Verset d’institution de la Prière sur le Prophète – Commentaire de Ibn ‘Ajîbah

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Verset

{ إِنَّ ٱللَّهَ وَمَلاَئِكَـتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى ٱلنَّبِيِّ يٰأَيُّهَا ٱلَّذِينَ آمَنُواْ صَلُّواْ عَلَيْهِ وَسَلِّمُواْ تَسْلِيماً}

En vérité, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète. Ô vous qui croyez, priez sur lui et saluez le!

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Commentaire  du Cheikh Ahmad Ibn ‘Ajîbah – extrait d’al-Bahr al-Madîd fî-t-tafsir al-Qur’ân al-Majîd

 

يقول الحق جلّ جلاله: { إِن اللهَ وملائكتَهُ يُصلُّون على النبي } يعتنون بإظهار شرفه وتعظيم شأنه.

Le Dieu-Vrai (al-Haqq) a dit – Que Sa majesté soit exaltée :  « En vérité, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète », manifestant sa noblesse et magnifiant sa condition avec sollicitude.

 وقال صاحب المُغني: الصواب عندي: أن الصلاة لغة بمعنى واحد، وهو العطف، ثم العطف بالنسبة إلى الله تعالى: الرحمة، وإلى الملائكة: الاستغفار، وإلى الآدميين: دعاء.واختاره السُّهيلي قبله. والمراد بالرحمة منه تعالى غايتها، وهو إفاضة الخير والإحسان، لا رقة القلب، الذي هو معنى الرحمة حقيقة.

L’auteur d’al-Mughnî a dit : « Selon moi le sens [de ce verset est le suivant] : la çalâh1 d’un point de vue linguistique a une seule signification qui est la jonction (‘atf)2. Lorsque le ‘atf  se rapporte à Allah – exalté soit-Il – cela désigne la Miséricorde (al-rahmah), aux Anges cela désigne la demande de pardon (al-istighfâr) et aux descendants d’Adam (al-adamiyyin) cela désigne une invocation (du’â’) ».

C’est d’ailleurs le sens retenu par al-Suhaylî avant lui. On désigne par « la miséricorde venant de Lui –exalté soit-Il », le sens ultime de celle-ci (ghâyatu-hâ) qui est la profusion du bien et de la bienfaisance (ifâdhatu-l-khayr wa-l-ihsân) et non la compassion du coeur (riqqatu-l-qalb) qui est la signification véritable du terme « miséricorde ».

 { يا أيها الذين آمنوا صلُّوا عليه } أي: قولوا: اللهم صلِّ على محمد ـ أو: صلى الله على محمد. { وسلّموا تسليماً } أي: قولوا: اللهم سلّم على محمد، أو: صلّ وسلِّم على محمد، أو: انقادوا لأمره وحكمه، انقياداً كليًّا.

« Ô vous qui croyez, priez sur lui » c’est-à-dire : dites « Allâhumma prie sur Muhammad » ou «  Qu’Allah prie sur Muhammad » ; « et saluez le! » c’est-à-dire : dites « Allâhumma étends Ton salut sur Muhammad » ou «  Prie et étends Ton salut sur Muhammad » ou « Obéissez à son ordre et son jugement d’une obéissance totale ».

وعن كعب بن عُجْرَة: قلنا: يا رسول الله، أما السلام عليك، فقد عرفناه، فكيف الصلاة عليك؟ قال:  » قولوا اللهم صلِّ على مُحمدٍ وعلى آل محمد، كما صلّيت على إبراهيم، إنك حميدٌ مجيدٌ، اللهمَّ بارِكْ على محمدٍ وعلى آل محمدٍ، كما بَارَكْت على إبراهيمَ، إنك حميد مجيد  » ومعرفتهم السلام من التشهُّد. والصلاة على غير الأنبياء بالتبع جائزة. وأما بالاستقلال فمكروه، وهو من شعار الروافض. هـ

