19 – Le type de rattachement a-t-il une influence sur le statut de l’initié ?

Question 19

V2 – 11 sept 2010

Peut-être serait-il plus adéquat de présenter les choses autrement, en disant qu’après avoir envisagé le rattachement régulier à une organisation initiatique, la question se pose logiquement de savoir quels sont les moyens dont on pourra éventuellement disposer, au sein de la tarîqah en question, pour éventuellement développer un Travail initiatique de manière effective.

A titre d’exemple, il peut être utile de préciser une conséquence en rapport avec le caractère impersonnel du rattachement tabarrukan et qui est que celui qui est rattaché de cette manière n’est pas tenu de respecter un quelconque comportement disciplinaire (chez Charânî, notamment).

Il va de soi que, s’il décide de participer aux rites collectifs de la Tarîqah, l’initié devra nécessairement se soumettre aux différentes règles qui ordonnent habituellement ceux-ci, par souci de cohérence principalement et afin, également, de ne pas troubler leur déroulement ; mais il n’est pas tenu même d’y participer, de même qu’il n’est normalement pas plus tenu d’observer une discipline particulière quelconque envers le Cheikh ou n’importe qui d’autre (en dehors des règles de bienséance exigibles de tout musulman envers son frère).

Il existe sur ces questions une grande variété de situations, depuis les turûq qui laissent à leurs membres une totale liberté dans ces domaines jusqu’aux turûq qui conditionnent l’usage de l’ensemble des moyens initiatiques, et donc le rattachement lui-même, à la reconnaissance préalable du Cheikh, de telle sorte que l’accès à la tarîqah, dans son ensemble, ne peut se faire sans un rite de bay’ah (= ‘ahd, pacte initiatique) qui cumule à la fois la transmission de l’influence spirituelle et la reconnaissance d’un lien au Cheikh, c’est-à-dire en cumulant respectivement un aspect impersonnel avec un aspect personnel.

  • Dans le premier cas on comprend que celui qui est rattaché uniquement par la transmission de la barakah a toute latitude d’apprécier les choses (d’une manière d’ailleurs plus intérieure) et de voir s’il peut envisager d’établir secondairement un rapport initiatique personnel avec le cheikh de la tarîqah, ou avec un autre d’ailleurs.
  • Dans le deuxième cas, le postulant à l’initiation se trouve, une fois le rattachement effectué, engagé à la fois à la tarîqah et au cheikh, tenu de respecter les dispositions qu’il est censé connaître.

Les choses étant ainsi exprimées, et sans développer maintenant davantage ces aspects, il est néanmoins possible de comprendre globalement les avantages et les inconvénients que peuvent présenter l’une ou l’autre de ces situations et de voir également l’importance qu’il y a, pour chacun de connaître bien ces différentes éventualités avant même de procéder au rattachement et pendant son déroulement, « les actes valant selon leurs intentions ».

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Article thématique correspondant

MAITRE SPIRITUEL ET ENSEIGNEMENT

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par le 11 septembre 2010, mis à jour le 12 juillet 2015

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