La Prière du « soulagement » – Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar
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بسم الله والحمد لله
والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه
حسبنا الله و نعم الوكيل و لا حول ولا قوة إلا بالله العلي العظيم
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« En vérité, les Amis (Awliyâ’) d’Allah n’éprouveront pas de peur et ne seront pas affligés 1 »
En parcourant Internet à l’annonce de la destruction des tombeaux de l’Imam Zarruq et du Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar 2 – Qu’Allah soit satisfait d’eux, préserve leurs nobles corps et nous fasse profiter de leur Barakah – nous avons pris connaissance d’une prière sur le Prophète attribuée au Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar dont nous publions ci-dessous le texte3 et la traduction en hommage à son auteur, ses maîtres 4 et ses suivants.
Cette prière, dont il existe plusieurs versions, apparaît par ailleurs comme particulièrement propice à la situation présente puisqu’elle a pour particularité remarquable (fa’idah ‘ajîbah), selon un des commentaires proposés, d’apporter le soulagement après la difficulté (al-faraj ba’d ach-chiddah).
Nous demandons à Allah qu’Il nous garde donc, par elle, avec ses Awliyah et préserve la communauté mohammédienne toute entière des séditions de la fin des temps ainsi que de l’Antéchrist et de ses armées – Que la malédiction d’Allah soit sur eux !
Wa bi-Llah et-Tawfîq !
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الصلاة التفريجية لسيدى عبد السلام الاسمر رضى الله عنه
La Prière du « soulagement » (at-tafrîjiyyah) 5 du Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar – qu’Allah soit satisfait de lui
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اللَّهُمَّ صَلِّ على سَيِّدِنا مُحَمّدٍ صَلاةً تَأتِينا مِنْكَ بِرِزْقٍ وَفَرَجٍ
Allahumma prie sur notre seigneur Mohammed d’une prière qui nous fasse parvenir de Ta part une subsistance et un soulagement,
وتَدْفَعُ بِها عَنَّا الفِتَنِ والبَلاءِ والغَلاءِ والحَرَجِ
Par laquelle Tu éloignes de nous les séditions (fitan), l’épreuve, la « surenchère » (ghalâ’) et la difficulté,
وتُخْرِجْنا مِنَ الضِيقِ الَّذِي طَوََّرَهُ حَرَجٌِ
Tu nous sortes de l’angoisse que provoque la difficulté,
صَلاةً ما صَلاّها مَهْمومًا إِلاَّ فَرَجَ
Une prière que ne prie « une personne rongé par les soucis » (mahmûman) sans être [immédiatement] soulagé
ولامَسْجونً إِلاَّ خَرَجَ
Ni un prisonnier sans être [immédiatement] libéré
وعَلى آلهِ وصَحْبِهِ وَسَلِّم تَسْليمًا كَثيرًا
Et [prie de même] sur sa famille ainsi que ses compagnons et salue-les d’une salutation abondante.
Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar
Présentation et notes du traducteur
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V2 – 29 août 2012
Photographies des lieux saints avant leur profanation
Zawiyâ du Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar – qu’Allah soit satisfait de lui – à Zliten (Lybie)
Tombeau du Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar
Tombeau du Cheikh Ahmad Zarrouq – qu’Allah soit satisfait de lui – à Misrata (Lybie)
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- Cor. Sourate Yunûs, v. 62-64 [↩]
- La profanation des sanctuaires de ces deux Maîtres de la Tarîqa Châdhiliyyah qui sont par ailleurs des autorités reconnues du madhhab malikî illustre d’une manière toute particulière l’opposition des prétendus « réformateurs » aux autorités régulières de l’islam, tant ésotériques qu’exotériques. La lutte contre les soi-disantes « innovations » des soufis, des ach’arîs et des savants des quatre écoles juridiques qui a servi de prétexte à ces exactions est en réalité la plus pernicieuses des innovations qui tend à une uniformisation monstrueuse de la tradition prophétique, à rebours des adaptations traditionnelles véritables dont la multiplicité reflète l’unité fondamentale des principes traditionnels dont ces dernières procèdent. Cf. à ce propos nos « rappels sur la dégénérescence et les adaptations cycliques » en particulier la citation de Guénon reproduite en note 21. Le même auteur évoquait, en 1921, dans un compte-rendu du « Dogme et la Loi de l’Islam » de I. Goldziher, « la secte moderne des Wahhâbites, qui prétend s’opposer à toute innovation contraire à la Sunna, et qui se donne ainsi pour une restauration de l’Islam primitif », il ajoutait ensuite que « c’est probablement un tort de croire ces prétentions justifiées, car elles ne nous semblent pas l’être plus que celles des Protestants dans le Christianisme ; il y a même plus d’une analogie curieuse entre les deux cas (par exemple le rejet du culte des saints, que les uns et les autres dénoncent également comme une « idolâtrie ») ». Ce compte-rendu a été republié dans le n°126 de la revue Vers la Tradition. On mesurera tout la pertinence du parallèle établi entre la « la secte moderne des Wahhâbites« et le Protestantisme en consultant le chapitre V de la « Crise du monde moderne » où le même auteur examine les fondements de ce qu’il qualifie de « révolte contre l’esprit traditionnel » au sein de la Chrétienté finissante. [↩]
- La « vocalisation » du texte arabe est de notre fait. [↩]
- Nous comptons l’Imam Zarrûq parmi eux car, même s’il ne figure pas dans les chaînes de transmission principales de la tarîqa Salâmiyyah (ou Sulaymiyyah ) , sa wadhîfah constitue un des principaux wird de cette voie, à coté des ahzâb de son fondateur, le Cheikh Abd es-Salâm al-Asmar. [↩]
- A ne pas confondre avec la célèbre prière qui porte parfois aussi ce nom. [↩]
par Maurice Le Baot le 27 août 2012, mis à jour le 25 juillet 2015
Mots clés : Abd es-Salâm el-Asmar, Nabbahani, Prière sur le Prophète, Zarrûq