Ouverture d’une école de sciences islamiques à Kairouan (2012)

Par la grâce d’Allah – exalté soit-il – nous sommes heureux de relayer cette annonce de l’ouverture d’une école de sciences islamiques (madrassah char’iyyah) à Kairouan selon la méthode traditionnelle de la zaytuna, in châ allah!

 

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V2 – 3 mars 2012

 

Contrairement à ce que l’on dit en général, dans les pays étrangers et islamiques en particulier, ainsi que l’explique le Cheikh al-Tayyib al-Ghazî sur cette vidéo, la Tunisie ne manque pas de savants ni de ressources « scientifiques » traditionnelles même si ceux-ci sont cependant trop souvent occultés par les savants de l’extérieur et du mashreq en particulier, qui bénéficient d’une large diffusion de leurs enseignement via les moyens modernes de communication.

La Tunisie a de plus souffert, durant les décennies précédentes, d’un abandon important des méthodes d’enseignement héritées de la mosquée-université de la Zeytuna. Celles-ci ont cependant été conservées par une certaine élite religieuse, en Tunisie mais aussi à l’étranger, par les savants expatriés, et nécessitent d’être à nouveau mises en avant, afin de permettre la restauration d’un enseignement traditionnel et plus largement d’une éducation islamique en Tunisie, la première étape de ce processus étant la prise de conscience des possibilités (mumkinât) existantes.

Dans cette perspective, il importe que les tunisiens se tournent vers leurs savants qui ont une connaissance de la situation tunisienne et des besoins réels de la population, contrairement aux voix qui, en plus d’importer une méthodologie étrangère, ne tiennent pas compte des avis et des moyens des autorités religieuses locales ; l’aide qui pourra être apportée de l’extérieur ne sera en effet utile qu’à la condition expresse de constituer un appui aux forces en présence, sous leur égide et dans une perspective commune1. 

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Le programme proposé se compose de quatre séances hebdomadaires (Vendredi soir, samedi soir, dimanche matin et soir), y seront enseignés respectivement les sciences coraniques2 , le droit islamique selon le madhhab Malikî selon une filiation (sanad) ininterrompue en Tunisie depuis l’Imam Sahnûn, l’étude de la doctrine (‘aqîda) islamique selon l’école ‘achra’iyyah, selon une filiation là encore multi-séculaire, et enfin l’apprentissage de la langue arabe3.

 

L’ensemble est basé sur les ouvrages d’enseignement traditionnel à Tunis comme le mukhtaçâr de Sidî Khalîl, aqrab al-masâlik de l’Imam al-Dirdîr, la Hashiya de l’Imam al-‘Udwî4 sur la célèbre Risalah d’Ibn Abi zayd el-Qayrawânî pour le fiqh mais aussi un certain nombre d’autres dûs à d’éminents savants issus de la Zaytuna. Les enseignants sont eux-même issus en partie de cette vénérable institution ou encore d’el-Azhar.

Les cours sont ouverts à tous, hommes, femmes et jeunes (shubbân) de toutes orientations professionnelles et scolaires, répartis en différents niveaux d’apprentissage. Des examens auront lieu chaque année pour sanctionner le niveau obtenu.

Nous demandons à Allah qu’il préserve les savants en Tunisie et dans tous les pays islamiques et qu’il ne les fasse pas disparaître sans avoir transmis le dépôt qu’il ont reçu, jusqu’en Occident in châ allah!

 

Amin , w’al-hamduli-Llahi rabi-l-‘alamîn!

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  1. On remarquera la proximité des conditions présentées par le cheikh al-Tayyib al-Ghazî et l’enseignement de Guénon concernant la constitution d’une élite telles qu’elles sont exposées dans Orient et Occident en particulier [↩]
  2. notamment le commentaire (tafsîr), la science des versets abrogés (mansukh) et les règles de psalmodie (tajwîd). [↩]
  3. Conjugaison (çarf), grammaire (nahw) rhétorique (balagha)… [↩]
  4. Ces deux derniers sont aussi de célèbres Maîtres du Taçawwuf Khlawâtî et Châdhilî. Cf. A ce propos l’Ijâzah de la Tarîqa Mohammediyyah Châdhiliyyah [↩]

par le 23 février 2012, mis à jour le 20 août 2015