« Notre Tarîqah » : Lectures fondamentales – Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm

Introduction

Les passages que nous traduisons ici sont extraits d’une petite épitre écrite par le Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn Ibrâhîm en mars 1997 ( Shawwâl 1417), soit moins d’un an avant sa disparition – Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde.

Cette épitre est intitulée « Notre Tarîqah : La Tarîqah Mohammediyyah Châdhiliyyah, Soufie, salafie et légale / Notre voie : Le Livre pur et la Tradition prophétique authentique » et sous titrée « Ce que doit connaître prioritairement tout frère en Allah afin qu’il s’y conforme, intérieurement et extérieurement ».

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Les extraits choisis correspondent aux sections 6 et 7 de l’épitre 1 . Le Cheikh Zaki al-Dîn y recommande, après ses propres ouvrages, un certain nombre de livres d’ « autorités soufies salafies » classiques et contemporaines parmi lesquelles, ceux de « Abd el-Wâhid Yahyâ » plus connu en Occident sous le nom de René Guénon 2 . Il revient ensuite sur certains auteurs controversés comme Ibn Arabî 3 et Hallâj.

Nous noterons ici qu’en situant les livres de René Guénon parmi ceux des « autorités soufies salafies« – et non parmi ceux « à propos desquels les gens divergent » – le Cheikh Mohammed Zakî al-Dîn souligne d’une manière remarquable leur orthodoxie d’un point de vue strictement islamique 4 .

Traduction
En vérité, tu ne peux comprendre profondément les grandes bases fondamentales (akabir al-uçûl al-assâssiyyah) de notre Appel (da’wah) sans avoir, avant tout, lu et relu les ouvrages de notre Imam, le rénovateur de la prédication (da’wah) soufie légale 5 . Ses ouvrages se complètent les uns les autres et il y a dans certains d’entre eux des choses qu’on ne retrouve pas dans le reste de son oeuvre. Et n’oublie pas le livre intitulé « La référence » ( al-Marji’) de notre Maître l’Imam Cheikh Ibrâhîm al-Khalîl ibn ‘Alî al-Châdhili ainsi que les livres de nos Maîtres les autorités soufies salafies (Sadâtinâ-l-a’immatu-ç-çufiyyatu-s-sâlafîn) comme :

al-Ghazâlî,

al-Qushayrî,

al-Muhâsibî,

Ibn Zarrûq,

Ibn Ajîbah,

al-Suhrawardî,

Ibn ‘Atâ’i-Llah,

al-Akhdarî,

al-Subkî,

al-Qâwuqajî,

al-Khatîb al-Tantâwî,

Abu-l-fayd al-Mûnafî,

‘Abd al-Halîm Mahmûd,

Abd al-Wâhid Yahyâ,

Salâmah al-Azâmi al-Naqchâbandî,

ainsi que Mâdî Abu-l-Azâ’im et leurs semblables afin de comprendre l’Appel à Allah (da’wah ilâ’Llah), Exalté soit-Il, et que tu agisses en conformité avec ce que tu sais (lita’mal bimâ ta’lam) 6 .
*
Quant aux Maîtres à propos desquels les gens divergent, comme :

Ibn ‘Arabî,

al-Hallâj,

Ibn al-Fâridh,

al-Bistâmî,

le martyr al-Suhrawardî 7 ,

les tenants de l’Unicité de l’Existence (açhâb wahdati-l-wujûd) et leurs semblables,
nous ne polémiquons jamais à leur sujet et nous laissons leur sort à Allah. Nous gardons cependant une bonne opinion à leur égard et nous interprétons de manière subtile (nata’awwil) ce qui diverge dans leurs paroles au moyen de ce qui est en adéquation avec le Livre et la tradition prophétique. En effet, aucun individu n’est en droit d’exclure de la Religion d’Allah (dîni-Llah) celui qui a prononcé les deux attestations de foi. Par ailleurs, beaucoup de choses qu’on leur attribue ne remontent pas à eux, ce sont des mensonges et de la médisance à leur égard.
(A suivre, in châ Allah!)
Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm
Introduction et notes du traducteur