20 – Quelles sont les caractéristiques générales de la bay’ah ou ‘ahd, pacte initiatique régulier ?

Question 20

V1 – 12 sept 2010

Comme dans toute approche de ce genre, qui a pour but de définir et d’étudier une pratique rituelle, tout dépend un peu du point de vue selon lequel on se place et de ce sur quoi on veut insister.

Dans le cas présent il est important de bien avoir à l’esprit :

  1. le But de la bay’ah
  2. les intervenants
  3. (éventuellement : les modalités)

Nous nous placerons (parce que c’est le cas « idéal »), dans la perspective d’un rattachement avec un Maître réalisé, quel que soit son degré de réalisation effective.

Le But du pacte initiatique : conduire et diriger un être (initié) à la Connaissance Suprême.

Il existe, bien plus que l’on ne pourrait le croire, des personnes qui sont incapables de définir précisément le contenu du pacte initiatique qu’elles ont pourtant contracté, parfois depuis fort longtemps. On comprend que cet état de fait revête une certaine importance méthodique, surtout au début de la relation initiatique, puisque le disciple peut ainsi ne pas savoir exactement ce à quoi il est tenu envers son Cheikh, cet état étant propice à une certaine passivité, plus ou moins entretenue ou auto-entretenue.

Les intervenants : ils sont au moins deux. Tout pacte implique nécessairement une « réciprocité » qui implique donc une « contre-partie » correspondant exactement à la nature de l’engagement envisagé par chacun des intéressés, engagement dont il importe de définir préalablement le contenu et la nature, du moins s’il existe une volonté partagée de faire les choses clairement et si l’on tient à ce que la relation définie par le pacte se développe sur des bases saines :

Le postulant, futur disciple

Qui est –il : rattaché ou pas ?

Pourquoi s’engage-t-il avec un Maître dans ce But ?

A quoi s’engage-t-il et contre quoi ?

Le Maître : distinguer la fonction de la réalisation :

Qualité fonctionnelle : autorisé ou pas ?

Qualité personnelle : réalisé (dans le cas du  présent exemple)

A quoi s’engage-t-il et contre quoi ?

Les modalités : sont multiples et très variables. Guénon précise qu’en raison de la spécificité de l’enseignement initiatique, il est même normal et nécessaire que les modalités ne soient jamais strictement identiques, pour un même Maître, d’un disciple à un autre.

Le pacte a normalement lieu lors du rite de rattachement, c’est-à-dire de la transmission de l’influence spirituelle, mais peut être dissocié.

21 mai 2015 – V2

Suite à cette première approche, qui avait principalement pour but d’envisager le pacte initiatique sous son aspect humain, c’est-à-dire au sein de la relation de Maître à disciple en tant que telle, il est nécessaire de rappeler ou d’affirmer, conformément in châ Allah à la forme 1  et au fond mêmes du verset coranique correspondant, que le pacte initiatique concerne essentiellement l’initié et son Seigneur ; et cette dernière précision ne diminue d’ailleurs en aucune manière l’importance de ce qui revient uniquement au Maître, si l’on peut s’exprimer ainsi, mais affirme la réalité profonde de ce dont il s’agit. Pour reprendre et développer notre formulation précédente, la bay’ah, concerne donc en réalité toujours l’initié, son Maître et leur Seigneur subhâna-Hu wa ta’âlâ : « la Main d’Allah est au-dessus de leurs mains ».

Et Allah est Plus Savant

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  1. La mention de la relation avec Allah ta’âlâ suit celle de la relation avec le Prophète ﷺ []

par le 12 septembre 2010, mis à jour le 21 juin 2015

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