On rapporte d’après Ka’b Ibn ‘Ujrah : « Nous avons dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Nous connaissons déjà la [formule de] salutation à t’adresser (as-Salâmu ‘alayka), quelle est donc celle de la prière sur toi (aç-çalâtu ‘alayka)? Dites : « Allâhumma prie sur Muhammad et sur la Famille de Muhammad comme tu as prié sur Abraham et sur la Famille d’Abraham et bénis Muhammad et la Famille de Muhammad comme tu as béni Abraham et la Famille d’Abraham dans les mondes. Tu es, en vérité, Digne de louanges, Glorieux.3» Quant à leur connaissance de la [formule de] salutation elle provenait du tachahhud4 . La prière sur d’autres que les Prophètes est par conséquent permise. Le fait de la réserver [aux seuls Prophètes] est détestable (makrûh) et c’est la marque distinctive des rawâfid5 » (fin de citation).

قال الكواشي: رُوي أنه قيل يا رسول الله: أرأيت قول الله تعالى: { إن الله وملائكته يُصلُّون على النبي… } الآية؟ فقال: هذا من العلم المكنون، ولولا أنكم سألتموني عنه ما أخبرتكم، إن الله وكَل بي ملكين، فلا أُذكر عند عبدٍ مسلم، فيُصلي عليّ، إلا قال ذانك الملكان: غفر الله لك، وقال الله وملائكته جواباً لذينك الملّكين: آمين. ولا أُذكر عند عبد مسلم، فلا يُصلي عليّ إلا قال ذانك الملكان: لا غفر الله لك. وقال الله جواباً لذينك الملكين: آمين. هـ.

Al-Kawâshî a dit : on m’a rapporté qu’il a été dit : « Ô Envoyé d’Allah ! As-tu vu la Parole d’Allah Exalté soit-Il : « En vérité, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète … (jusqu’à la fin du verset)» ? Il répondit : Ceci fait partie de la Science cachée (al-’ilm al-maknûn) et si vous m’aviez interrogé à ce propos [avant la révélation de ce verset] je ne vous en aurais pas informé. En vérité, Allah m’a délégué deux anges. Il n’est pas une fois où l’on m’évoque auprès d’un serviteur musulman (‘abd muslim) et qu’il prie sur moi sans que ces deux anges disent : « Qu’Allah te pardonne » et qu’Allah et Ses anges répondent à ceux-ci : « Âmîn ». [De même,] il n’est pas une fois où l’on m’évoque auprès d’un serviteur musulman (‘abd muslim) et qu’il ne prie pas sur moi sans que ces deux anges disent : « Qu’Allah ne te pardonne pas » et qu’Allah et Ses anges répondent à ceux-ci : « Âmîn » (fin de citation).

والصلاة على النبي صلى الله عليه وسلم واجبة. فمنهم مَن أوجبها عند ذكره كلما ذكر، وعليه الجمهور، وهو الاحتياط للحديث المتقدم. ولقوله صلى الله عليه وسلم:  » مَن ذُكرتُ عنده فلم يُصلِّ عليّ دَخَلَ النار  » ومنهم مَن أوجبها في كل مجلس مرة، وإن تكرر ذكره، كتشميت العاطس وآية السجدة، ومنهم مَن أوجبها مرة في العمر.

La prière sur le Prophète – qu’Allah prie sur lui et le salue – est une obligation (wâjibah). Certains considèrent qu’elle est obligatoire (awjabahâ) à chaque fois qu’on l’évoque, c’est le point de vue majoritaire et une précaution en adéquation avec le hadith mentionné ci-dessus et sa parole « Celui auprès duquel je suis évoqué et qui ne prie pas sur moi entre dans le feu ». D’autres considèrent qu’elle est obligatoire une fois lors de chaque assemblée et lorsqu’on l’évoque de manière répétée – à l’instar des formules traditionnelles que l’on adresse à celui qui éternue ou des prosternations consécutives à la lecture de certains versets (Âyatu-s-sajdah) – d’autres encore considèrent qu’elle est obligatoire une fois dans la vie.

