Le dhikr d’Allah – Cheikh Mohammed Zakî Ibrahîm

 

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والحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

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A l’occasion du 15ème anniversaire de la disparition de Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm, l’ est heureuse de proposer la traduction d’un nouvel extrait de l’Abrégé des doctrines de l’Islam , concernant la définition du Dhikr.

 3ème mercredi de Jumadâ’ ath-Thanî 1434

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Le dhikr d’Allah – Exalté et Magnifié soit-Il

 

« Tout ce qui fait penser à Allah et tout ce en quoi est mentionné le Nom d’Allah est un dhikr. Ainsi la science (‘ilm) est un dhikr, le Coran est un dhikr, la prière (çalâh) est un dhikr, l’adoration (ta’abbud) par la formule de glorification (tasbîh), de louange (tahmîd), de l’attestation de Foi (tahlîl), de la prière sur le Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue ainsi que sa famille, de la demande de pardon (istighfâr) ou tout autre formule de la sorte sont un dhikr ; la répétition des Plus Beaux Noms [d’Allah] (Asmâ’ el-husnâ), la récitation des oraisons (ahzâb), des litanies (awrâds) et des invocations (ad’iyyah) sont un dhikr.

Cela est établi par le Noble Coran : « Rappelez-vous de Moi et Je me rappellerai de vous » (fadhkurûnî adhkurkum) , « Ô vous qui croyez, rappelez-vous (udhkurû) d’Allah d’un dhikr abondant » !

 

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« Rappelez-vous de Moi et Je me rappellerai de vous » (fadhkurûnî adhkurkum)

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On ne peut dénombrer, dans la tradition prophétique (sunna nabawiyyah), les narrations (ahâdith) exhortant à s’attacher au dhikr.

En vérité, les effets psychiques (nafsiyyah) et spirituels (rûhiyyah), moraux (khuluqiyyah) et initiatiques (sulûkiyyah), extérieurs (dhâhiriyyah) et intérieurs (bâtiniyyah), religieux (dîniyyah) et mondains (dunyawiyyah) du dhikr sont tels qu’il ne convient pas à quelqu’un de sensé et vertueux de les délaisser.

La mise en œuvre (mumârassah) du dhikr requiert la compagnie d’un guide sage et savant qui fait parvenir l’homme aux enceintes de la Sainteté (hadhâ’ir al-Quds1, réunissant les impératifs lumineux de l’état humain (maqdiyâtu-l-bashariyyatu-l-mustanîrah) et les plaisirs sublimes 2 attachés au Plérôme suprême (mut’atu-l-‘alâqatu-l-mutassâmiyyatu bi-l-Malâ’i-l-A’lâ), jusqu’à ce qu’il devienne un homme seigneurial (insânan rabbaniyyan) réunissant les deux béatitudes (sa’âdatayn), au point qu’il dise à une chose « Sois, par la permission d’Allah ! » (Kun, bi-idhni-Llah !) et elle est 3 ; [cet état] est celui l’Homme Universel (Al-Insân el-Kâmil4 « .

Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm

Traduction collective

Version finale, notes et présentation par Maurice Le Baot

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Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm dans son bureau, devant un calligraphie du Nom de Majesté « Allah ».

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ARTICLE THÉMATIQUE correspondant

GENERALITES SUR LA RÉALISATION SPIRITUELLE (TAHQÎQ, SULÛK)

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  1. Il s’agit d’une désignation traditionnelle du Paradis. []
  2. Ou « célestes ». []
  3. Ce passage est une paraphrase d’une sentence souvent présentée comme un hadith Qudsî mais dont l’authenticité est contestée, notamment par le Cheikh Zakî al-Dîn qui déclare qu’elle provient de certains Soufis ayant parlé par « inspiration divine » (min qawl ba’d aç-çufiyyah ‘alâ lisân el-Haqq – subhâna-Hu wa Ta’âlâ)   : « Mon serviteur (‘abdî), obéis-moi, je ferai de toi un serviteur seigneurial (‘abdan rabbaniyyan ) qui dit à la chose « sois » et elle est. » – عبدي أطعني أجعلك عبدا ربنيا يقول للشي كن فيكون . Cheikh Zakî al-Dîn considère donc que le sens de cette parole est parfaitement orthodoxe et se rattache à l’injonction coranique qu’il cite si souvent dans ses écrits : « Soyez «seigneuriaux» (kûnû rabbaniyyin), puisque vous enseignez le Livre et l’étudiez » (III ; 79). []
  4. On notera ici la proximité entre l’exposition du Cheikh Zakî al-Dîn et celle de René Guénon, Cheikh Abdel-Wâhid Yahyâ concernant la nature, les « effets » et le But du dhikr : « [L’]incantation, qui est […] définie comme une opération tout intérieure en principe, peut cependant, dans un grand nombre de cas, être exprimée et « supportée » extérieurement par des paroles ou des gestes, constituant certains rites initiatiques, tels que le mantra dans la tradition hindoue ou le dhikr dans la tradition islamique, et que l’on doit considérer comme déterminant des vibrations rythmiques qui ont une répercussion à travers un domaine plus ou moins étendu dans la série indéfinie des états de l’être. Que le résultat obtenu effectivement soit plus ou moins complet, comme nous le disions tout à l’heure, le but final à atteindre est toujours la réalisation en soi de l’« Homme Universel », par la communion parfaite de la totalité des états, harmoniquement et conformément hiérarchisée, en épanouissement intégral dans les deux sens de l’« ampleur » et de l’« exaltation », c’est-à-dire à la fois dans l’expansion horizontale des modalités de chaque état et dans la superposition verticale des différents états, suivant la figuration géométrique que nous avons exposée ailleurs en détail. » (Aperçus sur l’initiation, Chap. XXVI). L’auteur fait ici référence à son ouvrage intitulé le Symbolisme de la Croix, dédié au Cheikh Abd al-Rahmân ‘Elîch el-Kebîr, et dont Michel Vâlsan a indiqué les « références islamiques » (Cf. « Références islamiques du « Symbolisme de la Croix » in Études traditionnelles n° 424-425 (1971), repris dans le volume posthume intitulé l’Islam et la fonction de René Guénon, aux Éditions de l’Oeuvre). []

par le 1 mai 2013, mis à jour le 21 juin 2015

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