Progression dans la Voie (sulûk) et pollution des idées : pour une « écologie spirituelle » – M.A.S.

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  بسم الله الرحمن الرحيم الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه ومن والاه

Le présent article ne fait, en définitive, que s’appuyer sur une idée qu’avait exprimé René Guénon dans un de ses livres : la multitude des incompréhensions, déviations, corruptions et perversions véhiculées par la mentalité occidentale profane au sein du monde moderne dans le domaine des idées ou des principes lui apparaissaient, en dehors de leurs propres aspects immédiatement perceptibles, comme autant d’obstacles et de voiles posés sur la voie de l’accès à la perception juste et limpide des notions traditionnelles d’origine.

A l’époque où le mouvement écologique, dont on voit à l’évidence le bien-fondé dans le domaine qui le concerne, se développe avec une certaine nécessité au sein des différentes sociétés qui ne peuvent faire autrement que de chercher des solutions aux abominations qu’elles ont créées dans leur propre environnement, on voit cette même tendance apparaître comme un mot d’ordre dans certaines turûq. 

Ne doit-on pas, avant tout et par principe, adopter une attitude, que l’on pourrait qualifier d’ « écologie spirituelle » si l’on voulait céder au néologisme et à la volonté de se faire comprendre du plus grand nombre, qui consisterait à se demander, au minimum, quel est le rôle exact des idées propagées à l’encontre du taçawwuf par le courant wahhabite, notamment à l’égard des aspects méthodiques de la Voie ?

La pollution du milieu dans lequel se trouve l’être ne doit-elle s’entendre que sous un rapport extérieur ?

Et si ce n’est pas le cas, ce qu’évidemment nous pensons, est-ce aux turûq de descendre à ce niveau pour appréhender ces aspects ?

Ne devraient-elles pas plutôt s’attacher à envisager d’abord et avant tout à ce à quoi, dans l’ordre des principes, ces manifestations extérieures correspondent ?

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par le 7 juin 2013, mis à jour le 26 juin 2015