قالوا: وكذلك الخلاف في إظهار الشهادتين، وأما ذكرها في الصلاة فليست شرطاً عند أبي حنيفة ومالك، خلافاً للشافعي، والاحتياط: الإكثار منها بغير حصر، ولا يغفل عنها إلا مَن لا خير فيه. واختلف هل كانت الأمم الماضية متعبدة بالصلاة على أنبيائهم. قال القسطلاني: إنه لم ينقل إلينا ذلك، ولا يلزم من عدم النقل عدم الوقوع. هـ.

[Les savants] disent qu’il en est ici de même que pour les divergences juridiques concernant la prononciation (idhhâr) des deux attestations de foi (chahâdataïn). Quant à sa mention dans la prière, ce n’est pas une condition obligatoire (chart)  pour Abû Hanîfah et Mâlik à la différence de Châfi’î. Par précaution, [on pratiquera] sa multiplication sans limite et n’est négligent à cet égard que celui en qui il n’y a pas de bien. Il y a enfin une divergence à savoir si les communautés passées priaient sur leurs Prophètes. Qastalânî a dit à ce propos : « En vérité, rien de tel nous a été transmis et l’absence de transmission (naql) n’implique pas nécessairement l’absence de fait (wuqû’).

الإشارة:اعلم أن الصلاة عليه صلى الله عليه وسلم سُلم ومعراج الوصول إلى الله؛ لأن تكثير الصلاة عليه صلى الله عليه وسلم تُوجب محبته، ومحبتُه ـ عليه الصلاة والسلام ـ توجب محبة الله تعالى، ومحبته تعالى للعبد تجذبه إلى حضرته، بواسطة وبغيرها. وأيضاً: الرسول صلى الله عليه وسلم وزير مقرب، ومَن رام دخول حضرة الملوك يخدم الوزير، ويتقرّب إليه، حتى يُدخله على الملِك.

Commentaire ésotérique (al-ichârah)6 : Sache que la prière sur lui – Qu’Allah prie sur lui et le salue – est une échelle (sullam) et le moyen d’ascension pour l’Arrivée à Allah (mi’râj al-wuçûl ilâ-Llah), que la multiplication de la prière sur lui – Qu’Allah prie sur lui et le salue – mène nécessairement à son amour (tûjibu mahabbatuhu), que son amour mène nécessairement à l’amour d’Allah – exalté soit-Il – et que l’amour d’Allah – exalté soit-Il – pour le serviteur (‘abd) l’ « attire » (tujadhibuhu) vers Sa présence, par le biais d’un intermédiaire (wâsitah) ou sans. Aussi, l’Envoyé – Qu’Allah prie sur lui et le salue – est [comme] un ministre proche [du Roi] (wazîr muqarrab) et celui qui désire ardemment l’entrée en la présence des Rois se met au service du ministre et se rapproche de lui jusqu’à parvenir au Roi.

فهو صلى الله عليه وسلم حجاب الله الأعظم، وبابه الأكرم، فمَن رام الدخول من غير بابه طُرد وأُبعد،وفي ذلك يقول ابن وفا:

وأنت بابُ الله، أيّ امرىء * وفاه من غيرك لا يدخلِ

[L’Envoyé] – Qu’Allah prie sur lui et le salue – est  le Voile suprême d’Allah (hijâb’Allah al-a’dhâm)7 et Sa porte la plus noble ainsi donc celui qui désire ardemment l’entrée sans [passer] par Sa porte est repoussé et éloigné. A ce propos Ibn Wafâ dit :

Tu es la porte d’Allah! Quiconque souhaite Le rejoindre, sans [passer] par toi, n’entre pas!

