Rendre hommage à René Guénon ou à son oeuvre ?

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بـــسْم ﭐلله ﭐلرّحْمٰن ﭐلرّحــيــم

La concordance récemment établie ou rappelée sur Le Porteur de Savoir entre la date islamique du décès de René Guénon 1 et celle de notre Prophète bien-aimé ﷺ 2 nous pousse, surtout quand la date anniversaire de son décès dans le calendrier grégorien 3 concorde, elle aussi, avec la période de la commémoration du Mawled cherif4, à considérer l’ensemble de ces conditions favorables comme un indicateur du caractère propice de l’initiative qui est la nôtre aujourd’hui d’inaugurer un hommage annuel à l’oeuvre de celui qui est apparu et qui reste, probablement juste qu’à la fin du cycle actuel de l’humanité, comme une providentielle exception.

Nous disons à l’oeuvre car, même s’il n’est évidemment pas exclu que nous évoquions l’homme qui l’a portée en considération d’une nécessaire correspondance qui existe entre les deux, nous ne pouvons personnellement nous résoudre à adopter une position qui aurait pour conséquence d’aboutir à l’inverse, c’est-à-dire de conduire à s’intéresser finalement à l’homme plus qu’à son oeuvre. En l’occurrence et quel que puisse être l’intérêt que l’étude de la personnalité d’un homme de réalisation spirituelle puisse présenter en elle-même, il nous suffit ici de rappeler le soin récurrent qu’a été celui de René Guénon durant toute sa vie d’auteur traditionnel d’insister sur l’importance qu’il y avait à s’intéresser à l’oeuvre présentée bien plus qu’à celui qui la portait ; ceux et celles qui ont réellement lu et compris son oeuvre publique, ainsi qu’une partie de sa correspondance privée, connaissent bien cette particularité, qui est d’ailleurs celle de toutes les autorités spirituelles véritables.

Plus encore : nous ne pouvons davantage, dans cette éventuelle appréciation d’aspects touchant la personnalité de René Guénon, admettre ni adopter une attitude qui aurait pour conséquence, indépendamment de leur nature et des intentions certainement excellentes de ceux qui les soutiendraient, de voiler l’étude de son oeuvre par des considérations qui videraient celle-ci de son intérêt tout en détournant l’attention de ce qui a toujours été, demeure et doit rester l’essentiel.

(A suivre, in châ Allah …)

  1. Le dernier lundi de rabi’ el-awwal. []
  2. Un lundi de rabi’ el-awwal. []
  3. Le 7 janvier 1951. []
  4. Comme c’est le cas en cette année 2015. []

par le 19 janvier 2015, mis à jour le 13 janvier 2016

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