« Le wird de Seyyidinâ Sahl al-Tustarî » – Cheikh Mohammed Zâkî al-Dîn
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Extrait de « El-bayt el-mohammedî »
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Parmi nos awrâd les plus importants chez nous, il y a, pour celui qui en a la possibilité, le wird de Sidi Sahl Al-Tustarî (qu’Allâh soit satisfait de lui). Le Cheikh al-Akbar Muhyi ed-Dîn Ibn ‘Arabî dit dans ses Futûhât : «Je suis rentré en khalwah avec le wird de Sahl et par lui j’ai obtenu une ouverture spirituelle en une seule nuit».
Le Cheikh al-Munâwî a dit, le rapportant de certaines autorités : «Celui qui s’y attache, aucun d’entre les êtres existenciés (mawjûdât) n’a de pouvoir sur lui», c’est-à-dire qu’il se voit accorder des charismes et des prodiges (al-karâmât wa-l-khawâriq) à la mesure de sa pureté (ikhlâç) et de sa sincérité (çidq). Il dit aussi : «C’est un wird d’une importance immense qu’ont expérimenté les Gens de Connaissance (Ahl al-‘irfân) et qui est un thériaque toujours salutaire.»
Nous disons personnellement qu’Allâh nous en a rendu la pratique propice et que nous avons obtenu de ce wird un secret spirituel seigneurial éternel (sirran rabbâniyyan khâlidan). Nous en avons obtenu la transmission du idhn extérieurement et intérieurement.
Il est fait de peu de mots mais contient de nombreux bienfaits. Peu de gens le mettent en pratique.
Modalité pratique (tarîqati-hi) : Il consiste, après avoir récité le « le wird du sommeil (al-nawm) » hérité du Prophète ﷺ (ma’thûr) (…) et, alors que tu es dans ton lit, à fermer tes yeux et ta bouche puis à dire dans ton cœur, sans bouger la langue, onze fois le texte du wird qui est le suivant :
« Allâh est avec moi (ma’iya), Allâh me regarde (nâdhirun ilayya), Allâh est mon témoin (châhidî) et Celui dont je témoigne (machhûdî), Allâh témoigne sur moi (châhidun ‘alay)» 1 .
Tu t’endors ensuite sur cela, sans cesser de répéter ce wird dans ton cœur et avec la langue, après t’être réveillé, à chaque fois que l’occasion qui se présente.
Le terme « témoin » (châhidî), dans ce wird, a pour signification « mon protecteur et Celui qui me fait vaincre (walîyi wa naçîrî)» où le sens de machhûdî c’est-à-dire « Celui dont je ne vois pas d’équivalent dans l’Être car tout ce qu’il y a dans l’existence est de Lui et vers Lui, Le mentionne et L’indique et aime se tenir devant Lui », ou bien « Mon témoin qui témoigne de moi » et la réunion de ces significations est préférable.
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- La forme du wird donnée ici est davantage développée que celle citée dans les ouvrages classiques tels la Risalah d’Al-Quchayrî ou l’Ihyâ’ de Ghazali. On peut constater par contre, à la lecture des passages correspondant, que la modalité générale et le nombre de la récitation donnée par le Cheikh Zakî al-Dîn est en tout point comparable à celle mise en œuvre par Seyyidinâ Sahl al-Tustarî lui-même (cf. la traduction du chapitre de l’Ihyâ’ publié sous le titre L’éducation de l’âme (chez Al-Bouraq), à la fin de la section 10 consacrée à l’éducation des enfants. On notera ici, en rapport avec le nom de ce wird, que Seyyidnâ Sahl est célèbre, d’après Michel Vâlsan qui se réfère manifestement ici à Ibn Arabî – qu’Allah soit Satisfait d’eux, pour avoir obtenu le maqâm de la « prosternation du Cœur [sujûdu-l-Qalb] » [qui] est un maqâm initiatique très rarement connu, même par les grands hommes spirituels. Sahl, lorsque la chose lui arriva, resta une longue époque dans l’incertitude quant à la signification et à la durée de l’évènement, et il ne trouvait personne pour l’éclairer là-dessus. Il voyagea à ce sujet de différents côtés, et seulement après beaucoup de recherches il trouva à Abadan un maître qui l’édifia, en lui précisant que le fait était « définitif pour ce monde et pour l’autre ». [↩]
par Maurice Le Baot le 12 mai 2012, mis à jour le 20 mars 2017