 

وقال الشيخ الجزولي رضي الله عنه في دلائل الخيرات: وهي من أهم المهمات لمَن يريد القرب من رب الأرباب. وقال شارحه: ووجه أهميتها من وجوه، منها: ما فيها من التوسُّل إلى الله سبحانه بحبيبه ومصطفاه. وقد قال تعالىوَابْتَغُواْ إِلَيْهِ الْوَسِيلَةِ }[المائدة: 35]، ولا وسيلة إليه أقرب، ولا أعظم، من رسوله الأكرم صلى الله عليه وسلم.

Le Cheikh al-Jazûlî – qu’Allah l’agrée – a dit dans le Dala’il al-Khayrate : [la prière sur le Prophète] est une des choses les plus importantes pour celui qui recherche la proximité (qurb) du Seigneur des seigneurs. Le commentateur dit à ce propos : c’est l’une des raisons de son intérêt, parmi d’autres, notamment :

– Le fait qu’elle comporte une « supplication à Allah par l’intermédiaire » (tawassul) de Son Bien-aimé et de Son Élu. Il a d’ailleurs dit – Exalté soit-Il : « Cherchez  le moyen d’accès (wasîlah) à Lui »8 et il n’y a pas d’intermédiaire (wasîlah) plus proche ni plus immense que Son noble Prophète – Qu’Allah prie sur lui et le salue.

ومنها: أن الله تعالى أمر بها، وحضَّنا عليها، تشريفاً له وتكريماً، وتفضيلاً لجلاله، ووعد مَن استعملها حُسن المآب، وجزيل الثواب، فهي من أنجح الأعمال، وأرجح الأقوال، وأزكى الأحوال، وأحظى القربات، وأعم البركات، وبها يتوصل إلى رضا الرحمن، وتنال السعادة والرضوان، وتجاب الدعوات، ويرتقي إلى أرفع الدرجات

– Le fait qu’Allah l’ait ordonnée, nous ait incité à sa pratique par considération pour Lui, par distinction et vénération pour Sa Majesté, qu’il ait promis une bonne issue (ma’âb) à celui qui la met en oeuvre et une récompense abondante. Elle fait donc partie des œuvres les plus promptes à mener à la réussite, des paroles « qui font pencher la balance », des états les plus purs, des offrandes privilégiées, des influences spirituelles (barakât) les plus universelles ; par elle, on parvient à gagner l’agrément du Tout-Miséricordieux, on obtient la félicité et la satisfaction, les invocations sont agrées et on s’élève (yartaqî) aux plus hauts degrés.

. وأوحى الله تعالى إلى موسى عليه السلام: يا موسى أتُريد أن أكون أقرب إليك من كلامك إلى لسانك، ومن وسواس قلبك إلى قلبك، ومن روحك إلى بدنك، ومن نور بصرك إلى عينيك؟ قال: نعم يا رب، قال: فأكثر من الصلاة على محمد صلى الله عليه وسلم

Allah a révélé (awhâ) à Moïse – Sur lui la Paix :

–         « Ô Moïse, veux-tu que Je sois plus proche de toi que ta parole de ta langue, que la suggestion de ton coeur ne l’est de ton cœur, que ton esprit ne l’est de ton corps et que la lumière de ton regard 9 ne l’est de tes yeux? ».

–         « Oui, ô Seigneur », répondit-il.

–         « Alors multiplie la prière sur Muhammad – Qu’Allah prie sur lui et le salue ! » dit-Il.

ومنها: أنه صلى الله عليه وسلم محبوب لله عزّ وجل، عظيم القدر عنده، وقد صلّى عليه وهو وملائكتُه، فوجبت محبة المحبوب، والتقرُّب إلى الله تعالى بمحبته، وتعظيمه، والاشتغال بحقه، والصلاة عليه، والاقتداء بصلاته، وصلاة ملائكته عليه.

