« Monseigneur (Seyyidî) ! Ô Envoyé d’Allah (Yâ Rassûl’Allah) » ! (Prière finale) – Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm

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La prière sur le Prophète ﷺ dont nous proposons la traduction ci-dessous est extraite de la conclusion d’un article du Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn 1 intitulé :

« Monseigneur (Seyyidî) ! Ô Envoyé d’Allah (Yâ Rassûl’Allah) !

Tu es « notre seigneur » (seyyidinâ) quand bien même cela est détesté (kariha) par les impudents (al-mutawaqqihûn) !

V2 – 2 mai 2013

Les compagnons appelaient « Monseigneur » (yusawwidûn2 notre seigneur l’Envoyé d’Allah ﷺ ! »

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En réponse à certaines remises en cause contemporaines de cette pratique, le Cheikh revient sur les fondements légaux de cette appellation, sur son importance du point de vue du adab envers Allah et son Prophète, sur sa mention en général et dans la pratique de la prière sur le Prophète en particulier ainsi que sur la gravité que constitue son abandon 3 .

La prière qui clôt l’article reprend ces différents aspects dans une synthèse qui nous semble illustrer de manière remarquable la méthode employée par le Cheikh Mohammed Zakî al-Din, tant sous le rapport de l’exposition doctrinale que du cheminement initiatique 4 .

W’Allahu a’lam!

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Prière finale

Traduction 

Allahumma accorde donc Ta Grâce, Ta Paix, Ta Bénédiction, Ta Miséricorde, Ta Compassion, Ta Bienveillance et Ta Générosité au « seigneur des enfants d’Adam » 5 , notre seigneur Mohammed ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Suivants jusqu’à la Résurrection quand bien même cela est détesté (kariha) par tout impudent (kullu waqihin) ; Allahumma enseigne-nous le comportement juste (addibnâ) avec Toi, avec lui 6 et avec [toute] la Création par la justesse de Ton comportement (bi adabi-Ka), et ne nous éprouve pas par un mauvais comportement (sû’ el-adab) dissimulé (mastûran) au nom de la Sunnah et de la Salafiyyah 7 ou manifesté (mashhûr) au nom du Dîn 8 , en vérité « c’est une sédition [venant] de Toi, Tu égares par elle qui Tu veux et Tu guides qui Tu veux » 9 !

Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm

Présentation et notes du traducteur

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  1. Publié dans la revue Al-Muslîm du mois Dhûl-hijjah 1375 (1956) sous la rubrique Kalîmatu-r-Râ’id figurant en tête de numéro. Cet article a été reproduit dans le premier volume éponyme de l’édition posthume de l’ensemble des articles publiés dans cette rubrique. []
  2. Nous traduisons selon le contexte ce verbe issu de la racine arabe sâda , comme le terme seyyid,  qui peut-être rendu de différentes manières : « faire prévaloir quelqu’un », « reconnaitre quelqu’un en tant que chef, guide » , « rendre hommage à quelqu’un pour ses vertus » , etc. ; le Lissân el-‘Arab donne pour exemple le hadith suivant : «  D’après Qays ibn ‘Âçim : «Craignez Allah et rendez hommage à vos aînés (yussawwidû akbarakum) !- وفي  حديث قيس بن عاصم: اتقوا الله وسَوِّدوا أَكبَرَكم []
  3. A ce propos, cf. les précisions du Cheikh al-Nabbahânî. []
  4. Ces deux aspects étant intimement liés, ainsi que l’a magistralement démontré René Guénon – Cheikh ‘Abd el-Wâhid Yahyâ. []
  5. Selon le hadith cité dans le corps de l’article par le Cheikh : « Je suis le seigneur (Seyyid) des fils d’Adam, [cela dit] sans orgueil. » «أنا سيد ولد آدم و لا فخر » []
  6. Il s’agit évidemment ici du Prophète ﷺ. []
  7. A ce propos, on se rappellera opportunément le nom complet de la Tarîqa Mohammeddiyah :  At-Tarîqah Al-Mohammediyyah Ach-Châdhiliyyah Aç-çufiyyah As-Salafiyyah Ach-Char’iyyah, le qualificatif « As-salafiyyah » étant pris ici au sens de ceux qui suivent véritablement la tradition des pieux prédécesseurs (salaf). Concernant l’importance du adab dans la Tarîqah, cf. la parole suivante du Cheikh Ibrâhîm al-Khalîl. []
  8. A ce propos, Sidî Mohammed Mehanna rappelait récemment que « le adab est l’origine (açl) du Dîn » ; lors d’une précédente intervention, il précisait que « le adab est l’esprit (rûh) de la tarîqah » en général et de la Tarîqah Mohammediyyah en particulier. On ajoutera, en complément de ce que nous avons déjà indiqué ailleurs, que la première expression pourrait-être rapprochée de celle du dharma hindou en tant qu’il exprime l’idée d’une « loi » ou « norme » primordiale universelle » et la seconde, qui n’est qu’une spécification de la première, du « swadharma, c’est-à-dire […] l’accomplissement par chaque être de la fonction qui est conforme à sa propre nature » (Cf. respectivement : René Guénon, « Dharma », repris dans les Études sur l’Hindouisme et « Les trois voies et les formes initiatiques », repris dans Initiation et réalisation spirituelle). []
  9. Paraphrase de Coran (7, 155) : « Ce n’est là qu’une des épreuves par lesquelles Tu égares qui Tu veux et Tu diriges qui Tu veux. » La suite du verset poursuit «Tu es notre Protecteur ! Aussi, pardonne-nous et fais-nous miséricorde, Toi qui es le meilleur de ceux qui pardonnent !  (Trad. J.-L. Michonrahimahu-Llah). []

par le 22 avril 2013, mis à jour le 19 août 2015

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