÉMATIQUE correspondant

GENERALITES SUR LA RÉALISATION SPIRITUELLE (TAHQÎQ, SULÛK)

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1. Bukhârî [↩]
2. Une question se pose : si l’Amour d’Allah est acquis par Son serviteur quand il accomplit les oeuvres qu’Il a prescrites, quel est l’Amour qu’il obtient dans l’accomplissement des oeuvres surérogatoires et qui lui permet d’obtenir le résultat décrit ? [↩]

par Mohammed Abd es-Salâm le 13 février 2012, mis à jour le 21 mai 2015