– Le fait qu’il – qu’Allah prie sur lui et le salue – soit aimé d’Allah (mahbûbun li-Llah) – Exalté et magnifié soit-Il, d’une valeur immense auprès de Lui, à tel point qu’Il ait prié sur lui, Lui-même ainsi que ses Anges. Par conséquent, l’amour de l’Aimé (mahabbati-l-Mahbûb) a été rendu obligatoire (wajabat) ainsi que le rapprochement vers Allah (taqarrub ila-Llah) par son amour, sa vénération (ta’dhîmi-hi), le fait d’être toujours attentif à son droit (haqqi-hi), d’être occupé constamment par la prière sur lui, d’imiter Sa prière 10 , la prière de Ses Anges ainsi que la prière de Ses Anges sur lui.

 

 قلت: وهذا التشريف أتم وأعظم من تشريف آدم عليه السلام، بأمر الملائكة بالسجود له؛ لأنه لا يجوز أن يكون الله مع الملائكة في ذلك التشريف. فتشريف يصدر عنه مع ملائكته أبلغ من تشريف تختص به الملائكة.

Je dis : « Cet hommage (tachrîf) [rendu au Prophète] est plus complet et plus immense (atamm wa a’dham) que l’hommage rendu à Adam – sur lui la Paix – par l’ordre donné aux Anges de se prosterner devant lui car il n’est pas concevable (la yajûz) qu’Allah se joigne aux Anges dans cet hommage [en se prosternant avec eux]. En effet, l’hommage rendu [par Allah] avec ses Anges l’emporte sur l’hommage des Anges seuls ».

ومنها: ما ورد في فضلها، ووعَدَ عليها من جزيل الأجر وعظيم القدر، وفوز مستعملها برضا الله، وقضاء حوائج آخرته ودنياه.

– Ce qu’on a rapporté comme bienfait [lié à la récitation de la Prière sur le Prophète] ainsi que la promesse d’une récompense abondante et d’une immense valeur, la réussite de celui qui la récite en étant satisfait d’Allah et l’obtention des besoins de sa vie dernière et de sa vie présente.

 25 juin 2013 –  V7 11

ومنها: ما فيها مِن شُكر الواسطة في نعم الله علينا المأمور، بشكره، وما من نعمة لله علينا، سابقة ولا لا حقة؛ من نعمة الإيجاد والإمداد، في الدنيا والآخرة، إلا وهو السبب في وصولها إلينا، وإجرائها علينا، فوجب حقه علينا، ووجب علينا في شكر نعمته ألا نفتر عن الصلاة عليه، مع دخول كل نفس وخروجه

– Ce qu’elle comporte comme [témoignage de] gratitude (chukr) à l’égard de l’Intermédiaire préposé, du fait de sa [propre] gratitude (bi-chukrihi), aux bienfaits d’Allah à notre égard. Car il n’est pas un bienfait d’Allah (ni’mat’Allah) envers nous, passé et futur, depuis le bienfait de l’existentiation (îjâd) jusqu’à celui du soutien spirituel (imdâd), dans la vie terrestre et dans l’ultime Demeure, sans qu’il ne soit la cause (sabab) de son arrivée jusqu’à nous et de sa concrétisation 12. Il nous est donc obligatoire de lui donner son dû (haqqi-hi), et il nous incombe à tous moments 13  , en signe de gratitude à l’égard de ses bienfaits, de ne pas nous montrer nonchalants dans la Prière sur lui.

 

(A suivre in châ Allah!)

