« Les piliers de la Fraternité (Arkân al-Ukhuwwah) » – Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn Ibrâhîm

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والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

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Les piliers de la fraternité (Arkân al-Ukhuwwah)

 V3 – 25 février 2013

« Les piliers de notre Fraternité (arkân Ukhuwwatinâ) 1 en Allah sont au nombre de quatre : science (‘ilm), adoration (‘ibâdah) 2 , convenance (adab) 3 et doctrine (‘aqîdah).

« Une science qui fait mûrir (yu’maru) 4 la raison (al-‘aql), une adoration qui fait mûrir le cœur (al-qalb), une « attitude convenable » (adab) 5 qui fait murîr l’âme (an-nafs) et une doctrine qui élève spirituellement (tartaqî bi-r-rûh) 6 jusqu’aux degrés (ma’ârij) de la Seigneurie (ar-Rabbaniyyah) 7  » .

 

L’Imam al-Râ’id [Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn Ibrâhîm]

Notes du traducteur

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ARTICLE THÉMATIQUE correspondant

GENERALITES SUR LE TASAWWUF

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  1. Le terme « ukhuwwah » (fraternité, confrérie), à la différence de ceux de « tarîqah » ou « manhâj » (méthode, voie) par exemple, comporte une dimension collective qu’il nous semble important de souligner ; à ce propos le Cheikh Zakî al-Dîn – qu’Allah soit satisfait de lui – enseigne que « Les frères sont un Esprit unique (rûhan wâhidatan) dans des corps multiples ». Sur la fraternité, on lira l’intéressant article de F. Peregrino qui porte ce titre, en particulier les citations du Cheikh Al-Tadilî – qu’Allah soit satisfait de lui – extraites de la traduction par A. Broudier de son ouvrage « Ad-Dîn an-Nasîhah », paru aux Éditions traditionnelles mais malheureusement épuisé depuis bien longtemps. [Sur le même sujet cf. l’article de Mohammed Abd es-Salâm intitulé Fraternité et Naçîhah dans la Tarîqah Mohammediyah Châdhiliyah qui reproduit par ailleurs certains extraits du traité du Cheikh al-Tâdilî]. [↩]
  2. Ces deux aspects se retrouvent dans l’organisation des séances collectives établies  dans la zawiyâ du Caire par le Cheikh Zakî al-Dîn – qu’Allah soit satisfait de lui – qui sont divisées en « majliss al-‘ilm » (la nuit du jeudi) et « majliss al-’ibâdah » (la nuit du lundi). Ceci peut être mis en rapport avec l’expression « ‘ilm wa ‘amal » (Science et action) souvent citée par les Maîtres de la Tarîqah Mohammediyyah pour définir la méthode du sulûk ; on y trouve parfois adjointe l’expression « wa ukhuwwah wa ta’âwwun » (Fraternité et entraide), ce qui nous ramène au coeur de notre sujet. [↩]
  3. Sur la traduction de ce terme en français, les multiples sens du terme adab et son usage dans le taçawwuf voir les précisions de Mohammed Abd es-Salâm : ici  et ici. [↩]
  4. On pourrait aussi traduire ici : « conserve la vie », « fait vivre» ou encore « fait fleurir ». [↩]
  5. C’est à dire qui respecte les convenances. Cf. note supra. [↩]
  6. Litt. : « par l’Esprit ». [↩]
  7. En référence au verset « Soyez « seigneuriaux » (rabbânyîn), puisque vous enseignez le Livre et l’étudiez » – L’emploi des termes « tartaqî » et « ma’ârij » indique, de par leurs racines arabes respectives, le caractère plus particulièrement « vertical » de la progression envisagée en dernier lieu. Si l’on considère la mention de l’Esprit (ar-Rûh) et de la Seigneurie dans ce contexte, on peut penser que la aqîdah désigne ici plus particulièrement la doctrine proprement métaphysique du Tawhîd ; la science (‘ilm) évoquée en premier lieu serait alors davantage d’un ordre préparatoire (qui inclut dans ce sens la aqîdah en tant que formulation dogmatique commune (Kalâm, ‘Ilm at-Tawhîd) ). On prendra soin cependant à ne pas établir une différence trop radicale entre les deux aspects évoqués car, selon Guénon, « la doctrine n’est jamais envisagée comme une simple théorie se suffisant à elle-même, mais comme une connaissance qui doit être réalisée effectivement et, de plus, elle comporte des applications qui s’étendent à toutes les modalités de la vie humaine sans aucune exception »,  ce qui n’est pas sans rapport avec la formule islamique bien connue : « At-Tawhîdu wâhidun » . Cf. aussi à ce propos, le chapitre de l’  Introduction Générale à l’Étude des Doctrines hindoues de René Guénon intitulé « Rapports de la métaphysique et de la théologie » ainsi que la série d’articles de Luc de la Hilay consacrés à la ‘Aqîdah, d’après Ghazalî». [↩]

par le 11 décembre 2012, mis à jour le 4 mai 2015

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