Cheikh Ahmad Ibn ‘Ajîbah

Notes du traducteur

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  1. Le terme çalâh est le nom correspondant au verbe yuçallun « prient » qui figure dans le verset commenté. []
  2. Ou la coordination au sens grammatical du terme. Ce sens se retrouve par ailleurs dans l’enseignement du Cheikh al-Akbar sur la prière canonique (çalâh) qui est le deuxième pilier de l’Islam ; Ibn ‘Arabî déclare en effet : « La çalât (la Prière) est çilah (« action de se réunir à quelqu’un, de lui remettre un don ») et wuçlah (« jonction ») ». Michel Vâlsan à qui l’on doit la traduction de ce passage précise en note « Les termes çilah, wuçlah et waçl, dérivés de la racine waçala sont apparentés au terme çalât, qui, lui, dérive de çalawa racine composée des mêmes lettres disposées seulement dans un ordre différent. » (Une instruction sur les Rites fondamentaux de l’Islam, Revue Études Traditionnelles n° 369, Janv.-Fév. 1962. p. 23). Ce dernier traduit d’ailleurs parfois la çalâh sur le Prophète comme une « grâce unifiante ». []
  3. Il s’agit bien évidemment de la célèbre prière Abrahamique (Ibrâhîmiyyah) qui est récitée à la fin de la prière rituelle. []
  4. Il s’agit de l’ensemble de formules clôturant la prière rituelle (çalah) auquel peut ou doit s’ajouter, selon les écoles juridiques (madha’îb), la prière Abrahamique. L’ensemble de ces formules provient de l’échange ‘ala biçât al-uns entre Allah- Exalté soit-il et Son envoyé ; la formule de salutation retenue étant la suivante: « La Paix soit sur toi, Ô Prophète ainsi que Sa miséricorde et Sa bénédiction » (السلام عليك أيها النبي ورحمة الله وبركاته). []
  5. Il s’agit des membres d’une secte chiite qui contestent la légitimité des deux premiers califes Abû Bakr et `Umar. []
  6. Littéralement ce terme désigne une une allusion subtile ou une « formule indicative » pour reprendre la traduction de Michel Vâlsan – Cheikh Mostafâ ‘Abd el-‘Azîz []
  7. On retrouve cette expression à deux reprises dans la célèbre çalât al-Machîchiyyah : « Ton voile suprême dressé devant Toi » (hijâbu-ka-l-a’dham el-qâ’imu la-Ka bayna yadayk) ; « Et fais du Voile suprême la vie de mon esprit » (wa j’ala-l-hijâb al-a’dham hayâta ruhî). Le Cheikh Ibn ‘Ajîbah, dans le commentaire qu’il a rédigé pour cette prière, indique à la première occurrence qu’il s’agit de : « Ton voile qui est le médiateur entre Toi et ceux qui entrent dans Ta présence » puis il cite à ce propos le vers d’Ibn Wafâ qui apparaît dans la suite du présent commentaire. []
  8. Coran : V-35 []
  9. On sait que traditionnellement c’est le principe lumineux  « contenu» dans l’œil qui permet de percevoir les objets extérieurs. A ce propos cf. René Guénon, « La théorie hindoue des cinq éléments » p. 68 in Etudes sur l’Hindouisme (Eds Traditionnelles) et Le tabernacles des Lumières d’Abû Hamîd al-Ghazalî, p. 38 (Trad. R. Deladrière – Le Seuil / Points Sagesses). Le Prophète Muhammad est lui-même désigné dans certaines prières sur lui par le nom de Nûr al-abçâr « La lumière des regards ». []
  10. Ici le pronom possessif « hi » (traduit par « Sa ») renvoit normalement au Prophète comme dans les expressions précédentes mais le contexte général semble indiquer qu’il s’agit plutôt de la Prière d’Allah et de celle de Ses anges, ! []
  11. Un de nos amis lecteur du Porteur de Savoir – Sulayman R. – nous a communiqué, dans l’esprit de renforcement mutuel que nous défendons, une traduction partielle inédite du présent commentaire, réalisée par ses soins, que nous avons consulté afin de revoir la partie déjà publiée et de finaliser la traduction de certains paragraphes non publiés à ce jour. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié, wa bârak’Allahu fihi!  []
  12. Dans certaines prières sur le Prophète – Qu’Allah prie sur lui et le salue – celui-ci est qualifié de « cause suprême de tout être existencié » (sababu-l-a’dhâm lî kulli mawjûdin). []
  13. Litt. : à chaque inspiration et expiration []

par le 23 juin 2012, mis à jour le 5 novembre 2013